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Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18]

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HILDEBORG Rae Estrild

Résistance & Mercenaire (for now)

Identité

  • Race : Lycan canin (loup)
  • Âge : 40 années
  • Orientation sexuelle : hétérosexuelle, la plupart du temps
  • Situation personnelle : Célibataire
  • Nationalité : Ellgard

Points de caractéristiques

  • Physique :
  • Agilité :
  • Force :
  • Endurance :
  • (Techno)magie :
  • Mana :
  • Puissance :
  • Contrôle :

Compétences [3/3 slots]

À votre présentation, vous pouvez avoir jusqu'à trois compétences (mais une seule magie). Ces compétences peuvent être raciales, uniques, ou liées à l'utilisation de cristaux. En savoir plus. Les objets magiques tels que les Psyphers (armes) ou bien tout objet enchanté que vous inventerez (comme une armure magique par exemple) comptent pour une compétence par objet.

Métamorphose :
Compétence raciale liée aux lycans, elle permet à Rae de se transformer en loup noir, comme en humanoïde.

Changer de forme ne demande que quelques minutes, cinq tout au plus, lorsqu'elle se change en Loup humanoïde.
En revanche, la transformation complète prend beaucoup plus de temps. Elle peut prendre jusqu'à trente minutes, ce qui n'est pas pratique en cas de combat ou d'urgence.
Rae ne contrôle aucunes de ses deux formes, ni ce qu'elle fait lorsqu'elle est métamorphosée, ce qui conduit généralement à un bain de sang.

La métamorphose demande beaucoup d'énergie, de ce fait, Rae ne peut pas se transformer plus d'une fois par jour et pas plus de deux heures tant qu'elle n'aura pas plus de mana, de puissance et de contrôle.



Régénération :
Les plaies guérissent, d'elles même, plus ou moins rapidement selon la profondeur.
Une égratignure ne mettra que quelques secondes à se refermer, une coupure profonde de quelques millimètres prendra une minute ou deux.
Si la plaie est très profonde ou qu'un os est brisé, selon la gravité de la blessure, cela peut prendre entre une et deux heures.  

Sa capacité de régénération est innée, elle ne la contrôle pas. Ainsi, lorsque la jeune femme est trop amochée, elle est obligée de dormir pour se "recharger" en même temps que la régénération opère. Si elle ne le fait pas, cela prendra plus de temps.

Psyphers :

Ce Psypher est un marteau géant, dont la tête est un cristal violet. Sa capacité réside dans le fait qu'il place une barrière autour de son porteur pour le protéger des attaques.
Cette capacité ne forme cependant pas une barrière indestructible. Si les attaques sont d'une force ou d'une puissance magique trop importante la barrière se brisera.

L'arme et le porteur sont connectés, il lui suffit de vouloir que le bouclier se déclenche pour qu'il apparaisse.

Spoiler:

Physique

Le physique de Rae ne traduit pas vraiment son appartenance aux lycans. Elle n'est pas grande, dépasse de peu le mètre soixante, et, malgré le fait que sa musculature soit saillante sous sa peau de pêche, elle n'est pas imposante.
Rae maintient sa forme physique par le combat, de ce fait, son corps entier est ferme et dessiné. Elle possède une poitrine généreuse, trop à son gout, qui la dérange un peu pour se battre et attire les hommes interessés.

Son visage a des traits fins, des sourcils châtains foncés bien dessinés et fournis, de grands yeux noirs encadrés par de longs cils bruns, un nez bien proportionné dont l'arrête est légèrement incurvée et des lèvres roses pâles, juste assez pulpeuses pour qu'elles ne soient pas vulgaires.

Sa constante bonne mine est encadrée par de longs cheveux mordorés, qu'elle relève grossièrement en queue de cheval pour ne pas être gênée.

Rae porte un pantalon et une brassière noir en cuir souple, le froid d'Ellgard lui fait garder constamment son épais et long manteau de fourrure gris.

Sa brassière est traversée par ses sangles de cuir plus rigide, pour maintenir son marteau dans son dos.

Caractère

Rae se qualifierait de personne compliquée. Elle ne se comprends pas elle même et a bien du mal à reconnaître et nommer ses sentiments.
Son impulsivité s'accorde à sa grande sensibilité, elle agit souvent sur le coup d'un sentiment et donc, par conséquent, sur un coup de tête.
La jeune femme est très maladroite, dans ses gestes comme dans ses mots. Elle se sent obligée d'être désolée, très souvent, de cette maladresse handicapante, quand bien même sa maladresse physique n'est due qu'à son incroyable force.

Rae n'est pas une femme méchante, elle peut même parfois paraître quelque peu niaise; Mais il n'en est rien. Si elle ne voit pas le mal partout où elle le devrait, elle n'est pas stupide et connait bien la nature humaine.
Quand bien même sa nature est plutôt gentille et tolérante, elle est déterminée et ne voit aucun problème à être cruelle, ou a tuer si cela est absolument nécessaire à sa mission.
Têtue, elle ne s'arrête que lorsqu'elle a atteint son but, même si cela doit tourner à l'obsessionnel ou la mettre en danger.

La jeune femme n'est pas raciste, elle se moque pas mal de l'espèce d'une personne. Elle aime et déteste tout le monde à part égale.
Malgré son sang dit "pur", elle ne ressent aucune forme de supériorité face aux autres.

Rae Estrild a un très grand coeur, même si elle le cache très souvent aux yeux du monde. Elle est particulièrement attachée aux créatures et aux animaux, qu'elle trouve fascinants et bien plus sincères que la plupart des êtres peuplant le monde.
Elle ne peut pas laisser un animal, une créature, blessé ou abandonné. Elle lui viendra en aide du mieux qu'elle le peut.
A l'inverse, elle n'hésiterait pas à tuer, abandonner ou achever ce qu'elle estime être une ordure, ou quelqu'un sans intérêt.

Emplie de contradictions, la jeune femme n'est sûre que de deux choses : la liberté et la justice sont deux aspect fondamentaux que tout le monde devrait posséder.

Malgré son métier de mercenaire, elle ne se contente pas de choisir le plus offrant. Elle limite et choisit ses missions en fonction de leur éthique et de la sienne.
Et si user de sa force permet de donner une bonne correction à quelques malfrats, elle le fera avec joie.


Histoire



Rae n'est pas une jeune femme dont l’enfance est triste. Fruit d'un amour éternel entre Kean et Saphir Hildeborg, elle est née près de la forêt des anciens dieux. Ses parents étaient Lycans, tous deux des loups. Avec le recul, c'était peut-être pour ça qu'ils habitaient si loin de la ville. Les lycans ne sont pas nombreux dans le coin, et tenter de changer des préjugés est vain, ici. Peut-être avaient-ils voulu la préserver un peu, de ce racisme environnant, de ces préjugés pas toujours fondés. Toujours est-il que Rae a grandi dans l'amour et ne se souvient pas avoir eu de problèmes dans son enfance, si ce n'est un peu solitude. Elle n'avait pas grand monde avec qui jouer, alors, tout naturellement, elle s'est rapprochée de la forêt et de ses habitants, en les observant très souvent. Ils l'aidaient à comprendre sa nature, sa place dans cet univers, et pour ça, elle les aimait profondément.
Elle ne s'éloignait jamais trop de la maison. Sa nature de louve lui octroyait un bon instinct de survie, et au moindre doute, elle rentrait directement auprès de ses parents et les avisait de ses inquiétudes.
Ses journées étaient bien remplies ; Le matin, après s’être préparée, elle prenait ses leçons avec son père. Il lui enseignait la lecture et l’écriture, un peu de mathématiques, les plantes médicinales… Il partageait tout ce qu’il savait afin de la prémunir au mieux dans cette vie.
Certaines fois, elle se levait aux aurores pour accompagner son père à la chasse. Une traque pouvait prendre des heures, mais ils ne rentraient jamais les mains vides. Cela aurait été surement plus rapide sous métamorphose. D’ailleurs, les jours où Rae ne venait pas, c’est ce que son père devait certainement faire.
Ensemble ils aidaient ensuite Saphir pour les tâches ménagères, la cuisine et le bricolage à faire dans la maison puis son père l’entrainait au combat une heure ou deux. Ce n’est qu’en fin d’après-midi, jusqu’à la tombée de la nuit que l’enfant pouvait s’échapper dans la forêt.

Un soir alors qu’elle marchait paisiblement dans les bois, elle vit quelque chose de gris et minuscule batailler entre les racines pour avancer. Cette créature glapissait. En s’approchant, elle comprit qu’il s’agissait d’un renardeau, vraiment très jeune.
Il était recouvert d’un duvet gris qui semblait très doux, ses babines remontaient et ses yeux se plissaient à chaque fois qu’il glapissait, déformant son petit minois délicatement en petit renardeau mécontent.
L’enfant attendit que la mère du petit animal ne soit pas loin pour rentrer. La petite boule de poil l’avait attendrie, elle ne voulait pas qu’il lui arrive malheur.
Elle revint le lendemain et les jours suivants. Quotidiennement, elle apportait à manger au renardeau, en déposant le repas à quelques mètres. Plus les jours passaient, plus la petite famille acceptait Rae, pour finalement l’intégrer à leur vie quotidienne. La mère refusait d’approcher, mais le petit venait facilement vers elle.
Le renardeau grandit et très vite, sa mère le chassa pour qu’il vive de lui-même dans la forêt.

Un soir, alors qu’il glapissait, seul, abandonné, surement un peu effrayé, il accourut vers Rae, affamé. Elle fut surprise de la voir si loin de son territoire mais comprit vite qu’il n’était plus en âge d’y rester.
La petite fille savait ce que les renards mangeaient, pour les avoir longtemps observés. Elle avait cueilli des champignons, quelques baies et avait ramené de la viande de chez elle. Il goba son diner rapidement, à grand coups de dents, en prenant à peine le temps de mâcher.
Après avoir joué toute la soirée dans les bois, à courir, à chasser et se poursuivre, l’heure était venue de rentrer.
Elle le gratouilla sur le dessus de la tête, entre les deux oreilles, en guise d’aurevoir et tourna les talons. Il la suivi en trottinant joyeusement. Elle le repoussa gentiment, en lui faisant signe de partir dans les bois. Il revint, sa petite langue pendant sur le côté de sa gueule. A chaque fois qu’elle tentait de l’éloigner, il revenait au petit galop, décidé à ne pas rester seul dans les bois.
L’enfant se mit à courir, et arrivée à la maison, elle fut persuadée de l’avoir semé. Même si cela la rendait triste, elle se disait qu’un renard devait vivre dans la forêt, qu’elle reviendrait le lendemain vérifier que tout allait bien. Il était seul maintenant, et Rae l’avait vu grandir, elle était très attachée à lui.
Alors qu’elle poussait la lourde porte en bois de sa maison, quelque chose lui fila entre les jambes. Surprise, elle écarquilla les yeux et retint un petit cri. Le renard se planta au milieu du salon avant de prendre peur face aux parents de Rae et de se loger sous le buffet.
Saphyr et Kean interrogèrent leur fille du regard. Elle haussa les épaules. Sa mère soupira.
Rae eut son premier véritable ami. Elle le nomma Key.

Key et Rae avaient leurs petites habitudes. Par exemple, tous les matins, Rae donnait un bout de son petit déjeuner à son ami. Et gare à elle les fois où elle oubliait. Key, quant à lui, avait pour rituel de ramener le petit gibier près de la petite fille, pour qu’elle le range dans son sac, quand ils allaient chasser.
La paire partageait tout, et tous les moments de la journée. Quand Rae étudiait, Key était couché près d’elle et faisait une sieste. Elle aimait le taquiner à ce moment-là, même si parfois, il la pinçait en signe de désapprobation.
Si l’enfant aidait ses parents à réparer quelques petites choses dans la maison, le renard aimait se rendre utile en portant les outils, même si souvent, il ne tenait ou ne posait pas les bons.

La vie continuait son cours et c’est seulement à ses 13 ans que le quotidien changea brusquement. Une nuit, alors que les températures étaient glaciales et que le feu crépitait dans la cheminée, Rae sursauta dans son lit. Ses sens s’affolaient. Key hurlait et trépignait sur les draps, visiblement inquiet.
Cette nuit-là, son père la conduisit dans le jardin et attendit patiemment, couvert d’une fourrure épaisse. Rae était fiévreuse, son cœur battait douloureusement dans sa poitrine et elle avait le souffle cours. Elle savait ce qu’il se passait. Ses parents lui avaient déjà expliqués. Elle qui avait attendu ce moment avec impatience, elle était là, apeurée, blottit contre son père comme une petite fille. La douleur la terrorisait. Elle savait que ses os allaient se briser et qu’elle allait souffrir, quand bien même ses capacités de régénérations seraient plus performantes. Elle jetait des regards paniqués à son père, qui l’a consolait et la rassurait comme il le pouvait.

Il lui fallut de nombreuses et longues heures avant d’accepter de ne plus lutter.
De toute manière, elle ne pourra pas y échapper. Elle prit une grande inspiration et détendit ses muscles un à un.
Ses os se mirent à craquer douloureusement, ses grognements plaintifs devinrent de plus en plus graves, de plus en plus profonds, ses canines se plantèrent dans ses lèvres avant que son nez ne se transforme en museau. Tous ses os se brisaient, se ressoudaient pour craquer à nouveau et cicatriser sous une nouvelle forme. Elle souffrait le martyr, pleurait, accroupie et difforme dans la neige.

Sa première transformation fut péniblement longue et douloureuse, mais Rae se souvenait de chaque minute de cette nuit. Tous ses pouvoirs, toutes ses capacités raciales avaient été décuplées.

Transformée en louve noire aux yeux jaunes, elle avait l’impression de voir le monde différemment. Plus beau et plus terrifiant à la fois. Elle se mit à courir maladroitement dans la forêt, suivie de près par son père et rejointe quelques instants après par sa mère. Key suivait difficilement, mais il été là, lui aussi. La famille au complet, hurlant, se chamaillant, gambadant, dans la forêt.
La liberté. L’adrénaline. L’excitation. Le bonheur à l’état pur. Toutes ses nouvelles sensations émerveillaient l’adolescente.

Et c’est de ça qu’elle se souvenait. De l’émerveillement. La douleur n’avait été qu’un prix pour à payer pour l’atteindre. Ses petits problèmes d’adresse et de force vinrent avec la métamorphose. Elle ne s’était jamais faite à ça, d’ailleurs.
Quotidiennement, elle cassait quelque chose. Avec les années, sa force ne cessait de croitre, rendant Rae plus maladroite encore.

C’est à cette période qu’elle se fit un nouvel ami. Un matin, très tôt, elle chassait métamorphosée en louve, mais sous sa forme humanoïde, avec son père et tomba sur un griffon blessé.
Elle se stoppa et hésita quelques instants, entre la traque et lui venir en aide.
Elle savait ce qu’il adviendrait de lui, si elle n’intervenait pas. Il avait beau avoir sa taille adulte, il n’était pas vieux, elle pouvait le sentir.

Le scénario se répéta.

Key se tenait à côté de Rae, aussi méfiant à l’égard du griffon que lui envers eux. Il était impossible de l’approcher. Qu’elle soit humaine ou louve, le griffon, terrifié et souffrant, refusait qu’on vienne, il attaquait.
La blessure profonde et sanguinolente de sa patte avant inquiétait réellement la jeune fille. Si elle ne s’en occupait pas rapidement, l’infection ne tarderait pas. Elle avait quelques pommades à la maison, mais elles seraient sans effet si la plaie n’était pas refermée.
Elle connaissait les techniques de sutures et les plantes, mais elle n’avait jamais mis son savoir en pratique. Elle avait besoin des conseils de ses parents. Ils ne refuseraient pas de lui donner des astuces, mais il était évident qu’ils refuseraient de l’aider dans ses projets avec le griffon.
Elle soupira et se gratta la tête, la mine inquiète. Elle ‘n’avait pas le choix. Elle quitta l’animal en priant intérieurement pour qu’il ne lui arrive rien.
Après avoir été conseillée par ses parents, elle baigna de la viande de lapin dans une grande quantité de graines de pavots somnifères. Dans une besace en tissus, elle rangea la viande baignée, la pommade de lierre et de sauge, des linges propres et de l’alcool. Dans une petite pochette de cuir grossièrement cousue, elle mit du fil fait à partir des tendons du gibier de chasse, et une aiguille d’os qu’elle plaça également dans le sac. Elle se dirigea rapidement vers le griffon. Lentement, elle sortit la viande et s’approcha. Très doucement, les genoux fléchis, sur ses gardes, elle avançait en lui demandant gentiment de ne pas la blesser. Une fois assez proche, elle fit rouler la viande au sol pour qu’elle arrive à lui.
Le griffon sursauta violement avant de sentir l’odeur appétissante. Il savait surement que quelque chose clochait, mais Rae comptait sur son manque d’expérience pour que son plan fonctionne.
Après une brève hésitation et poussé par la faim, l’animal avala tout rond le lapin.
Une bonne demi-heure après, il commença à s’endormir malgré le fait qu’il luttait de toutes ses forces contre le sommeil, totalement envahi par le pavot, au bout d’une heure, il dormait à poing fermé. L’adolescente ne savait pas combien de temps cela ferait effet. Avec un animal de cette taille, c’était difficile à dire.
Tout en priant, elle s’empressa de nettoyer la plaie avec de l’alcool et un linge propre. Après une grande inspiration, elle s’appliqua sur la suture. Elle finit du mieux qu’elle put, désinfecta une nouvelle fois avant de poser délicatement la pommade.
Suite aux conseils de ses parents, elle allait laisser la plaie comme ça. Si elle mettait un bandage et qu’elle ne pouvait pas le changer le lendemain, cela risquerait d’aggraver la situation.

Rapidement, elle fourra tout son bazar dans son sac et fila s’asseoir une quinzaine de mètres plus loin. Le griffon reprenait doucement ses esprits. Il était agité, angoissé par les événements dont il ne comprenait pas grand-chose, mais il semblait récupérer toute sa tête sans problème.
Estimant avoir fait sa part, la jeune fille rentra.
Elle se leva bien plus tôt que son père et chassa quelques petites mammifères qu’elle déposa près du griffon endormi. Elle le fit quelques jours, jusqu’à ce qu’il aille mieux et commence à chasser de lui-même.
Elle était fascinée par cette créature, elle la trouvait magnifique, majestueuse. C’était la première fois que Rae avait la chance d’observer un griffon de si près, et pendant autant de temps. Elle en avait aperçu au loin, ou dans le ciel, mais elle n’avait jamais pu véritablement les voir.
Au bout de deux semaines, elle put d’approcher de lui. Il était dressé sur ses pattes, droit et fier, en la fixant. Il se méfiait, mais n’était pas agressif.

Ces animaux étaient loin d’être idiots, si l’on en croyait les rumeurs. Alors peut-être qu’il savait qu’elle avait agi pour son bien. Peut-être pas.

Elle en profita pour observer la blessure, elle cicatrisait normalement et Rae était soulagée.
Key commençait à se faire aux visites quotidiennes, il attendait désormais paisiblement son amie, couché dans les buissons. La plupart du temps, la jeune lycanne ne faisait rien d’autre que regarder en caressant key, parfois, elle tentait d’approcher, sans pour autant avoir pour but de le toucher. Elle voulait simplement voir l’animal de plus près, il était d’accord par moment.

Au bout de plusieurs semaines, la créature était parfaitement guérie. Une cicatrice boursouflée ornait sa patte, mais il se déplaçait normalement. Il chassait, volait et se promenait sans être dérangé par la douleur. Il n’avait plus besoin d’elle.
Un jour, il n’était tout simplement plus là.
La jeune fille se fit une raison, malgré un pincement au cœur. Elle reprit son quotidien en espérant tous les jours qu’il allait bien. Elle s’y était attaché, finalement.

Un matin, un cri strident la tira brusquement du sommeil. Somnolente, elle sortit avec ses fourrures sur le dos pour vérifier les alentours.
Une ombre passa au-dessus d’elle et elle reconnue le griffon à sa cicatrice. Elle se mit à sourire et lui fit signe. Elle était heureuse de constater qu’il se portait bien.
Son père accourut, armé de sa hache, les cheveux en batailles, les yeux semis clos. Il resta bouche bée, les bras ballants, sa lourde hache s’écrasant au sol, en comprenant la situation.

Après le renard, le griffon, bougonna-t-il en retournant se coucher.
Au fond, il espérait simplement que l’animal ne dormirait pas dans le salon. La maison est trop petite, pensa-t-il.

Les journées étaient belles malgré le froid. Rae passait son temps avec ses parents, le griffon, qu’elle appelait Stik et Key.
Le griffon s’était habitué à sa nouvelle famille, même si Kean et Saphyr ne pouvait l’approcher de trop près, ils l’avaient acceptés en retour, sauf peut-être la fois où l’animal avait voulu rentrer dans le salon.
Pour que cela ne se reproduise pas, Rae et ses parents avait construit un abri, collé à la chambre de la jeune fille. La force Lycanne était plutôt utile pour les constructions, ils avaient fini en quelques jours.
Quand les nuits étaient chaudes, Rae ouvrait sa fenêtre et Stik pouvait passer sa tête dans la chambre, pour regarder ce qu’il s’y passait.
Le griffon était plutôt réservé. Il aimait être en compagnie de Rae et Key, mais il appréciait aussi d’être seul. Cependant, il ne ratait jamais une sieste avec ses deux amis. Il aimait avoir la jeune fille collée contre ses plumes, et Key, endormi près des jambes de Rae.

Elle se souvenait avoir était très heureuse durant ces années. Elle était comblée. Une adolescente presque normale.
Et puis, la vie fit ce qu’elle fait toujours, elle lui enleva un à un ses proches.
D’abord Key, qui mourut à l’âge de 12 ans, de vieillesse. Rae était une jeune femme de 19ans qui pleura son ami durant des jours. Elle crut que ses larmes n’arrêteraient jamais de couler tant elle souffrait de la perte du renard. Même maintenant, lorsqu’elle y pense, elle ne peut s’empêcher de verser quelques larmes. Elle avait conscience que ça pouvait sembler ridicule, de ce fait elle n’en parlait jamais et elle ne se remémorait Key que lorsqu’elle était seule. Ses parents et Stik la consolèrent du mieux qu’ils le pouvaient. Ils avaient été d’une aide précieuse et n’avaient porté aucun jugement. Ils lui avaient permis de vivre son deuil en paix.

Ensuite sa mère décéda en 404 des suites d’une blessure faite avec de l’argent. Des voyageurs avaient traversés la forêt et avaient paniqués en voyant la louve. De peur, ils lui avaient tirés dessus. Tout du moins, c’était ce que son père lui avait dit.
Rae n’avait jamais compris pourquoi de simples voyageurs avaient des balles en argent dans leurs fusils.
L’agonie de Saphyr fut plutôt longue. Elle dura une semaine. Mais la mère de la jeune femme avait remercié les dieux d’avoir pu dire aurevoir à son époux et à sa fille. Elle était partie en paix.
Son père tenu le coup, mais c’était comme si on lui avait enlevé son âme. Il lui manquait une partie de lui-même. Il essayait de cacher sa tristesse à Rae, mais elle le savait.
Son quotidien était beaucoup moins joyeux. Il n’y avait plus de leçons. Elle devait chasser, préparer les repas, laver le linge, réparer la maison, entretenir le jardin et le potager avec l’aide de son père. Elle ne se promenait plus autant dans la forêt. Stik y allait souvent sans elle, mais parfois il insistait pour qu’elle vienne, même si souvent elle pleurait à chaude larme.

Kean ne se remit jamais de la mort de son épouse. Les années filèrent et pourtant, il était toujours aussi triste. Aussi seul. Ainsi lorsque la mort vint le cueillir à ses 135 ans, en 413, il ne lutta pas et rejoignit son épouse dans son sommeil. Le monde s’écroulait pour Rae, elle était proche de sa mère, mais plus encore de son père, qui lui avait tout appris.
Elle ne put se résoudre à enterrer le corps qu’au bout de plusieurs jours et mit de longs mois avant de sourire à nouveau. Stik lui avait été d’une grande aide. Il avait chassé pour eux deux, il l’avait écoutée, réconfortée. Elle dormait même avec lui dans l’abri, refusant de rentrer l’intérieur de la maison sans une raison vraiment valable.

Après un long moment, une nouvelle routine s’était installée. Elle passait ses journées à chasser avec lui, et à effectuer ses corvées journalières.

Un an plus tard, Stik partit, surement afin d’assurer sa lignée. Durant plusieurs jours, elle avait trouvé son ami bizarre. Il était distant, agité. Elle s’attendait à ce qu’un événement se produise.

Seule, elle décida de se rendre à la capitale pour y vivre. Elle mit quelques jours à faire ses valises. Rae prit ses vêtements habituels ; ses pantalons en cuirs noirs et leurs brassières assorties, qu’elle avait troqués contre du gibier à un étranger perdu dans les bois.
Elle choisit d’emporter une des robes de sa mère, et ses bijoux, qui serviraient de monnaie. Elle s’engouffra dans le manteau de fourrure de son père et se rendit compte qu’il était beaucoup trop long. Elle passa la nuit à couper les cinquante centimètres de trop et à les recoudre en capuche sur le haut du manteau. Elle brisa l’aiguille plusieurs fois et cassa la porte de l’armoire en ayant perdue patience, mais au matin, le manteau était prêt.
Après avoir ravivé le feu de la cheminée et s’être reposée. Elle mit dans son sac des pommades, de l’alcool, des linges et son nécessaire de couture, qui lui avait servi avec Stik, et qui avait miraculeusement survécu à la nuit, mangea un bon diner et déposa le reste dans sa besace. Elle se coucha tôt pour se lever aux aurores.
Le lendemain matin, la jeune femme fit ses adieux à sa maison, à ses souvenirs, à ses parents et à Key.

La première nuit fut la plus difficile. Rae s’était trouvée une petite grotte, qu’elle connaissait plus ou moins, pour dormir à l’abris du vent. L’inconfort et le silence la tirèrent brusquement du sommeil plusieurs fois. La forêt semblait endormie par ici, et une forêt silencieuse était rarement de bon augure. Elle fut ravie de quitter cet endroit et de reprendre sa route.

Les journées filaient à une vitesse incroyable, du moins, elle en avait l’impression. Les points d’eau étaient difficiles à trouver si elle ne voulait pas perdre la route. Rae rêvait de se tremper totalement dans un lac ou une rivière, même si l’eau était glacée.
Après quelques jours à ne trouver que des flaques gelées, juste suffisante pour boire et se rincer les mains, elle tomba enfin sur son bonheur. Un lac était tout près.
Ravie, la jeune femme accourut, un sourire figé sur le visage avant de sentir ce dernier s’engouffrer violement dans la neige.
Ses mains étaient au chaud sous son manteau, et le temps qu’elle les déloge, elle s’était déjà lourdement écrasée au sol. Elle resta quelques secondes comme ça, surprise, en tentant de comprendre ce qu’il venait de se passer. Rae avait trébuché sur ce qui ressemblait à une racine et, même si elle aimait la forêt, elle ne put retenir un coup de pied, énervée.
Le froid et la fatigue la rendait irritable. Tout en bougonnant elle observa, satisfaite, ladite racine s’envoler. Elle semblait s’émietter étrangement. En plissant les yeux et en se concentrant, la jeune femme comprit avec stupeur qu’il s’agissait d’os. Et pas n’importe lesquels, ils étaient d’une créature semblable à elle. Ceux-là semblaient appartenir à une jambe. Elle avait trébuché sur des articulations ressorties de la terre, le froid et les racines les avaient assez consolidés pour qu’ils ne se brisent pas lorsque son pied avait butté dedans.
Elle soupira en observant les os tomber. Soudain, une pensée lui traversa l’esprit. Et s’il y avait un peu d’argent sur ce corps ? A contre cœur, elle se mit à balayer la neige du bout du pied pour chercher ce maudit squelette. Elle se promit de l’enterrer convenablement, pour s’excuser de le dépouiller.
Elle s’empara d’un bout d’os qui dépassait du sol et tira dessus, pas trop fort, en espérant pouvoir tirer le squelette complet de là. Tout en s’exécutant, elle le suppliait de bien vouloir lui pardonner.
Le squelette ne bougeait pas d’un poil. Et si elle tirait plus fort, elle allait le briser morceau par morceau. Elle se rendit à l’évidence : Elle allait devoir creuser. Elle frappa la terre plusieurs fois avant de creuser pour dégager le corps. Après une bonne trentaine de minutes, elle réussit. Il semblait rester quelques morceaux de chair sur les os, elle se contenta de faire comme si elle n’avait rien vue. Elle secoua le tissu et chercha les poches, elle vérifia qu’il n’y ait pas un sac proximité. Elle ne trouva rien. Déçue et désolée, elle enterra correctement le cadavre, en prenant soin de lui ramener sa jambe.
Rae se demandait bien comment il avait fait pour atterrir là. Elle avait remarqué quelques marques sur les os, les blessures l’avaient surement terrassé, elles devaient être très profondes.

Le lac n’était pas loin. Elle se dirigea dans sa direction en observant le ciel. La nuit allait bientôt être là. Elle trépignait d’impatience à l’idée de pouvoir se laver complètement.
Le bonheur de la jeune femme fut de courte durée. Le lac était vaseux et verdâtre. Une épaisse couche d’algue couvrait la surface, à tel point qu’on ne pouvait rien voir à travers. Il était hors de question qu’elle mette un pied là-dedans.
Elle décida de s’asseoir près du bord pour souffler un peu. En dehors de la couleur de l’eau, le coin était plutôt sympa. Elle décida de faire un feu pour faire réchauffer sa viande et de profiter de l’endroit.
Elle jeta les os dans l’eau et s’étira, perdue dans ses pensées. Ainsi, elle baissa sa garde. Elle ne vit pas les deux paires d’yeux verts la fixer et n’entendit que trop tard qu’une créature fonçait vers elle. Elle frappa par réflexe. La créature du reculer d’un mètre, tout au plus, malgré sa force spectaculaire.
Sans attendre, elle attrapa son sac et tourna les talons. Si c’était cette chose qui avait fait la peau à ce malheureux, elle ne tenait pas spécialement à être la prochaine.
Une douleur vive lui traversa le mollet. Déséquilibrée, elle chuta. La bête la traina et elle tenta vainement de s’accrocher à quelque chose.
Elle but la tasse plusieurs fois. Et dû remercier sa nature lycanne d’être encore en vie avec les blessures que la créature lui infligeait. Elle se débattait, mais dans l’eau, ce n’était pas simple. La bête devait mesurer quatre mètres de long, au minimum. Rae savait se battre, oui, mais contre des humanoïdes. Elle ne s’était jamais battue avec un monstre.
La jeune femme se ressaisit et chercha dans l’eau quelque chose comme une pierre ou une grosse branche pour l’aider à frapper et remonter à la surface. Il était urgent qu’elle prenne de l’oxygène, sinon c’était la noyade assurée, et elle finirait en encas.
Il faisait trop sombre pour qu’elle distingue bien les éléments. C’était la panique. Elle voyait le monstre toujours trop tard et l’esquivait de justesse, jamais sans en sortir indemne.
Elle frappait, nageait aussi vite qu’elle le pouvait, Réussit à prendre une ou deux bouffées d’oxygène avant d’être coulée à nouveau. La dernière fois, il avait bien failli lui arracher la jambe.
Après un bon coup de pied, elle arriva enfin à s’agripper à quelque chose. La bête avait disparue, surement pour préparer sa prochaine attaque. L’inconvénient d’être aussi gros, c’est qu’il lui fallait un peu de temps et d’espace pour faire demi-tour. Les pieds contre une pierre glissante, elle tira sur ce qu’elle avait attrapé, qui semblait être coincé dans les algues et la boue. Il le dégagea juste à temps et frappa aussi fort et vite qu’elle le put, considérablement ralentie par l’eau. A tâtons, elle se faufila entre les pierres et parvint à remonter à la surface.
Elle se hissa sur la rive et se redressa rapidement, en empoignant ce qu’elle tenait. La créature surgit, elle frappa, de toute ses forces, en hurlant, et réussit à la renvoyer dans l’eau. Cette fois, elle avait dû le sonner.
Elle fila.
Son sac était à quelques mètres, elle l’agrippa, échappant sa réserve de viande au passage et quitta les lieux.
Même si elle se doutait que les arbres ralentiraient la bête, elle mit au moins un ou deux kilomètres de distance entre le lac et elle-même, pour être sûre.
Son bras droit était étrangement lourd. Sa blessure n’avait pas guéri depuis qu’elle avait quitté le lac ?
Essoufflée, elle baissa les yeux. Quelle sotte. Elle n’avait pas lâcher l’arme qu’elle avait récupérée dans le lac, et elle pesait une tonne.
Elle s’écroula au sol, mouillée jusqu’aux os et frotta la surface de ce qu’elle tenait en reprenant son souffle. Du fer ? Curieuse, elle continua de le nettoyer et découvrit du cristal violet. Après avoir enlevé les morceaux d’algues et de boue agglutinés, elle comprit qu’il s’agissait d’un marteau. Enfin, d’un marteau géant.
Peut-être que cette attaque en valait la peine finalement, elle n’était pas repartie bredouille. Cette arme semblait avoir de la valeur. Son père lui avait déjà parler des cristaux et des psyphers. Elle croyait se souvenir qu’ils étaient plutôt rares. Elle se posa des dizaines questions sur sa nouvelle acquisition. En pleine réflexion, elle chercha un abri pour passer la nuit, trouva quelques baies et dormi comme un loir. Elle reprit la route le lendemain matin.

Deux jours après, elle arriva enfin à la capitale. Elle fut d’abord émerveillée par la technologie, dont elle ne comprenait rien, les bâtiments, la foule. Puis, les jours passèrent et elle commença à remarquer certains détails. Les habitants semblaient tous avoir un discours préétabli à ses questions sur la politique et l’empire. Elle comprit rapidement le sens du mot « propagande ». Sa déception fut aussi rapide que son émerveillement à son arrivée.

Elle ne comprenait pas par quels moyens un gouvernement pouvait ainsi tenir son peuple. C’est une question à laquelle elle allait très vite avoir une réponse, ce qu’elle aurait surement voulue éviter.
Elle s’était trouvée une auberge pas trop insalubre et peu couteuse. Le propriétaire était un vrai crétin, mais dans l’ensemble, il la laissait tranquille. Elle effectuait des travaux de réparation par ci par là en paiement partiel de sa chambre. Il lui arrivait aussi de se retrouver en cuisine, ce qu’elle évitait au maximum compte tenu de sa maladresse. Elle se coupait et brisait les couteaux, qu’elle devait remplacer ensuite.


Un soir, elle observait une dispute d’ivrogne, perdue dans ses pensées. L’un d’eux trébucha et renversa sa table, ainsi que son assiette et son pichet de bière. Il se releva en titubant, baragouinant des mots incompréhensibles. Sans un regard ni même une parole d’excuse, il retourna se confronter avec le moustachu grassouillet.
Vexée, Rae se leva. Elle se dirigea vivement vers les deux hommes et tapota l’épaule du grand brun maigre aux joues creusées et aux dents absentes. Du haut de son mètre soixante, elle paraissait risible. D’ailleurs lorsqu’il se retourna, il rit. Il lui demanda ce qu’elle voulait « la jolie nana », en s’approchant, l’alcool aidant, il se retrouva qu’a un ou deux centimètres de son visage.
La rage montait. Rae lui montra la table du doigt, indignée. Il se contenta de rire et insinua la rembourser d’une tout autre manière.
La jeune femme eut envie de vomir. Un visage de dégout qu’il remarqua et s’en vexa.

_ Parce que tu crois que tu es belle hein ? Que tu vaux mieux que moi ? Sale trainée !

Son sang ne fit qu’un tour. Elle tenta de se contrôler, réclamant des excuses et un remboursement, en vain. Il continuait à l’insulter, devant le patron, impassible, observant la scène qu’il avait déjà dû voir une bonne centaine de fois.

_ Regarde là ! Elle se prend pour une princesse la petite ? Tu vaux rien, tu n’es rien. C’est chez moi ici !

Elle soupira devant tant de stupidité, visiblement lassée par ce spectacle. Il leva la main, vexé d’être traité ainsi par une étrangère.
Tout se passa très vite.
Elle attrapa son poignet de sa main gauche, ferma le point de la droite et lui assena dans l’estomac. Le visage de l’homme passa par la surprise, puis la colère et finit par la douleur. Il s’écroula, les bras fermés sur son ventre. Son ami, ou ennemi, n’avait pas bronché et s’était assis. Elle récupéra de quoi se payer un autre repas.

Le patron n’avait rien dit jusqu’au lendemain. Il lui proposa de l’aider à sortir les clients problématiques, et les soirs où elle le ferait, la chambre lui serait offerte. Elle accepta, ses maigres moyens ne lui permettait pas de refuser.

Son métier de mercenaire débuta à ce moment-là. Les soirs s’enchainaient et elle virait sans aucun problème les clients saouls et violents. Sa force fut remarquée et elle commença à être embauchée un peu partout pour des missions simples ; récupérer une bourse volée, faire peur à des voyous dans les commerces… Puis, les missions devinrent plus sérieuses. Elle était payée pour frapper un mari violent envers ses enfants, pour défendre un jeune homme harcelé par une bande d’idiots en pleine puberté. Elle commençait à se faire connaitre dans le coin.

Un bruit violent la tira du sommeil un matin. Elle enfila ses vêtements et descendit, son psypher à la main, qu’elle gardait habituellement caché sous sa couche. Une vingtaine de soldat retournait l’établissement. Elle interrogea le patron du regard qui lui fit signe de ne pas broncher. Elle se fit discrète et dissimula son marteau tant bien que mal. Ils repartirent aussi vite qu’ils étaient arrivés.
Les clients remettaient les tables en place et le patron retourna servir. Comme si de rien n’était. La jeune femme ne s’interrogea pas plus, supposant que le patron avait donné un signalement, ou qu’un client s’était plein de s’être fait humilier par une femme d’un mètre soixante.

Peu de temps après, alors qu’elle récupérait son salaire, elle aperçut les mêmes soldats enfoncer la porte d’une maison.
Une petite fille hurlait, son père lui intimait de se taire. Elle entendit de la vaisselle se briser, des meubles tomber et les soldats rires. Elle observait, silencieuse, la scène. Après une bonne heure d’intimidation, ils sortirent discuter avec la mère de la famille. La petite fille rentra et ressortit en s’exclamant ne trouvait plus son peigne en argent. Un soldat s’approcha d’elle.

_ Tu nous accuses de vol petite ? Demanda-t-il, le ton bien plus agressif que nécessaire.

Terrorisée, elle ne sut répondre. Il lui assena un coup de pied. Rae ne comprenait pas ce qu’il se passait. Elle était bouche bée. Le père s’empressa de se mettre devant le soldat en implorant sa clémence, il eut un coup de poing en réponse. Suivit d’un passage à tabac en bonne et due forme.
Personne ne bronchait. Personne ne bougeait. Les gens étaient rentrés dans leurs maisons, les commerçants faisaient mines de ne rien voir, de ne rien entendre.
Les soldats s’en allèrent en riant du pauvre homme, en sang, par terre. Rae les suivit sur quelques mètres. Au coin d’une ruelle, elle vit l’un d’eux sortir un peigne en argent, un sourire figé sur le visage en mimant l’enfant.

Elle tenta de comprendre en interrogeant le patron, il ne répondit que vaguement à ses questions et lui ordonna de retourner dans la grande salle en cas de grabuge. La jeune femme mit ses interrogations de côté et continua sa routine.



_ N'ayez crainte ! Ces brutes n'étaient pas de taille face à la noirceur prismatique infernale du Dark Thunder Master, lança-t-il alors qu’il tournait la tête en direction de bruit de pas. Dépêchons-nous avant que les puissantes et redoutables unités d'assauts maléfique de la punition divine ne nous rattrapent. Je connais un endroit sûr.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il était étrange. La jeune lycanne n’avait rien compris de ce qu’il venait de dire. Mais Rae n’avait pas le choix. Elle s’empressa de le suivre, il la mena à travers plusieurs ruelles pour finir dans des souterrains. Comment ? Elle ne savait pas vraiment, elle était trop occupée à vérifier ses arrières.
Après une bonne demi-heure à cavaler, ils s’arrêtèrent enfin.
Elle déposa l’enfant, s’adossa au mur et soupira profondément en reprenant son souffle. Toujours agrippée à son marteau, elle décrispa douloureusement ses doigts pour l’appuyer à côté d’elle.
Soulagée, elle se mit à sourire à l’inconnu.

_ Merci, dit-elle, je m’app…

Elle tourna brusquement la tête. Quelque chose n’allait pas. Le petit garçon se mit à convulser violemment. Elle se jeta sur lui en tentant vainement de comprendre. Ses connaissances n’étaient pas assez poussées dans ce cas de figure. Elle jeta des regards paniqués à l’inconnu, qui semblait aussi impuissant qu’elle. La jeune femme s’agitait sans pour autant être efficace, elle qui n’était pas très au fait de la religion, elle se surprenait à prier pour la vie de cet innocent.

Après quelques secondes, il s’immobilisa. Tremblante, elle prit son pouls. Rien.
Elle tenta d’articuler mais aucuns sons ne sortirent. Elle referma la bouche et s’enfonça les mains dans les cheveux. Ils avaient échoué.
Ils étaient restés comme ça quelques minutes. Elle pleurait. Lui aussi. Silencieuse, elle essuya ses larmes d’un revers de la main.

Elle se redressa, saisit mollement son marteau et le fixa dans son dos grâce à ses sangles.

_ Je te remercie... de…d’avoir essayé… Je… Je suis désolée…, bégaya-t-elle lentement, je peux au moins savoir ton nom ?

_ Alteas…

_ Merci, Alteas, conclut-elle, en se penchant sur le corps.

Elle hissa le petit corps sur son épaule, précisa qu’elle allait trouver un bel endroit pour lui, et tourna les talons. Sans un mot, Alteas se mit à la suivre. Elle devinait ses intentions. Elle ne pipa mot. S’il voulait l’aider à l’enterrer, elle n’y voyait aucun inconvénient.

Après une longue marche, ils trouvèrent un coin ou le paysage était plaisant. La neige apportait une certaine forme de sérénité au lieu. Elle enfila ses gants et commença à creuser ardemment. Sa force lui permettait d’avoir un résultat rapidement, et Alteas l’aidait.
Ils durent mettre une heure tout au plus.
Elle plaça le corps dans la tombe profonde de soixante ou soixante-dix centimètres. Alors qu’elle le regardait, ce doux visage boursouflé et ensanglanté, elle se résigna à l’enterrer ainsi. Elle fit fondre un peu de neige aux creux de ses mains et la fit couler sur le visage du petit garçon, tira sur sa manche, et frotta doucement le sang séché.
Elle pensa à tout ce sang sur ses maigres jambes et versa quelques larmes supplémentaires à l’essuyant. C’était délicat de le nettoyer après ce qu’elle avait vu. Mais elle ne pouvait pas l’enterrer comme ça, en connaissance de cause. Elle ne pouvait pas le tolérer.
Ensemble, ils recouvrirent le cadavre de terre. Debout, face à la tombe, ils observaient la mort. Chacun se punissant de ne pas avoir agi assez vite, assez bien.

_ Je lutte contre ça…

Cela ressemblait à un murmure échappé, se mêlant au vent. Alteas semblait avoir dit ces mots sans réellement en avoir l’intention. Elle l’observa. Il paraissait être une tout autre personne. Il n’était peut-être pas aussi bizarre qu’elle le pensait.

_ Je ne les laisserai plus faire, annonça-t-elle.

Le vent glacial secouait ses cheveux, gelait ses larmes sur ses joues, provoquant une sensation de brûlure dont elle se moquait complètement.

Elle allait devenir un cauchemar pour l’empire.



Profil

  • Pseudo : Rae
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  • Tu nous as trouvé où ?En cherchant un forum rpg fantastique du notre ami commun google
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Bienvenue Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18] 1786526449

Courage au seing de la Résist...Courage tout court Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18] 3622086245
Bienvenue à toi ! Tu as choisis le camp de la justice en des temps où chacun choisit le vice et la facilité; ton personnage m'émeut donc d'avance.

Bon courage pour ta fiche !
Bienvenue la résistante Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18] 266696654
Merci tout le monde !

Je n'écris plus depuis des années.. Alors j'ai un peu perdu la main, soyez indulgents ! :)
    Bienvenue sur le forum Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18] 1786526449
salut on va bientôt rp ensemble même si tu ne le sais pas encore Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18] 3622086245
J'ai enfin finie !

L'histoire est longue, ne me détestez pas ;_;
Le staff passe te lire sous peu Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18] 635802493
J'ai cru comprendre que vous étiez un peu débordés ces temps-ci!
Donc ne vous précipitez pas, y a pas le feu, je peux attendre quelques jours ! :)
Coucou, je vais te valider mais avant il faudrait que tu changes tes points de caractéristique; même raciales, les magies de métamorphose et de régénération demandent une maîtrise, de la puissance etc.  Rae Estrild Hildeborg - Finie [ -18] 2647753636 De même, si tu pouvais davantage les décrire, par exemple jusqu'à quelle étendue de plaies tu peux soigner, combien de temps cela met, combien de fois maximum tu peux te transformer par jour, etc.
Bonjour !

Merci d'avoir pris le temps de lire ma fiche aussi vite! ^_^

J'ai apporté quelques modifications, en revanche comme j'ai encore un peu de mal à évaluer tout ça, il est possible que cela ne soit pas encore parfait et je sois obligée de changer quelques petites choses.


C'est dans la boîte !
Félicitation, te voilà officiellement validé ! Un admin passera te mettre ta couleur et ton rang sous peu ;) *lance des cailloux festifs*

TEMPS FORTS Ҩ Une petite résistante avec psypher défensif qui vise pas à dégommer des mamans, ça fait du bien et pour le coup c'est original !

REMARQUES Ҩ Attention aux clichés sur l'empire, mais tu le sais déjà ;).

Sur ces mots, je te redirige vers la fiche personnage obligatoire afin de conserver une trace de ton évolution. Bon courage pour la suite !