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Lost Kingdom  :: Personnage :: Présentations :: Présentations validées :: Empire

Holker Hallgrimr

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Holker Hallgrimr
IDENTITÉ
RACE ▬ Hybride Homme-Corbeau
AGE ▬ 21 ans
ORIENTATION SEXUELLE ▬ Hétérosexuel
SITUATION PERSONNELLE ▬ Célibataire
NATIONALITÉ ▬ Ellgard
FACTION ▬ L'Empire
MÉTIER ▬ Chevalier


MAGIE ET COMPÉTENCES
PHYSIQUE
❯ agilité x x x ○ ○
❯ force x x x x ○
❯ endurance x x x x x
(TECHNO)MAGIE
❯ mana x ○ ○ ○ ○
❯ puissance x ○ ○ ○ ○
❯ contrôle x ○ ○ ○ ○


Oiseau de proie :

Un guide sans yeux, le visage creusé comme une promesse brisée.

L’ouïe et l’odorat du chevalier sont plus développées que la normale, et sont pour lui des sens tout aussi importants que la vue pour se repérer dans son environnement. Si ce don s’exprime de manière passive, sa puissance est intimement liée avec le développement des capacités magiques du mage. Il est à noter qu’il est particulièrement sensible à l’odeur du sang, et qu’il est capable de remonter une piste en se fiant à cette dernière avec l’efficacité d’un chien de chasse.

Prédateur social :

Patient et attentif, les yeux grands ouverts, son sourire révèle des crocs luisants.

Holker dispose de facultés empathiques naturellement très développées, et est capable de comprendre très facilement ce que désire une personne, ce qui la fait fonctionner, comme un chirurgien devant un étalage d’organes. Couplé à ses sens particulièrement développés, il lui est facile de repérer le moindre changement d’intonation dans une voix, de sentir l’odeur de la peur dans la sueur d’une personne, et ainsi de suite.

Empathie animale :

La faim, la fureur, la peur. Un langage fait de mots plus anciens que la parole.

Holker possède, peut-être parce qu’il est plus en phase avec sa nature bestiale que la plupart de ses pairs, un lien très fort avec les animaux. Si ces derniers ne comprennent pas le langage verbal, il est capable de communiquer avec eux en échangeant des impressions, des sentiments ou des images. Il possède une affinité toute particulière avec les corbeaux, qui le considèrent avec une révérence particulière et lui obéissent avec zèle.


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PHYSIQUE

Holker est un être grand et culminant à près de deux mètres, doté de membres longs et élancés comme des rapières affamées. Son corps est un assemblage compact de muscles noueux, tendant une peau fine et diaphane, faisant ressortir le jeu bleuâtre de ses veines et l’assemblage rosâtre des cicatrices qui couturent son enveloppe corporelle à de nombreux endroits. Les deux plus impressionnantes restent cependant les moignons de ce qui devrait être ses ailes, deux bosses de chair plantées en-dessous de ses épaules, seuls témoins restants de ce qui aurait dû être son don le plus précieux. Curieusement, son corps est entièrement glabre et dépourvu du moindre poil. Son héritage animal se remarque facilement au niveau de ses mains, pourvues de doigts fins et étendus surmontés de griffes, plus semblables aux serres d’un rapace qu’aux appendices normalement attendus à cet endroit. Il compte six orteils, le dernier partant de l’arrière de son pied, au niveau du talon. Comme ses doigts, ils sont longs et griffus et sont particulièrement agiles, rendant ses pieds plus proches des serres d’un oiseau que de ce que l’on peut normalement attendre chez un être humain. Dû à cette particularité morphologique, il lui est presque impossible de trouver des chaussures capables de lui aller naturellement, et il a gardé de ses jeunes années l’habitude d’aller pieds-nus (ou de simplement s’enrouler les pieds dans plusieurs épaisseurs de bandages de lin), le cal épais de sa voute plantaire ressemblant depuis longtemps plus à cuir animal qu’à une peau humaine. Un avantage évident est que ses pieds disposent d’une bien meilleure prise que la normale, et qu’il peut même s’en servir pour escalader facilement certaines parois. Il n’enfile des chaussures (faites sur mesure, dotées de talonnettes creuses) que lorsque les circonstances demandent de lui qu’il fasse preuve de décorum. Sa démarche est fort logiquement assez différente de celle de la plupart de ses semblables : sa haute taille, ses jambes allongées et le curieux mélange entre son allure martiale et le fait qu’il semble à cause de son ergot marcher légèrement sur la pointe des pieds lui donne un air de danseur gracieux, ou pour les plus prudents de prédateur aux aguets. Le reste de ses gestes renvoie la même impression d’agressivité contenue, de précision rigide, comme s’il devait à chaque instant consentir à un lourd sacrifice pour réprimer certaines de plus violentes pulsions. Sa voix ne fait rien pour atténuer cette impression. Grave, légèrement nasillarde, elle tombe souvent comme un couperet, marquée par des intonations sèches et impérieuses ou mielleuses et susurrantes.

Son visage est tout aussi exotique. L’œil de l’observateur est tout d’abord attiré par ses deux grands yeux jaunes, soulignés par des cernes noires et permanentes, ses iris recouvrant la plus grande partie de ses globes oculaires, sa sclère ne pointant que très discrètement dans leurs coins. Il ne cligne que rarement des yeux, peut-être une fois toutes les deux minutes. Il a pour toute chevelure un assemblage singulier de plumes noires perpétuellement ramenées en arrières, ces dernières repoussant lorsqu’elles sont coupées. Si ces détails sont les plus évidents pour deviner son héritage aviaire, le reste de son visage porte aussi les traces, certes plus subtiles mais néanmoins remarquable, de son ascendance. Son nez, long et crochu, fait penser au bec d’un oiseau, et ses lèvres pales et étroites, semblant disparaitre lorsqu’il les plisse, ne font que renforcer cette impression. Ses traits sont tranchants et creusés, son menton est pointu, donnant l’impression que son visage tout entier a été découpé à la serpe dans un matériau dur et résilient. Comme le reste de son corps, son crâne porte les stigmates de sa vie passée, et de nombreuses blessures plus ou moins proprement cicatrisés zèbrent sa peau. Ses pommettes hautes comme son front large lui donnent un air pensif et perpétuellement alerte. La manière qu’à parfois son cou de pivoter brusquement, selon des angles improbables, renforce cette étrange impression. Il est difficile de le voir comme un homme beau, que ce soit par ses manies bizarres ou par l’assemblage plus curieux qu’esthétique que sa face, mais au moins cette dernière s’imprime-t-elle facilement dans l’esprit des gens.

Il est rare de le voir dans autre chose que sa tenue de combat, cette dernière étant de toute façon assez légère pour qu’il puisse se déplacer en ville avec aisance. Composée d’un casque intégral dont la forme rappelle le crâne d’un oiseau coiffé de plumes hérissées et d’un plastron de métal surmonté d’épaulettes montantes, elle couvre une armure en cuir noir traité pour résister autant aux avaries qu’aux coups, protégeant le reste de son corps. Son équipement est varié, et montre assez facilement la fascination morbide qu’il entretient pour tout ce qui peut s’avérer tranchant. Autour de son bras gauche sont enroulées plusieurs longues chaînes prolongées par des crochets stylisés pour ressembler à des serres d’oiseaux. Il porte à la ceinture une épée courte et maniable, proche dans ses dimensions d'un glaive (bien qu’un peu plus long pour s’adapter à sa grande taille et à son allonge impressionnante), et possède plusieurs bandoulières auxquelles sont accrochés de nombreux couteaux de lancer. Enfin, il recouvre souvent les griffes de ses pieds par des protections de métal tranchantes, afin autant de les protéger que d’augmenter la dangerosité de ses armes naturelles. Il n’est pas non plus rare de le voir accompagné de chiens ou de corbeaux, ces derniers l’accompagnant souvent autant dans ses missions que dans ses moments de détente. Il dispose pourtant d’une garde-robe extrêmement bien fournie, contenant aussi bien des vêtements adaptés à une réception mondaine huppée que des tenues de travail d’ouvrier, et il sait s’habiller s’il estime nécessaire pour se fondre dans la masse de la population qu’il fréquente. Depuis son accession au poste respecté d’Inquisiteur de Guerre, il a fait l’acquisition d’un grand et épais manteau arborant fièrement les couleurs de l’Empire et de l’Inquisition de Guerre, et consent plus régulièrement à se montrer hors de sa carapace de métal, sachant pertinemment que ses nouveaux atours portent à eux seuls toute la gravitas nécessaire à sa fonction.

CARACTERE


L’esprit d’Holker est une construction curieuse, un empilement chaotique de parties a priori déconnectées les unes des autres. Sa vision du monde et sa philosophie sont pourtant assez simples, et finalement assez communes. Survivre, et assouvir ses pulsions. Simplement, il ne semble pas exister chez lui ces restrictions qui limitent normalement ses pairs. Sa conscience est à ce point atrophiée qu’il est compliqué de reconnaître son existence, et des émotions comme la culpabilité ou le remord sont chez lui totalement absentes. De la même manière, il éprouve de grandes difficultés à se lier à autrui, ou à simplement faire preuve d’empathie. S’il comprend le concept d’un point de vue purement intellectuel, ce dernier reste pour lui une notion particulièrement abstraite, ayant à peu près autant de sens que l’idée d’avoir mal quand quelqu’un d’autre se blesse. La seule chose qui freine au moins partiellement ses pulsions est son instinct de survie, chez lui particulièrement développé. A ce niveau plus proche de l’animal que de l’humain, il est en permanence sur ses gardes, ses sens aiguisés lui fournissant une myriade d’informations, qu’il analyse avec un soin maniaque. Malgré le fait qu’il comprenne que la plupart de ses congénères ne fonctionnent pas comme lui, il ne peut s’empêcher d’éprouver une méfiance très forte à leur égard, parfois difficilement différenciable de la paranoïa.

Les pulsions qui gangrènent son cerveau ne font rien pour arranger sa situation. Doté d’un appétit d’ogre, Holker est capable de faire des repas gargantuesques et de conserver la silhouette en forme de poignard qui le caractérise. Ayant un goût particulier pour la viande, qu’il préfère saignante voire crue, il a parfois du mal à maintenir ses manières lorsqu’il se trouve devant une pièce particulièrement juteuse. Et lorsque le stress, le combat ou l’odeur du sang (à laquelle il est particulièrement sensible, même si l’on prend en compte son odorat très développé), l’ont suffisamment excité, il peut alors chercher à se sustenter en dévorant des morceaux plus… Consistants, proches de lui. Là où les goules et les vampires dévorent leurs semblables pour se nourrir, le plaisir que ressent Holker lorsqu’il satisfait ses désirs tabous est bien plus intime, comme s’il annihilait totalement sa victime, et en même temps la sublimait en lui. Il a de fait bien du mal à éprouver un véritable sentiment de plaisir quand il n’associe pas une forme de violence suffisamment directe à ce dernier. C’est sans doute pour cette raison que malgré sa fréquentation régulière du sexe opposé, il n’a laissé derrière lui aucune progéniture, ses partenaires se rendant souvent trop tard compte que ses attentions les plus intimes se concluent invariablement d’une manière tragique et définitive. Il apprécie également la chasse, et est un visiteur régulier de la casse de Keivere, où il va souvent accompagné de ses chiens et de ses oiseaux. Il est pour lui vital de pouvoir régulièrement apaiser ses démons, sous peine de perdre petit à petit contact avec la réalité, ses délires intérieurs et ses désirs se faisant de plus en plus impérieux, jusqu’à ce qu’ils prennent le pas sur son bon sens et sa prudence.

Il a d’ailleurs pour les animaux un penchant particulier, encore renforcé par les dons qu’il a pour communiquer avec eux. Il a fait construire dans sa vaste demeure un chenil, dans lequel il élève des chiens, qu’il dresse pour en faire des molosses violents et dévoués. De la même manière, il possède une volière dans laquelle il fait loger ses corbeaux, qui lui servent à la fois de messagers, d’espions et d’éclaireurs. Chose surprenante, il semble aimer de manière sincère ses compagnons bestiaux, et si son affection s’exprime surtout par une possessivité extrême, il prend grand soin de ses bêtes, s’assurant par exemple qu’elles ne soient nourries que des viandes les plus délicates et que tous leurs besoins soient assouvis. Il n’est pas rare qu’il se sente plus proche d’eux que de ses congénères, et trouve dans leur vision simple du monde une forme de beauté que peu semblent apprécier.

Malgré ses travers déviants, le jeune homme est loin de n’être qu’une brute soumise à sa nature animale. S’il a par exemple la colère facile – son entière existence étant imprégnée de cette fureur diffuse, sans réelle cible – il est parfaitement capable de se contenir, de la laisser couver en lui, froide et retenue, même s’il gardera une rancune tenace et n’hésitera pas à se venger de tout affront, réel ou perçu, si l’occasion se présente. Plus étonnant, c’est un lecteur avide, et un personnage érudit, même s’il cache souvent ce fait, estimant qu’il est plus profitable de prendre l’apparence d’une brute facilement contrôlable que d’un monstre éduqué et retors. Il considère que l’apprentissage est une arme supplémentaire à ajouter à son arsenal, et s’il considère avec mépris les auteurs de romans et de fictions, ne voyant pas l’intérêt de s’immerger dans des fantasmes inassouvis quand la réalité fournit un terrain bien plus fécond, il dispose chez lui d’une véritable bibliothèque regroupant des volumes traitant de sujets variés, allant de l’anatomie aux traités stratégiques, en passant par la botanique ou la cuisine.

S’il ne recherche pas la compagnie de ses semblables pour le plaisir de leur conversation, il est néanmoins parfaitement à son aise dans les situations sociales. Doté d’un esprit particulièrement apte, il a une maîtrise singulière du langage, et il est capable de moduler autant sa manière de parler que ses expressions ou son attitude, se faisant l’exemple type du caméléon social. S’il préfère en général s’exprimer de manière directe (son langage devient particulièrement agressif et vulgaire lorsqu’il est en colère ou particulièrement excité), voire abrupte pour perdre le moins de temps possible en ce qu’il considère être des babillages stériles, c’est tout de même un outil qu’il ne rechigne pas à utiliser.

Malgré sa prudence et la solidité de son schéma mental, sa carapace n’est pas sans faille. Holker est quelqu’un de naturellement impulsif, et si l’expérience est venue avec le temps tempérer sa nature, elle reprend parfois le dessus. Il supporte difficilement la contradiction ou le fait qu’on lui ordonne de faire quelque chose lorsqu’il pense être plus à même de décider de la bonne marche des opérations. Il est par ailleurs prompt à la colère, cette dernière ayant tendance à s’exprimer de manière particulièrement violente s’il pense qu’il ne risque rien en le faisant. C’est avant tout un opportuniste, et son ascension fulgurante au poste d’Inquisiteur de Guerre est pavée par les sacrifices innombrables de ses rivaux et de ses ennemis. Il s’est installé avec une aisance insolente dans son nouveau rôle, et partage maintenant la plupart de son temps entre Fhaedren et le siège de Guerre à orchestrer la défaite prochaine de Mearian. S’il n’a jamais été le plus grand patriote, le fait de maintenant pouvoir commander les armées de son pays a éveillé en lui des appétits nouveaux, et ouvert la porte à nouveau monde plein de délices.

Les rares personnes à suffisamment bien le connaître s’inquiètent de voir l’Ogre Impérial ajouter à son répertoire culinaire de nouveaux appétits, tant sa faim semble inextinguible et son imagination malsaine sans aucune fin.

HISTOIRE


Ses bras se déplaçaient dans la boue épaisse du ventre de sa génitrice, cherchant désespérément une prise solide dans cet océan indistinct. Son esprit nouvellement formé, encore incapable de manifester une pensée cohérente, se trouvait dominé par une myriade de sensations. La chaleur de la matrice maternelle, l’écho rassurant et régulier des pulsations des canaux sanguins tout autour de lui. La colère qu’il ressentait, la faim insupportablement intense qui assaillait son être tout entier, malgré le cordon qui le reliait à sa mère. Ses petits doigts potelés, encore mal séparés les uns des autres, finirent par rencontrer une sensation particulière. Une forme chétive, amorphe, une petite boule de chair molle. Son reflet, comprit-il instinctivement. Lui, sans être lui. Il sentit au bout de ses terminaisons nerveuses se dessiner le visage de son alter-ego. Son nez, une protubérance lisse, et ses yeux plissés et clos s’imprimèrent sous ses ongles. Ses lèvres, fermées. Le plissement inquiet de son front. Il n’aimait pas son visage. Sa propre bouche, encore incapable de s’ouvrir et de hurler tout sa légitime colère, resta figée en une grimace indistincte, une balafre purulente qui tranchait en deux son visage. Il se rapprocha de lui, traversant l’épais liquide, ses reptations rendues difficiles par ses muscles atrophiés. Il passa un temps long et dur à sa rapprocher de l’objet de sa fascination, à le faire entrer dans son champ d’action, ses pensées toujours tournées vers le même but impérieux, sachant qu’elles ne souffriraient d’aucune insubordination. La rage qui l’animait était comme un fer rouge collé contre son flanc, la fumée noire qui s’élevait de sa chair inondant sa tête de visions apocalyptiques. Quand enfin il fut proche de l’Autre, si proche que son souffle inexistant se confondit avec le sien, il le sera contre lui, lui et son cordon. Il y eut une seconde d’hésitation, le temps peut-être de gouter à se premier délice de son existence. Un tour puis un deuxième, et le cartilage de son cou déjà se comprimait, les remuements confus de la créature auparavant presque totalement inerte ne faisant que l’empêtrer encore plus dans le piège de son propre corps.

Cela était bien. Cela était bon. C’était un travail pour les gens affamés qu’il accomplissait là. Pour les gens comme lui.

L’orphelinat ne lui plaisait pas. Il n’aimait pas les autres gamins, qu’il trouvait bruyants et puants. Il n’aimait pas les adultes, qui parlaient lorsqu’ils pensaient ne pas être entendus de leur sort et de ce que tel ou tel spécimen valait. L’établissement L’institut Keper pour un futur radieux, était un vaste complexe de pierre noircie et mal lavée, des traces de nuit et de suie salissant chaque jour un peu plus ses façades tristes. A l’intérieur se pressait en une cohue perpétuellement agitée toute la lie de la ville, tous les enfants dont les parents désargentés ne voulaient plus. Les fils d’alcooliques et de drogués, aux sourcils épais et aux traits grossiers, leurs yeux reflétant naturellement la même lumière absente que leurs parents. La progéniture grouillante des prostituées et des violées. Les rejetons des criminels, et ceux dont on ne voulait pas. Eux. Un peuple braillard et hirsute, mené par une cohorte de dames bileuses et d’hommes secs. Le gamin décocha un coup sec à un mioche trop entreprenant, peu enclin à partager sa maigre pitance. Son héritage, qu’il portait littéralement sur son visage, ne le rendait pas particulièrement populaire dans une nation qui ne goutait normalement à l’étranger que de façon modérée, et qui considérait les non-humains comme une lie qu’il convenait de maintenir à sa place. On avait d’ailleurs coupé ses ailes après qu’il eut tenté de s’enfuir, pour s’assurer que le message fut bien intégré. Ne restait d’elles que deux moignons timides en-dessous de ses épaules, qui lui rappelaient à chaque fois qu’il se lavait pourquoi il devait s’assurer de rester en colère. Il n’aimait pas cette nation. Ni sa nourriture. Il ingurgita rapidement le brouet clair, sachant que le mioche reviendrait rapidement avec d’autres gamins. Mieux valait qu’il soit parti d’ici-là, son flanc portait encore les couleurs bleutés des attentions malvenues d’un autre groupe. Il baissa la tête, tentant de ne pas croiser le regard de ses ainés, se contentant de murmurer doucement des vœux de meurtre et de vengeance, répétant comme un mantra intime les paroles apaisantes, tentant de garder son calme et d’ignorer la fureur qui couvait au creux de sa poitrine. Il le savait, sa colère était une bonne compagne, mais une piètre conseillère, et la dernière fois qu’il avait laissé libre cours à ses pulsions, il avait été fortement puni. Le fait qu’il ait arraché avec ses dents la moitié du visage de l’impudent qui l’avait outragé n’y était sans doute pas étranger. Le fait qu’encore aujourd’hui, le son de ses cris résonne à ses oreilles comme la voix aimante d’une mère ou que le goût de sa chair et de son sang condamne les maigres portions qu’on lui servait à avoir le goût de la misère et de la monotonie n’était pas non plus un avantage plaisant. Il poussa les portes de la bibliothèque, adressant un salut de tête discret au vieux bibliothécaire, qui ne lui retourna qu’un bref regard. L’institut Keper se finançait par les dons des particuliers généreux, et des subventions du gouvernement. En échange de cela, il participait à nettoyer les rues des bandes de jeunes pouilleux qui les infestaient normalement, et tentait d’en faire des éléments productifs de la société, de leur inculquer les valeurs de patriotisme et de travail si chères à l’Empire. Beaucoup finissaient soldats, fauchés jeunes dans la guerre interminable qui opposait leur pays à Mearian. Les plus dégourdis, et les plus chanceux, obtenaient le droit de devenir apprentis sous tel ou tel artisan. Rares étaient ceux qui étaient adoptés, mais cela arrivait. Parfois. Holker ne sentait pas concerné. Sa race le destinait aux champs de bataille, et l’idée lui convenait. Tout lui convenait, à vrai dire, pour qu’il soit loin de cet endroit. Il attrapa un livre au hasard dans un rayonnage de la bibliothéque qu’il avait peu exploré. Les autres enfants occupaient le peu de temps libre qu’ils avaient à des jeux stériles, à renforcer la hiérarchie qui définissait leurs places respectives, imitant ce qu’il comprenait du monde des adultes dans des rituels violents et ésotériques. Tout ceci était bruyant et vain, et la simple idée de ce spectacle transformait ses entrailles en une masse chaude et liquide d’indignation. Le tome épais, au-moins, lui fournirait une fenêtre sur quelque chose d’autre, aussi inintéressante puisse-t-elle être. Il se plongea dans l’étude des oiseaux, puisque c’était le sujet du livre, avec un intérêt soutenu, jusqu’à ce qu’il entendît le son de pas familiers. Il fit mine de ne pas s’en rendre compte et se plonger plus avant dans sa lecture, espérant que leur propriétaire comprendrait le message.

"Je savais que je te trouverai ici, Holker !

- Hélas, répondit-il au nouveau venu d’un ton laconique."

Ivain. Ce qui se rapprochait le plus pour lui d’un ami, et pour le reste des mioches d’une figure d’autorité. Grand, beau, possédant encore toute ses dents, son visage épargné par la petite vérole et les autres infections, il était un rayon de soleil dans un quotidien morose. Holker n’aimait pas le soleil. Il passa ses doigts sur l’arrête de son nez, tentant de dissiper le mal de tête qui naissait à l’arrière de son crâne. S’il savait que son tempérament morose le poussait à voir ses pairs avec distance et mépris, et que tous n’étaient pas des animaux idiots et indisciplinés, mais Ivain se détachait même de ses plus clémentes considérations. Il ne savait pas pourquoi il s’était attaché à lui, et devait à vrai dire avouer que cela ne faisait que lui apporter des problèmes. Ses camarades pensaient à tort que c’était pour lui une manière de ses protéger de leurs intentions belliqueuses, et lui faisaient doublement payer dès qu’il avait le dos tourné. Les filles, plus subtiles, salissaient sa paillasse ou vandalisaient ses affaires, jalouses de son attention. Il aurait aimé qu’on le laisse seul, simplement. Mais il n’obtenait que rarement ce qu’il désirait.

"T’as entendu ? Continua Ivain sur un ton jovial, ignorant l’agacement visible de son vis-à-vis

- Non.

Dans deux semaines, des recruteurs viendront pour sélectionner ceux assez grands pour être recrutés.

- Holker referma son livre dans un claquement assourdissant."

Enfin.

Il ne put empêcher un large sourire de se dessiner sur son visage, révélant des dents luisantes, des crocs, malgré le jaune discret qui les recouvrait à certains endroits. Enfin, il sortait de cet endroit. Il avait quatorze ans maintenant, et s’il n’était pas aussi grand que le géant qui lui faisait face, il avait veillé à soumettre son corps à de rigoureux exercices. Il pouvait gagner contre d’autres gars plus vieux que lui, et il avait le souvenir de plusieurs altercations ou seul son bon sens l’avait empêché de fracasser le crâne de son ennemi. Il serait choisi, il était assez vieux pour cela. Il regarda son interlocuteur, ses yeux méfiants se plissant, et reprit la conversation :

"Je ne pensais pas que l’idée d’aller te faire tuer te plairait.

Surpris, l’autre hésita un instant, son sourire béta ne quittant cependant jamais son visage.

- Ca, pas trop, mais l’idée de servir mon pays, de rembourser notre dette à l’Empire, et…

- Ouais ouais, je vois le plan. T’es con, putain."

La guerre le traita bien. Il ne pouvait nier qu’il avait été nerveux au début : il y avait après tout une grande différence entre se battre avec un autre mioche et planter le métal de sa lame dans les chairs d’un adulte désespérément accrochés à l’idée de sa survie. Mais il s’adapta, avec une facilité déconcertante. Les règles du camp militaire dans lequel ils suivirent une formation rapide de quelques semaines étaient à son avantage. Il parlait mieux que les autres, et les gradés, des gens souvent nobles ou en tout cas suffisamment bien nés, qui ne souhaitaient pas traiter plus que nécessaire avec le rebut de la société, appréciaient quelqu’un capable de comprendre un mot de plus de trois syllabes. Il était plus en forme physiquement que les autres. Plus tendu, plus sec, bien que ses camarades n’aient rien de rejetons faiblards. Les mauvais traitements et les maladies s’étaient déjà chargé de séparer le bon grain de l’ivraie. Il était plus rapide, plus malin, et surtout plus méchant. Plus vicieux, plus proche de sa nature animale. Lui et Ivain (et quelques autres, mais il ne s’y intéressa pas, seuls les piaillements incessants de son ami l’empêchant de l’oublier comme le reste du chiendent) furent rapidement remarqués, et leur statut passa de chair-à-canon à celui de soldats dignes d’être entraînés à autre chose que la marche en rythme et la bonne prise d’une arme. Ils furent intégrés à une compagnie de lanciers, chargés d’avancer après l’affrontement initial des troupes de choc. La première bataille fut confuse, toute notion de discipline rapidement oublié une fois que le concert des hurlements se fit assez fort pour couvrir les ordres aboyés par leurs supérieurs. Il suffisait de marcher dans une direction, et de tuer ceux qui vous regardaient avec suffisamment de haine. Ce fut un chaos délirant, et pour le jeune Holker, un moment délicieux. Il avait toujours théorisé lors de ses rêves les plus intimes, au creux du froid rassurant de son lit sans couverture que tuer serait une chose aisée. Il suffisait de serrer sa main sur la poignée ou la hampe de son arme, et de serrer son adversaire autour du fer de celle-ci. Et une fois l’acte accompli, il était plaisant de se voir récompenser par un petit gargouillis incertain, ou un cri étouffé. Le corps agonisant se faisait lâche, et se tenait debout quelques instants si on le laissait faire, comme un pantin auquel on aurait coupé les fils. Le sang jaillissait à travers la plaie, rouge, vivant, en un bouillon brillant qui brûlait l’herbe et la faisait ployer sous sa matière épaisse. L’odeur de la mort, une fois que l’on passait outre les relents gastriques et les excréments, n’était somme toute pas déplaisante. Un peu acide, avec un arrière parfum de peur et de sucre, suffisamment entêtante pour provoquer la salivation. Il travailla, son œuvre l’accaparant tout entier, jusqu’à ce que la voix d’Ivain ne vienne le tirer de sa farouche rêverie. Il porta son regard de chaque côté de son corps, sa tête pivotant comme un métronome sur un son axe désarticulé. Le combat était fini, et des deux côtés du champ de bataille s’étalait comme de doux souvenir de cette première expérience les corps des morts et des mourants. D’un geste enfiévré, il porta ses mains sur les épaules de son camarade, si heureux que même son intervention malvenue ne put le tirer de son euphorie. Son visage, pour une fois, ne portait pas cette expression confiante ou ce sourire qui faisait se dresser ses plumes sur sa nuque. Il semblait hébété, retourné, comme si on venait de lui annoncer sa mise à mort prochaine.

"On l’a fait, putain. On est vivant, Ivain, fit Holker, sa voix agitée de sursauts émus.

Son ami le regarda, un sourire triste fleurissant sur son visage. Il fallait le manipuler maintenant, pour qu’il ne brise pas. Il était peut-être un idiot trop optimiste, mais il avait été là pour lui, même s’il n’avait jamais rien fait de bien utile.

- Ivain, regarde-moi. On est vivant. On va aller loin. Ici, on n’est pas que des orphelins miteux. C’est que disaient les gens de l’orphelinat, tu te souviens ? L’Empire récompense les méritants.

Il lui laissa le temps de répondre, et, voyant que l’autre resté muré dans un silence mâtiné de résignation et de gène, il le secoua, répétant sur un ton plus tranchant, plus dur :

- Tu te souviens ?

- Ouais… Oui, j’me souviens.

- Bien. C’est mieux, c’est mieux. Viens. On va trouver à boire et à manger. Toi et moi, Ivain, toi et moi, on va aller loin. Ouais ?"

Il est difficile de survivre à la guerre, à plus forte raison quand on n’a que quatorze ans. La marche se faisait au rythme des adultes, et les règles étaient les leurs. Leurs ennemis, pour la plupart, étaient aussi bien plus grands qu’eux. Pour ceux qui parvenaient à rester en vie, les conflits continuaient à prélever de lourds tributs, que ce soit sur leurs corps ou dans leurs esprits. Certains se réveillaient en pleine nuit, le front couvert d’une sueur semblable à une purée froide et collante, et trainaient toute la journée du lendemain les lambeaux gluants de leurs peurs nocturnes. Certains perdaient des membres, ou des oreilles, des yeux ou un nez, ou tout à la fois, réduits à l’état de puzzles mobiles. Certains voyaient leurs esprits s’effriter, se trouvant prisonniers d’une tête qui n’était ni vraiment la leur, ni vraiment celle d’un autre. Pour Holker aussi, les années aussi amenèrent leur lot de changements. Il finit enfin par grandir, et son corps disgracieux d’animal malformé se transformant petit à petit en une aiguille perçante, en une machine efficace, capable d’accomplir sa volonté avec la passion froide et détachée d’un horloger. Ses appétits, enfin satisfaits, ne le laissèrent plus hagard et en proie à des visions cataclysmiques, quand au cœur de la nuit il se réveillait avec le goût méphitique du néant sur la langue et l’odeur de la chair dans les narines. Ses visions nocturnes devinrent ses réalités du jour. Il était chez lui, et l’on appréciait ses talents. Sous sa carapace de fer, seule comptait l’efficacité de son bras. Quand on lui confia le commandement d’une unité, seule compta la force de sa voix, la justesse de sa vision.

Et sa vision l’emmenait toujours là où la viande était, grasse et juteuse, s’offrant avec un plaisir coupable à la mâchoire hardie.

Il vécut ainsi quatre ans, arrivant presque au terme de son premier service. Sous sa supervision se trouvait une centaine d’hommes, une centaine de gueules dotées de crocs acérés, prêt à tuer avec un enthousiasme sauvage, pour lui. Maintenant qu’il goûtait au pouvoir, il trouvait de plus en plus évident l’obligation de l’ajouter à la liste croissante des choses dont il avait besoin pour vivre. Il aimait voir le silence tomber chez les gens quand il parlait. Il aimait voir le regard de ses prisonniers quand il faisait mine de réfléchir à leur sort. Son seul véritable problème était que quoi qu’il fasse, il avait toujours un supérieur au-dessus de lui. Une vermine puante qui pensait pouvoir décider à sa place des menus appropriés. Lui imposer ses limites, les limites de quelqu’un d’autre, quand c’était sa sueur et son sang qui coulaient librement pour amener jusqu’à son palais vorace la pitance nécessaire. Un bâtard dont la lignée incertaine se manifestait dans la mollesse de ses actions, qui prétendait le calmer en lui faisant une maigre offrande, quelques misérables pièces de métal terni, tout justes bonnes à marchander l’étreinte éphémère d’une putain aux traits grossiers. Plus le temps passait, plus il se rendait compte qu’il était hors de question qu’après avoir parcouru tout ce chemin, il reste bloqué au rang de soudard en chef d’un groupe de sauvages. Il devait prendre les devants, trouver un moyen de se détacher de la masse amorphe de ses pairs. Ses options s’avérèrent limitées : il aurait été idiot de tenter d’extorquer l’argent d’autres soldats, de former une bande. Ces gens étaient toujours rapidement attrapés, et pendus en public pour servir d’exemple. Il lui fallait quelque chose de plus efficace. Détourner les médicaments des infirmiers pour les revendre comme drogues aurait été suffisamment simple, mais il ne faisait pas confiance à ces gens. Trop peureux, une vie trop facile. Ils pouvaient parler, leurs langues étaient épaisses et humides. Il aurait été plus simple de cibler les gens du bas de l’échelle, ceux qui avaient peu à perdre, la maigre pitance qu’ils avaient étant à leurs yeux trop précieuse pour être risquée. Hélas, le problème était le même que l’opportunité : ils avaient peu. Mais ils pouvaient néanmoins donner, si l’on demandait correctement. Le soir où son plan fut enfin finalisé, il s’endormit paisiblement, rêvant de prairies grasses doucement parcourues par de juteuses rivières.

Il se réveilla un homme nouveau, la caresse des rayons du soleil lui rappelant le toucher des doigts d’une femme obéissante, la brûlure de l’eau froide sur son corps nu alors qu’il se lavait le ravivant tout entier. Aujourd’hui marquait véritablement le tournant de sa vie, le premier pas de ce qu’il savait être une ascension glorieuse. Il ramassa son équipement, et s’habilla convenablement, s’assurant que son uniforme était sans le moindre pli, que son armure épousait impeccablement son corps. Il était parfait. Il traversa le camp d’un pas conquérant, se pressant pour être arriver à temps pour son audience, et demanda au garde posté devant la tente de l’annoncer. Il pénétra dans un endroit ombragé, regardant dans l’espace maigre le confort dont jouissait son supérieur. Un lit rembourré, et des fruits dans une coupe. Une eau fraiche, maintenue à la bonne température par un dispositif magique. Des vêtements propres, qu’il n’avait sans doute pas lavé lui-même, vu l’état de sa manucure.


"Capitaine Holker Halgrimr, au rapport, Sire.

L’autre leva la tête de ses papiers, ses lèvres et ses yeux se plissant légèrement. Il l’étudia un instant, semblant chercher quelque chose sur lui, avant de faire claquer sa langue dans sa bouche et de répondre :

- Repos, soldat. L’on m’a dit que tu avais à me parler d’une… Initiative ?

- Oui, Sire.

- Fais donc. Et j’espère pour toi que tu ne me fais pas perdre mon temps, fit-il avant de s’enfoncer dans sa chair et de croiser ses doigts sur sa poitrine.

Holker ne se laissa pas désarçonner, et ignora la furieuse envie qu’il avait de planter ses dents la carotide du gradé. Le jour viendrait bien assez tôt, se dit-il, tordant discrètement un de ses doigts, utilisant la douleur soudaine pour distraire son esprit. Il inspira, et exposa son idée, tentent de se faire clair et concis :

- Avec la récente attaque de la Résistance sur notre capitale, les hommes sont inquiets, et le moral vacille. Je suis sûr que vous l’avez remarqué, et…

- Ne présume pas me donner des leçons. Va au fait.

Oui, Sire, répondit Holker en serrant les dents. J’ai un plan, pour remonter le moral de nos troupes, pas seulement dans notre compagnie, mais dans tout l’Empire ! Et je suis certain que si vous souteniez de cette idée, l’Empereur lui-même vous serait reconnaissant. Nous avons après tout, dans cette heure sombre, besoin de héros vers lesquels tourner nos regards pleins d’espoir…

- Intéressant. Continue…"

Une demi-heure plus tard, il sortait de la tente, un sourire satisfait ornant son visage. Si supporter l’arrogance tranquille de ce chien avait été une épreuve insurmontable, la récompense qu’il voyait lentement se dessiner excitait ses désirs plus sûrement que n’importe quelle promesse langoureuse. Il se mit à chercher Ivain dans le camp, voulant lui annoncer la bonne nouvelle. Ce dernier avait durant toutes ces années été un bon compagnon, et une fois passée sa honteuse faiblesse initiale, un bras solide sur lequel compter. Il devait même avouer s’être attaché à lui, leurs épreuves tempérant son caractère trop jovial et le remplaçant par une sorte de silencieuse détermination, bien plus à son goût. Quand enfin il le trouva, occupé à entretenir son équipement, il se dirigea vers lui à grandes enjambées, le hélant de loin.

" Ivain, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer ! Tu te souviens que je t’avais parlé d’un plan que j’avais ? C’est bon ! On va les baiser, mon frère !

Ivain le regarda, avant de se lever, et d’hocher la tête.

- C’est incroyable. Ecoute, j’ai à te parler.

- Ouais ?

- Ouais. J’ai réfléchi, tu sais.

Holker cessa de sourire. Ivain n’était pas fait pour réfléchir. C’était un bon gars, une lame sûre, et un second fiable. Mais il rien de bon ne sortait de sa tête quand il se mettait à penser trop longtemps. Il attendit qu’il continue, des rides méfiantes apparaissant sur son front.

- Je veux dire, l’Empire, la guerre, ça avance à rien. Ca fait quatre ans qu’on se bat, pour rien. J’ai tué plus de types que j’en ai rencontré, et j’ai vu pleins d’amis mourir. Pour rien.

- Arrête-ça, le coupa Holker, tentant d’interrompre la conversation avant qu’elle ne commence. Fais pas ta salope. C’pas toi qui me parlait de l’Empire et de notre devoir quand on était petit ? T’aimes plus ton pays ?

- Si ! Mais c’est juste, c’est juste… Je sais pas. L’Empereur, il en a rien à foutre de nous, tu crois ?

- Ta gueule, putain ! On pourrait se faire foutre au trou !

Holker hésita un instant, considérant avec soin la situation. Cela semblait sérieux, pour une fois. Ivain n’était normalement pas le genre de personne à questionner l’Empereur, même avec tous les doutes qu’il nourrissait à son égard. Il connaissait sa place dans la hiérarchie de la société. Il se passa les mains sur le visage, se frottant énergiquement la figure pour remettre ses idées en place.

- Et tu veux faire quoi ? Aller pleurnicher ? Quitter l’armée ? Hein ?

- J’y ai pensé. A partir. Dans quelques mois, c’est la fin de notre contrat, et…

- Et quoi ? Dans la ville, qu’est-ce qu’il t’attend ? Un boulot de onze heures par jour à l’usine, à bouffer de la suie ? Tu vas rejoindre une bande, pour te faire crever en un mois, ou encore mieux, te retrouver pendu ? Tu sais à peine écrire ton nom, putain !

- Et toi, hein, tu feras quoi ?

- Moi ? Moi j’aime être ici, merde ! Ici, j’suis quelqu’un avec un avenir. J’ai un plan j’te dis, et j’suis prêt. J’ai passé ma putain de vie à être prêt ! A la maison, y’a rien pour nous, il nous regarderont comme des animaux ! Et c’est pas parce que t’as pas de plumes sur la tête et que t’as une bonne gueule que tu seras mieux traité ! Ils te cracheront juste pas dessus avant de t’enculer ! Putain de bordel de salope sans couilles !

Ivain recula, surpris par l’éruption soudain de son compagnon. Holker avait toujours eu tendance à devenir grossier quand il s’énervait, mais il ne montrait que rarement de la faiblesse, sa colère se dirigeant toujours de manière très concentrée et destructrice sur la cible de son ire. Parler de lui, avouer même indirectement qu’il craignait une situation était plus que désarçonnant. Il attendit un instant, intimidé, et continua :

- Ok ok, je vois. T’as raison, Holker, t’as raison. Mais ça veut pas dire qu’il y a pas une autre façon de faire. Le groupe qui a fait l’attentat à la Capitale s’appelle la Résistance. Les hommes parlent.

- Ils parlent ?

- Pas à toi. Tu fais peur. Mais ouais, ils parlent. Et apparemment, ils recrutent. Ce serait l’occasion de faire quelque chose de bien, pour une fois. J’aime mon pays, mais l’Empereur ne partage pas cet amour. Pas comme toi et moi. On pourrait changer les choses, ailleurs, y’a pas forcément un tyran pour s’assoir sur les gens, et…

Holker leva une main, l’interrompant :

- Ouais ouais, je vois le truc. Même propagande de con, différent con pour l’écrire.

- On pourrait…

- Attends, je pense.

- Mais…

- Je pense, j’te dis ! Ouais. Bon. Voila ce qu’on va faire : Dans deux jours, on bouge. On suit le plan initial. Le mien. Celui auquel j’ai longtemps j’ai longtemps réfléchi, et qui ressemble pas à un aller simple vers la hache du bourreau, tu sais ? Ouais, tu sais. Si ça te va pas après, on reparle de ton idée de Résistance ou quoi, et je te promets de t’écouter et d’y penser vraiment, ok ?

- Ouais ... Oui. C’quoi ton plan ?

- T’occupe. Les détails, c’pas ton fort. Et Ivain ?

- Ouais ?

- Reste discret avec tes conneries. T’es vraiment con, putain, acheva-t-il avant de lui coller une tape amicale dans le dos."

Ils se retrouvèrent donc à chevaucher deux jours plus tard, accompagnés de la cohorte d’Holker et d’un wagon bâché. Une centaine d’hommes, choisis pour la longueur de leurs dents. Holker s’était personnellement assuré de faire le tri parmi les soldats qui lui avaient été attribués. Les malheureux qui n’avaient pas su satisfaire ses attentes avaient hélas été victimes de tragiques circonstances sur le champ de bataille, leurs corps mutilés d’une cruelle façon par les ennemis impavides de l’Empire. Il souffla légèrement par les narines en y repensant, amusé. Il n’avait à partir de là pas été compliqué de s’assurer la loyauté de ceux qui survivaient. Holker frappait le plus fort, était le plus dur, et par-dessus acceptait avec enthousiasme leurs travers, tant qu’ils ne mettaient pas en danger le groupe. Cela suffisait pour eux. Le voyage dura plusieurs heures, et quand ils arrivèrent à destination, le soleil commençait déjà à décliner. Devant eux s’étendait un petit village isolé de pêcheurs et de bûcherons, coincé entre une rivière et une forêt. Une peinture bucolique et champêtre, un havre de sérénité à quelques dizaines de kilomètres du front, composé de quelques maisons venant se frotter à la scierie qui s’étalait au centre du hameau comme un pachyderme endormi. Les paysans les regardèrent arriver d’un air méfiant, sachant la venue de soldats ne présageant en général rien de bon pour eux. Holker se dirigea seul vers le centre du village, espérant ainsi ne pas effaroucher la population locale, et retira son casque, tentant de paraître amical, la posture détendue, le sourire apaisé. Sourire gentiment était pour lui quelque chose de compliqué. Il s’agissait de montrer les dents sans avoir l’air prêt à dévorer les gens qui le regardaient, ce qui n’était pas quelque chose aisé quand on en avait pas l’habitude. Il dut cependant faire une impression acceptable, et bientôt une petite foule de curieux s’assembla devant lui. Holker les salua de la main, et prit la parole d’une voix claire et rassurante :

"Braves gens, ne vous inquiétez pas, nous ne venons pas vous soumettre à l’impôt ou à la conscription. Nous menons simplement une enquête, et nous avons pour cela besoin de votre coopération. Y’a-t-il parmi vous un maire ou un responsable avec qui je pourrais m’entretenir ?"

Un vague murmure parcourut la foule, rassurée mais toujours méfiante. Des têtes se tournèrent les unes vers les autres, des regards incertains se croisèrent. Au bout de quelques secondes, un homme finit par s’extirper de la masse des badauds pour rejoindre Holker. Un peu gras, richement vêtu, les mains douces, épargnées par le travail, il était sans doute le propriétaire de la scierie. Holker lui adressa un salut militaire, et reprit la parole :

"Merci de vous être manifesté, monsieur…

- Jelkant. Marmont Jelkant.

- Fantastique, monsieur Jelkant. Fantastique, fit-il en lui serrant énergiquement la main. Nous ne serons pas longs ici, ne vous inquiétez pas. Nous sommes envoyés par le camp situé au sud pour une mission dont les détails doivent, je le crains, rester confidentiels. Vous comprenez, j’en suis sûr ?

- Bien entendu, oui…

- Fantastique ! Pourrais-je vous demander de rassembler les gens de ce charmant village sur la place, ou dans un endroit capable de confortablement tous les accueillir ?

- Tous ?

- Oui, tous. Je suis désolé de vous imposer cela de la sorte, mais les enjeux sont d’une gravité que je ne saurais exprimer avec suffisamment d’emphase.

- S’il le faut…

- Fort bien, fort bien. Nous reviendrons ici la nuit tombée, le temps que vos chasseurs et vos pêcheurs reviennent de leurs excursions. Nous stationnerons en attendant un peu en dehors de la ville, n’hésitez pas à venir nous voir s’il y a quoi que ce soit que nous pouvons faire pour vous. Et monsieur Jelkant ?

- Oui ?

- Je compte sur vous !"

Quelques heures plus tard, Holker et sa troupe était de retour sur la petite place. Le soir venait de tomber, et les habitants se regroupaient en des bancs compacts et incertains, cherchant à se protéger de la fraicheur nocturne.

- Monsieur Jelkant ! Tout le monde est-il présent ?

- Capitaine, tout le monde est là. Il ne manque pas une personne, comme vous nous l’avez demandé !

- Formidable. Merci de votre coopération, fit-il avant de se retourner vers ses hommes, qui avaient rapidement et discrètement encerclé l’endroit. Butez-les. Vous avez quartier libre pour vous amuser, mais aucun d’entre eux ne sort d’ici vivant."

Ses hommes, préparés à recevoir cet ordre, fondirent sur la foule ébahie comme un vol de vautours après une charogne particulièrement grasse, leurs lames trouvant des prises faciles dans les corps inexpérimentés des travailleurs. Holker cependant ne participa pas au carnage. La partie la plus difficile lui était réservé. Il se retourna, regardant Ivain, planté là, hébété. Il ne lui avait pas parlé de son plan, sachant que ce dernier risquait de s’y opposer. Au vu de sa réaction, il avait bien fait. Il espérait que le mettre devant le fait accompli l’aiderait à prendre la bonne décision. Maintenant qu’il était là, il était après tout un complice de toute l’affaire, qu’il le veuille ou non. Il se porta à son niveau, ignorant les cris qui commençaient à naitre parmi les villageois maintenant qu’ils réalisaient pleinement la réalité de leur situation.

"T’inquiète pas, c’était prévu, commença-t-il. On a l’appui du chef, c’est réglo.

La bouche de son camarade s’ouvrit et se ferma plusieurs fois sans qu’aucun son n’en sorte. Holker nota mentalement la ressemblance de son camarade avec un poisson sorti de l’eau, mais n’en montra rien, attendant calmement que son cerveau choqué reprenne le contrôle de son corps. Dix secondes s’écoulèrent, et Ivain reprit enfin ses esprits, les mots coulant de sa bouche en un torrent furieux et à peine cohérent :

- Pourquoi ?

- Parce qu’une fois que ce sera fait, le commandant nous en devra une. Et on le tiendra par les couilles, aussi. On nettoie le village, on balance deux-trois équipements qui portent la marque de Mearian par-dessus, et c’est bon !

- Je comprends pas.

- J’vais t’expliquer. Viens, on bouge. Ca fait plusieurs jours que les gars ont pas touché à une femme, c’pas un bon endroit pour causer."

Ils s’éloignèrent des lieux arrivant à l’entrée du village. Ivain sembla d’abord hésiter, sa conscience semblant un instant le tirailler, mais le géant finit par le suivre. Il finissait toujours par le suivre.

"Bon. Dans le wagon qu’on se traine depuis le départ, y’a de l’équipement de Mearian. On va mettre ça sur la scène, tranquillement. Et c’est le commandant qui va découvrir tout ça, et récolter la gloire associée, tout ça.

- Quelle gloire ? C’est un village pillé, y'a rien à sauver.

- Ah, mais il ne va pas faire que le découvrir. Il va éliminer les soudards de Mearian. Venger nos braves compatriotes, s’assurer que la justice de l’Empereur soit rendue.

- Y’a pas de Mearians… Commença Ivain, avant de s’interrompre, interloqué, venant visiblement de comprendre quelque chose. T’as pas fait ça ?

- Si. Il devrait être là, bientôt. Je sais que t’aime pas ça, mais regarde les choses en face. On peut pas revenir en arrière. Dans une heure, deux maximum, ce sera fini, et on sera riches et libérés de l’armée. C’pas ce que tu voulais ? En finir avec les combats ? Avec l’argent que ce noble nous a filé, on sera tranquille pour plusieurs années.

- Je… Je peux pas, Holker. Ca va trop loin. Je peux pas !

- Tu n'as pas le choix, mon frère.

- Si. Je m’en vais Holker. Je… Je vais rejoindre la Résistance. Garde ton or, mon frère, il sent la mort."

Holker le regarda se retourner, et commencer à s’éloigner, les poings serrés, les jointures blanches. Après tout ce qu’il avait fait pour lui, tout ce qu’il avait fait pour eux, cette trahison lui semblait une offense impardonnable. Il sentit sa colère le gagner, ce sentiment si familier qui le tenait éveiller la nuit et l’aider à dissiper les sucs collants de la fatigue le jour. Il sentit ce petit œuf chaud, qu’il couvait depuis toujours au creux de son ventre, dans ses entrailles aimantes, l’irradier de pulsions brûlantes.

"Ne me tourne pas le dos, Ivain."

Sa voix sortir en un grognement bas et menaçant un présage des répercussions terribles qu’il encourrait s’il n’était pas obéi. L’autre ne se retourna pas, semblant ne pas avoir entendu sa voix. Il inspira lourdement, tentant de retrouver un peu de son calme, de chasser le voile rouge qui couvrait lentement ses yeux. Toutes ces années ensemble, réduites à un tas de souvenirs puants et inutiles. Holker frissonna, et partit à la poursuite de son ami. Il pouvait encore rattraper la situation, réparer les dégâts. Il suffisait d’être décisif. Ivain l’entendit arriver, et se retourna, le visage maculé de larmes, le teint blême. Il n’eut pas le temps de réagir, ne prenant conscience de lame qui transperça ses chairs que lorsque celle-ci ressortit par son dos. Holker plongea ses yeux jaunes dans les siens, le visage neutre, un masque impavide d’indignation contenue. Il plaça sa main sur sa nuque, soutenant le corps agité de hoquets surpris, et le serra contre lui, le caressant doucement, comme s’il tentait de calmer un nouveau-né apeuré. Il retira la lame, et regarda le corps s’effondrer, sans vie, avant de s’assoir dessus, pensif. Il fallait réfléchir à la suite, maintenant, et il ne servait à rien de se faire trop émotif. Il pourrait peut-être réinvestir l’argent dans du lyrium en poudre, ou s’acheter une ferme isolée dans un coin tranquille. Quelques servants. Quelques servantes surtout, avec de belles formes. Elever des chevaux, ou des chiens. L’idée était plaisante, et il pouvait se voir en éleveur de molosses. Bien dressés, ils étaient obéissants, utiles et affectueux. Il resta planté sur place une petite heure à considérer l’avenir plaisant qui se dessinait devant lui, jusqu’à ce que le bruit de la cavalerie approchante ne vienne le tirer de sa rêverie. Il se releva, et jeta un dernier regard sur le cadavre d’Ivain, avant de le retourner d’un mouvement du pied pour que son visage se retrouve face contre terre. Là où était sa place de traître. Il vit rapidement se dessiner devant lui un groupe d’une centaine de personnes, le commandant avec qui il avait passé son pacte en tête. Les cavaliers s’arrêtèrent à son niveau, et ce dernier le héla, ne cherchant plus à cacher son mépris :

"C’est fait ?

- Oui Sire.

- Qu’est-ce qui m’empêche de te tuer, maintenant ?

- L’homme de confiance qui est prêt à tout raconter si je ne reviens pas.

- Je m’en doutais, fit-il en ramassant une bourse pleine de pièces qui pendait à sa ceinture, avant de lui envoyer. Ton salaire, comme convenu… Un hybride capable de réfléchir. Où va le monde ?

- Là où les gens qui agissent l’emmènent, Sire.

- Quelle trivialité. Passons. Tu es mort aujourd’hui, surpris avec ta patrouille par des maraudeurs de Mearian. Que je ne te revois pas, sinon…

- Vous inquiétez pas, vous avez juste à achever le travail. Les gars doivent être complètement saouls à l’heure qu’il est. Vous devriez pas avoir de problème."

Le gradé lui adressa un dernier salut de la tête, et dégaina son arme, avant de charger dans le village. Holker, lui, s’éloigna, se mettant en route vers la capitale. Une belle vie l’attendait, maintenant, et il comptait la démarrer en engendrant une bonne dizaine de bâtards, en tuant des gens et en mangeant. En même temps.

"Et où vas-tu donc comme ça, hm ?

Il se retourna, sa lame bondissant dans sa main. Derrière lui se tenait un homme vêtu d’une armure richement travaillée. Il jura, reconnaissant cette dernière. Un chevalier. Il ne savait pas ce que ce genre de personne faisait loin de tout, mais il savait que cela ne présageait rien de bon pour lui. Il regarda l’inconnu, soupesant ses options. Fuir n’était pas une option, l’exemple d’Ivain était encore frais dans sa mémoire. Le tuer, peut-être. Les chevaliers étaient des soldats d’exception, mais Holker avait confiance en ses propres capacités. Il se méfiait, cependant. L’autre semblait trop détendu, et il ne l’avait pas encore attaqué. Il voulait quelque chose.

- Holker. Quelqu’un de malin. De compétent, aussi. Un peu brouillon, les touches finales sont mal exécutées, mais l’ensemble est prometteur. Je ne pensais pas tomber sur quelqu’un de ton genre en enquêtant sur les activités perverses de la rébellion dans cette branche de l’armée.

Les plumes du soldat se dressèrent sur nuque, un sentiment de peur diffuse se répandant dans son corps. L’autre le regardait avec le détachement d’un prédateur qui considérait une proie aculée. Il l’estimait, comme un laniste estimait la valeur d’un esclave. Tous ses instincts lui criaient de fuir, de mettre le plus de distance possible entre lui et l’homme, avant qu’il ne soit trop tard, et…

- Je serai bref, car tu n’es pas un homme patient. Tu as deux choix. Mourir ici, comme ton ami, ton capitaine et tes soudards. Ou me suivre.

- Où ça ?

- Vers un endroit qui saura faire de toi autre chose qu’une excroissance cancéreuse. Je te propose de devenir un chevalier.

Holker plissa les yeux. L’offre était trop belle pour être vrai, et il avait appris que ce genre d’impression se vérifiait la plupart du temps avec une dramatique constance. Le chevalier le regarda, soupirant, et continua :

- Non, ce n’est pas un piège. Si nous voulions te tuer, tu serais déjà mort.

- Nous ?

- Nous."

Il hésita encore un bref instant, et haussa les épaules, avant de ranger sa lame dans son fourreau. Il était à court d’option, et devenir chevalier n’était quelque chose d’anodin. C’était une position respectée, une position puissante. Holker, le chevalier. Le bras armé de l’Empereur. Holker le noble. L’idée était plaisante, et avait en bouche un goût plaisant. Les années suivantes passèrent comme un rêve trouble, le jeune homme s’habituant rapidement à sa position. Il apprit de manière formelle le maniement des armes, et révéla un esprit retors et agile. S’il était évident sa nature particulière autant que le caractère particulier de son intégration ne le promettaient pas à une carrière orthodoxe, ses talents particuliers en firent un membre particulièrement intéressant aux yeux des services les plus… Subtils de l’Inquisition. Trois ans plus tard, il sortait transformé par son entrainement, prêt à embrasser sa nouvelle vie.

DERRIERE L'ÉCRAN
PSEUDO ▬ Hamsta/Hamstergod (avec un nombre de g aléatoire) sur les jeux. Si c’est celui sur le forum, faut regarder sur la gauche. Si c’est celui sur Discord, c’est le même que sur le forum.
AGE ▬ 24
TU NOUS A TROUVÉ OU ? ▬ Google
UN AUTRE COMPTE ▬ Non.
LE PERSONNAGE DE TON AVATAR ▬ Trouvé sur DeviantArt ORIGINE ▬ Terrienne /
TU AS LU LE RÈGLEMENT ? ▬
    Wololo bienvenue happy est-ce que tu as déjà terminé ta fiche?
Yep !
Bienvenuuuue parmi nouuus !
Oh là là tellement de classe ici Holker Hallgrimr 266696654

Bienvenue et je vais lire cette fiche avec attention Holker Hallgrimr 3622086245
Bienvenue  :loov:
Sublime personnage que voilà, ta plume est superbe (sans mauvais jeu de mots) ! J'ai pris grand plaisir à lire ta fiche (rip Ivain). Ton style d'écriture est vraiment chouette, sombre et fluide. Je suivrais tes RPs avec attention, même si bon, Ellgard c'est nul. :D

Bon courage pour ta validation en tout cas, au plaisir !
Le Staff passe te lire rapidement (j'ai commencé perso et je plussoie ma camarade au dessus ;p)
おめでとう !
Félicitations tu es validé ! ~

LES TEMPS FORTS ▬ Une très belle fiche, personnage très intéressant pour le premier hybride du forum.

REMARQUES ▬ Je sens que je vais adorer le détester ;)