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SICK - The Untamed Quicksilver

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Sieghart « SICK » Dankmar
IDENTITÉ
RACE ▬ Mythologique (Valhar Druna, la constellation du Cerf) [incarnation actuelle : thérianthrope félin].
AGE ▬ 28 ans dans cette incarnation. Âge réel immémorial.
ORIENTATION SEXUELLE ▬ Incertaine.
SITUATION PERSONNELLE ▬ Célibataire.
NATIONALITÉ ▬ Ellgardien.
FACTION ▬ Empire.
MÉTIER ▬  Inquisiteur Mort - Général.


MAGIE ET COMPÉTENCES
PHYSIQUE
❯ agilité ● ● ● ○ ○
❯ force ● ○ ○ ○ ○
❯ endurance ● ● ● ○ ○
MAGIE
❯ mana ● ● ● ○ ○
❯ puissance ● ● ● ● ○
❯ contrôle ● ○ ○ ○ ○
STELLAR STAG EMBODIMENT
La magie de Sieghart est étroitement liée à son statut d'être mythologique. Elle peut se manifester à chacune de ses incarnations terrestres et surgit en général lorsqu'il passe proche de la mort pour la première fois. En réalité, lorsqu'il naît, il ne sait pas ce qu'il est réellement et le développement de sa magie lui permet de retrouver les attributs surnaturels qui lui sont associés. Ainsi, plus il progresse et plus il redevient lui-même, mais ce n'est parfois pas sans un certain prix à payer.

   ❯ L'INSTINCT FAIT CHAIR ▬ De par sa nature de thérianthrope félin Sieghart est doué d'une capacité naturelle de métamorphose. Il peut faire surgir l'essence animale qui sommeille en lui et adopter les traits animaux qui correspondent à sa forme intérieure. Cette faculté, il l'a développée au contact de l'armée lors des entraînements de rigueur. Néanmoins, il a toujours éprouvé des difficultés à aller outre une transformation partielle. Ce n'est que lorsqu'il passa sous les ordres d'Erwann Daniels que ce dernier le poussa jusque dans ses derniers retranchements, afin de faire éclater la sauvagerie qui résidait en lui. Il peut alors se transformer en un félin de type jaguar. Il n'achève toutefois que rarement une transformation complète car le faire lui demande un effort physique intense et douloureux, en plus de devoir faire céder des barrières psychologiques qui le font rentrer dans un état émotionnel d'agressivité accrue et qui le laissent souvent à la limite de son self-contrôle.

La vérité, c'est que Sieghart n'a jamais eu de difficulté à se transformer en félin mais, le jour où il a découvert sa véritable forme, il a éprouvé un certain complexe d'infériorité vis à vis de celle-ci. C'est en effet en chat qu'il se transforme naturellement et, dans un environnement d'élite et de pression comme celui de l'armée impériale, les standards d'excellence et le jugement de ses pairs l'ont poussé à dissimuler sa véritable nature. Se contentant d'effectuer des transformations partielles lorsque c'était nécessaire, c'est toutefois devenu un véritable problème le jour où son supérieur direct, Erwann Daniels, s'est mis en tête de le pousser à bout afin qu'il achève sa transformation animale en utilisant la méthode dure. Dans une impasse, Sieghart a alors abusé des patchs stimulants de l'armée, diffusant des micro doses de poudre de cristaux normalement censés éliminer la sensation de fatigue pendant un temps, provoquer une montée d'adrénaline et d'agressivité et affûter les temps de réaction. Cet effet, combiné à la violence du stress psychologique et physique imposé par Daniels, en plus de sa réticence profonde à avouer sa véritable forme, a provoqué une réaction inhabituelle en forçant son corps à prendre une forme animale plus agressive et violente.

C'est une forme puissante qui accroît force, endurance et agilité de moitié, mais néanmoins instable et ça n'a pas été sans laisser des marques sur la psyché de Sieghart. La dualité physique qu'il peut adopter n'en est qu'un reflet car il ne peut que très rarement adopter la forme de chat sans risques de se faire découvrir. Tout ceci engendre une sensation certaine de mal-être car cette forme n'est pas celle qui lui correspond et il n'arrive par conséquent pas à être en harmonie avec sa forme animale. C'est une chose avec laquelle il a appris à vivre et qu'il met beaucoup de soin à dissimuler, particulièrement envers Erwann au jugement duquel il accorde énormément d'importance et il redoute de se voir dévalorisé s'il découvrait la vérité. Pour autant à cause de ça il ne se sent pas entièrement légitime dans la confiance que place Erwann en lui à cause de ce qu'il lui dissimule, et une certaine appréhension coupable s'en ressent parfois. De plus, Sieghart a beaucoup plus de mal à réussir à achever la transformation complète en jaguar s'il n'utilise pas les stimpatchs de l'armée. Il en a conscience et il sait pertinemment que ça peut lui porter préjudice, aussi ne le fait-il pas à la légère même s'il en garde toujours à portée.

   ❯ LA PAROLE DU CHAOS ▬ Les chats se sont vu attribuer de nombreuses symboliques au cours des âges, parfois néfastes présages portant le malheur et la mauvaise fortune, parfois symboles de l'âme et de ses mystères intérieurs. Souvent fantasmés, il n'en reste pas moins que beaucoup de ces croyances populaires sont parfois fondées sur une vérité portée par quelques individus, des hommes-bêtes qui dégagent une mystique proprement surnaturelle, et Sieghart est un de ceux-là.

Faculté pour le moins singulière et qui tient plus de la malédiction que du don dans l'esprit du jeune homme, si elle n'est pas sans aller avec un revers qui peut s'avérer particulièrement dangereux, l'avantage qu'elle procure n'est pas toujours certain. Sieghart possède en effet le don précieux de détecter instantanément tout mensonge à partir du moment où il est proféré en sa présence. Cette perception s'effectue à un niveau animique et implique donc que Sieghart soit en présence des individus ciblés : ceux-ci rayonnent en effet pour lui d'une certaine aura et c'est dans la multitude des fluctuations de celle-ci qu'il peut ressentir les émanations énergétiques associées au mensonge. Cette énergie, sorte de mauvais karma, il la considère comme négative et il l'a lui-même nommée « le Mauvais œil ». Il la ressent comme une légère force qui imprègne son corps au moment où le mensonge est prononcé.

Le jeune homme ne possède absolument aucun contrôle sur cette faculté et celle-ci reste active en permanence à partir du moment où il est conscient. Pire, chaque fois qu'une personne ment dans son entourage, non seulement il ressent la fluctuation de l'énergie du mauvais œil qui le lui indique, mais en plus il accumule ce mauvais œil. Et c'est précisément ce qui fait de cette faculté une malédiction à son sens, car cette force qu'il engrange petit à petit doit se décharger tôt ou tard et c'est sous la forme d'une entropie chaotique imprévisible et incontrôlable que cela arrive, qui provoque incidents et catastrophes en série. Pour faire simple, plus Sieghart perçoit de mensonges autour de lui et plus il accumule le mauvais œil. Lorsqu'il est relâché, il se traduit par une mauvaise fortune accrue pour quiconque se trouve dans un périmètre proche. La seule chose que Sieghart puisse faire c'est contenir cette force, il se retient alors pendant un certain temps, ce qui devient de plus en plus difficile car tout le monde a tendance à mentir pour tout, même les choses les plus anodines. Mais plus il attend et plus le résultat sera catastrophique. Dans ses niveaux les plus bas, cela peut aller de simplement renverser son verre par terre à confondre le sel et le sucre dans son café, mais dans les niveaux les plus extrêmes cela peut provoquer des réactions en chaîne capables de causer des accidents pouvant aller jusqu'à la mort de personnes. Traversez un entrepôt plein d'explosifs avec cette malédiction, vous verrez. Ce mauvais œil n'épargne qu'une seule personne et c'est Sieghart lui-même, ce qui a parfois donné lieu à des rumeurs salées comme le fait que sa montée en grade rapide soit liée à un décès peut-être pas si accidentel que ça par exemple.

Il existe un seul moyen de dissiper le mauvais œil pour éviter de l'accumuler, mais cela doit se faire au moment où le mensonge est proféré : il faut briser celui-ci. Généralement il suffit de le faire oralement. Un petit « mensonge » ou « menteur » lâché inopinément en pleine conversation par exemple. Vous comprendrez alors facilement que dans un cadre militaire cela peut rapidement s'avérer problématique et que le chevalier fait la plupart du temps mieux de la fermer là-dessus. Car traiter l'Empereur de mytho pendant la réunion stratégique des inquisiteurs n'est pas sans danger pour la santé.

Néanmoins, cette compétence ne permet pas une connaissance absolue : un individu persuadé que ce qu'il dit est vrai ne provoquera aucune réaction chez Sieghart. De même, il lui est impossible d'analyser une personne qui possède une caractéristique de puissance magique supérieure à la sienne. Il est important aussi de noter que cette détection ne permet pas de déceler la vérité, simplement le faux, et jouer sur les mots peut rapidement devenir un exercice subtil mais essentiel lorsque vous vous adressez à lui.

Enfin, sous sa forme animale de chat le mauvais œil n'existe pas et est à la place remplacé par une énergie positive : « la Fortune » qui agit exactement de la même façon mais en provoquant chance et coïncidences heureuses à la place. Seulement, Sieghart ne s'en est jamais rendu compte car il n'a que très peu l'occasion d'adopter cette forme et la plupart du temps il évite tout contact humain lorsque c'est le cas.

   ❯ LE NECTAR ET L'AMBROISIE ▬ La magie qui coule dans les veines de Sieghart charrie une énergie vitale exceptionnelle qui tire sa force directement à la source de son essence : la puissance brute de la constellation du Cerf, et celle-ci serait presque sans limites si elle n'était pas contenue dans un corps soumis aux contraintes des mortels. Son sang possède ainsi des propriétés curatives remarquables et permet, pour qui s'en imprègne ou l'absorbe, de voir son corps régénéré. La force de la guérison octroyée dépend directement de la quantité de sang reçue mais peut permettre de soigner les maladies, refermer des blessures ou rendre la vitalité à un être en situation de faiblesse. Versé sur la terre, il peut faire germer les graines et fleurir les bourgeons. Puisque ce sang irrigue son corps sans interruption, il permet à Sieghart de bénéficier en permanence d'une régénération cellulaire avancée.

De fait, il lui est donc possible de réaliser des soins sur d'autres êtres vivants mais d'une façon limitée car cela implique le sacrifice de son propre fluide vital, ce qui le laisse bien entendu vulnérable à tous les effets inhérents à la perte de sang - fatigue, faiblesse, évanouissement - bien que le volume qu'il puisse se permettre de donner avant que son état ne devienne critique soit plus élevé qu'un humain normal. Dans tous les cas, une façon très simple de tuer Sieghart est de le vider de son sang. Celui-ci étant à l'origine de son pouvoir guérisseur, c'est s'assurer de le voir ne pas se relever. C'est pourquoi il doit rester très parcimonieux dans les soins qu'il prodigue s'il ne veut pas mettre sa vie en péril. Il lui faut en effet quelques jours avant de reconstituer ses réserves une fois celles-ci bien entamées. La force de cette essence peut aller jusqu'à ressusciter quelqu'un qui est décédé récemment mais il faudrait pour cela que Sieghart sacrifie la quasi totalité de son énergie vitale, ce qui le conduirait inexorablement à la mort.

Cette faculté est en grande partie à l'origine des légendes qui courent sur l'être mythologique qu'il est ainsi que la source de nombreuses agitations qui ont eut lieu par le passé de manière récurrente au cours de plusieurs de ses vies. On raconte que tuer le Roi Cerf et s'approprier sa force, parfois en se vêtant de sa peau immaculée, parfois en dévorant sa chair, permettrait d'accéder à l'immortalité. Ce n'est pas tout à fait exact mais il y a tout de même une part de vérité dans tout ça. Absorber ou s'imprégner régulièrement du sang de Sieghart permet en effet non seulement de bénéficier d'un effet graduel de rajeunissement, mais en plus de rallonger peu à peu son espérance de vie. En outre, il est exceptionnellement riche pour les vampires, ceux qui s'en nourrissent voient leurs capacités temporairement renforcée et sont capables de mieux résister à la morsure du soleil. Cet attrait est aussi valable pour les goules mais elles doivent dévorer la chair, ce qui laisse en général rarement l'occasion de le faire une deuxième fois, allongeant leur espérance de vie.

Plus d'une des existences de Sieghart se sont terminées au terme d'une traque violente visant uniquement à s'accaparer l'immortalité du Roi Cerf. Au fil des millénaires, les légendes ont tracé leur chemin dans l'imaginaire collectif et il a toujours été des téméraires pour tenter leur chance. Peu importe l'âge et la puissance de l'incarnation en cours, il arrive toujours un moment où quelqu'un finit par réussir. Il n'est pas exclu que certaines personnes dans le monde aient fini par percer le secret de son cycle de réincarnation et cherchent à retrouver Sieghart s'ils entendent parler de son retour. C'est pourquoi c'est quelque chose qu'il est très délicat d'exposer au grand jour, car l'immortalité attire avidité et convoitise depuis des temps immémoriaux et beaucoup seraient prêt à tuer pour en bénéficier.

Pour le moment, Sieghart ne saisit pas toute l'ampleur de cette faculté ni même ses implications et c'est tant mieux pour lui. Cela évite pour l'instant la tentation d'un faire un sujet d'expérience de l'Empire ou son emprisonnement pour assurer une vie immortelle à l'Empereur.

   ❯ LE SACRE DU PRINTEMPS ▬ Les origines du Cerf sont floues et perdues dans les méandres de l'histoire ancienne, déformées par des générations et des générations de tradition orale. C'est un mythe qui est pourtant revenu d'une façon étrangement récurrente au cours des âges, en d'innombrables variantes, et qui a irrémédiablement marqué l'imaginaire collectif des peuples d'Ellgard et de Nueva. Toutefois, aujourd'hui, ces légendes ont presque entièrement disparues dans l'Empire à cause de l'athéisme, de la dégradation massive des coutumes au profit d'une urbanisation toujours plus poussée et du maintien de la population dans un niveau d'ignorance considérable. Il n'y a guère plus qu'en Nueva où on peut encore trouver certaines traces tangibles de cette existence qui est restée une figure mythologique puissante dans sa culture.

Les histoires content comment Orion, à l'aube du monde, se targuait d'être le meilleur chasseur que la terre n'eût jamais porté. Aussi, afin de prouver sa suprématie aux dieux, il se mit en tête de chasser une créature dont on disait qu'il était impossible de l'attraper. C'était une bête bénie par le divin, pacifique et dont l'apparition était synonyme de présage de fortune. Il la traqua sans relâche durant plusieurs cycles solaires et, après ce qui sembla être une éternité, finit par la rattraper, acculée et à bout, avant de la mettre à mort pour se couronner roi des chasseurs. Cet acte, s'il le fit entrer dans la légende, attira en effet l'attention des dieux mais ne provoqua rien d'autre chez eux que la peine immense de voir le sang d'une telle créature imbiber la terre. La plus touchée par ce chagrin, Terraris, décida alors de lui rendre la vie en la couronnant d'un morceau de forêt, afin que toujours elle puisse renaître, immortelle, et ne jamais rester dans la mort. Mais la légende dit que ce n'était pas n'importe quel morceau de forêt et qu'il s'agissait d'une branche de l'Arbre de Vie lui-même. Aussi, ce serait depuis ce temps que les cerfs ont des cornes nommées bois, qui poussent et tombent en fonction du cycle des saisons, et que le jour où Orion tuera définitivement le Cerf ce sera alors la mort irrémédiable du printemps lui-même, dont il n'est au final qu'une incarnation. Ceci ne pouvant arriver, selon la légende, que si un jour la dernière forêt meurt.

Concrètement, cette compétence fait renaître le lien qui unit le Cerf et la forêt. Et pour cause, il partage un lien empathique avec la terre au sens primordial du terme. Son âme y est liée depuis des temps immémoriaux et c'est comme s'il pouvait percevoir la conscience de celle-ci, ses émotions, sa volonté, ses souffrances. Ces sensations restent toutefois vagues et ne permettent qu'une communication toute relative, comme un instinct dont il ne peut se défaire. Aussi, en consommant ses réserves de magie, Sieghart peut insuffler son énergie vitale dans la terre au travers de ce lien et la rendre incroyablement fertile. Ça se traduit par une croissance de toute la flore autour de lui, qu'il peut plus ou moins contrôler. À puissance maximale cet effet peut provoquer un véritable déchaînement végétal véhiculant la colère de la nature et faisant jaillir des racines du sol et croître les plantes en accéléré. Néanmoins, ceci consomme l'énergie magique de Sieghart d'une façon très gourmande et risque de l'amener à un état d'épuisement avancé s'il ne dispose pas des réserves de mana pour le soutenir. Il lui est beaucoup plus facile d'affecter la nature s'il le fait lentement et qu'il prend son temps. De même, la précision et la subtilité avec laquelle il peut orienter la chose est assez vague puisqu'il n'a jamais véritablement considéré la chose. Toutefois, cette faculté est grandement tributaire de l'harmonie avec laquelle Sieghart retrouve sa véritable nature et il reste limité par ses caractéristiques magiques

Actuellement, ce lien resurgit à peine et il ne comprend absolument pas ce qu'il se passe ni ne sait contrôler cette faculté magique dont la puissance le dépasse et qui parfois déborde avec des sentiments violents. Il lui faut s'entraîner et accepter de s'ouvrir à cette nature magique qui remonte en lui s'il veut aller plus loin, ce qui est excessivement difficile puisqu'il est pour le moment presque hermétiquement fermé à cette influence angoissante qu'il ne comprend pas. Car c'est un des revers de ce lien : il ne peut s'en défaire et il s'en trouve presque prisonnier s'il ne s'y adapte pas. Partout où la terre est brûlée, polluée ou rasée de ses forêts, il peut sentir cette souffrance sourde et indicible qui pulse sans qu'il ne puisse rien y faire. Autant dire que la terre d'Ellgard n'est pas toujours le plus sain des endroits. C'est psychologiquement éreintant et il ne le sait pas encore mais il ne pourra pas lutter contre éternellement, la terre cherchant à retrouver ce lien de communion qu'elle partageait avec lui, le reconnaissant comme ce qu'il est. Et voir ses appels rester sans réponse la fait gronder et nourrir une colère qui enfle parfois dangereusement. Elle oscille alors entre un désir protecteur, une peine marquée et des accès de violence qui se traduisent par une perte brutale du contrôle de la magie de Sieghart. C'est comme si elle essayait d'en prendre le contrôle via ce lien qui les unit, épuisant son énergie magique sans compter. Toutefois, elle n'irait jamais jusqu'à le mettre mortellement en danger, mais elle ne se gênerait pas pour intervenir s'il se mettait à perpétrer des actes pouvant porter atteinte à la nature.
PHYSIQUE
Sieghart est un homme à l'allure assez jeune, ce qui peut parfois surprendre au vu de sa position au sein de l'armée et a tendance à l'agacer légèrement. Les traits de son visage sont assez fins, sa peau est blanche et ses yeux ont une couleur noisette qui présente parfois des variations un peu plus dorées lorsque se manifestent certains de ses attributs félins sous sa forme humaine - principalement les pupilles fendues ou les griffes, plus rarement des éléments comme la queue ou le pelage. Ses cheveux sont d'un noir de jais profond qui restent la plupart du temps plus ou moins dans un certain désordre faussement ordonné - ou l'inverse, c'est difficile à déterminer - sauf lorsqu'il sait qu'il va se retrouver en présence de supérieurs devant lesquels il ne peut pas se le permettre. C'est à dire plus ou moins les autres inquisiteurs et l'entourage impérial.

Son physique n'est pas des plus costauds mais il présente une musculature agile et une constitution endurante, plutôt bien construite. Il est taillé pour le mouvement d'un combat rapide et précis, basé plutôt sur la technique et l'esquive, ce qui reste fidèle à sa nature acrobatique de thérianthrope félin. Son visage est assez expressif et s'il reste relativement sérieux dans un cadre militaire officiel, il n'est pas rare qu'il fasse preuve d'un caractère plus malicieux au sein de son escadron ou avec son supérieur. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu'il se permet tout et n'importe quoi et encore moins à ses soldats. Son sourire paraît assez provocant mais c'est plutôt qu'il retranscrit dans une certaine mesure la part sauvage de Sieghart plus qu'autre chose.

Sous sa forme de chat il est d'une taille moyenne, au pelage entièrement noir et avec des yeux dorés. Sous sa forme plus agressive de jaguar il est nettement plus imposant, bien qu'assez trapu par rapport aux autres grands félins, présentant un pelage jaune et blanc tacheté de noir avec des yeux mélangeant le vert et le noisette.
CARACTERE
Sieghart, c'est comme un tourbillon de chaos et de feu que l'on aurait vêtu d'un manteau de peau, mais un manteau trop étroit pour contenir l'essence qui le compose. Profondément en son sein, sous des airs parfois indolents et mesurés, couve pourtant le bouillonnement d'un quelque chose de sauvage et d'indompté. Il est une révolte farouche faite de passions et de violence, insolente indiscipline qui parfois jaillit et s'embrase, avant de se disperser et de s'éteindre. D'aucuns diraient que sa nature de thérianthrope félin le prédispose à la violence et à la subversion, à une subordination instable et éphémère sur laquelle on ne peut compter. Car c'est souvent comme ça qu'il marche, Sieghart, par le conflit et la remise en question de qui prétend posséder une quelconque autorité sur lui. C'est dans sa nature de franchir les limites et les règles, d'aller à contre courant de ce qu'on lui demande par pure obstination.

Toutefois, avec le temps et l'expérience, il a appris à dominer cette agitation en lui, grâce au cadre de discipline et d'autorité que lui a imposé l'armée et sa rigueur. S'il est vrai que ses débuts ont été houleux et incertains, avoir passé plusieurs années sur le front dans le cadre de la guerre contre Mearian lui a donné un certain recul sur les évènements. Une maturité plus profonde que ce que les apparences laissent percevoir de prime abord, acquise en connaissance de cause. Voir certains de ses camarades gésir au sol, le regard livide et le corps froid, ça fait rentrer du plomb dans la cervelle quoi qu'on en dise. Il a néanmoins en lui une hargne acharnée, un quelque chose de combattif qui semble ne jamais vouloir ni abandonner ni se rendre. Une impétuosité téméraire qui aurait pu le conduire plus d'une fois à la mort mais qui, paradoxalement, lui a aussi permis d'y échapper. C'est très certainement ce qui l'a fait se faire remarquer auprès d'Erwann Daniels, alors officier supérieur, et qui a marqué le début d'un lien très fort entre les deux. Canalisé comme il faut, Sieghart ne se disperse pas et concentre ses efforts dans une même direction. Il devient alors un excellent élément, capable du meilleur et d'entraîner les autres avec lui au-delà de ce qu'on lui demande. L'armée a été, sur ce point, le meilleur des catalyseurs possible, une fois qu'il s'est retrouvé sous le commandement de l'inquisiteur.

Car malgré l'intransigeance de ce dernier et sa propension à pousser les personnes dans leurs derniers retranchements, c'est aussi et avant tout par la confiance que s'acquiert le respect et la fidélité de Sieghart. Peut-être sa nature de thérianthrope félin le pousse-t-elle particulièrement dans ce sens, toujours est-il qu'il considère sacrés les liens de fraternité et de sang et qu'il voit l'armée comme sa famille, au sens propre du terme. La trahison est quelque chose d'inconcevable dans son esprit et d'extrêmement douloureux et amer lorsqu'elle est subie. S'il est capable de se battre et de tuer par devoir, il est capable de mourir par loyauté. Il fait preuve d'une grande sincérité en amour comme à la guerre et, bien qu'il ne soit pas naïf pour autant, il en est parfois presque trop honnête pour son propre bien. Il exige la même chose de ses camarades et soldats, de se donner corps et âme au groupe. L'idée même de sacrifier ses hommes ou de les laisser périr sans tenter de les tirer du pétrin où ils sont lui est repoussante. Cet élément, qui fait une des forces de sa mentalité, est hélas aussi une faiblesse aisée à manipuler pour qui abuserait de cette confiance ou lui est hiérarchiquement supérieur. Détruisez l'estime qu'il a pour les personnes qu'il sert et cela sèmera la confusion la plus totale dans son esprit.

S'il est très investi dans ses actes au sein de l'armée, il n'est pour autant pas forcément le plus patriote des soldats. Il a conscience qu'il y a les valeurs que l'armée impériale veut dégager et porter auprès des civils et des autres pays et qu'il y a la réalité. Il a parfaitement conscience que tout n'est pas parfait, que tout n'est pas aussi idéal et incroyable que ce que l'image renvoie, toutefois il se refuse à considérer ceci comme de la propagande tout comme il se refuse à tomber dans le travers qui consiste à voir le régime impérial comme une dictature froide et sévère. Il a grandi dans la misère et s'en est extrait pour passer du plus bas des échelons à la position qu'il occupe actuellement. Dire que l'Empire est impitoyable et abusif ne serait pas rendre un tableau très juste à ses yeux. Dans d'autres milieux, il aurait été perçu comme de la racaille indésirable à cause de sa nature animale, mais ici il s'est épanoui à la sueur de son front et de son mérite, comme pour n'importe quel autre soldat. Si les gens ont la parole facile pour frapper sur cette dictature militaire, ils en oublient rapidement à quel point c'est aussi une chance et un avantage que d'avoir un dirigeant éclairé, sans lesquels toutes ces choses de la vie n'auraient pas été rendues possibles. Ils occultent parfois un peu trop rapidement qu'Ellgard est en guerre contre des créatures monstrueuses issues de cauchemars, des faux dieux tentant de renverser les anciennes croyances pour s'assurer une hégémonie de la pensé religieuse. Qui, sinon les Ellgardiens, peuvent s'opposer à ce génocide de la liberté de pensée ? L'Empire est sévère mais juste, et œuvre au mieux pour le bien commun.

Parfois, néanmoins, il porte son devoir comme un douloureux fardeau, spécifiquement quand il s'agit d'interroger des dissidents. Souvent il s'agit de tortures psychologique ou physique, des privations et des menaces. Toutes ces choses typiques que n'importe quelle armée fait en le dissimulant au regard du monde, qui donne naissance à des rumeurs toutes plus folles les unes que les autres. Ça n'arrive peut-être pas aussi souvent que les fantasmes des adeptes des théories du complot, mais ça arrive. En tant que bras droit de Mort, l'inquisiteur chargé d'organiser la lutte anti terroriste et d'éradiquer la Résistance, il est souvent - si ce n'est systématiquement - spectateur des interrogatoires des éléments les plus dangereux ou critiques. C'est quelque chose qu'il ne vit pas toujours facilement, mais il n'en montre pourtant rien, car d'une part son devoir le lui ordonne, mais d'autre part il s'agit de débusquer des individus qui n'hésitent pas à tuer pour terroriser et saboter. En temps de guerre qui plus est. L'idée que des civils pâtissent des dégâts causés par la Résistance de façon volontaire l'excède facilement. Il est déjà arrivé que l'Empereur recommande sa présence pour certaines enquêtes externes au commandement de Mort, bien que cela reste rare, comme lors des investigations suite à la tentative de putsch de 413. En de pareilles circonstances, Sieghart n'a d'autre choix que de s'amputer de toute compassion et de s'exécuter avec un zèle certain. Il n'en reste pas moins un stratège assez doué, doublé d'un enquêteur efficace.

Au-delà de ça, considérer que le jeune homme n'est qu'un militaire serait une erreur. Il reste une personne comme les autres, avec ses forces et ses faiblesses, ses moments de doute et ses erreurs. Il a conscience que son service militaire dévore littéralement le reste de sa vie et il peut lui arriver de saturer, bien que cela reste rare. Il passe presque toutes ses permissions avec son fils pour passer du temps avec lui et essayer d'être au plus présent malgré tout, d'aller faire des choses normales comme n'importe quel père et son gosse, mais il sait bien - non sans une certaine amertume d'ailleurs - qu'il ne peut pas être aussi présent que ce qu'il devrait. C'est notamment une des raisons pour lesquelles il s'est séparé de sa compagne. Sa vie a beaucoup changé après la mission suicide de 413 et il n'a plus vraiment été le même psychologiquement. Ça s'en est ressenti de bien des manières et même s'il entretient de bons rapports avec elle, il a l'impression de ne plus réellement être sur la même longueur d'onde.
ORIGINES MYTHOLOGIQUES
Passacaglia

Il y a, dans les veines de Sieghart, le goût trouble d'une saveur indéterminée. Plonger dans les eaux rouges de sa chair c'est sentir l'écho d'un quelque chose de primordial, le frisson d'un mystère trop dense pour n'être que du sang. Il charrie un héritage que le jeune homme ne saisit pas encore, source de nombreuses interrogations, et dont les répercussions dépassent de loin ce qu'il peut imaginer. C'était à l'origine un récit qui, à force d'être dit, déformé, revisité, devint légende puis mythe. Il en subsiste encore quelques traces, ici et là, et certains textes ou traditions orales content encore comment, un jour, une constellation tomba du ciel.

« Il y a longtemps, au temps des origines et des premiers mythes, au temps d'avant l'idée même de royaume et la naissance des guerres, marchaient encore sur le monde les dieux anciens, ceux-là mêmes qui de leurs efforts créèrent le monde et la vie, arpentant la terre et les cieux pour découvrir le fruit de leur travail et la multitude de ces créatures mortelles qui allaient et venaient désormais sous leurs regards ébahis.

Lumenal, celui qui rayonne sur chaque chose et sur chaque être du monde observait, comme peut-être aujourd'hui encore, ce qui se déroulait sous ses yeux, car il avait décrété que le spectacle auquel il assistait était beau et il souhaitait en profiter de tout son saoul. Observant le destin de toute créature mortelle, mû par une fascination sans bornes à l'égard de leurs choix, parfois pleins de certitudes, parfois pleins d'hésitations, c'était pour lui comme une fresque sans début ni fin dont la contemplation était source de divertissement et d'un apprentissage permanent. Car il y en avait toujours un, quelque part, pour l'intriguer de ses actions et l'amener un peu plus loin sur le chemin de la compréhension de ces êtres.

Plein de bienveillance et du souci d'enseigner les rites aux jeunes races, une pensée, toutefois, vint un jour troubler sa réflexion : comment, lui dont l'essence était celle d'un dieu et qui se faisait riche de l'observation d'un millier de milliers d'existences, pouvait-il comprendre la condition d'un mortel qui vit pour la première fois ? Il lui apparut alors que l'observation avait ses limites et que la condition divine était, quelque part, un obstacle pour saisir pleinement ce qui faisait l'humanité. Quand on possède un pouvoir si grand qu'il en frôle l'omniscience, comment prétendre connaître les affres du doute qui vit dans le cœur des Hommes ? Alors, l'idée de faire l'expérience d'une vie de mortel germa en son esprit, petit à petit, pour abattre cette distance d'incompréhension qui l'en séparait, pour connaître de lui-même les choses de l'intérieur et se voir confronter à ces choix qu'il observait depuis si longtemps.

À mesure que le temps passait, l'idée l'attirait de plus en plus. Par curiosité, pour accroître son savoir ou peut-être simplement par envie de se mêler à ce beau qui le fascinait, qui sait. Mais il lui était impossible, à lui la Lumière, de se défaire de ses oripeaux célestes pour se mettre à nu, vulnérable, et laisser la création sans la promesse d'une aube nouvelle tandis qu'il l'arpentait sous une forme mortelle. Il ne pouvait se résigner à abandonner son office et sa contemplation, et il ne le souhaitait pas. Il lui faudrait, pour cela, un intermédiaire. C'est ainsi qu'il eut dans l'idée de créer un être capable de vivre une existence pour lui et qu'il s'essaya à plusieurs tentatives pour ébaucher la forme d'un quelque chose qui le satisfasse. Il prit un morceau de lui-même pour le façonner en un être qui ressemblait aux mortels, mais ça n'en était pas un pour autant et la vie qu'il mena n'avait pas grand chose à voir avec. Au bout de plusieurs tentatives il comprit que son essence, par nature divine, ne pouvait lui donner le résultat qu'il escomptait. Il lui fallait partir d'une base mortelle et non d'un fragment de lui. Il se rendit également compte qu'une seule vie ne serait jamais suffisante pour parcourir le champ infini des possibles et que l'existence d'un mortel n'était qu'un battement de cœur en comparaison.

Aussi se mit-il en quête d'un substitut qui serait capable, en son nom, de vivre ce qu'il souhaitait expérimenter d'un regard vierge de toute expérience précédente. Il chercha chez les spectres et la façon remarquable dont ils s'appropriaient de nouveaux corps, mais la force de leur subsistance était souvent basée sur la haine et la mort, ce qui ne lui convenait pas. Il observa également la façon dont la magie était liée aux all'ombra et aux démons et leur permettait une longévité extraordinaire, s'ils n'étaient pas tout simplement immortels, mais ils avaient été corrompus par la Fin et faisaient partie des races ténébreuses et cela ne lui convenait pas. Alors il se tourna vers le ciel, là où brillait dans la nuit la lumière des constellations, et il en chercha une à même de répondre à ses besoins.

Il y trouva, glissée entre deux figures mythologiques, la silhouette céleste d'un cerf figé dans un élan plein de hâte. Quand Lumenal lui demanda pourquoi il semblait si pressé, l'animal lui répondit qu'il fuyait Orion, la constellation du Chasseur, car celui-ci convoitait le symbole de fertilité et d'immortalité qu'il représentait. Boire le sang du Cerf et se vêtir de son immaculée pelisse serait, en effet, s'approprier ses pouvoirs et sa force afin de vivre éternellement. Pourtant, dans le ciel, nul traqueur alentours. La bête expliqua alors qu'elle était destinée à n'être jamais attrapée, proie qui toujours s'échappe des griffes de son prédateur, mais l'habileté de son poursuivant à l'arc était telle qu'il était destiné à ne jamais manquer sa cible, quelle qu'elle fût. Ainsi, pour résoudre ce paradoxe, l'un et l'autre avaient été placés en opposition dans la voûte céleste. Quand Orion disparaît derrière l'horizon, c'est le Cerf qui s'élance dans les cieux, et inversement. Et leur course durait depuis des éons, figés dans l'incertitude d'un dénouement. Car de la mort de l'un dépendait la vie de l'autre : si l'animal s'enfuyait alors la famine frapperait son bourreau, mais si ce dernier tuait le premier alors il pourrait subsister, se nourrissant de sa chair et vêtu de sa peau. Et dans ce mouvement qu'ils entreprennent sans cesse l'un vers l'autre, les deux figurent l'allégorie du cycle de la vie et de la mort : une renaissance éternelle.

Or, c'était précisément une telle alternance que Lumenal recherchait. Il offrit au Cerf de poursuivre sa course sur la terre, en son nom et pour y vivre librement ces vies qu'il voulait expérimenter. Il serait comme ses yeux et ses oreilles et il pourrait tout observer de l'intérieur sans toutefois jamais n'intervenir ni se faire remarquer. Néanmoins, cela n'allait pas sans un prix à payer car prendre corps en une incarnation vivante conduirait forcément un jour à la mort. Mais c'était peu de choses pour cette constellation, qui savait que toute mort génèrait également la vie, ainsi le Cerf accepta. Alors le Début le décrocha de la voûte céleste et choisit un mortel sur le point de naître. Il implanta en son cœur la lumière venue du ciel et n'eut plus qu'à observer. Depuis ce jour, dans la nuit, si on peut toujours y observer la course de la constellation d'Orion, le Chasseur, celle du Cerf en a disparu et n'apparaît plus que très rarement, ce qui est perçu comme un présage de bonne fortune. On dit que son poursuivant ne s'en est toujours pas rendu compte puisque lorsqu'il apparaît dans le ciel sa proie, déjà, s'est supposément glissée derrière l'horizon, et que lorsqu'il découvrira la supercherie alors il faudra craindre son courroux et sa descente sur la terre des Hommes pour continuer de l'y traquer. »


Bien entendu cette histoire est un mythe, elle n'a pas de valeur historique au sens propre et s'est éparpillée ici et là en de nombreuses variantes, perdue, traduite, remaniée et ainsi de suite. Est-ce que cela s'est réellement passé ainsi ? Rien n'est moins sûr mais c'est de cette façon qu'elle a traversé les âges. D'autres histoires content comment Terraris aurait, attristée de voir le sang du Cerf sans cesse imbiber la terre, planté un morceau de forêt au sommet de sa tête afin que toujours il puisse revenir à la vie, et que depuis ce temps tous les cerfs ont des cornes que l'on nomme bois. D'autres encore disent comment le Chasseur et le Cerf se sont vu placés dans la voûte céleste ou dépeignent la façon dont le pelage de l'animal est devenu blanc. Dans tous les cas, on lui a donné plusieurs noms au cours des âges : le roi cerf, le seigneur de la forêt, le dieu cornu, Cyrn, Kaernunos ou Cernunnos pour les plus connus. C'est, dit-on, un être très lié aux forêts et aux bêtes, à la nature sauvage et inaltérée, qui possède en lui le secret de l'immortalité et de la renaissance car il meurt à chaque été et renaît à chaque hiver. Dans les mythes qui sont nés de ses vies, souvent le chasseur qui le traque se retrouve confronté au choix de l'épargner ou de l'achever, ce qui permet de lui demander un souhait dans le premier cas ou ce qui provoque son terrible courroux dans le second. C'est une figure mythologique qui a été très présente fut un temps dans les régions extrêmement boisées qui composent aujourd'hui Nueva et Ellgard et qui a engendré beaucoup de descendants dont les lignées sont encore en vie aujourd'hui. Il a eu des affinités étroites avec la race des dryades ainsi que celle des elfes, et fut parfois perçu comme une entité protectrice dans ces contrées. On peut encore trouver quelques vestiges qui lui sont liés ici et là, principalement des ruines d'autels ou des tombeaux dans lesquels il repose et on fêtait son nom lors des solstices et équinoxes, au cours de grandes célébrations où coulaient à foison le vin le miel.

Car ce qu'il faut savoir c'est que le Cerf, depuis qu'il s'est incarné physiquement, vit et meurt sans cesse. Il est en quelque sorte comme une réincarnation de lui-même grâce à la magie qui coule en lui. Chaque fois qu'elle meurt, la constellation du Cerf s'échappe de son corps et s'en retourne dans la voûte céleste l'espace d'une nuit. Là, son âme est lavée de tout souvenir, purifiée de son existence précédente afin de redevenir vierge de toute expérience et s'en va se réincarner à la prochaine aube dans le corps d'un nouveau né au moment où celui-ci vient au monde, peu importe la race ou le sexe. Toutefois, peu importe l'incarnation, sa véritable forme reste toujours la même : celle d'un cerf majestueux au pelage la plupart du temps immaculé. Les souvenirs de ses vies passées ne sont pas disparus mais constituent un héritage inaccessible qu'il doit redécouvrir à mesure qu'il développe sa magie, s'il la développe. Il a en effet vécu plusieurs vies sans même avoir conscience de ce qu'il était réellement ou sans forcément présenter d'aptitudes magiques. En général, ses dons surgissent la première fois qu'il arrive aux portes de la mort. Ultimement, le cycle de ses réincarnations n'a d'autre but que d'apporter une réponse philosophique à l'existence.

Constellation du Cerf, telle qu'elle apparaît parfois dans la voûte céleste :
HISTOIRE

In a dream I was a werewolf
My soul was filled with crystal light
Lavender ribbons of rain sang
Ridding my heart of mortal fright

Ellgard - 417

_ Papa c'est quoi le goulag ? »

Les mots glissent, inattendus, pleins de l'innocence propre à un enfant de quatre ans qui découvre le monde d'un regard avide et tout en curiosité. Solidement vissé sur les épaules de son paternel, ses petits bras sont comme une couronne autour du front, s’agrippant maladroitement à ce qu'il peut pour ne pas tomber. De toutes manières, son père le tient par les chevilles, alors l'idée même d'une telle chose lui paraît étrangère. Que pourrait-il bien lui arriver, ici, au sommet du monde ?

_ Euh... »

Un instant d'hésitation. Comment expliquer à un gosse l'idée même de dissidents politiques et des camps de travaux forcés ?

_ C'est là où tu iras si tu finis pas ta soupe. »

La menace incertaine heurte le jeune esprit et plane dans l'atmosphère l'espace de quelques secondes durant lesquelles il n'arrive pas à se décider s'il doit en avoir peur ou non.

_ Mais j'aime pas ta soupe. Je préfère celle de maman. »

Parfois, les choses les plus cruelles sortent de la bouche des êtres les moins mal intentionnés. Il y mettait de l'amour pourtant, Sieghart, dans ses soupes, mais il fallait croire que ses talents culinaires avaient été réduits à néant par des années passées à l'armée et ses rations efficaces mais dégueulasses. Fronçant légèrement les sourcils, il flottait néanmoins dans le fond un petit quelque chose de légèrement amer, comme le sentiment trouble de passer à côté d'un élément essentiel. Ce n'était qu'une remarque, mais c'était aussi une part de la réalité : son devoir militaire lui prenait du temps. Beaucoup de temps. En fait, il débordait littéralement sur l'ensemble du reste de sa vie le plus souvent sans considération ni ménagement, un flot perpétuel d'obligations, de luttes, d'entraînement, d'investigations et autres missions. Il s'était toujours plongé corps et âme dans l'armée, sans retenue ni hésitations, y trouvant ses attaches et sa famille, mais depuis cette tristement célèbre opération suicide il y a trois ans, il se questionnait de plus en plus. Était-il condamné à ne voir grandir son fils qu'en pointillés ? À éprouver le sentiment qu'il ne faisait qu'assister à son épanouissement depuis le bord d'une route qu'il n'arpentait avec lui que ponctuellement ? L'esquisse d'une sensation de regret coupable, de ne pas en faire assez, de n'être pas aussi présent que ce qu'il voulait. Que ce qu'il devrait.

_ Tout à l'heure on ira manger au mess si tu es sage. Tu verras, le cuistot ressemble à un morse mais il est sympathique. »

Avec sa surcharge pondérale cyclopéenne et sa moustache de compétition, c'était peu de le dire.

_ Il y aura tonton Erwann ? »

Quelque part, il était vraiment fier de son fils et c'était peut-être la chose qu'il chérissait le plus au monde, mais il fallait voir combien Erwann devenait gâteau avec Thomas. Il finissait toujours par lui promettre plein de trucs que Sieghart était ensuite bien en peine d'honorer ou refusait obstinément. Il était tout simplement hors de question qu'il fasse un quelconque tour en mecha ou toute autre mauvaise idée du genre. C'était une base militaire ici, pas un terrain de jeu.

_ Peut-être oui. »

En réalité, Daniels le tuerait si Sieghart partait en permission sans qu'il n'ait eu le temps de dire bonjour à son filleul. Bien sûr qu'il serait là, et Erwann était peut-être la seule personne au monde à laquelle il confierait la vie de son fils s'il devait lui arriver quelque chose.



From the dawn of time to the end of days
I will have to run, away
I want to feel the pain and the bitter taste
Of the blood on my lips, again

Mearian - 413

Ils ont façonné la mort en une éloge glorieuse, lui donnant la forme d'une couronne de lauriers et la couleur de l'or avant de leur en ceindre le front. Ils les ont armés d'une indomptable détermination, polissant des mots séduisants pour y faire miroiter l'héroïsme, le devoir et une opportunité toute impériale de victoire. Ce serait un pied de nez magistral, qu'ils leur ont dit, un coup de lance porté au flanc et faisant jaillir la honte et le sang. Dix noms, dix guerriers, dix bêtes lâchées à la gorge des faux dieux comme autant de crocs s'enfonçant dans la chair molle et faible de Mearian. Pour l'Empire. Pour l'Empire et surtout pour la Guerre. Mais dans les silences entre les mots, dans les ombres entre les lumières, s'insinuait l'effluve indistincte d'une intention dissimulée, d'une vérité obscure au goût d'artifice et de faux-semblants. Dans la pomme vérolée grossissait le ver de la dissidence, immonde et luisant, gavé de la chair des innocents et suintant des rêves de démolition.

Donner sa confiance quand on est un soldat, c'est donner un pouvoir de vie ou de mort sur sa personne. Et trouver en qui la placer est peut-être le choix le plus difficile qui soit. Peu importe le grade ou la compétence, la hiérarchie n'achètera jamais ça. Certains ont beau avoir le talent, ils restent orphelins de ce lien intangible mais essentiel qui existe entre certains soldats et, à la question « êtes-vous prêts à mourir pour moi ? », ne leur sera renvoyé que le silence gêné et immobile qui enserre des cœurs fermés et froids. Sa loyauté, lui, il l'a déjà donnée. Elle n'appartient qu'à un seul homme, un seul maître, un seul alpha. Lui qui dirige la meute et s'est paré du manteau de la mort, lui qui dans le sillage de la Guerre s'est taillé un chemin fait de sang et de douleur, une place construite avec ses tripes et payée par des cicatrices. Longtemps il a remis en cause son autorité, longtemps il a affronté ces crocs insolents et ce regard devant lequel il n'a jamais voulu ployer et qu'aujourd'hui encore il s'acharne à défier. Mais, d'entre tous, c'est celui chez qui la confiance est la plus grande valeur. Obéir à la Mort, c'est s'assurer l'existence de ce lien, de ce quelque chose d'intangible qu'il serait impossible à définir mais qui donne la certitude de ne pas se battre pour rien. C'est faire partie d'une unité qui ne te laissera pas derrière et qui viendra te chercher par la peau du cul s'il le faut pour te sauver. Ce sentiment de loyauté, c'est ce qui donne un sens au combat et emplit le cœur d'une chaleur qui n'existe pas ailleurs. Le commandement de la Mort, c'est avant tout une famille, sévère et intransigeante mais protectrice et fidèle. Et à la question « Es-tu prêt à mourir pour moi ? » Sieghart n'a plus besoin de répondre.

Car il possède en son sein le secret d'un discernement presque sans faille, une intuition mystérieuse à laquelle très peu échappent et qu'il s'est longtemps gardé de dévoiler, même devant celui qui deviendra plus tard le cinquième inquisiteur. Car qu'y a-t-il de plus malaisant que de se vouer corps et âme à l'entreprise militaire impériale et de sentir la dissidence qui se cache derrière la façade de belles paroles de hauts gradés ? Qu'y a-t-il de plus destructeur que s'entendre dire qu'ils ont été choisis car ils sont les meilleurs ? Qu'ils ont été choisis pour vaincre et revenir en héros ? Qu'ils ont été choisis car la Guerre place en eux ses espoirs et souhaite les voir revenir vivants ? Qu'y a-t-il de plus destructeur que de s'entendre dire ça et de sentir le trouble caractéristique du mensonge dans les échos de l'âme de son supérieur ? La vérité c'est qu'ils ont été choisis pour mourir, mais qui irait croire un officier inférieur se dressant face à la Guerre pour l'accuser d'on ne savait trop quoi exactement ? Il aurait pu fuir, Sieghart, se blesser inopinément pour se voir exempté ou n'importe quel autre prétexte. Lui dans les dix élites de l'empire choisies pour briller, il n'avait pas besoin de son don pour savoir que c'était faux. Il gênait, voilà tout, à force de faire son fouille merde partout où il pouvait pour rassembler des preuves, pour déceler les traces de la traîtrise et les partager avec Daniels. Daniels, voilà la véritable raison pour laquelle il a choisi de suivre malgré tout. Le laisser partir seul dans cette entreprise aurait été comme une amputation du cœur, parce que sa loyauté était trop forte et que rester sur la touche aurait été comme une trahison. Ils avaient été envoyés pour mourir, lui y allait pour le protéger car malgré toute sa force il aurait besoin de quelqu'un pour surveiller ses arrières. Bien sûr qu'ils allaient se battre, mais un soldat isolé était un soldat mort et il était hors de question qu'il laisse le parrain de son fils s'en aller à l'abattoir sans broncher. Il avait eu honte de cette décision, profondément, car c'était quasi certainement laisser un enfant grandir sans son père, mais il n'aurait pu vivre avec ça sur la conscience. Son devoir et sa loyauté le lui dictaient. L'armée était sa famille, sans elle il n'était rien.

Quelle putain de connerie.

Ça n'existe pas, les gens qui crèvent héroïquement dans une atmosphère pleine de drama et de dernières paroles tragiques. Ils sont là, et l'instant d'après ils sont partis, parfois dans une explosion de tripes, parfois en se pissant dessus, parfois en se noyant dans leur vomi et parfois même avant de toucher le sol. Il n'y a rien d'héroïque dans une mise à mort, juste la panique, la souffrance et le sang. C'était sale, et il suffisait de quelques heures seulement pour détruire d'innombrables vies. Il avait déjà servi au front, Sieghart, contre Mearian et ses armées religieuses tuant pour de faux dieux. Il avait déjà vu la mort, déjà tué, mais cette fois-ci ce n'était pas pareil. Cette fois-ci il savait qu'il n'y avait pas de retour, que peu importe la façon ils avaient été envoyés au-devant d'un quelque chose de trop gros pour eux seuls. Il essayait de conserver un masque détaché, mais dans le fond il n'y avait que de la peur et une interrogation sans réponse. Bien qu'il ne ressente aucun attachement envers les huit autres de l'escadron suicide, voir la tête du chef d'unité exploser en une fraction de seconde en projetant esquilles d'os et lambeaux de cervelle était tout sauf une panacée pour le moral. Ils avaient continué, bien sûr, acharnés soldats se faisant machines à tuer, mais peu à peu leur nombre diminuait, inexorablement, sous les tirs ennemis. Il y avait cette femme, notamment, l'enfer vivant d'Akantha, qui déchaînait sur les lignes adverses un feu qu'eux-mêmes n'auraient jamais su purifier. Elle partait à la guerre et le champ de bataille se faisait fournaise, libérant incendie sur incendie, faisant fondre les chairs et éclater les os. Bientôt, ils ne furent plus que six, puis cinq, puis quatre.

A ce moment-là, il n'était plus humain. L'adrénaline, la fatigue, le stress psychologique et la privation de sommeil, tout ceci l'avait peu à peu réduit à la somme des instincts primaires de la survie. Il s'était fissuré à l'intérieur, sa part humaine d'un côté et sa part bestiale de l'autre, cette dernière forcée à prendre forme physique plus violemment que ce qu'il n'avait jamais vécu. Ses réactions étaient automatiques, il ne faisait plus qu'attendre, dans un état second, de replonger dans la violence. La prochaine vague, la prochaine course, la prochaine nuit. Le prochain mort. Lequel d'entre eux partirait demain ? Allaient-ils finir par céder ? Par fuir, saisis de panique ? Lui-même aurait déserté ou serait mort depuis un moment s'il n'y avait pas eu Erwann pour canaliser la panique dans laquelle il sombrait. Plus aucun des idéaux naïfs de la guerre ne tenaient encore debout en cet instant. L'Empereur était une figure lointaine qu'on évoquait peut-être plus par désespoir que par courage, le patriotisme avait soudain un relent amer de cendres et de brûlé dans la bouche, l'héroïsme était mort noyé dans la bile et le sang et la postérité ne retiendrait que le sacrifice de dix soldats anonymes perdus dans la bourbe de contrées inconnues. Comment ne pas douter de tout, lorsque tout vient à s'effondrer ?

Mais on ne se soustrait pas au caractère inéluctable du destin avec les lambeaux d'une volonté désespérée, plein de la certitude qu'un cadavre en sursis peut défier la mort et traverser le champ de bataille en repoussant la charogne de son simple pouvoir. Survivre, il n'y avait plus que cette névrose obsessionnelle qui emplissait tout l'espace et oblitérait chaque parcelle du reste, empêcher la mort et suivre Erwann au combat. Toujours plus loin, toujours plus violemment, peu importait le prix. Et ce moment fatidique arriva. Pris au piège comme une vulgaire proie, débusqué par l’œil aveugle et silencieux de la mort. Ça n'a duré qu'un instant, et à vrai dire il n'en garde qu'une fugace impression. Un instant où il se pensait libre, un instant où tout semblait flotter sans pesanteur ni douleur. Une gerbe de sang et de chairs, la chaleur liquide qui suinte et palpite sur le visage, les tissus qui s'imbibent de l'écarlate sombre de la vie qui s'écoule. Un voile obscur qui tombe sur les yeux, un dernier regard pour saisir un ultime fragment du monde et le début d'une pensée qui jamais ne trouvera sa fin. La culpabilité d'avoir échoué, mais le soulagement infini qu'enfin tout ceci peut se terminer. Déjà, il se sent tendre vers les cieux éternels pour y trouver un calme doux et serein. Il ne sait pas combien de temps ça dure, et puis, dans les ténèbres et l'inconnu bariolé de ces lueurs fantasmées, la pulsation fragile d'un cœur qui repart sans comprendre ni comment ni pourquoi.

Elle s'infiltre dans le cœur, garce solitaire faite de glace et d'épines, fleur terrible parasitant l'esprit de ses racines. Elle enserre, étouffe, broie peu à peu, sans relâche ni effort, la volonté qui s'effrite et se lézarde avec l'effroyable certitude annoncée de la mort. Que reste-t-il sinon les regrets et le gâchis, la douleur et la folie ? La tempête fait rage, feule et gronde dans cet espace trop étroit qui tente de contenir un esprit. Elle écorche, sauvageonne impétueuse, et trace la violence en soudaines rayures écarlates. Elle écrase, indomptée et joyeuse, la raison civilisée comme on saccage une fourmilière, elle attise la bête et brise ses chaînes, égorge la lucidité avec une satisfaction malsaine, celle de franchir des limites encore vierges de tout affront. Mû par une pression formidable, c'est un aller simple vers l'enfer, un voyage duquel on sait que les sacrifices ne survivront pas. Ce dont il s'ampute ce soir, l'esprit jamais ne le retrouvera, car plus rien ne compte désormais que cet instinct primaire sans forme ni maître, ces pulsions amassées en une volonté inconsciente mais impérieuse. Plus rien ne compte que la convergence de tous les efforts en cet ultime élan de fièvre et de délire. Plus rien ne compte que la survie.

Des flashs, épars, comme des éclats de souvenirs laissés là par la tempête sans plus ni cohérence ni début ni fin. La panique et la confusion, l'inconnu et la solitude, lui le mort relevé sur un champ de bataille où fleurissent les fleurs de fiel se nourrissant des cadavres et du sang. Une énergie nouvelle, indomptée et sauvage, qui court dans ses veines avec l'urgence d'un mouvement sur le point de mourir. Noyé sous un élan de passions primitives, la plus grande des motivations s'est emparée de lui : vivre. Vivre et empêcher la mort. Il les a traqués, lui l'instinct fait chair et condensé en une unique pointe chauffée à blanc et déchirant l'horizon. Il a tué tout ceux qui se sont dressés sur son chemin, dévorant les gorges et faisant couler les flots rouges de la géhenne sur la terre des hommes. Son corps lui-même semblait refuser la mort en s'abreuvant à ces vies fauchées pour se régénérer, teintant son pelage du rubicond sacré. D'où lui venait ce prodige, il ne saurait le dire, mais il n'en avait alors même pas conscience.

Là, gisaient dans leurs derniers soupirs le cœur éteint d'Akantha et le fauve enragé, mis à terre par l'ennemi. Il ne sait plus très bien comment cela s'est déroulé exactement, s'il a tué la sirène avant ou après la goule, s'il y en avait d'autres ou combien de fois son corps s'est fait meurtrir. À vrai dire il évite intuitivement ce passage et refoule les bribes qui resurgissent. L'état dans lequel il était le dérange, réveille en lui une sensation malaisante. Il y a quelque chose, là, qui est tapis, et jamais plus il ne veut le voir sortir au grand jour. Il avait couvé les deux survivants jusqu'à la dernière parcelle de force qu'il lui restait, avec un zèle bien trop acharné pour ne pas être névrose dangereuse, plein de l'idée obsessionnelle de ne laisser personne approcher. Mi-homme mi-bête, les traits déformés par un quelque chose qu'il n'avait jamais voulu être, voilà l'apparence hideuse sous laquelle il était resté bloqué. Il ne se souvient plus combien de temps ça a duré, mais au bout de ce qui avait semblé être une éternité, on lui avait dit que les renforts impériaux avaient débarqué en suivant la piste de cadavres qu'avait laissé l'unité du commando suicide, mais qu'ils ne s'attendaient pas à trouver quelconque survivant. Car ils avaient été envoyés à la mort pour se faire éloigner d'un putsch avorté sur le pouvoir impérial, organisé par les dissidents se faisant appeler Résistance.

En réalité, si Sieghart ne se souvient presque pas de ce qu'il a fait, il a emporté avec lui dans sa lucidité une image très claire qu'il se refuse pourtant à avouer à quiconque. Les images très nettes resteront gravées à jamais dans sa mémoire, et il ne cherche même pas à savoir pourquoi le visage de chacun des ennemis présents avait été consciencieusement arraché jusqu'au dernier degré. La goule, elle, il sait qu'il l'a dévorée.



You'd look nice in a grave
I smile at the moon ; death is on my face
And if you wait too long
Then you'll never see the dawn again

Ellgard - 414

Une purge, voilà ce que ç'avait été. Ni plus ni moins. Des traîtres à l'Empereur, à Ellgard, à l'armée, à tout ce qui pouvait constituer les valeurs et l'essence même de l'Empire. Des dissidents qui avaient dévié d'une voie pourtant à l'origine pacifiste. On pouvait avoir de nombreux points de vue sur les androïdes, sur leurs droits, sur la façon de gérer le pays et sur sa politique, mais la ligne rouge avait été franchie dès l'instant où le ressentiment s'était transformé en désir de tuer, puis en tentative de meurtre. Liam M'fale, le précédent inquisiteur de la Guerre, s'était misérablement suicidé dans son bureau avec son arme, et il n'y avait rien de plus pathétique aux yeux de Sieghart que cette lâcheté. Rien de plus frustrant, aussi, pour ceux qui avaient affronté la mort dans les yeux et en étaient revenu. Lui, Victoria et Erwann avaient été nommés héros de l'Empire, un terme qui sonnait bien amer dans la bouche quand on savait ce qu'il en avait été en réalité. Mais l'Empire avait besoin d'exemples en ces temps de troubles et d'incertitude, de visages forts pour montrer à tous qu'il pouvait tout vaincre et survivre à tout. Besoin d'une inspiration puissante pour mobiliser les cœurs dans la guerre contre les faux dieux de Mearian. Les autres, eux, deviendront des martyrs, des noms gravés sur un mémorial servant la propagande de l'Empire.

L'Empereur avait voulu entendre de vive voix le récit des évènements qui lui avaient coûté presque dix de ses meilleurs éléments, et c'était à Sieghart qu'avait échu cette tâche puisqu'il était à ce moment là le seul encore en état de se tenir debout et de parler. Engoncé dans un costume impeccable, le dos droit et pas un seul cheveu de travers, il décrivit le déroulement précis de cet enfer avec un ton particulièrement calme et détaché, analytique et froid. On eut du mal à croire qu'il venait d'en sortir lui-même. Il est resté honnête et cru. Il n'a rien embelli, rien dissimulé, se contentant d'être fidèle aux évènements tels qu'il se les rappelait, avec les trous et les flous et aussi ce qu'on lui avait rapporté. Il décrivit comment chacun était tombé, les actes de bravoure comme les moments de faiblesse, mais que tous avaient continué jusqu'au bout même en se sachant condamnés.

Quand l'Empereur lui demanda son opinion sur l'inquisiteur de la Guerre, il éprouva un certain malaise. C'était parfois extrêmement délicat de parler franchement de ses supérieurs, surtout à l'homme capable de vous faire exécuter pour un mauvais mot, mais il lui exposa la vérité sur ce qu'il pensait et sur les recherches secrètes qu'ils avaient effectuées avec Daniels, dévoilant par là même son talent inexpliqué à déceler les tromperies dans les paroles. Il redouta un peu la réaction de l'Empereur sur cette façon peu orthodoxe de rassembler des dossiers sur un inquisiteur mais celui-ci lui demanda à quel point il avait confiance en l'officier Daniels. Il répondit dans la plus grande des simplicités qu'il mourrait pour lui s'il le lui demandait car il servait l'Empire avec force et honneur. De là, l'Empereur lui demanda également s'il souhaitait employer son don à débusquer les traîtres et les dissidents et, bien sûr, Sieghart accepta cette proposition comme un honneur.

C'est comme ça qu'il participa à d'innombrables interrogatoires dans le cadre de l'enquête interne concernant la tentative de putsch et qu'il assista a des choses parfois particulièrement dérangeantes. Beaucoup furent envoyés dans les camps de travail à vie, et ceux-là purent se considérer chanceux. Il y eut plusieurs exécutions et tortures, et autant Sieghart éprouve une très grande loyauté envers l'Empire, autant devoir prendre part à ce genre d'interrogatoire le met extrêmement mal à l'aise. Il le dissimule du mieux qu'il peut mais devoir passer plusieurs heures en observant des prisonniers se faire infliger des traitements extrêmes était excessivement difficile. Ç'a été une période psychologiquement très dure et bien qu'il se soit gardé de révéler cette capacité à n'importe qui, il ne fallait pas être très intelligent pour se douter que sa présence quasi systématique n'était pas anodine, ce qui a fait naître plusieurs rumeurs sur lui à un moment donné, laissant planer une ambiance suscitant une certaine inquiétude envers sa personne. Les soldats l'associaient à ce malaise que parfois l'Empire dégage dans ses méthodes autoritaires et invasives de surveillance, mais normalement chez ses citoyens et non au sein de ses guerriers.

Erwann resta en convalescence pendant longtemps à cette époque. Sieghart portait dans son cœur l'inquiétude d'un futur incertain concernant son supérieur. Qu'allait-il devenir ? Reviendrait-il ? Allait-il être mis au rebut ? Les éloges et les honneurs, il n'en avait que faire s'il ne pouvait les partager. Voir l'officier réduit à l'état de légume à cause des drogues anesthésiantes qui lui étaient administrées était comme un poignard dans la chair. Son visage ravagé n'augurait rien de bon, et s'il s'acquittait avec autant de zèle aux tâches qui lui avaient été assignées pour interroger les dissidents malgré le caractère nauséabond d'une telle activité, c'était uniquement avec l'espoir que tout ceci ne servirait pas à rien et que Daniels pourrait retrouver l'usage de son corps. Il alla le voir plusieurs fois, impuissant à faire quoi que ce soit, mais il continuait de venir néanmoins, comme si quelque part il avait le sentiment de ne pas avoir le droit de le laisser tant qu'il ne serait ni réveillé ni conscient ni rétabli. À ce moment là, Sieghart se rendit compte à quel point ce sentiment dépassait la simple loyauté. L'armée était sa famille, ce n'était pas une métaphore, et sans Daniels plus rien ne pourrait-être pareil. Il était à la fois un leader, un mentor et un père pour lui. Peu importait les raisons qui lui avaient fait rejoindre les forces de l'Empire, il était loin le temps où il n'était qu'un jeune loup un peu perdu en manque de violence et d'autorité à contester. Aujourd'hui il avait trouvé sa place, et c'était Erwann qui l'avait aidé à se canaliser et à se construire. Alors qu'Erwann devienne un cybernétisé, un muté ou n'importe quoi d'autre, ça passait à des lieues au-dessus de la tête de Sieghart. Tout ce qu'il attendait, c'était l'Erwann qu'il connaissait, et s'il devait le défier à chaque nouveau jour pour lui faire retrouver sa combativité ou le tirer lui-même de là, il n'aurait aucun scrupule à le faire. Après tout, n'était-ce pas Daniels qui lui avait enseigné les choses comme ça ? Sieghart faisait son maximum pour l'alléger de la plus grande part de ses responsabilités le temps qu'il se remette sur pieds, car l'Empereur n'était pas un être ingrat et il n'avait pas attendu que le fauve puisse de nouveau marcher pour le nommer inquisiteur. La Mort. Voilà qui lui siérait avec une ironie parfaite. Destiné à faire tomber la dissidence au cœur de l'Empire, à traquer les rebelles et briser la Résistance. Voilà qui serait une forme de consécration et, cette fois-ci, il n'y aurait plus personne pour leur dicter des ordres, ils les recevraient directement de l'Empereur. Plus de trahison possible, plus de nécessité de se méfier de l'armée elle-même. Alors quelle n'était pas la fierté de Sieghart lorsqu'il fut nommé Premier Chevalier de Mort. Au-delà même de la promotion, c'était la confiance qu'il recevait qui était chère à ses yeux. Il était d'une fidélité à toute épreuve, au point que si un jour il avait à choisir entre l'Empereur et Erwann, mettre sa main à couper pour le premier serait peut-être une grave erreur.

Qui aurait cru qu'un jour le môme miteux des rues qu'il avait été accèderait à ce rang ? Il avait désormais une famille, un titre de noblesse, des responsabilités à ne plus savoir où donner de la tête et pourtant il restait encore tant à faire. Assurément, il était devenu un pur produit de l'Empire.



A storm is loosed upon the sea
Whose eye is stained with tears.
A wretch Hell-bound and bent on blood,
the makings of the fearful's fears.

Ellgard - 397

Keivere la grande, Keivere la magnifique. Ils disent, les adultes et les riches, qu'au-delà de ces façades de gris et de sale, d'humide et de boue, se dressent vers le ciel des lumières qui jamais ne s'éteignent même quand le soleil ne brille plus et qu'il fait jour jusqu'en pleine nuit. Qu'il existe des tours cristallines parées des reflets du ciel comme d'immenses piliers le supportant, que les toits sont recouverts de l'or qui couronne de gloire les imposants bâtiments en un hommage à l'Empereur et que les jardins sont magnifiques, irrigués par l'eau claire des glaciers et entretenus par les êtres de métal qui mimiquent à la perfection l'humanité. Ils disent que c'est de là-bas que viennent toutes les choses, mais que ce qui est richesse ici n'est que détritus chez eux. Tout ceci ils l'ont jeté, oublié, cassé. Parce que ça ne sert plus, parce qu'ils sont riches ou simplement parce qu'ils pouvaient le faire. Et avec leur rebuts, ils font leurs maisons, parce qu'ils se débarrassent de tellement de choses que d'autres peuvent en vivre. Ou plutôt en survivre.

Marchant pieds nus sur la terre, une brise froide balaie les rues et charrie parfois l'odeur nauséabonde des taudis entassés les uns sur les autres. Le visage couvert par ce qui devait avoir été un jour la face d'un automata de contrôle policier, la chose lui donnait l'air d'un pilote de l'armée. Une sorte de petit monstre de huit ans avec une machine de mort sur la tête. Il l'avait attachée comme il avait pu et bien qu'il en perde régulièrement des morceaux, c'était sa petite fierté. Sieghart l'androïde, qui chassait et détruisait les criminels incarnés par ses camarades. Il avait plus de vie que tous les autres et pouvait leur tirer dessus avec ses yeux. Passant au crible la rue qui courait le long de la décharge, il était bien décidé à ne pas laisser s'échapper tous ces traîtres et tous ces adorateurs des faux dieux. S'élançant d'une course rapide, il cherche ici et là, en aperçoit un ou deux au loin et tente de les rattraper mais ils s'esquivèrent bien avant. Finalement, il repère sa proie, assise là sur une poutre rouillée d'un air complètement indolent. Il le reconnaît. C'est un criminel hautement recherché, pour diverses raisons qui n'importaient pas tant qu'on pouvait lui courir après. Le pauvre ne se doutait de rien, mais il était fait comme un rat. Faisant preuve d'une discrétion hors pair, Sieghart finit par surgir soudainement devant lui, main tendue, doigts écartés et en criant presque de jubilation sous son masque :

_ Pouuur l'Empereuuuuur niiiooonnn tatatatatatatata ! »

Pas de réaction, ou plutôt l'absence totale de réaction d'un type qui est complètement absorbé par autre chose. À peine un coup d’œil distrait par ses agitations, un sourire légèrement insouciant sur le visage. Fronçant les sourcils sous son ersatz de casque en ruines, Sieghart s'exclame alors.

_ Tu dois crier et tomber par terre ! Et faire des bruits d'explosion aussi. Je viens de te désintégrer avec mon laser ! »

_ Tu m'as eu, je meurs. Prrrtboum. »

C'était une imitation extrêmement grossière et sans conviction, ce qui avait le don d'outrager le jeune Sieghart. On ne plaisantait pas avec les explosions !

_ C'est pas une explosion ça, pour une fois que je réussis... Aller ! Le Destructor 3000 t'as tué, BOUUUM. »

D'habitude, c'était plutôt l'inverse en fait. Il finissait toujours par le prendre par surprise pour lui retirer son casque avant qu'il n'ait eu le temps de s'en servir. C'était de la triche, purement et simplement, surtout qu'il était plein des secrets du chat, lui, une chose qui ne manquait pas de susciter chez Sieghart une certaine jalousie. Sans aucun scrupules, il lui rentre alors à moitié dans le lard, parodie de prise de catch pour tenter de le faire tomber par terre et le faire exploser plus fort. De façons prévisible, Sieghart se fait mettre à terre beaucoup trop facilement, ce qui ne l'empêche pas de s'agiter encore plus et de crier comme un goret qu'on égorge.

_ ALERTE ALERTE DEMANDE DE RENFORTS AAAAAH BOUUUUUM. »

En réalité, les automatas de contrôle policier étaient une hantise. Ils patrouillaient dans les quartiers plus riches et faisaient souvent un tour dans les zones miséreuses adjacentes, histoire de s'assurer que personne ne se mette en tête de mauvaises idées. Il y avait toujours des tensions, surtout quand la famine frappait dans les quartiers les plus pauvres et les débordements étaient fréquents. Finir embarqué dans une prison de l'Empire, c'était peut-être le danger le plus réel et concret qui rôdait dans le coin, juste devant le deal de drogue, de cartes cristallines d'androïdes et le trafic de rebuts et de vivres. Si Sieghart voyait ce moment avec son frère comme un jeu, son frère lui le voyait peut-être plus comme une corvée où il devait le surveiller. Il n'était pas question de laisser traîner un gamin de huit ans n'importe où dans ces quartiers. Toujours rester ensembles, c'était le crédo de leur mère. Et quoi qu'il arrive ne pas aller là où les automatas de contrôle passaient. Subsister au quotidien était suffisamment difficile en soi, alors à quoi bon se battre si ce n'était pas pour avoir au moins la chance d'être réunis, eux et celle qui les avait enfantés ?

_ Viens on rentre, c'est bientôt l'heure. »

Du haut de son âge, il n'aurait su dire quoi, mais il y avait un quelque chose qui n'allait pas. Peut-être dans le ton de la voix, dans le geste ou le regard. C'était indiscernable, mais il était de ces choses de l'instinct qui ne trompaient pas, quand bien même il ne pouvait encore adopter de forme animale. Un quelque chose, comme l'appréhension d'un futur regret, ou l'esquisse d'un regard lourd de chose trop profondes.

Il se relève en silence, ne broche pas et le suit. Finalement, lui pose une question.

_ Dis Hazel, demain tu m'apprendras ? »

Les yeux de son aîné ne font pas attention, trop occupés à s'assurer que rien n'entrave leur cheminement jusqu'à la maison, là où ils trouveront certainement leur mère en train de faire bouillir de l'eau ou toute autre corvée ingrate.

_ Apprendre quoi ? »

Des étoiles pleins les yeux, c'était plus ou moins son modèle. Plus fort, plus agile, plus intelligent. Plus adulte, aussi. Plus doué.

_ Je veux être un chat comme toi. »

La bienveillance qui passe dans le reflet du regard l'espace d'un instant. Pourtant teinté d'une culpabilité indéfinissable. Un sourire, comme pour faire s'envoler tout ça.

_ Bien sûr. Demain promis. »

Mais d'un demain à deux, dès lors il n'y en aurait plus.
DERRIERE L'ÉCRAN
PSEUDO ▬ Red.
AGE ▬ 27 ans.
TU NOUS A TROUVÉ OU ? ▬ La douce lune éclairant un impitoyable lampadaire.
UN AUTRE COMPTE ▬ Non.
LE PERSONNAGE DE TON AVATAR ▬ Kuroo Tetsurou [Haikyuu].
TU AS LU LE RÈGLEMENT ? ▬ Oui.

    Coucou, comment ta fiche avance? N'hésite pas à nous prévenir si tu as besoin d'un délai supplémentaire SICK - The Untamed Quicksilver 2647753636
Ça avance, Maître, je devrais terminer dans la semaine SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245
    Oh oui, appelle moi Maître SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245
Jamais, traîtresse SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245
Bienvenue parmi nous, jeune homme SICK - The Untamed Quicksilver 546758251
Toi SICK - The Untamed Quicksilver 2364450196
    Bienvenue Sieg, je te propose un lien avec Neil quand penses tu ?
Bienvenue SICK - The Untamed Quicksilver 2364450196

Y en a qui veulent goûter à ma recette du goulag ces derniers temps SICK - The Untamed Quicksilver 266696654.

Toutefois, merci SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245.

Pour le lien, je sais pas si c'était sérieux ou pour troller mais oui je suis bien sûr ouvert à toute idée, on peut en parler ici ou par mp ou sur la cb ou sur discord :=D:

En plus ça sent le gros complot, et j'aime les gros complot SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245
Comme ca ta fiche tient pas en un post ? C'est bête non ? SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245
ET C'EST LE BUUUUT SICK - The Untamed Quicksilver 2364450196

J'ai terminé ma fiche SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245
おめでとう !
IL L'A FAIT ! IL L'A FAIT.

LES TEMPS FORTS ▬ On tient un descriptif de la mission suicide qui frôle la perfection. Une loyauté à tout épreuve envers le meilleur inquisiteur d'Ellgard... SICK - The Untamed Quicksilver 3622086245
Enfin que dire. C'est touchant, c'est beau, le fils de Sieg est clairement un amour et Sieg petit avec son frère Hazel ça annonce du gros DRAMA.

REMARQUES ▬ J'aurai aimé genre savoir le pourquoi du comment Siegh et Hazel se parlent plus enfin c'est écrit dans la fiche d'Hazel du coup c'était juste la vision de ce dernier ou même savoir comment il a eu cette crapule de Thomas, histoire qu'Erwann le charrie un peu. Mais apres c'est un choix que je respecte, ma curiosité est juste un peu grande. :=D: