the thing ft. Jor' le serpent |
Une pièce aseptisée en laquelle les mains frêles de ces mains s’affairaient à diverses tâches. Des silhouettes médiocres voguant de gauche à droite à la recherche de pièces, de divers objets des plus encombrants pour leur poids. On aurait dit comme une fourmilière en une toute autre proportion alors que ces scientifiques du Ragnarök miroitaient autour d'une seule et unique chose, dans un seul et unique but. Ils déambulaient autour de ta carrure alors que tu te tenais là au milieu de la salle, une épaisse combinaison noirâtre le long de ton corps. Une tenue qui pouvait paraître si légère à première vue mais bien plus complexe en réalité en son fonctionnement et la texture en laquelle elle fut composée. Le fleuron de l’ingénierie d'Ellgard disaient ils pour un humain lui permettant de surpasser sa condition, permettant surtout à un prédateur fabriqué de quasiment toutes pièces d'en devenir encore plus dangereux. Tu allais pouvoir d'ici quelques secondes revêtir intégralement ta seconde peau ou plutôt ta prison de métaux qui te rappellerait à jamais le fait que ta force, ton endurance, ton agilité, la chance d'avoir été sorti des bas quartiers reviendrait à jamais à la nation du nord. Cruel dilemme entre celui d'avoir échappé à une vie de misère pour celle d'un individu à l'indépendance sacrifiée, aux droits quasiment inexistants à vrai dire.
Tu étais impatient au fond, impatient que les petites mains du Ragnarök finissent leurs tests sur ta personne en cette journée alors que les jours étaient comptés avant que tu ne retournes en Fhaedren. Ton terrain favoris, une vaste étendue où tu pouvais faire valoir les intérêts de ta nation tout comme à l'opposé un endroit où tu n'avais plus réellement à avoir peur de la chose qui sommeillait en toi, la chose calmée par les drogues. Le combat pour la gloire, il te manquait tout comme de façon plus perfide le désir de douleur, le désir de voir la douleur des autres te manquait, manquait à ta facette la plus déplaisante. C'est sur cette pensée que la peuplade autour de toi s'activa définitivement, un amas d'aiguilles venant prendre place le long de ton dos, suivant la colonne vertébrale. Un individu les incorporant minutieusement en chaque orifice visible en ta combinaison, tout homme aurait du grimacer face à la pénétration de sa chair surtout en une parcelle si sensible et importante de son anatomie mais il n'en était rien. Habitué au message que ton corps te véhiculait, modifié pour n'exprimer que d'une certaine façon la douleur, le stress, la peur, réduisant ces effets à une simple information.
Les pas maladroits des ingénieurs s'en suivant alors que les diverses plaques de métaux vinrent se placer le long de ton enveloppe charnelle scellant ton sarcophage. Tu te sentais comme complet alors qu'il ne te manquait plus qu'à tenté une série de premiers mouvements afin de voir si le travail avait été bien fait. Un simple geste du bras, de la jambe puis quelques pas, tu n'allais pouvoir te réhabituer du jour au lendemain à l'expérience étrange qu'offrait cette cuirasse qui lisait en ton esprit chacun des mouvements que tu souhaitais exercer. Quelque peu maladroit pour l'instant, la journée s'annonçant des plus simples pour l'instant tandis que des exercices allaient t'attendre d'un moment à l'autre.
Une porte finit ainsi par s'ouvrir un premier individu la franchissant. Un homme qui paressait quelque peu dérangé, cette même personne finissant par prendre la parole.
« - Mesdames et messieurs, nous reprendrons les tests prévus un peu plus tard dans la journée. Le bras droit de Conquête souhaiterait s'entretenir avec le Centurio Fearghal. »
L'annonce faite, les multiples vivants à tes côtés s'activant afin de quitter les lieux. On pouvait lire sur le visage de certains comme une appréhension mais qui n'égalait pas celle de celui qui avait pris la parole qui paressait plus touché. Tu ne savais ce qui était à l'origine d'une perturbation dans le comportement de ce mortel, ceci ayant eu le don d'attirer ta curiosité l'espace d'un moment. Il ne restait donc plus que toi ici, patientant en observant sous différents angles tantôt tes avants bras, tantôt le casque qui se trouvait non loin de toi à la visière teintée jusqu'au moment précis ou une personne à la carrière bien différente de celle des rats de laboratoire finit par se profiler. Une carrure qui portait quelque chose avec elle, qui laissant en son sillage une sensation que tu ne connaissais ou du moins que l'on t'avait appris à ne plus craindre mais plutôt à la jauger, voir à la goûter pour le chasseur qui sommeillait en toi en ce moment précis. Décidément depuis ta sortie de ce coma, les visites les plus étranges les unes que les autres ne faisaient que commencer comme si les monstres d'Ellgard s'étaient donnés rendez vous pour voir le retour à la vie d'une création elle faite de la simple chair d'un humain avec quelques ajouts.