Voilà une journée étrange qui s’annonçait. Cela ne faisait pas longtemps que j’étais revenue de ma dernière opération que je me trouvais convoqué par le sage Primus, Hector Allaster. L’évènement, si ce n’était pas quelque chose de totalement hors du commun, restait suffisament rare pour qu’on le remarque. Ainsi, je me pris à me demander si j’avais put faire quoi que ce soit qui aurait put offenser l’un des sages, sans arriver à trouver la moindre réponse. Au final, vu que j’avais de toute façon le choix, je choisit de me présenter au bâtiment administratif officiel où j’avais été convoqué, en plein cœur de Lelanaserine.
La partie la plus surprenante, me dis-je, c’était que ce fut Primus précisément qui me convoque. Quand elle s’est réveillée de son long sommeille pour devenir tribun, une des premières actions que je fit fut de me renseigner sur les sages actuels tout en gardant profil bas. Il n’aurait pas été trop bon que quelqu’un s’intéresse un peu trop profondément à mon passé après tout. C’est dans cette mentalité que je m’avançait vers les portes du bâtiment administratif où l’on m’avait convoqué, une structure qui d’extérieur pouvait sans doute être comparée à toute les autres batisses préfectorale habituelle : rien d’excentrique, rien de flashy, juste une structure des plus conventionnelle sans pour autant être dénuée de moyens.
Après avoir sonné, il ne fallut que quelques secondes pour qu’un majordome vienne m’ouvrir. Me présentant, on me fit entrer sans poser de question. Et je dois avouer que je ne m’attendais pas vraiment à un tel changement d’ambiance. D’une batisse comme les autres, on passait à un intérieur des plus luxueux. Il restait un côté pratique et presque spartiate dans l’ensemble, mais la tonalité prenait un tour différent quand on savait sur quoi l’on posait les yeux. Les tableaux, bien que n’étant pas en nombre outrancier, provenaient rarement de personnes qui n’avaient pas au moins leur petite renommée, les meubles étaient ou en bois rare ou étonnemment bien travailler. Le tout était rehausser de vert par les diverses plantes qui se trouvaient ça et là dans la maison.
La conduisant ainsi au milieu des corridors du bâtiment, on l’amena à ce qui ressemblait à un petit salon, lui disant que le sage ne devrait pas tarder à arriver et de bien vouloir l’attendre. Bien décorrée, une table basse se trouvait au milieu de ce dernier, deux chaises venant s’y installer sans pour autant se faire face. Quelques plantes, une ou deux commodes, rien d’extraordinaire. Et pourtant, quelque chose attira mon regard dans l’une des commodes. Etait-ce sa forme ? Etait-ce ses gravures ? Sur le coup je ne le savais pas vraiment alors que mes pas m’amenaient à m’approcher de cette dernière. De bois massif, les poignées et certains angles se voyaient garnie de bronze. Le bois en lui-même n’avait rien d’extraordinaire, et pourtant il avait été travailler avec une précision qui avait sut transcender les âges…
* Au moins ça prouve que, outre son égo, le propriétaire des lieux à le minimum de goût requis pour nous convoquer ainsi… *
J’ignorais ces propos dans ma tête, ma main glissant sur le meuble alors qu’un sourire venait se poser sur mes lèvres. Que de souvenir : ce meuble était mien par le passé, mais cela commençait à dater. A l’époque, il se trouvait dans mon bureau, lorsque j’habitai encore à Lelanaserine en tant que sage. L’espace d’un instant je réfléchit quand à savoir si le compartiment secret et ce qu’il contenait avait été découvert ou non. J’aurais bien été tenter de l’ouvrir rapidement, pour vérifier, mais le bruit d’une porte qui s’ouvre me tira de mes rêveries, faisant porter mon regard vers cette dernière tandis que ma main se retirait de la commode, venant croiser sa jumelle dans mon dos alors que j’adoptait une attitude bien plus formelle. Devinant sans problème qui était la personne borgne en face de moi, je le saluait d'une inclinaison de tête.
« Vous m'avez fait mander, Primus ?
Journée banale pour le Sage. Quelques papiers à signer. Un rapport d’enquête à feuilleter afin de préparer la prochaine réunion. Un avis à demander aux tribuns sur la prochaine mesure concernant le commerce de diverses denrées. Rencontre à midi avec un riche artisan pour voir ce qu’il avait à proposer concernant le renouvellement de certaines fournitures du Conseil et de son administration. Ça pourrait être très lucratif pour lui, et le Conseil pourrait faire quelques petites économies non négligeables. Rien de très palpitant mais Hector tenait particulièrement à ce déjeuner où il comptait bien se faire un repas digne de ce nom.
Avant de faire passer la demande d’avis, il repasse rapidement sur la liste des tribuns, pour savoir lesquels seraient le plus prêts à le soutenir et lesquels tendraient à s’opposer à lui. Les tribuns n’ont pas forcément de loyauté envers le Sage auquel ils ont été assigné, mais un genre de sympathie se développe en général étant donné qu’ils travaillent en collaboration, il faut le prendre en compte. De ce fait, il sait plus ou moins qui est attaché à qui et qui a quelle sensibilité. Mais ça s’arrête là en général. Feuilletant celle ci, il s’arrêta sur un nom qui ne lui disait rien de spécial. Bizarre. Freya… Ar’Ciel ? Qu’est ce que c’est que ce nom, c’est un peu désuet, non ? Enfin avec le mélange des espèces et des générations selon la durée de vie, ce n’est pas invraisemblable. Choisie spécialement par le Grand Sage, toutefois. Ce n’est pas rien. N’ayant pas prévu de voir le Grand Sage en dehors des horaires de travail pour le moment, la Salamandre décida de requérir quelques fonctionnaires pour aller lui sortir des registres ce qu’on pouvait trouver sur cette personne et de demander à droite à gauche rapidement ce qu’on en savait. Pendant ce temps, il se rendit à son déjeuner. Il avait mieux à faire que de fouiller.
En revenant, les dossiers étaient présents, chose agréable quand on a du pouvoir, avec un petit résumé des points importants. En même temps, les recherches n’avaient pas été compliquées : le registre à la bibliothèque et peut être quelques informations complémentaires. C’est pas comme s’il pouvait y avoir beaucoup d’homonyme. Et il y avait quelque chose d’étrange.
Cette femme était morte.
Le registre était catégorique. Cause de la mort, retenue prolongée dans un solide cristal dont personne ne savait trop quoi faire. Mais le pire, c’est que c’était il y a tellement longtemps que c’était impossible qu’il s’agisse de la même personne. Normalement. Surtout si elle avait passé tout ce temps dans un solide. D’autres informations complémentaires comportaient les commentaire qu’elle avait pu laisser ces deux dernières années sur les législations mises en place ou le choix qu’Alexander avait dû faire pour la recruter, car en théorie la sélection est aléatoire.
Devant le caractère étrange de la situation, Hector décida de la convoquer. Le plus vite possible.
Quand elle arriva dans le petit salon, Hector fut prévenu et il se déplaça vers celui ci d’un pas léger. Il en ouvrit la porte, où il trouva celle dont il avait requis la présence.
« Oui, bonjour. J’ai quelques petites choses à discuter avec vous. Madame Ar’Ciel, c’est ça ? Je vous prie de bien vouloir me suivre. »
Sans s’assurer si elle le faisait vraiment, il maintint la porte ouverte pour elle puis rebroussa chemin vers son bureau où il voulait lui poser quelques questions. Une fois qu’ils furent arrivés dans la pièce, où se trouvait donc le meuble en bois massif recouvert de documents divers et variés et de quoi écrire, plumes et encres de couleurs différentes, il prit place sur un siège rembourré et signe à la tribun de faire de même, en face de lui.
De sa poche, il sortit un monocle qu’il se fixa à l’œil valide. Il voyait très bien de cet œil mais on lui avait dit que ça donnait un air studieux d’avoir un de ces appareils alors il en avait commandé un. En réalité ce n’était qu’une loupe un peu fancy qui était quand même pratique pour lire les petits caractères. Ce faisant, il avait pris une pile de papier en particulier qui était assez imposante, posée devant lui, qu’il avait posée devant lui et commencé à feuilleter quelques instants en silence.
Il lança enfin, d’un ton calme mais inquisiteur :
« Madame Ar’Ciel, excusez moi de la requête soudaine, mais il fallait que je mette quelque chose au clair. Il fit une légère pause, fit mine de regarder quelque chose dans ses papiers, et reprit : Vous voyez, je me targue de bien connaître notre pays et surtout les gens importants qui le forgent. Enfin, je ne suis pas particulièrement féru d’histoire, donc je me contente des gens, pardonnez moi l’expression, des gens du présent, bien vivants, les gens qui comptent. »
Il fit une nouvelle pause, ferma le dossier, rangea son monocle (inutile) et reprit après un soupir :
« Vous, il me semble que vous soyez un certain mystère. N’y voyez pas de la persécution, j’aime me renseigner sur mes adversaires potentiels et leurs collaborateurs. Peut être que je pourrais en faire des soutiens, après tout, hein ? Mais pour ça encore faudrait-il que les informations qu’on trouve soit correctes. L’administration peut être si frustrante, elle fait des erreurs parfois. Que vous devriez vous employer à corriger, puisque vous faites partie des gens les plus importants du pays, maintenant ! Regardez donc moi ça. »
Ce disant, il lui tandis un petit carnet en particulier, desquels il y en avait des centaines et qui recensaient de manière pour ou moins correcte une partie importante de la population, sans avoir la prétention d’être un état civil complet à cause de la population rurale et des habitants un peu sauvages de la forêt, difficiles à comptabiliser.
« C’est regrettable, n’est ce pas ? Mais vous êtes morte, c’est écrit là. C’est vous, non ? Je n’ai trouvé personne d’autre de correspondant. J’ose espéré que ce n’est pas une tentative élaborée pour ne pas payer d’impôts. Il ricana un peu à ses propres paroles. Enfin c’est étrange. Parlez moi de cette regrettable erreur, vous en aviez conscience ? Vous savez pourquoi c’est arrivé ? Dites moi tout, je vous prie. C’est important. Oh, j’espère que je ne suis pas trop indiscret, mais je ne peux pas laisser de tels trous dans les registres, vous voyez. »
Il avait plissé l’œil d’un air de vouloir percer ses pensées à jour, mais en vain parce qu’il n’avait aucun pouvoir de ce style. Puis, il fut pris d’une réalisation soudaine et se frappa la tête de la main avec un air étonné.
« J’oubliais ! Décidément, tête en l’air. »
Il se leva précipitamment, ouvrit la porte rapidement, glissa quelques mots à l’oreille du fonctionnaire non loin avant de revenir s’asseoir.
« Voilà, nous pouvons reprendre, désolé. »
Après ces paroles énigmatiques, quelques instants plus tard, on rapportait sur un genre de plateau à roulette de l’eau fumante par sa chaleur dans des tasses toutes simples et des herbes à infuser, le sage se faisant immédiatement son mélange, prenant garde à ne pas tâcher ses documents ou son bureau (ce qui serait dommage).
Avant de faire passer la demande d’avis, il repasse rapidement sur la liste des tribuns, pour savoir lesquels seraient le plus prêts à le soutenir et lesquels tendraient à s’opposer à lui. Les tribuns n’ont pas forcément de loyauté envers le Sage auquel ils ont été assigné, mais un genre de sympathie se développe en général étant donné qu’ils travaillent en collaboration, il faut le prendre en compte. De ce fait, il sait plus ou moins qui est attaché à qui et qui a quelle sensibilité. Mais ça s’arrête là en général. Feuilletant celle ci, il s’arrêta sur un nom qui ne lui disait rien de spécial. Bizarre. Freya… Ar’Ciel ? Qu’est ce que c’est que ce nom, c’est un peu désuet, non ? Enfin avec le mélange des espèces et des générations selon la durée de vie, ce n’est pas invraisemblable. Choisie spécialement par le Grand Sage, toutefois. Ce n’est pas rien. N’ayant pas prévu de voir le Grand Sage en dehors des horaires de travail pour le moment, la Salamandre décida de requérir quelques fonctionnaires pour aller lui sortir des registres ce qu’on pouvait trouver sur cette personne et de demander à droite à gauche rapidement ce qu’on en savait. Pendant ce temps, il se rendit à son déjeuner. Il avait mieux à faire que de fouiller.
En revenant, les dossiers étaient présents, chose agréable quand on a du pouvoir, avec un petit résumé des points importants. En même temps, les recherches n’avaient pas été compliquées : le registre à la bibliothèque et peut être quelques informations complémentaires. C’est pas comme s’il pouvait y avoir beaucoup d’homonyme. Et il y avait quelque chose d’étrange.
Cette femme était morte.
Le registre était catégorique. Cause de la mort, retenue prolongée dans un solide cristal dont personne ne savait trop quoi faire. Mais le pire, c’est que c’était il y a tellement longtemps que c’était impossible qu’il s’agisse de la même personne. Normalement. Surtout si elle avait passé tout ce temps dans un solide. D’autres informations complémentaires comportaient les commentaire qu’elle avait pu laisser ces deux dernières années sur les législations mises en place ou le choix qu’Alexander avait dû faire pour la recruter, car en théorie la sélection est aléatoire.
Devant le caractère étrange de la situation, Hector décida de la convoquer. Le plus vite possible.
Quand elle arriva dans le petit salon, Hector fut prévenu et il se déplaça vers celui ci d’un pas léger. Il en ouvrit la porte, où il trouva celle dont il avait requis la présence.
« Oui, bonjour. J’ai quelques petites choses à discuter avec vous. Madame Ar’Ciel, c’est ça ? Je vous prie de bien vouloir me suivre. »
Sans s’assurer si elle le faisait vraiment, il maintint la porte ouverte pour elle puis rebroussa chemin vers son bureau où il voulait lui poser quelques questions. Une fois qu’ils furent arrivés dans la pièce, où se trouvait donc le meuble en bois massif recouvert de documents divers et variés et de quoi écrire, plumes et encres de couleurs différentes, il prit place sur un siège rembourré et signe à la tribun de faire de même, en face de lui.
De sa poche, il sortit un monocle qu’il se fixa à l’œil valide. Il voyait très bien de cet œil mais on lui avait dit que ça donnait un air studieux d’avoir un de ces appareils alors il en avait commandé un. En réalité ce n’était qu’une loupe un peu fancy qui était quand même pratique pour lire les petits caractères. Ce faisant, il avait pris une pile de papier en particulier qui était assez imposante, posée devant lui, qu’il avait posée devant lui et commencé à feuilleter quelques instants en silence.
Il lança enfin, d’un ton calme mais inquisiteur :
« Madame Ar’Ciel, excusez moi de la requête soudaine, mais il fallait que je mette quelque chose au clair. Il fit une légère pause, fit mine de regarder quelque chose dans ses papiers, et reprit : Vous voyez, je me targue de bien connaître notre pays et surtout les gens importants qui le forgent. Enfin, je ne suis pas particulièrement féru d’histoire, donc je me contente des gens, pardonnez moi l’expression, des gens du présent, bien vivants, les gens qui comptent. »
Il fit une nouvelle pause, ferma le dossier, rangea son monocle (inutile) et reprit après un soupir :
« Vous, il me semble que vous soyez un certain mystère. N’y voyez pas de la persécution, j’aime me renseigner sur mes adversaires potentiels et leurs collaborateurs. Peut être que je pourrais en faire des soutiens, après tout, hein ? Mais pour ça encore faudrait-il que les informations qu’on trouve soit correctes. L’administration peut être si frustrante, elle fait des erreurs parfois. Que vous devriez vous employer à corriger, puisque vous faites partie des gens les plus importants du pays, maintenant ! Regardez donc moi ça. »
Ce disant, il lui tandis un petit carnet en particulier, desquels il y en avait des centaines et qui recensaient de manière pour ou moins correcte une partie importante de la population, sans avoir la prétention d’être un état civil complet à cause de la population rurale et des habitants un peu sauvages de la forêt, difficiles à comptabiliser.
« C’est regrettable, n’est ce pas ? Mais vous êtes morte, c’est écrit là. C’est vous, non ? Je n’ai trouvé personne d’autre de correspondant. J’ose espéré que ce n’est pas une tentative élaborée pour ne pas payer d’impôts. Il ricana un peu à ses propres paroles. Enfin c’est étrange. Parlez moi de cette regrettable erreur, vous en aviez conscience ? Vous savez pourquoi c’est arrivé ? Dites moi tout, je vous prie. C’est important. Oh, j’espère que je ne suis pas trop indiscret, mais je ne peux pas laisser de tels trous dans les registres, vous voyez. »
Il avait plissé l’œil d’un air de vouloir percer ses pensées à jour, mais en vain parce qu’il n’avait aucun pouvoir de ce style. Puis, il fut pris d’une réalisation soudaine et se frappa la tête de la main avec un air étonné.
« J’oubliais ! Décidément, tête en l’air. »
Il se leva précipitamment, ouvrit la porte rapidement, glissa quelques mots à l’oreille du fonctionnaire non loin avant de revenir s’asseoir.
« Voilà, nous pouvons reprendre, désolé. »
Après ces paroles énigmatiques, quelques instants plus tard, on rapportait sur un genre de plateau à roulette de l’eau fumante par sa chaleur dans des tasses toutes simples et des herbes à infuser, le sage se faisant immédiatement son mélange, prenant garde à ne pas tâcher ses documents ou son bureau (ce qui serait dommage).