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Erial Norterys — la prez du malaise [PRANK : IL FINIT SA PREZ, CA TOURNE MAL]

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Erial Norterys
Démon de l'Hiver
RACE ▬ Bougn… Démon [véritable nom : Mydrath]
AGE ▬ Inconnu
ORIENTATION SEXUELLE ▬ Bi
SITUATION PERSONNELLE ▬ C’est (très) compliqué
NATIONALITÉ ▬ Aucune
FACTION ▬ Mages noirs (actuellement)
MÉTIER ▬ Dépend du contrat en vigueur


Tu veux mon Magnum Amande ?
PHYSIQUE
❯ agilité ★ ★ ○ ○ ○
❯ force ★ ○ ○ ○ ○
❯ endurance ★ ○ ○ ○ ○
(TECHNO)MAGIE
❯ mana ★ ★ ○ ○ ○
❯ puissance ★ ★ ★ ★ ○
❯ contrôle ★ ★ ○ ○ ○
Mahāpadma — On raconte que ce nom est celui d’un territoire situé dans un autre plan. Un plan parallèle au nôtre où sont envoyés les âmes torturées des damnés. Il est ici question des Enfers. Et celui d’Erial est glacial. Car le Démon dont il est question, dont le nom originel est “Mydrath”, commande à l’hiver lui-même. Drapé d’un manteau de neige, il suspend la vie dans un cristal polaire et exhale un air de blizzard. Celui qui est lié au Mahāpadma est l’incarnation de cette saison. Son avatar même, qui s’imprègne de tous ses attributs.
Il est la morsure qui saisit les braves lorsqu’ils s’aventurent dehors. Il est le spectre évanescent qui étreint les corps lorsqu’ils évoluent dans sa froide atmosphère. Il est le serpent langoureux qui engourdit les êtres lorsqu’ils ploient sous les coups de la vie.
En bref, l’association au Mahāpadma permet de congeler toute chose ou presque, de générer des tempêtes de neige ou encore d’accéder à des capacités de cryokinésie. Aussi, le Démon de l’Hiver voit naturellement ses capacités être renforcées dans un environnement où préexiste son élément mais dépensera plus d’énergie pour le manifester dans un lieu hostile à celui-ci. Ces nuances de puissance, peuvent être, cependant, annulées selon l’évolution du personnage.  
En tant que Démon, Erial est naturellement sensible aux cristaux. Mais pour l’heure, il essaie de s’en tenir le plus loin possible, par peur de leurs effets néfastes.

❯ Absolute Zero : Compétence la plus basique du Mahāpadma, elle consiste en l’émanation d’un froid mordant par le corps du Démon. Il peut choisir de le concentrer sur une partie de son corps, de le projeter sous la forme d’une vague thermique ou de le laisser s’échapper de son enveloppe comme une aura glaciale. Sa puissance et ses variations dépendent des statistiques d’Erial.
❯ Boréas : Le Démon de l’Hiver lève le vent qui lui est caractéristique. Autour de lui, l’atmosphère s’assombrit et il déchaîne une tempête polaire qu’il peut manipuler à souhait, pouvant faire tourbillonner la neige sur une certaine zone pour brouiller et épuiser sa cible comme focaliser le blizzard en une violente rafale. La zone d’effet du sort, la violence du vent et l’acuité de sa manipulation dépendent des statistiques d’Erial.
❯ Niflheim : Cette compétence permet à Erial de générer et/ou de contrôler des blocs de glace. Leur taille, la précision de leur forme ou encore leur durée de vie dépendent de ses statistiques. Il peut tout aussi bien faire pleuvoir une multitude de petites stalactites sur sa cible que faire jaillir une seule et même pointe du sol.
TON PLUS GRAND FANTASME
Un peu plus d’un mètre quatre-vingt de glace et de sexe, quatre-vingt cinq kilos de drama et de sourires en coin.

Il traîne nonchalamment, d’une démarche à l’assurance pourtant palpable, son habituelle veste en cuir tombant jusqu’au haut de ses cuisses. Les pans de l’habit flottent tranquillement autour de lui, soulignant une carrure respectable qui ne pourrait néanmoins pas être qualifiée d’ “impressionnante”. Il surmonte un débardeur simple, grisâtre, légèrement gonflé par des pectoraux qui, s’ils ne feraient pas envier un lutteur, demeurent développés de manière satisfaisante. Le corps est plutôt sec, plus athlétique que trapu ; la pilosité présente, bien qu’éparse selon les zones du corps. La tenue se termine par des chaussures montantes et un jean noir, délavé.
Dans le dos, on notera un tatouage abstrait dont la signification demeure obscure, encré sous sa peau par un précédent invocateur. Sûrement une signature, une marque de possession. De toute façon, soyons clairs, le Démon s’en branle. Autre signe particulier : une cicatrice plutôt fine reliant son sourcil droit à sa joue. Il l’a récoltée au combat, au service de Viladra. Mais, outre le fait que ça ne lui fasse ni chaud ni froid, elle valait le coup.

Pour ce qui est du visage, il peut être expressif mais reste souvent de marbre. Souvent marqué par un rictus goguenard, ébranlé par un soupir moqueur, tiré par un sourcil circonspect. Ses traits sont anguleux, taillés dans un iceberg. Dans la continuité de ces derniers, sa mâchoire est carrée, parfois agrémentée d’une barbe de trois jours, et sa bouche plutôt charnue. Il en sort une voix plutôt grave, quelque peu éraillée ; la caresse d’une limaille de fer sur des cordes vocales épaisses.
Le tout est surmonté par une touffe de cheveux d’un noir profond, ébouriffée, négligée. Mais ce manque de préoccupation a finalement un côté esthétique. A vrai dire, même s’il n’est pas un parangon de coquetterie, Erial fait tout de même un minimum attention à son image et travaille, par pragmatisme, cette façade peu soignée.
Cependant, ce qui attire l’attention, ce sont ses yeux : d’un gris opalescent, ils semblent être faits d’un brouillard opaque qui se serait aggloméré autour d’un trou noir. Leur teinte peu commune et la manière dont leur possesseur les utilise comme deux scanners confère à ce dernier un regard sibyllin. Ses traits se plissent, sa bouche s’étire, ses iris transpercent son interlocuteur : c’est le signe qu’il l’a percé à jour, et l’indéfectible certitude que Norterys a remarqué ce détail, le détail. Et on parle pas que de la feuille de salade coincée entre tes deux dents de cheval dégueulasses.

M’enfin, ça n’a pas réellement d’importance, après tout. Le Démon de l’Hiver se focalise plus sur son entrejambe que sur le reste de son enveloppe charnelle. Et on se passera d’une description détaillée de cette dernière. Quoique, si d’aucun(e)s y tiennent, il ne faut pas hésiter à le lui demander. A moins de ressembler à un blobfish trisomique croisé avec le cadavre d’une hyène obèse, il est difficile de ne pas présenter d’attrait sexuel aux yeux d’Erial.
FDP
❯ QUALITÉS : Blagueur | Observateur | Pragmatique | Indépendant | Sang froid | Globalement détaché | Passionné pour le peu de choses qui lui importent | Rusé | Assuré | Dynamique

❯ DÉFAUTS : Caustique | Cynique | Immoral | Borné | Instable | Méfiant | Possessif | Rancunier | Manipulateur | Dramatique à ses heures perdues

❯ UNE HABITUDE? : De par sa nature d’incube, Erial fonde son style de vie sur la luxure. Aussi, bien que ça n’ait aucun rapport, il est également un fumeur régulier.

Être & Paraître — Coeur de l’hiver & reflets glacés


“Connard de base”.
C’est à peu près ce qu’on pourrait dire, à chaud, d’Erial. Il n’est pas foncièrement méchant, il ne se donne pas un genre non plus. Il est juste… Dénué de scrupules. C’est lui, le mec qui mange tous les Dragibus noirs avant de vous tendre le paquet avec un petit sourire en coin. Alors, ouais, dit comme ça, on va pas faire crever de peur grand monde. En même temps, c’est pas le but de l’exercice. Ceci dit, remplacez les bonbons noirs par des membres humains, l’action de manger par celle de découper et le paquet par le tronc restant. Là. Là, vous avez un exemple de ce qu’il est capable de faire. Et ce, de manière absolument détachée.

Il n’est pas de ces gars paumés se torturant à grands coups d’idées noires et de coups de rasoir. Erial utilise encore sa main droite pour se masturber, pas un recueil de poèmes romantiques. Disons que le Démon de l’Hiver adopte la qualité principale de sa saison : la froideur. Du moins, pour la plupart des choses. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est un homme pragmatique. Plutôt zélé, il réalise le travail qu’on lui demande, peu importe les moyens dont il doit employer. Là aussi, il serait mal avisé de le prendre pour un de ces psychopathes à moitié tarés jonglant avec quatre personnalités différentes et se roulant dans leur propre vomi. Non, vraiment. Erial ne provoque pas de bain de sang gratuitement. Mais s’il le fait, c’est que le bain de sang s’est imposé à lui, pas l’inverse.

Cette distanciation par rapport à la plupart des choses ont modelé un expérimentateur. Depuis le temps qu’il existe, le Démon cherche à vivre de nouvelles sensations, à découvrir de nouveaux horizons. Il s’en contrefout de faire roucouler les oiseaux ou au contraire de semer le chaos. Tout mérite d’être testé. Tout. Et les Enfers ne sont pas un terrain propice à cela…

A vrai dire, cette vie éternelle est responsable de son tempérament. Il se fait chier, cet homme. Alors il n’a plus peur de grand-chose. Conséquence : une très forte tendance à l’adrénaline et à la provocation. Tout le temps, partout, gratuitement. Ses mots sont chargés d’acide et il les crache comme une volée de flèches sur son interlocuteur. Il est moqueur, définitivement. De tout, de rien, de toi, de moi, de lui-même. Ca lui passe le temps. En outre, il est du genre à tester les gens. Leur répartie, leur sang-froid, leur humour. Et notamment ceux qui l’invoquent. Démon tenu de respecter une certaine loyauté envers son maître, il n’essaiera jamais d’attenter à sa vie. Directement, du moins. Cela dit, il ne se prive pas de jouer sur les mots, les termes du contrat, et d’emmerder allégrement un patron qui ne lui plaît pas. En d’autres termes : c’est un chieur.  

Plutôt malin, le Démon a l’expérience de la vie derrière lui. Il n’est clairement pas né de la dernière pluie et, sans pour autant être d’une intelligence supérieure, il a appris à ruser et à manipuler son monde. Jouant de sa verve habile, il débat, négocie, détourne, omet, ment, piège et pose des dilemmes à ses interlocuteurs pour arriver à ses fins, quelles qu’elles soient. Néanmoins, comme pour tout, il n’utilise le mensonge que lorsqu’il en a besoin. Dans des circonstances normales, Erial est franc, voire même plutôt abrupt ; autre conséquence de son je-m’en-foutisme acquis.

Ceci mène souvent au conflit. Mais le conflit ne le dérange pas plus que ça. Oh, certes, il sera le premier à le fuir comme un enculé s’il tournait en sa défaveur, question d’instinct de survie… Cela dit, à son avis, les graines du chaos, lorsqu’elles sont semées sur le terreau propice, donnent naissance aux plus belles des fleurs. Le combat en lui-même l’intéresse peu, sauf s’il résulte d’un affront personnel. Disons que, malgré cette apparente insensibilité, Erial cache une certaine émotivité. Il aime peu de choses, mais il serait capable de faire tomber un royaume de ses propres mains pour celles-ci. Alors autant dire que le Démon possède une certaine tendance à la colère lorsqu’il se sent atteint par ce biais-là.

Fil Rouge — Ardeur polaire


Accablé par un profond ennui quant à la vie en général, il semble logique que le but principal d'Erial soit le divertissement. Telle est la chose qui le motive, le carburant de la machine aux rouages engourdis par le givre et le temps. Ainsi cherche-t-il par tous les moyens d'échapper aux Enfers, désespérément chiants lorsque l'on y a littéralement passé l'éternité. Le monde dans lequel il se trouve actuellement est bien plus intéressant. Il y avance tout le temps, sans s’arrêter. Toujours de l’action, jamais de repos. Une fuite sans fin, sans but. Fuir la mornitude de la vie, la dépression qu’elle suscite et les tendances passées que Norterys a pu avoir alors qu’il ne connaissait encore rien en dehors de ses Enfers honnis.

Dans le monde d’au-dessus, il y a bien plus à faire, bien plus à découvrir. Une multitude d'êtres, d'intrigues et de pouvoirs... Pour lui, ce n'est pas un hasard si les cristaux lui ont permis de se matérialiser là. Aux yeux d'Erial, fataliste de son état, c'était un appel. L'appel d'une certaine destinée encore floue, indéfinie. Peut-être qu'elle le guidera vers un véritable objectif à atteindre, qui sait ? Pour résumer : c'est un cas social en recherche du sens de sa vie, et s'il ne s'est pas fait une mèche de cheveux violette, c'est uniquement parce qu'au final, le noir colle mieux à son âme ténébreuse de poète maudit.

Autre chose poussant le Démon de l'Hiver à avancer : son frère. Évidemment. Gros pédé incestueux qu'il est, Erial désire le meilleur pour Bridvar. Après tout, il demeure la seule personne pour laquelle il a jamais ressenti de l'amour, qu'il soit fraternel ou... Plus pervers que ça. Quoi qu'il en soit, son bonheur est le sien. Pour lui, il déclencherait une guerre entre les quatre nations s'il le fallait. Bon, ok. Ça l'aiderait aussi à se faire pardonner pour toutes les fois où il l'a trompé avec hommes comme femmes. Enfin. C'est pas comme si l'autre était tout blanc non plus... Bref.
Rendre son jumeau heureux, donc.
Et lui faire le cul.

Relations — Flocons de neige


Disons qu'il est du genre extraverti, le père Ery. Toujours à ouvrir sa gueule, surtout quand on le lui demande pas. C'est pas drôle, sinon. Bref, il n'a pas trop de mal à approcher les gens. Par contre, la sociabilité, c'est pas ça. En même temps, il est difficilement supportable, le con. Mais il est brave. Et sa maman l'ai—... Ah non, il a pas de maman connue.
Par contre, il a un faux jumeau. Là, c'est croustillant à souhait. Là, on touche le fond du problème (avec mauvais jeu de mots). Bridvar Norterys. Enfin, c'est le nom qu'il utilise. Bref, Bridou, pour les intimes, est sa seule famille. Et Erial l'aime beaucoup.
Beaucoup trop.
Après avoir vécu toute sa vie avec lui, le mage de glace a fini par le découvrir plus en profondeur il y a quelques années de cela, à l'occasion d'une invocation un peu coquine sur les bords. Ni plus, ni moins, ils niquent comme des lapins. Des lapins incestueux et tordus. C'est dégueulasse. Et passons sur leurs petits jeux sexuels consistant à se prendre pour des animaux... Enfin. Tant que ça reste dans la famille...
Par ailleurs, malgré le côté douteux de leur relation, il faut reconnaître qu'elle est fondée sur un amour très fort. Et très jaloux. Et là, on a une grosse couille dans le pâté.
Parce qu'un incube, c'est basé sur la luxure. Ça incarne littéralement le sexe, ça pue le stupre, ça suinte le foutre. Ainsi les histoires d'adultère ne sont pas rares dans le couple et font souffrir l'un comme l'autre, sachant que Bridvar n'est pas en reste. C'est comme une addiction, une drogue dont on ne peut se passer. On se trouve de bonnes excuses du genre "si elle est paraplégique, alors je l'ai trompé qu'à moitié", ou encore "si je crie son nom, c'est comme si je l'avais fait avec lui". Le bafouement est la norme et des scènes dramatiques en découlent, arrosées de larmes et de reproches.

Plus sérieusement, Erial est incapable de réprimer la moindre pulsion sexuelle, quitte à ce que le consentement de son ou sa partenaire soit... Relatif. Dans ce cas, il essaie de faire passer ça pour une simple déviance. Bah ouais. Il a pas été violent. Juste un peu animal. Au pire, ça coulera plus facilement quand t’iras aux chiottes.
Parlant d’adultère, il serait temps de mentionner un certain Seraph de la Jalousie. Viladra Memphis, tel est le nom qu’il utilise. Une délicieuse créature féminine que l’on dit corrompue. Mais c’est cette soi-disante “corruption” qui lui donne tout son relief. Oh, certes, elle n’est pas facile à vivre, mais Norterys la trouve intéressante. Les deux personnages se sont rencontrés il y a soixante-quatre ans de cela, soit en l’an 353, lorsque l’une a invoqué l’autre pour supprimer un ennemi. Une ennemie, à vrai dire. Mais de fil en aiguille, le Seraph est devenue une concubine régulière. Quelqu’un de très possessif, certes, mais Erial s’en branle. Du moins, au fond. En apparence, il essaie tout de même de rester diplomate. Après tout, elle reste une invocatrice… Et il l’aime bien, mine de rien. Que ça soit au pieu comme ailleurs. C’est une femme brisée, et il adore la rugosité que lui donnent ses fissures...

C’est d’ailleurs cette condition de créature servante convoquée d’un monde à l’autre qui rend la loyauté du Démon toute relative. Attaché à son maître, il sert les intérêts de ce dernier comme ceux qui lui sont personnels. Rien de plus, rien de moins. S’il faut assassiner son dernier invocateur car le suivant le lui a demandé, il le fera. Sauf si, justement, il a une raison personnelle de désobéir. Dans ce cas-là, il refusera le contrat où le détournera à son avantage, profondément individualiste.
En bref, il n’a d’allégeance qu’envers sa propre personne.

Réactions Particulières — Craquellements de banquise


Tout être a ses failles.
Les Démons n’échappent pas à la règle.

La première de ces fissures dans la carapace du Démon, ce sont bien évidemment ses proches. Peu affectueux de manière générale, il a cependant tendance à éprouver de forts sentiment lorsqu’il décide de s’attacher à quelqu’un. Bridvar et Viladra en sont les exemples les plus probants. Ayant une relative influence sur lui (plus le premier que la seconde, cela dit), ils peuvent le faire réagir de manière absolument imprévisible. A fortiori lorsqu’ils sont malmenés par qui ou quoi que ce soit.

Cela nous amène à l’une des plus grandes peurs d’Erial : l’abandon. Pauvre petit fragile. Disons qu’en réalité, malgré les apparences, Norterys se rattache énormément à la sphère sociale pour avancer dans la vie. Sans elle, il serait vite perdu et n’aurait plus de réelle cohérence, ayant finalement peu d’objectifs dans son existence. C’est également peut-être dû à sa nature d’incube. En se noyant dans le stupre, il en oublie ses problèmes existentiels.
Une autre peur est celle de l’ennui. Ayant passé un temps incalculable dans les Enfers, le Démon de l’Hiver a vite épuisé les possibilités de divertissement là-bas. La distraction, ici aussi, le détourne de l’introspection et le garde ainsi de tout bad trip inopiné. Ainsi cherche-t-il à fuir en avant et à exploiter chaque chose dans le monde où il a été invoqué. Par ailleurs, ce long enfermement dans une terre si chiante à en crever lui a fait développer une certaine claustrophobie. En somme, évitez d’essayer de baiser avec lui dans une cabine d’essayage ou tout autre endroit exigu. Il n’y sera pas très discret.

Conséquence : un rapport compliqué à la servitude et l’autorité, forme d’enfermement selon lui. Sa nature de Démon, il ne l’apprécie pas vraiment. Car cela le lie forcément à quelqu’un. Et cela restreint son champ d’action, même si on lui donne une relative liberté. Ainsi cherche-t-il à déroger à l’autorité en vigueur en jouant sur les mots voire en faisant montre de pur esprit de contradiction si le rapport de force avec son invocateur le lui permet.

Enfin, les problèmes existentiels qu’il cherche à éviter, parlons-en. L’existence du Démon a été jalonnée de déceptions, de frustrations et d’interrogations. Pourquoi la vie, pourquoi pas la mort ? Pourquoi les Enfers ? Pourquoi ta mère est grosse ? Quelle est la couleur du cheval blanc d’Henri IV ? Si tout est possible, est-il possible qu’une chose soit impossible ? Est-ce que tout est un enchevêtrement de rêves ? Si ça se trouve, notre monde est juste un atome dans une cellule des couilles d’un géant… Ou peut-être que tout ça se passe dans sa tête.
Bref. S’il y a une question que se pose cet homme, c’est celle de son origine. D’où vient-il et pourquoi ?
Existe-t-il seulement pour baiser des gens et se complaire là-dedans ? Pour foutre la merde à grand coups de glaçons ?
Pas de famille à part Bridvar. Pas de réels souvenirs de ses débuts. Pas de vieillesse.
Et ça, ça le bute.

De manière plus triviale, passons aux intérêts qu’éprouve le Démon. Celui-ci suit tout particulièrement les relations entre Mearian et Ellgard. Après tout, il est à l’origine d’un grand bordel et il s’en félicite. Grâce à sa petite intervention, il a généré un putain de zbeul qu’il se complaît à observer et dans lequel il adore venir apporter son petit grain de sel (et dieu sait qu’il en a, du sel) par moments.
Ah, et puis, même s’il n’est pas très orgueilleux, Erial en tant que “Démon de l’Hiver” a tendance à mépriser tout autre être manipulant son élément ou ce qui s’en rapproche, se considérant comme son incarnation même. C’est peut-être le seul contexte dans lequel il fera un concours de la plus grosse avec les autres.
Sauf si vous le voulez. Dans ce cas, n’hésitez pas à demander une petite comparaison. Et plus si affinités.
MALAISE TV
Tome du Givre Érèbéen, VII, Chapitre 1 “Fable de la Peau Craquelée" : “[...] Et descendront les vents de l'hiver dans la plus noire des nuits. Accompagnés de leur suite aux airs duveteux, il éveilleront les instincts les plus primaires pour les figer à tout jamais dans la glace et les ténèbres, faisant trembler vos membres et jusqu'à l’étincelle même de votre vie, insinuant leur funeste nature dans la matrice de votre être ; votre unique certitude sera l’imminence d'un long repos. Sous la cape malveillante d'un abyssal firmament, l'hiver sera caressé par la nuit personnifiée, se prélassant dans ses bras si doux. Le fruit de son plaisir se propagera alors sur le monde : un souffle polaire sapant la récolte du paysan sans-le-sou, achevant l’orphelin recroquevillé dans son caniveau de désespoir, étouffant la dernière flamme de foi dans les foyers. Le givre engourdira les êtres comme l'étreinte amoureuse de la nuit le fera pour lui. Quand viendra leur union finale, ultime manifestation d'un froid pénétrant, alors personne n'aura plus la force de poursuivre son combat.
Et sous les assauts de l'hiver la peau craquèlera. [...]”


Erial referma le vieux bouquin d'un mouvement sec de la main. Un nuage de poussière s’éleva de celui-ci, accompagné d'une odeur de papier en décrépitude.
Il s’esclaffa bruyamment en secouant la tête. Qu'est ce qu'ils étaient cons… “L’ultime manifestation d'un froid pénétrant”... Les pauvres, si ces bouffons de scribes avaient su de quoi il en revenait, il se seraient étouffés dans leur propre érudition. Le Démon se leva, étira tous ses membres et s’accouda à la mezzanine surplombant le reste de la citadelle, ne prenant pas la peine de ranger l'ouvrage.
Il y en avait trois ou quatre, des comme ça. Des grimoires mystiques, paumés au fin fond de bibliothèques elles-mêmes perdues à travers le vaste monde… Des grimoires qui parlaient de lui. Et de son frère jumeau, généralement. Histoires pour faire peur aux enfants, légendes locales ou pseudo-prophéties rédigées par l’illuminé du coin…
Des histoires qui l’appelaient Mydrath.
Car le Démon de l’Hiver n'a pas toujours été connu sous le nom d’Erial Norterys…

• • •


Un vortex primordial d'ombres et de lumière où s’entremêlèrent, il y a une éternité de cela, la nuit et le froid. La froideur nocturne et la nuit hivernale. Si les composantes de ce magma éthéré flottant dans les limbes matricielles du monde fusionnèrent pour créer d'abord un même oeuf, celui-ci se sépara en deux amas d'énergie distincts qui prirent forme en même temps. D'ores et déjà liés par cette temporalité et ce sang partagés, deux Démons jumeaux étaient nés.

Aux confins des Enfers, ils passèrent une infinité d’éternités, sillonnant ce monde parallèle et, surtout… Forniquant avec les créatures qu’ils y croisèrent. Car telle était leur nature. Ils étaient des incubes. Des bêtes dont le mode de pensée gravitait autour de l’acte sexuel. Alors, oui, ils étaient des distributeurs de foutre, des bites montées sur pattes, des chiens en rut… Mais c’était aussi la luxure en son sens le plus noble. Désir, volupté. Corruption doucereuse. Peut-être était-ce là le sentiment primordial qui leur avait donné vie : le désir ardent, sauvage, animal. Le désir de consommation de l’autre. Le dévorer, se l’approprier. Y pénétrer et le marquer à tout jamais. S’étendre tel un virus.
Finalement, les jumeaux élirent domicile dans un désert de sel qui aurait desséché lentement la première créature étrangère qui y aurait posé les pieds, jusqu'à absorber toute l'eau et toute la joie de son corps. Alors vestige en décomposition d’elle-même, elle aurait dès lors été condamnée à errer à travers cet infâme lieu, assaillie par les mirages d'une soif infinie et obligée de supporter son propre reflet sur le sol parfaitement cristallisé. Reflet où se serait alors lues toute la frustration et toute la détresse qu'il est possible de ressentir.

À vrai dire, Mydrath n'était pas foncièrement friand du paysage. Il avait juste trouvé marrant de s'y établir avec Rāta, son jumeau, en référence à leur état d'esprit. Chacun avait ses raisons de se retrouver dans le sel. Et Mydrath avait déjà passé bien assez de temps dans son domaine glacial, à quelques encablures de là (si tant est qu'on puisse avoir la notion d’espace-temps dans les Enfers). Au début, l’entreprise était marrante. En soi, c’était con, mais au moins, ça pouvait être sujet d’intérêt.
Le temps d’une fraction d’existence.

Il ne sait plus quand il a commencé à ressentir cet état, mais il avait été pris, au bout d’un certain temps d’existence, d’une lassitude crasse. Lassitude qui le rongeait comme le venin insidieux d’un serpent, engourdissant ses membres, appelant à l’apathie. C’est une créature pire qu’un Démon, l’ennui. La preuve : elle a bien amoché Mydrath. Condamné à cette perpétuité, il l’a passé aux côtés de son frère, pour la majeure partie. Mais le temps, surtout lorsqu’il n’existe pas, finit par tout détruire. A défaut d’éroder, faute de temporalité réelle dans les Enfers, il se contente de figer à jamais les choses en l’état. Et s’il ne ronge pas les choses, il anéantit les êtres. Ainsi, Mydrath n’avait au final plus grand-chose à dire à son jumeau, enfermé dans sa tour d’ivoire mentale, cherchant désespérément à communiquer. Au demeurant répétés et persévérants, les efforts du Démon de l’Hiver ne s’avérèrent pas suffisants. Même le sexe perdait de sa saveur. Cela l’amena à s’introvertir plus que nécessaire et le silence comme sa propre personne lui devinrent insupportable. C’était comme être prisonnier d’une salle insonorisée où, en guise de divertissement, on projette le film interminable de sa propre vie.
Chiant. Insipide. Insupportable.
On lui aurait presque regretté l’absence d’une actrice virtuose, flottant sur les planches comme un courant d’air et faisant frissonner d’effroi comme d’émotion l’assistance unique à travers le miroir dans lequel elle se scrutait.
La mort.  

Alors, Mydrath se mit à rêver de la fin. La fin, au sens d’extinction d’une période. Au sens d’objectif. Au sens propre. Finalité. Que les choses ne stagnent plus. S’extirper de ce sempiternel état intermédiaire. Ne plus être bloqué entre le commencement et le prologue et l’épilogue, l’aube et le crépuscule. C’est ce second sens qui le garda du suicide.
L’existence d’autres plans, parallèles au sien, n’était que rumeur. Parmi les autres Démons et créatures infernales, on murmurait des histoires d’invocations, de manifestations… Des brèches dans le voile dimensionnel séparant les Enfers du reste. Et ce, de plus en plus. Si bien que le Démon de l’Hiver finit par y croire et fit de l’accès à d’autres mondes son objectif de vie. Bientôt, le fil rouge devint obsession. Et comme tout excès, elle le mena à des extrémités regrettables...

• • •


Le pourtour des yeux couleur ebène et la démarche saccadée, il déambulait dans une forêt d’arbres morts. Des sonorités aqueuses, bulles éclatant en d’immondes gargouillis, accompagnaient le rythme incohérent de ses pas. Il tremblait de tous ses membres. Depuis combien de temps marchait-il ? Aucune idée. Aucune importance. Seul le but comptait. Mais que cherchait-il au juste ? Lui-même n’en était pas sûr. Un signe, une fêlure, un brouillard, une dissonance… L’on avait parlé d’une silhouette floue, d’une image rémanente, d’une fragilité dans l’espace. Et Mydrath s’était élancé en direction de la source des ragots. Le coeur lourd d’un vide total, l’esprit chargé d’un néant absolu, il n’était plus que machine primaire. Programmée pour survivre. Car elle était enfermée. Enfermée avec elle-même, enfermée dans son monde, sa solitude et son incompréhension. Même son frère ne comprenait pas Mydrath. Son propre frère, la personne avec laquelle il partageait sa vie, avec laquelle il était lié… Son propre frère n’était pas foutu de capter quoi que ce soit à son état. Non, non. Rāta aimait les Enfers, leur calme, leur tranquillité. Bah ouais. Après tout, pourquoi vouloir se casser ? On est si bien à la maison…
Bordel. Le Démon de l’Hiver secoua la tête. Le ventre noué par la pensée que le seul être cher qu’il connaissait, son seul repère dans une existence dont il n’arrivait pas à appréhender le sens, l’avait abandonné. Oui, il se sentait abandonné par son jumeau. Seul. Il était seul.
Et c’était affreux.
Sa gorge s’assécha, ses yeux s’embuèrent. Il y en avait déjà eu. Des cris, des larmes. Résultat de la tension régnant entre les deux frères. Et plus le temps stagnait, moins Mydrath se reposait. Son état de fatigue était tel qu’il réagissait au centuple pour de petites choses, n’atténuant en rien la négativité qui l’enveloppait comme un épais manteau et qu’il traînait à ses pieds comme un boulet.
Il déglutit bruyamment après s’être immobilisé. Secouement de tête. Mouvement des yeux vers le ciel. Soupir profond.
Il lui fallait savoir. Savoir pour prendre la décision fatale. Continuer ou abandonner. S’il avait supporté ça aussi longtemps, c’était uniquement pour le bien de son jumeau. Mais c’en était trop.
Soudain, un grésillement le tira de ses noires pensées. Le Démon plissa les yeux et fronça les sourcils alors que l’air semblait onduler devant lui. Petit à petit, une vague forme se dessina, émettant des grognements d’effort. Mydrath n’osait pas bouger, ses poils se hérissant. Un irrésistible flux de magie émanait de l’apparition quasi-holographique qui finit par se stabiliser. Devant lui, un vieillard dont l’image était entrecoupée par un store invisible. Lorsque leurs regards se croisèrent, l’homme prit peur et sursauta, remarquant la créature démoniaque se dressant devant lui. Il hurla, ayant visiblement trop fait joujou avec les arcanes de la démonologie. Non, il ne partirait pas ! Pas avant d’avoir révélé à Mydrath son identité et surtout sa provenance ! Alors, le Démon déchaîna toute sa puissance, recouvrant de glace et de neige son environnement proche en un temps record dans une tentative désespérée de figer l’homme dans son monde.
Mais ce dernier s’était volatilisé.

• • •


Quel intérêt ça avait, de quitter la maison ?
Rāta, à nouveau.
Il s’était empressé de lui raconter, euphorique. Les rumeurs disaient vrai. Il y avait quelque chose qui leur échappait. Un autre endroit, un autre plan dans lequel on pouvait échapper à l’éternelle mornitude des Enfers.
Ou peut-être avait-il halluciné… Ou peut-être avait-il été trompé… Ou peut-être n’était-ce que la magie d’un démon illusionniste… Peut-être.
Au début, le Démon de l’Hiver chercha le vieillard. Il voulait le revoir, établir un contact, savoir comment passer de l’autre côté. Il n’en fermait pas l’oeil, la nuit, et cette pensée l’obsédait. La scène, ressassée sans arrêt, était à la base aussi claire que s’il la vivait à nouveau.
Mais, petit à petit, la mémoire fit son effet. En sa qualité de grande destructrice mentale, ses doigts habiles remodelèrent le film du passé selon son désir et les doutes qu’on lui murmurait. Très vite, la continuité disparut et ce qui avait été une pièce grandiose d’épiphanie se mua en un enchaînement de saynètes au sens encore compréhensible. Puis le théâtre devint poussiéreux, les planches s’évanouirent dans la brume et les acteurs se changèrent en ombres.
Jusqu’à ce que le rideau du scepticisme ne s’abatte violemment sur l’ensemble.
On avait eu raison de sa certitude. Mydrath devait avoir rêvé. Il avait vu ce qu’il avait voulu voir. Son fantasme avait pris forme dans son esprit, rien de plus. Ce n’était qu’une chimère qu’il avait poursuivi pour donner un sens à sa misérable existence.
Et le voilà désormais sans aucun repère. Encore. Perdu. Le sentiment d’avoir non seulement été trahi par ses semblables, mais aussi par lui-même et jusqu’au souffle même qui lui avait donné vie. Un sentiment de vide total. Il se sentait pitoyable, insipide, immature. Incapable d’accepter la réalité. Un enfant séculaire, peut-être même millénaire. Mais un enfant. Gamin de merde, petit con d’adolescent en crise existentielle. L’errance, sa condamnation.
Qui l’avait créé, d’ailleurs ? Pourquoi était-il ici ? A quoi servait cet endroit ? Y avait-il une quelconque utilité à tout ça ? Etait-ce juste là une grande mascarade ? Un spectacle pour quelque entité supérieure ? Une forme d’expérience ?
Des points d’interrogation dont la courbure l’étranglait et dont le crochet semblait se ficher dans son cerveau pour mieux le tourmenter.
Seul, seul, toujours plus seul.
Isolé.
Avec son jumeau, perte du dialogue. Incompréhension. Distanciation. Plus qu’avant. Mydrath ne savait plus quoi penser de lui et se demandait l’opinion que l’autre en retour avait sur sa personne.
Les pensées funestes, encore. Nuée de charognards à l’affût de la rupture psychique, plumes désirant marquer d’un point final et sanglant le palimpseste de ses certitudes.
Alors, le Démon de l’Hiver s’adonna aux plaisirs de la chair à outrance. Crûment, il baisait tout ce qui bougeait. Il se noyait dans la luxure. Pour oublier, pour s’échapper. Plus que jamais. Il vivait continuellement dans la torpeur psychotrope que l’on ressent après l’orgasme. Tout n’était que draps imbibés de sueur, de cyprine et de sperme. Draps dans lesquels il se prélassait, les yeux mi-clos et le corps vidé de fluides comme de pensées.
S’endormir dans l’étreinte d’une douce créature.
Rêver de nager dans un océan plein de curiosités.
Se noyer dans son immensité.
Mourir de plaisir.
Se réveiller dans la moiteur froide du lit ayant épongé les ébats de la veille.
S’y enfoncer à nouveau.
Mourir d’ennui.
Et attendre le prochain cycle.
Quand ses dernières barrières céderaient-elles enfin… ?

• • •


Un chaos total, kaléidoscope criard et nauséeux. Et pourtant sombre. Irrésistiblement sombre. La promesse d’une nuit maculée du vert reluisant de la jalousie et du rouge sanguinolent de la haine. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Tout s’était effondré autour de lui, et il se sentait attiré dans une direction qu’il n’arrivait pas à définir. C’était à la fois devant, derrière, à gauche, à droite, au-dessus, au-dessous. Elle l’avait appelé. Et il avait cédé à son injonction. Il s’y était abandonné, écoutant la voix instinctive, primaire, qui résidait au plus profond de ses tripes. C’était comme l’exercice d’une force aussi parfaite que l'électromagnétisme. Il y avait ce grain de sel terriblement excitant propre aux puissances infernales. Une magie obscure, aux caresses douces et séduisantes. Et c’est cette magie qui le porta au centre du pentacle de Viladra. Un rituel complet avait été exécuté, connu sur le bout des doigts et catalysé par une magie qu’elle arborait à fleur de peau comme un divin manteau d’hermine.
Lorsqu’il surgit de son cocon d’énergie, le Démon fut immédiatement absorbé par la contemplation de la créature en face de lui. Une cascade d’obsidienne coulant sur une statue de marbre pur, le tout surmonté de deux gemmes taillées, il semblait, dans le plus froid des aciers.

- Démon, Mydrath, trouve la mage de glace et fais en sorte que plus jamais aucune neige ne se dégage de son cadavre, ordonna-t-elle.

Tel était la raison de son invocation dans cet autre monde qu’il avait poursuivi durant un temps impossible à mesurer. Un monde où, justement, cette notion de temps était bien plus concrète. L’émotion le submergea et raviva une flamme mourante au fond de son être. Enfin il accédait à la vie. Une vie qu’il ne connaissait pas encore, mais qu’il apprit bien vite à appréhender.
Durant toute la durée de son séjour, il s’intéressa à cet autre monde. Son contexte politique, les forces qui y étaient à l’oeuvre, et les créatures qui le peuplaient. C’était un endroit intéressant, riche, prometteur. Un endroit à explorer, à expérimenter. Le Démon de l’Hiver s’en imprégna le plus possible.
Son invocatrice, Viladra Memphis, était un Seraph. Soit un des trente êtres commandant aux Anges, qu’il avait identifiés comme ennemis naturels. Mais la Jalousie était une renégate. Elle avait quitté son Ordre, débordante de rancoeur. Et elle désirait l’aide de Mydrath pour l’assister dans l’assouvissement sa soif de vengeance. Contrat signé. Entremêlement temporaire de destins et, de fil en aiguille, de corps. En effet, il finit par accéder à son intimité et s’était livré à quelques ébats. La noirceur dont elle transpirait et qui donnait un goût si exquis à sa sueur brûlante comme sa soif d’union, elle fascinait le Démon. Aussi puissant qu’elle, magiquement parlant, il pouvait contester son autorité dans une certaine mesure… Et il n’hésitait pas à le faire au lit.
En effet, Mydrath ressentait les flux magiques liant son être au sien. La magie le soumettait dès lors qu’il avait donné son accord au contrat en vigueur. Et le contrat ne stipulait qu’un assassinat. Néanmoins, qu’il le veuille ou non, il était épris d’un instinct protecteur envers cette femme. Une conséquence intrinsèque dudit pacte.

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— Tu es un petit flocon de neige, chérie. N’essaie pas de mettre sur la gueule de l’Hiver personnifié.

Il se dressait devant elle, la surplombant de toute sa hauteur. C’était elle, la cible de Viladra. Un mage de glace. Ridicule. Une pauvre gamine qui avait cru comprendre quelque chose à la puissance du froid. Sombre petite conne. L’attaquer avec son propre élément, c’était l’insulter. Le Démon n’avait pas mis beaucoup de temps à la poutrer. Oh, elle n’avait pas été facile à trouver, certes. Mais elle n’avait rien de très intéressant, au final. Mydrath s’en tirerait avec quelques blessures superficielles. Elle, cependant, était en train d’agoniser sur le sol comme la dernière des merdes. Las, il leva un bras, décidé à achever son ennemie…
Puis il se ravisa.
Après tout, il n’était pas très endurant. Et il ressentait déjà une certaine fatigue liée au combat. Il soupira. Une brise passa dans la chambre, faisant voleter les rideaux déchirés et maculés de sang. La pièce était sans dessus dessous : meubles renversés, couverts de givre, et pics de glace figés dans les murs. Et elle, au bord de son lit, à moitié morte.
Pff. A quoi bon… ? Elle allait crever, dans tous les cas. N’étant au demeurant pas si cruel que ça, le Démon ne comptait pas l’empathie dans ses qualités, surtout pour les inconnus. Alors il se détourna, faisant un vague signe de main au-dessus de son épaule.

— Tu vas voir, les Enfers c’est vraiment surfait.

Peu après, il retourna auprès de Viladra.
Et le contrat disparut, auto-digéré par son accomplissement. N’ayant ainsi plus de lien avec ce monde, le Démon de l’Hiver fut happé à nouveau dans les Enfers qu’il haïssait tant, tendant une main désespérée vers cette réalité à laquelle il aspirait tant.
En vain.
Retour à la case départ.

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— Des créatures inconnues par centaines, des guerres, un espace où se déroulent cinquante événements en même temps !

Il déblatérait sur le monde qu’il avait vu auprès de son frère, encore grisé parce ces sensations nouvelles. Cette fois-ci, personne n’aurait pu remettre en question sa parole. Il était parti puis revenu sur un autre plan et on l’avait bien vu.

— J’sais pas si on peut y retourner de nous-mêmes, mais si j’trouve un moyen, tu viendras avec moi, hein ?

Mais Rāta ne partageait pas son enthousiasme. Ca ne l’intéressait pas. Il s’en foutait. Il comprenait pas les envies de son jumeau.
Et ce dernier était là, bouche bée, incapable de saisir ce que l’autre trouvait à des terres aussi ennuyeuses que les leurs. L’ambiance entre les deux frères n’avait jamais été plus mauvaise. Oh certes, il n’y avait aucune détestation. Juste de l’incompréhension. Et Mydrath la changeait vite en trahison. Ainsi, le Démon de l’Hiver retomba dans ses travers et commença à s’éloigner de son propre sang, cherchant une autre compagnie et cherchant, surtout, à trouver un moyen de retourner dans cet ailleurs qu’il chérissait tant. Derrière les barreaux du monde d’en-dessous, il était comme un lion en cage. Il n’avançait pas, il stagnait. Et il développa bien vite une certaine claustrophobie. Quand on avait connu les joies de ces contrées lointaines, comment ne pouvait-on pas se sentir puni dans les Enfers ?
Alors, le temps passa. Et il en vint vite à la conclusion que l’invocation était la seule porte vers l’autre monde. Il était sinon impossible de traverser le voile qui l’en séparait. Il n’était pas le seul à avoir été appelé, et le point de vue des autres créatures infernales avait changé du tout au tout. Finies, les légendes. Oubliés, les mythes. Criées, les rumeurs. Transformées, les rumeurs.
Réelles, les rumeurs.
Les histoires mentionnant Humains, Lycans et Seraphs affluaient de partout et Mydrath en devint fataliste pour ne pas exploser. Il calma son bouillonnement intérieur, se persuadant qu’il n’était pas fait pour les Enfers et qu’un jour ou l’autre il serait rappelé. Alors, il patienta…
Jusqu’à ce jour de l’an 407.

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Mearian et Ellgard. Deux nations opposées sur à peu près tous les points. Du moins, d’après ce que Mydrath avait saisi. Technologie et religion. Le tout, autour de fabuleux cristaux. Ces petites cailloux de merde, concentrés de magie pure… Ils rendaient fou le Démon. En tant qu’être né de la magie et plein de questions existentielles, il ne pouvait s’empêcher de les convoiter malgré ses efforts pour refréner ses envies.
Mais là n’était pas la question, car il jubilait. Il jubilait, car il était de retour. Cette fois-ci sur les ruines de Fhaedren, un pays ravagé par la cupidité de ses habitants. La faute aux cristaux, justement. En outre, il n’était pas seul, car son frère l’avait accompagné. Et enfin, le Démon l’espérait, il serait convaincu de l’intérêt de ce monde. Respirant à grandes bouffées l’air poussiéreux du royaume dévasté, il avait accepté avec un demi-sourire le contrat qu’avait offert un mage aux allures sombres. Il s’était présenté comme un membre de la Résistance, se rebellant contre l’Empire d’Ellgard. Une branche au demeurant un peu plus violente que la plupart de ladite Résistance, cela dit. En effet, l’Humain avait clandestinement préparé des explosifs d’une rare puissance dans les bas-fonds de la capitale impériale. Son but ? Mettre Mearian sur le dos de sa nation afin de l’affaiblir. Même s’il ne considérait pas réellement l’Ordre comme une organisation de bon augure, il l’estimait moins dangereux que l’Empire et souhaitant, dans l’idéal, qu’ils s’entretuent avant de profiter de leur faiblesse mutuelle pour instaurer une démocratie sur les cadavres fumants des Sifkinir et rétablir de bonnes relations avec un Mearian agonisant.
Le fait est que les relations entre les deux pays étaient tendues, du fait de la découverte d’un gisement de cristaux non loin de l’endroit où les jumeaux avaient été invoqués. Le contrat était le suivant : l’Humain leur faisait simplement déposer les explosifs au bon endroit après avoir supprimé les patrouilles meariennes gardant le gisement et fait évacuer celles d’Ellgard. De là, ils disparaîtraient instantanément. Juste avant que l’explosion ne souffle le reste de l’îlot.

Qu’avaient les jumeaux à gagner dans l’histoire ? Ils l’avaient négocié. Chacun son objectif. Mydrath, pour sa part, avait négocié une promesse de réinvocation aussi vite que possible afin de passer le moins de temps possible dans son monde d’origine. Cette fois-ci, il comptait bien accomplir ce qu’il désirait par-dessus tout : passer de l’autre côté une bonne fois pour toutes.

La mission se déroula comme prévue. L’Humain, qui commandait à quelques marginaux de la Résistance, fit en sorte d’attirer l’attention des ellgardiens sur une autre île non-loin, les forçant à quitter le gisement de cristaux pendant un court laps de temps.
Laps de temps qui suffit non-seulement à ouvrir une brèche dans la garde, mais aussi à permettre aux démons jumeaux de mener à bien leur dessein. Dans le processus, ils durent abréger l’existence de quelques meariens les ayant repérés et susceptible de désamorcer les explosifs. Une fois qu’ils furent arrivés devant la mine, Mydrath ressentit une irrésistible attraction. Le pouvoir des cristaux, poison néfaste, s’instillait en son corps de créature née de la magie. Mais il résista tant bien que mal à leur attraction, à cette envie de s’y plonger et de ne jamais ressortir de leur étreinte. Avec son frère, il installa la bombe artisanale. Lorsque tout fut en place, il regarda longuement son jumeau. Une certaine peur l’avait pris. Et s’ils ne disparaissaient pas à temps ? Normalement, les contrats étaient des règles transcendant plus ou moins toute magie. S’il était écrit qu’ils devaient disparaître avant d’être soufflés par l’explosion, alors ce serait le cas. Ni plus, ni moins. De toute façon, au pire des cas, le Démon de l’Hiver n’avait, somme toute, pas grand-chose à perdre.
Il prit une grande inspiration.
Un flash.
Et le grondement lointain d’une onde de choc sur l’île et l’échiquier politique de ce monde.

• • •


De toute évidence, l’invocateur de la Résistance n’avait pas été en mesure de remplir sa part du contrat. Malgré la relativité spécifique de la notion de temps lorsque l’on a la vie éternelle, Mydrath s’en était bien rendu compte.
Il fallut attendre trois ans pour que les démons jumeaux soient réinvoqués. Lorsqu’ils apparurent au milieu d’un cercle matérialisé par une série de symboles occultes et d’offrandes diverses, les deux frères se trouvaient dans une vieille bâtisse de pierre froide. La pièce était éclairée d’une lumière tamisée, rougeâtre. A l’extérieur du cercle rituel, deux femmes attendaient, habillées de manière… Eh bien. Etrange. “J’ai dit PUTEUH”, pensa très fortement le Démon de l’Hiver. Il coula un long regard équivoque à son jumeau, juste à côté de lui.  
Cuir, décolletés, lacets, tables, chaînes et instruments non-identifiés. Bref, tout du donjon sado-maso ; ça puait le cul. Les deux invocatrices formaient un duo brun et roux, et toutes les deux pas dégueulasses. Autant dire que le cadre dans lequel Mydrath avait été invoqué le rendait un peu… Papillonnant.
Quand la brune prit la parole, lorsque les premiers mots passèrent au filtre de sa voix suave et entre ses lèvres charnues, il y eut comme un raidissement de l’atmosphère.

— Démons, soyez les bienvenus à la Chapelle.

Les intéressés ne bougèrent pas, incrédules. C’était cocasse, quand même, des démons dans une “chapelle”.

— Vous avez été conviés à l’une de nos cérémonies et nous vous ordonnons d’y participer. Donnez-moi vos noms.

Ils s'exécutèrent, et Mydrath se demanda quelle était l’objet de cette “cérémonie”. Dans un tel décor, il ne pouvait s’agir que d’un bordel tordu.
La femme se mordilla le bout de l’index et se fendit d’un petit marmonnement inaudible avant de reprendre.

— Non… Ca ne va pas… Donnez-moi des noms… Des noms d’humains…

— Vous êtes racistes, c’est ça ?
ironisa le Démon de l’Hiver.

Un petit rire cristallin monta de la gorge de la rousse qui s’avança derrière sa collègue et posa ses doigts sous son menton en la contournant.

— Non… Nous pensons qu’ils résonneront mieux ici.

Elle leur jeta un regard de défi avant d’amener les lèvres de l’autres contre les siennes. Les deux femmes se galochèrent un long moment avant de s’arrêter et de fixer les jumeaux.
Seul le bruit des flammes crépitant dans les torches posées çà et là dans la pièce n’était audible. Ca et la petite voix qui hurlait son envie de baiser aux deux Démons. Fébrile, Mydrath fit un pas en avant. Mais il fut vite stoppé par un petit mouvement du doigt des jeunes femmes.

— Vilain garçon, tu ne pensais pas pouvoir te joindre à nous si facilement, si…? fit la brune.

Il s’arrêta, regarda longuement son frère. Et ensemble, ils choisirent de prendre le nom de Norterys. Un nom entendu lors de leur précédente invocation. Les porteurs de ce dernier avaient été supprimés. Bridvar et Erial. Le Démon de la Nuit prit le premier, celui de l’Hiver le second.
Erial, donc, annonça la chose et ils demandèrent à la femme ce qu’elle attendait d’eux. Elle désigna son frère :

— Embrasse-le.

Mydrath cligna des yeux, incrédule, avant de se tourner vers son jumeau. Il n’avait jamais pensé à lui de cette manière, à vrai dire. Antécédents strictement hétérosexuels. Le Démon ne connaissait rien aux hommes, plus par défaut que par réel désintérêt, en réalité. Il détailla avec un oeil nouveau l’autre. D’un côté, ça lui coûtait rien. Pour avoir les deux autres culs, il aurait fait n’importe quoi. Sa nature d’incube prenait le dessus, ça pulsait en dans son cerveau comme entre ses jambes.
Bon et puis d’un côté, c’était son frère, hein. Son jumeau. La chair de sa chair. Ce serait au final comme se pécho soi-même, non ?
C’est dans cette optique qu’il s’approcha du nouvellement dénommé Bridvar. Il posa d’abord une main sur son épaule puis la fit glisser lentement dans son dos avant de lui donner un rapide baiser.
Regard circonspect des femmes.

— Mettez-y du vôtre… Vous ne le regretterez pas…

Comme pour les encourager, elles commencèrent à se caresser mutuellement.
Cette fois-ci, les deux hommes se résolurent à un léchage d’amygdales en bonne et due forme : chaud, humide et goût “repas précédent”.
Les deux femmes se rapprochèrent et on énonça le contrat d’une voix frémissante :

— C’est très simple : nous voulons que vous vous laissiez guider par nos instructions. Entre vous. En guise de contrepartie, nous vous rejoindrons dès que nous estimerons le moment venu.

L’une des deux chaudasses se pencha pour susurrer à l’oreille d’Erial, faisant craquer sa lingerie en cuir :

— Tu le baises, tu me baises. Et je saurai te récompenser…


Il y eut un petit blanc. Dans l’esprit du Démon de l’Hiver, ce n’était pas très compliqué, au final. D’un côté, il était galvanisé par toutes ses “sorties” hors des Enfers et aurait pu y faire les choses les plus folles possibles dans le seul but de se divertir et d’oublier sa situation mortifère dans le monde d’en-dessous. En outre, à bien y réfléchir, la relation qu’il entretenait avec son jumeau relevait plus du vieux couple que de la réelle fraternité. Et puis bon, peut-être qu’au final, il fallait explorer le fond du problème pour le régler. Enfin, il était un putain d’incube. Le cul, c’était sa raison d’être.
Erial ne savait pas vraiment ce qu’en pensait Bridvar, mais… Ses actions étaient bien assez éloquentes.
Lorsqu’ils acceptèrent, l’autre duo s’en pourlècha les lèvres et toute barrière entre les peaux tomba. Les quatre participants à nu, le petit jeu commença.
Rapidement, les deux hommes se laissèrent guider, les commandes des deux coquines les enivrant. A nouveau, ils purent mutuellement constater qu’ils avaient mangé quelque chose d’épicé à midi. Erial espérait que cela ne se répercuterait pas sur un autre orifice dans le cas où il devrait passer par là. Forfait coulis de chocolat, très peu pour lui. Les mains et les doigts se baladèrent à gauche, à droite, en haut, en bas… A l’intérieur. Moue étonnée. On aurait pensé que c’était moins serré que ça après une éternité passée à chier.
De leur côté, les deux inconnues avaient commencé à se toucher. Une odeur de mouille monta assez vite. L’une d’entre elles puait définitivement de la chatte. Aussi Erial, saisit le cul de son frère et fit quelques pas en arrière pour s’éloigner de la source de ce pittoresque parfum. Au passage, il se nota dans un coin de la tête que, plus tard, il s’occuperait de l’autre.
Nu et plaqué contre son jumeau, ses couilles chatouillaient les siennes et vice-versa. Dans la logique des choses, ils finir par s’empoigner mutuellement le mandrin qu’ils se branlèrent. La sensation était au final plus ou moins la même qu’un plaisir en solo. Sauf que l’angle de la prise n’était pas le même. Hum.

Bref, ils s’astiquèrent jusqu’à ce qu’une douleur les fasse tiquer. Eh oui, malheureux ! Après toutes les fois où tu t’es tapé une queue en solo, tu devrais savoir qu’il faut lubrifier la chose pour ne pas se retrouver écorché vif ! C’est donc après une grande léchouille de la main qu’ils reprirent leur boulot.
Et ce, jusqu’à ce que les deux femmes leur demandent de s’allonger sur une table. Selon leurs instructions, ils descendirent chacun leur tour lentement sur l’autre, à grands renforts de mordillage de tétons et de suçons dans le cou. Erial fut le premier à passer à l’atelier dégustation. Il manqua de s’étouffer, au début, et s’exécuta assez maladroitement. C’aurait été con de crever étouffé par bite de son propre frère dans un donjon sado-maso alors qu’on avait la vie éternelle. M’enfin. Faute d’expérience, il dut corriger sa manière de faire (visiblement, les dents, c’est pas fou) et grimaça quelques fois quand des poils se coincèrent entre ses dents. Poils qu’il recrachait un peu partout. Après moult gobages de boules et titillages de gland, il laissa Bridvar s’occuper de lui, quittant par la même occasion l’odeur de sueur pubienne et de merde dû à la proximité de la fleur de son frère lorsqu’il s’était attaqué à ses burnes.
Globalement, le résultat fut le même. Cependant, le Démon de l’Hiver reconnut un potentiel indéniable chez celui de la Nuit. Après tout, après tant de temps, ils savaient comment ils fonctionnaient mutuellement et ce qui leur faisait plaisir. En arrière-plan, on entendait le bruit de lapement montant des deux filles en Master 2 Spécialité Broute-Minou.
Passée la curiosité clinique de l’inconnu, le petit Ery prenait plus ou moins son pied. Alors ouais, c’était agréable, clairement. Mais disons que c’était encore trop frais pour être totalement génial.

Soudain, la brune s’approcha, un tube de lubrifiant, un bâillon boule, un masque ainsi qu’un petit fouet en main. Et les fit pendre devant les yeux de Mydrath et lui chuchota de bien s’en servir. Les deux hommes se redressèrent et, grisés par la luxure, ne se formalisèrent pas. Cette fois-ci, c’était Bridvar qui y passerait le premier. On le fit se positionner à quatre pattes sur la table et l’on vint lui attacher solidement poignets et chevilles au coin de celles-ci. Dans le même temps, Erial installa les petits accessoires qu’on lui avait remis. Fébrile, il s’enduisit la tige ainsi que deux doigts. Il n’avait qu’une envie : gicler. Juste, cracher son foutre, peu importe où et comment. Et en l’occurrence, le cul de son frère ferait l’affaire. Il intima à ce dernier de relever la croupe et fit glisser progressivement ses doigts à l’intérieur de son anus. Ses ongles n’étaient pas coupés, mais ça devait visiblement le faire quand même, étant donné les réactions de son jumeau qu’il devinait ne pas être négatives. Peu de temps après, Erial se mit en position et fit doucement rentrer sa teub là où il fallait.
Définitivement serré.
Plus pour longtemps.
Au début un peu timide, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour se déchaîner en Bridvar, faisant crisser les fixations des liens maintenant le précédent à la table. Même s’il changea d’angle d’attaque plusieurs fois, faute de confort et d’adresse des néophytes en coït homosexuel. Il se servit également du fouet comme de ses mains, marquant la chair de son frère en rouge.
Puis finalement, avec un râle de plaisir et une grimace digne de tout orgasme, il lâcha la sauce en plein dans son fion. Tout de suite après s’être retiré et avoir remarqué les quelques traces marronâtres sur son engin (la séance n’avait pas été prévue après tout), il détacha son partenaire et se positionna à sa place. Du coin de l’oeil, il vit que les lesbiennes, de leur côté, avaient sorti un putain de gode-ceinture qui aurait pu les empaler vivantes.
Bref, c’est donc les jambes en coton du fait de son récent jet de foutre qu’Erial les écarta et essaya de bomber son arrière-train. Il voulait que son frère voie ce que ça fait. D’un côté, c’était la moindre des choses. Donnant-donnant, hein. L’enculeur enculé.
Au premier abord, il se crispa. La sensation était inconnue et dérangeante quand on la connaissait pas. Mais rapidement, elle laissa place à une détente forcée... Puis réelle. Lui non plus ne fut pas réellement ménagé, mais le contexte de la baise éveillait ses plus bas fantasmes. Ouais, être pris lui plaisait, sur le coup. Presque autant que l’inverse.
Derrière, les femmes gémirent et, peu de temps après, une giclée de liquide chaud mouilla son intérieur.

Quand il fut détaché, Erial fixa son jumeau un long moment, troublé par l’expérience qu’il venait de vivre et la chute de l’excitation post-orgasmique. L’once de culpabilité qu’il ressentait était étouffée par ce à quoi il associait son frère à posteriori.
Quelque chose d’étrange.
Quelque chose d’étrangement beau.
Lorsque les deux femmes les rejoinrent et les relancèrent, les hommes, s’ils s’occupèrent d’elles, ne se négligèrent pas entre eux non plus…

• • •


Les deux Démons retournèrent dans les Enfers, burnes vidées et esprits changés. Ils y restèrent encore quelque temps. Mais quelque chose de nouveau s’était développé entre eux. Ils avaient réitéré l’expérience qu’ils avaient vécus dan le monde d’au-dessus à plusieurs reprises. Et l’amour fraternel se mua en quelque chose de bien plus intime. Un amour total, inconditionnel. Dans tous les sens du termes. Incestueux, oui, peut-être. Mais alors ? L’amour n’a pas de frontières, comme diraient les gens qui cherchent à se justifier. Bah c’était exactement le cas d’Erial. Mais cette justification lui suffisait. Il aimait même penser que leur proximité de sang rendait leur couple encore plus fusionnel et passionné.
Leur relation paraissait à peu près parfaite en tous points, sauf lors de crises de jalousie relativement fréquentes dans le cadre desquelles s’ensuvaient des drames plus mielleux, ridicules et exagérés que possible. Notamment dus à la nature de queutard des deux incubes. Mais ils apprirent à vivre avec.
Et c’est l’établissement de cette relation qui finalement réconcilia le Démon de l’Hiver avec le sens de sa vie. Sa mentalité changea. Plus assuré, plus joueur, plus mesquin. Moins triste, moins renfermé, moins chiant.
Mydrath né à nouveau sous le nom usurpé d’Erial Norterys.

• • •


An 417. Cela faisait quelques temps que Viladra l’avait rappelé. La belle Seraph lui avait promis qu’il pouvait passer autant de temps qu’il voulait sur ce monde tant qu’il répondait à son appel lorsqu’elle avait besoin de lui. Ses besoins pouvant être de toute nature…
Insérer ici sourire en coin.

Dès lors, le Démon s’employait à réaliser les souhaits de son invocatrice, trompant son jumeau et essayant de faire ce qu’il pouvait pour le faire venir à lui dès que possible.
Viladra, veux-tu m'épouser ? ♥️
PSEUDO ▬ Ery/Sira/Loki/Fais-moi rêver
AGE ▬ 18
TU NOUS A TROUVÉ OU ? ▬ Askip nous sommes unis par les liens du ban <3
UN AUTRE COMPTE ▬ Je m’appelle pas Raph
LE PERSONNAGE DE TON AVATAR ▬ DMC5 ▬ Dante
TU AS LU LE RÈGLEMENT ? ▬ Et toi ?
    Coucou, comment ta fiche avance? N'hésite pas à nous prévenir si tu as besoin d'un délai supplémentaire Erial Norterys — la prez du malaise [PRANK : IL FINIT SA PREZ, CA TOURNE MAL] 416246685
Ça avance tranquillement sur docs :nomad:

Et du coup, oui, en effet, j'aurais besoin d'un délai ahah
    Hello, sans nouvelles de ta part nous nous verrons contraints d'archiver ta fiche dans une semaine Erial Norterys — la prez du malaise [PRANK : IL FINIT SA PREZ, CA TOURNE MAL] 839825858 Tu pourras cependant toujours la récupérer plus tard en demandant au MJ.
Ah oui c'est vrai qu'il faut poster.
G fini Erial Norterys — la prez du malaise [PRANK : IL FINIT SA PREZ, CA TOURNE MAL] 3622086245
Bravo bro' Erial Norterys — la prez du malaise [PRANK : IL FINIT SA PREZ, CA TOURNE MAL] 3570137342
C'est validey !
GG

LES TEMPS FORTS ▬ Une deuxième fiche qui date de validée, c'est la fête ! Bonne fiche bien détaillée, le perso a l'air cool.

REMARQUES ▬ Je t'avoue que j'ai skim through les scènes de sexe parce que ça m'intéresse moyennement mais je te fais confiance pour ne pas avoir mal interprété le contexte dedans ahah.

Bon jeu, amuse toi bien sur le forum !