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Lost Kingdom  :: Ellgard :: Les Confins du Nord

Pour une poignée d'heures [Pv : Aerith/Juil 418] [Terminé]

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Into the jaws of death, into the mouth of hell.




Alors. Non, pour commencer, je ne me plaindrais pas pour rien comme Galmor. MOI, j'ai des vraies raisons de me plaindre. Je ne suis pas quelqu'un qui rechigne à la tâche en temps normal, surtout quand il s'agit d'aller trancher des trucs bien physique et plus de jouer de la langue et de la manipulation. Mais voilà. Pour trancher des trucs... faut un putain de truc ! Et mes avis qu'il y aura pas grand chose de croustillant à la clé de cette traque. Et pourtant, j'avais commencé à faire les choses bien hein. Malgré la stupidité apparente de la mission que l'on m'avait confié. Ho, mais c'est vrai, vous n'êtes peut-être pas au courant. Attendez, je vais vous expliquer. J'étais dans mon bureau, tranquille, quand je reçois une missive écrite d'une plumes assez fine, typique d... non en fait on oublie, ça va être chiant. On va résumer si ça vous dérange pas. 'Fin, même si ça vous dérange, c'est là même donc, pas la peine de la ramener.
Bref. J'ai reçu une lettre contenant une mission en apparence claire : Chasser un gros monstre. Mais on ne me la fait pas à moi, j'avais bien compris la situation. Il fallait rassurer la populace et ne surtout pas risquer un manque de productivité de leur part. C'est sûrement pour cela que l'on m'avait envoyé moi et pas un simple soldat de base. Envoyer le commandant en chef des forces spéciales renverrais immédiatement un signale fort, le signe que l'empire prend en compte les craintes et les problèmes de ses sujets.

Bien que ce ne soit pas cela qui me mettra de meilleur humeur. J'avais écumé bien des villages et malgré la trouble concordance des témoignages sur un monstre de grande taille, volant haut dans les cieux et s'attaquant à la population, bien que cette dernière information ne semble être que simple racontar, n'aillant jamais trouvé la moindre victime du dit monstre.

Mes recherches et le recoupement des informations m'avait tout de même mené dans les confins du nord, par de-là les dernières habitations Ellgardienne, par de-là les dernières formes de vie humaine, par de-là ma civilisation, je m'enfonçais dans l'inconnue.

Je foulais une nouvelle fois les éternelles terres gelées de notre Empire, doucement, j'approchais de notre redoutable chaîne de montagne. Si le bestiole se cachait quelque part, c'était forcement dans le coin. Et même si les recherches devraient prendre des semaines, je la trouverais. Je ne pouvais décemment pas laisser un danger survoler nos terres. Et même si la créature semble pour le moment "pacifique", les chances qu'elle finisse par passer à l'attaque sont sûrement bien réel.

Ça partait d'une bonne intention non ? Mais voilà, même les meilleures intentions ne protègent pas des coups du destin. J'avais décidé d'escalader le premier sommet pour prendre assez de hauteur et observer les alentours avec un plus de facilité, comptant sur une sortie de la créature. J'avais tout prévus. Feu, nourriture, couverture, eau, matériel de survie et d'alpinisme, longue vue, etc. J'avais un putain de barda sur le dos. Seulement, il y a une chose que je n'avais pas prévue. Une petite chose qui ne m'avait pas traversé l'esprit. Un petit détail qui faillit me coûter la vie. Une simple erreur de calcul. Un petit "crac" alors que mon pied foule le sol de glace, une infime parcelle de flottement alors que mon cerveau réagit trop tard à ce qui vient de se passer, puis c'est la chute.

La glace se brise et découvre une longue veine dans ce flanc de montagne, il me faut une bonne seconde avant que mon cerveau ne se rappel finalement des propulseurs de mes jambes, mais c'était déjà trop tard, d'énorme morceau de glace tombait déjà d'au-dessus et l'un percuta mon crâne alors que ma chute commençait doucement à ralentir sous la puissance des fusées. La dernière chose dont je me souviens, c'est de continuer à chuter, inexorablement, jusqu'au fond de cette abime.

Chienne de vie.

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Par delà les dernières habitations Ellgardienne, par delà les dernières formes de vie humaine, par delà la civilisation, elle reposait. Ou plutôt, se battait. Hurlait. Grognait. Grondait. Parce que même les créatures les plus monstrueuses et odieuses n’étaient pas à l’abris de terribles afflictions. De terribles maladies capable de les gangrener et de les paralyser.

Le corps du dragon était caché dans une grotte étroite voilée par les rocs et la neige que le soleil n’avait pas réussi à faire fondre. Elle reposait là depuis quelques jours, incapable de rester à Keivere. Une fièvre intense l’accablait, et son corps humain n’était pas capable de tenir le choc. Elle était contrainte à rester sous ces traits, jusqu’à ce que la situation se stabilise, pour la simple et bonne raison qu’elle ne pouvait rester au manoir du maître sans être capable d’arborer des traits humains ; pas dans une cité aussi pernicieuse que l’était Keivere.
Le dragon était donc là, en boule, tapi dans l’ombre, la respiration chaude et saccadée. L’ennui n’avait pas le temps de caresser et transpercer ses écailles endolories, ni de chatouiller ses muscles affaiblis - il attendait toujours, comme depuis des longs mois. Il attendait, mais ne venait pas. Il attendait et se mourait. Depuis combien de temps n’avait-il pas visité son corps et son âme ? Depuis combien de temps n’avait-elle pas senti son échine frissonner sous sa présence glaciale ? Trop longtemps, et cela l’effrayait. Elle avait, à ses souvenirs, toujours vécu avec cette peur constante. Si cette dernière venait à disparaître, allait-elle changer ? Qu’allait-elle devenir ? Elle ne se voyait pas vivre sans lui. Peut-être. Elle l’ignorait.

Son épais thorax se soulevait, et dans le calme du sempiternel hiver du Grand Nord, elle se commençait à s’endormir - s’abandonner à un sommeil léger et doux. Seulement pour quelques instants, cependant. Elle avait entendu, senti la neige et les rocs s’écrouler, tomber, ce n’était pas rare et elle se savait à l’abris. Mais il y eut un impact violent, comme le bruit et la sensation d’une chute autre que causée par la rocaille. Ses grands yeux aveugles s’étaient ouverts - la paranoïa qui elle était toujours en ses veines mythologiques lui hurlait d’aller voir ce qui se passait. Elle se doutait que quelqu’un ait parvenu jusqu’ici - la température était glaciale et surtout les montagnes aussi escarpées que dangereuses même pour un homme habile. La preuve. Mais elle devait en avoir le coeur net.

Son corps se souleva avec peine, et son corps écarta la neige s’étant accumulée à l’entrée de sa tanière étroite dont elle s’extirpa sans le moindre mal - son corps était presque serpentin, et capable de se glisser dans les cavités les plus minces. Et quelle surprise. Elle avait vu, à travers cette couche de glace et de roches un immense rocher ayant chuté à quelques mètres de son antre. Ses pattes avaient foulé le sol immaculé, laissant des empreintes épaisses et suffisant à faire trembler le sol. Ses épaisses ailes trainaient contre la neige, et son dos courbatu craquait à chaque mouvement de ses appendices. La figure draconique était épaisse, musclée, immense - mais bien faible, aujourd’hui. Elle ne se sentait absolument pas belliqueuse, absolument pas affamée. Elle voulait vite guérir et rentrer auprès d’Holker pour ne pas que sa lassitude la menace à nouveau.

Et… Sous l’immense roc, elle avait vu quelques chose. Un homme. L’odeur du sang se répandait peu à peu dans l’air, et la substance tâchait le blanc de la neige. Elle s’approcha de lui, dégageant d’une patte délicate les flocons qui voilait son visage - et elle le reconnut soudainement. Déjà, parce qu’elle l’avait déjà aperçu à l’Empire - il était un chien de Mort. Mais en plus de l’avoir aperçu, elle se rappelait de lui en tant que l’homme contre lequel elle s’était battue il y a quelques années. Elle avait toujours été surprise qu’il s’en soit sorti, et ne savait à ce jour pas pourquoi. Elle se méfiait de lui, mais plus important ; que faisait-il dans un endroit aussi reculé ?

Dépliant ses ailes, elle se servit des pattes aux pouces opposables qui surplombait l’une pour attraper entre ses doigts crochus l’épée de l’homme qui avait chuté, et l’observa. Elle la déposa à ses propres côtés ; même s’il était impossible pour lui de faire quoi que ce soit dans un état pareil.
Son bras était sans aucun doute écrasé sous l’épais roc qui était encastré dans le sol. Il était plus grand qu’elle, et avec la force qu’elle possédait à l’heure actuelle, elle doutait être capable de l’extirper en dehors de ce traquenard. Il allait mourir, sans l’ombre d’un doute. Elle se repaîtra de son cadavre. Mais n’en était-il pas déjà un ?
La voix gutturale et effrayante de la créature des ténèbres s’éleva dans l’air.

« Es-tu en vie, humain ? »

De simples mots, une simple question. Elle ne comptait pas mesurer son pouls. S’il était conscient, il répondrait. S’il ne l’était pas, elle le dévorerait.

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Le suis-je ? A vrai dire, je ne saurais trop me prononcer à ce sujet. Bien qu'aillant apparemment chuté dans la neige, je n'en ressentais ni le froid givrant du sol, ni la caresse mordante du vent. A vrai dire, je ne ressentais plus grand chose. Seule une douce chaleur enveloppée mon crâne tandis que le reste de mon corps était plongé dans un étrange mutisme. Et de la même manière que je ne recevais aucune information, je n'arrivais pas à ressentir le moindre mouvement. Elle tournait, semblant presque vivante tandis que tout ton mon être ne semblait focalisé dessus. Elle tournait, semblant presque vivante tandis que tout ton mon être ne semblait focalisé dessus. Vivant. Le suis-je ?

- J’espère.

Je n'avais néanmoins pas la moindre preuve de cela. Et pourtant, je réfléchissais toujours. Avais-je atteint le royaume de l’au-delà dont parle Mearian ? Cela expliquerait la voix guttural de l'individu se trouvant à mes côtés, mais cela serait probablement, au vu de mes actions en ce bat monde, une longue éternité de souffrance, quand bien même je ne regrette aucune de mes actions, j'imagine qu'une entité "supérieure" puisse comprendre mes actes, mais je doute qu'elle puisse les approuver et encore moins les pardonner.

- Le suis-je ? Êtes-vous le gardien d'un autre monde ?

Êtes-vous le gardien d'un autre monde ? Mes pensés décousus, tel des filament de soie, se déchiraient à chaque manipulation. Je n'arrivais à rien. Mes yeux toujours clos refusait de s'ouvrir, comme si la force en présence réussissait à maintenir mes paupières closes.
Une chose est sûre, c'est que j'aurais pu me questionner longtemps si mes sensations ne revenaient pas toquer à la porte de ma conscience. Comme le mauvais convive que personne n'avait invité et qui commence la soirée avant tout le monde, c'est la douleur physique qui pointa en premier le bout de sa truffe. Une douleur sourde parcourant l'intégralité de mes os, débutant au niveau de mes cuisses pour se terminer au bout de mes mains. Enfin, d'une seule étrangement. Une douleur assez fulgurante et intense pour m'extirper un grognement qui n’eut pour effet que de l'accentuer encore un peu plus.

- Oubliez ce que je viens dire en fait...

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Il délirait. Le dragon n’était pas étonné et ne fit que l’observer en silence, avant d’accorder une nouvelle attention sur le roc qui prenait en tenaille son bras. Elle se demandait s’il parvenait encore à le sentir, la seule chose sûre étant qu’il perdra l’usage de ce dernier. La taille, le poids du rocher laissait deviner l’atroce état dans lequel son membre se trouvait - sans aucun doute réduit en charpie, ébauche grossière d’une bouillie ordurière. Et elle, comptait-elle lui venir en aide ? Elle n’avait aucune raison de faire ça, elle avait toujours observé d’un oeil méfiant les soldats de Mort. Un de moins ne serait pas quelque chose de totalement regrettable, pensa-t-elle. Surtout que les vagues souvenirs qu’elle avait de cet homme n’étaient pas véritablement agréable - elle se souvint qu’il était doté d’une force herculéenne pour un mortel, pour un simple humain, s’il en était véritablement un.

Les pattes qui surmontaient ses ailes se glissaient sur le rocher. Sa forme n’était pas sphérique mais belle et bien rectangulaire, rendant son déplacement plus difficile encore. De plus, il était profondément ancré dans la neige et la terre. Hors de question qu’elle utilise le peu de force qu’elle avait à sa disposition pour sauver une créature trop idiote pour se rendre compte du danger de la montagne. D’ailleurs, elle ne le laisserait pas partir avant de l’avoir interrogé sur les raisons de sa venue - il n’était assurément pas venu dans un coin si reculé pour profiter du panorama qu’il offrait sur le pays. Sa voix, à nouveau, résonna du fond de ses entrailles, la gueule immobile.

« Tu sembles en vie, lui répondit-elle. Je ne suis pas le gardien de l’autre monde mais je peux t’y envoyer, si tel est ton souhait. »

Ses narines expiraient un poison granuleux qui se dissipa dans l’air avec une rapidité insolente. Elle resta plantée là, les ailes trainant au sol, se demandant si elle ne devait pas mettre fin à sa vie elle-même, sans lui demander son avis. Une simple griffe suffirait à perforer son crâne et lui donner une mort plus ou moins paisible. Mais était-ce une bonne idée ? Les passions les plus obscures de la bête de l’apocalypse se mirent à s’embraser, réchauffant son corps refroidi par la maladie. Si elle pouvait s’amuser de ce spectacle, elle s’en amuserait. Une de ses nombreuses pattes s’emparaient à nouveau de l’arme du garçon, et Aerith observa son tranchant et l’éclat singulier qui s’en émanait. Une lame sans aucun doute impossible à prendre en main, ou même soulever pour les plus banals des soldats.

« Ouvre les yeux, soldat, et regarde autour de toi. »

Un ordre, un temps de pause. Il devait prendre conscience de sa situation, s’il ne voulait pas délirer jusqu’à ce que tout son sang ne s’échappe de sa constitution - le liquide déjà glissant en une marre difforme autour de son membre perdu sous le roc. Elle reprit, quelques secondes après.

« Tu es au Nord d’Ellgard, fit-elle, et j’ignore ce que tu fais ici mais si tu n’agis pas très vite, tu vas mourir. Regarde ton bras, fais face à la réalité qui t’accable. »

Elle garda son épée entre ses griffes rougeoyantes et crochues, la faisant tournoyer avec une certaine agilité. Sa voix, une dernière fois résonna dans les entrailles de son interlocuteur damné. Une question impérieuse.

« Que comptes-tu faire, à présent ? La mort te guette. »

Un sourire dément étira la gueule du dragon, d’une façon si grotesque et effrayante tant il était impossible qu’elle puisse exprimer une telle émotion qui n’appartenait qu’à une seule race - l’homme. Elle voulait observer sa déchéance, se repaître de son désarroi, et peut-être même se faire surprendre par sa volonté de vivre.

Qu’il l’amuse.

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J'obéis. Comme le bon Ellegardien que je suis, j'oublie un temps mon statue d'officier et m'exécute alors que je reçois un ordre simple et claire. Je m'exécute malgré la difficulté de l'action et réussis à écarter mes paupières de quelques millimètres. Je m’exécute pour ne trouver que plus de problèmes à ma vie au final. Mon angle de vue était assez faible, mais c'était plus que suffisant pour pouvoir observer l'immense créature écailleuse qui me surplombait de toute sa hauteur, mon épée entre les griffes.

C'est le genre de situation ou un humain doit savoir admettre ça défaite non ? Comprendre qu'il ne sert plus à rien de lutter et laissé les choses suivre le cours, croisant les doigts pour qu'elle se déroule bien. Seulement voilà, impossible de croiser les doigts pour le moment. Tant pis, j'imagine que je dois faire une connerie du coup, je n'ai pas le choix.

Tout de même, petit point positif, à la vue de la créature, mon cerveau s'était enfin décidé à réagir et commençait à inonder mon corps avec toute l'adrénaline possible. Je sentais de nouveau la vie envahir la moindre parcelle de mon corps alors que la douleur se faisait doucement inhiber. Juste assez pour comprendre à quel point j'étais dans la merde en ce moment précis. Un petit coup d’œil des alentours m'informe plus que nécessaire de la situation. Le truc que j'étais censé chasser venait de me trouver, il a mon épée dans ces griffes, je suis tout au fond d'une gigantesque crevasse et, puisqu'apparemment ce n'était pas encore suffisant, une partie de mon avant bras gauche se trouve sous un gigantesque bloc de glace. Super.

Et pourtant, je ne peux réprimer un profond rire, frôlant l’hystérie à sa dernière injonction. Sa voix rocailleuse n'est pourtant pas sujette à plaisanterie, mais je trouve hilarant qu'elle ai ressentie le besoin de m'informer de cette réalité. Une réalité pourtant tellement familière.

- La mort me guette ? Elle est vraiment géniale celle-là ! Ça fait littéralement 10 ans que la mort me traque et c'est loin d'être la pire situation que j'ai rencontrée.

Après tout, cette fois ce n'est qu'un seul bras, c'est moins horrible que l’embuscade m'aillant pris mes deux jambes. Cette fois, je peux me défendre. Elle à mon épée ? Cette fois, je peux me défendre. Garder une arme de poing à porter de main est la règle numéro une pour tout soldat se respectant un tant soit peu et la mienne se caractériser par un long couteau de combat engousser à l'arrière de mon ceinturon. J'avais encore un bras disponible pour l'agripper et au moins c'était le droit, avantage non-négligeable.

- Je ne sais pas ce que tu veux, mais si tu voulais me tuer, tu as fait une grave erreur en faisant durer ma fin.

J'étais à présent parfaitement réveillé et tandis que je prenais de mieux en mieux conscience de l'état actuel de mon corps, ma main valide glissait légèrement dans mon dos pour venir serrer le manche de mon couteau. Prêt à dégainer au moindre mouvement agressif.

- Et si tu veux ma peau, n'espère pas l'avoir facilement...

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Il riait à gorge déployée, aussi dément qu’inconscient. Le dragon toisait la pathétique créature prise en tenaille sans réagir, alors qu’elle aurait sans aucun doute été indignée de ne pas être prise au sérieux il y a de cela quelques mois. Elle avait l’habitude de rencontrer des hommes suffisamment stupides pour ne pas se rendre compte de la situation dans laquelle ils étaient lorsqu’ils faisaient face à une bête telle qu’elle. C’était d’ailleurs une caractéristique typique des ellgardiens, si aveuglés par leur bellicosité qu’ils devenaient une masse grouillante et débile incapable de réflexion autonome. Incapable de se rendre compte que parfois, la survie importait davantage que l’honneur et que cette valeur d’ailleurs n’était qu’une construction sociale pathétique.  

Immobile, impériale et droite comme une statue grecque. Elle ne bougeait pas, l’écoutant délirer et lâcher des palabres qui ne méritaient d’être expirées pour rien au monde - pour la première fois sans doute, elle n’avait aucune vue de dévoration sur un individu. Si elle ne prévoyait pas de l’emmener aux portes de la mort, elle voulait cependant le voir ramper et hurler asile pour ne pas se faire emporter par une entité sur laquelle il n’avait aucune emprise. Elle voulait le voir souffrir, malmené par une force surpuissante de laquelle il ne serait capable de s’ôter. Mais il lui avait fait des menaces qu’elle n’appréciait pas, titillant sa lourde patience.

Elle balança l’épée du héros quelques mètres derrière elle - à un endroit où il ne pourrait sans aucun doute pas l’atteindre. Ses yeux aveugles fixaient avec une grande attention les mouvements de l’homme, ne décelant rien d’agressif ou dévoilant une avenante animosité. Il semblait méfiant, cela était normal. Mais il n’était pas assez apeuré ou désespéré à son goût - elle l’avait déjà constaté lors de son précédent combat. Cette bravoure démesurée, presque suicidaire.

Il était fou, il devait périr.

Le crâne du dragon se redressait, entrouvrant à peine sa gueule, de cette dernière s’échappant d’épaisses flammes empoisonnées que le froid n’avait su étouffer. Ses membres principaux étaient immobiles, solidement encastrés dans le sol, alors que les pattes qui surmontaient ses ailes semblaient dégager une perpétuelle menace, semblant bien plus agiles et rapides que ses autres appendices puissants, faits pour écraser avec une lenteur plus considérable.
Ainsi elle s’était servie de l’une de ses pattes perfides, qui, avec une célérité démentielle vint plonger une de ses griffes dans l’abdomen du combattant - suffisant à le perforer en un coup sec et violent, le sang se répandant un peu plus autour de lui. La plaie était béante, sa simple griffe capable de le sectionner en deux.

Il était impuissant, entre ses griffes, et il se montrait aussi idiot. Alors qu’il ne suffisait que de la supplier pour qu’elle le ramène dans un coin plus tranquille, qu’elle le débarrasse de ce bloc en un mouvement sec. Qu’elle le ramène auprès de son Inquisition, lui, qui a osé braver ces terres enneigées sans escouade. Et pourtant, alors qu’il pouvait avoir la vie sauve, il était si zélé. Un zèle qui était une des principales raisons pour lesquelles Aerith haissait les hommes.

« Insolent. »

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Ok. Très bien. Je vois. On en est là. Absence totale de respect. Disparition totale de toutes ses formes de ce plan de l’existence. Après, c'est sûr que je devrais savoir à quoi m'attendre d'un monstre, même doté de parole. La possibilité, même si la scène aurait sûrement été hilarante, qu'elle m'invite à prendre le thé dans sa grotte avec son noble criquet de compagnie "Sir Reginald" et sa poupée favorite "Princesse Ralatouf" semblait relativement faible. A contrario, la possibilité que les histoires des paysans sur ses petites habitudes et son régime alimentaire, bien que non vérifier semble déjà bien plus réaliste et là, si ça continue comme ça elle aura l'occasion de se faire un bon steak Ellgardien sans difficulté.

Pourtant, je tenais prêt à l'accueillir, j'observais les actions de gueule monstrueuse et des troncs qui lui tenaient lieu de pattes. Et pourtant, j'ai été complètement impuissant à son premier coup. Un coup rapide et suffisamment puissant pour perforer mon armure et venir titiller mes poumons, mais également pour couper ma respiration et me priver quelques instants de ma capacité de ripostes alors que j'avais à peine eu le temps de dégainer ma lame. Je laisse mollement retomber mon poing dans la neige, toujours enserrer sur la garde de mon arme, tandis qu'un nouveau flot de sang trouve une échappatoire hors de mon organisme.

- J'imagine que tu gagnes cette manche...

Et que moi, je viens de perdre la guerre. À moins d'un dernier sursaut de mon corps, la situation semble relativement catastrophique et j'ai du mal à voir comment je pourrais me sortir de là sans un de mes purs coups de chance, bien qu'elle semble à l'heure actuelle plutôt détourner le regard.

Au final, l'une de mes dernières cartes serait de fuir d'un bon coup de propulseur, mais les gigantesques ailes plantées sur son dos semblent indiquer qu'il s'agit d'une option assez foireuse. Dilemme dilemme... Si seulement j'avais Sthéno... zttendez ! Mais elle l'a jeté ! C'est vrai ! Juste avant de me planter ses griffes, elle a balancé ma petite chérie légèrement derrière elle. Si j'arrive à l'avoir, c'est gagné ! Elle est bien trop grosse pour arrêter un coup complet de ma lame et le moindre contact entre les deux me laissera largement assez de temps pour fuir.

- Je sais reconnaître ma défaite quand je le vois en face, je m'incline devant ta puissance.

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Elle n’avait pas seulement gagné cette manche, malandrin. Il avait rapidement changé d’attitude en se rendant pour de bon compte que sa vie était menacée, et c’était une bonne chose tout autant qu’Aerith avait, au fond d’elle, cette paranoïa qui lui hurlait de ne pas se laisser avoir par les doux mots d’une créature voulant sa mort quelques instants plus tôt. Elle n’avait absolument pas confiance en lui, et ses capitulations n’allaient absolument rien changer. À vrai dire, elle sentait presque le mensonge et la perfidie suinter des pores obscènes de sa peau meurtrie et l’envie de le dévorer commençait à sérieusement naître en elle. Après tout, il était venu à elle, il l’avait dérangée dans son sommeil et ne méritait rien d’autre qu’une punition équivalente à son audace. Le dragon était resté immobile, réfléchissant brièvement aux options qui s’offraient à elle en observant le garçon.

Son bras était prit en tenaille et sa griffe était toujours nichée en lui, il ne pouvait bouger. Il était à sa merci. En le dévorant, elle s’assurerait qu’il ne lui cause plus jamais tort - elle qui avait peur qu’à son officieuse entrée à l’Empire, elle se fasse dénoncer pour les crimes qu’elle avait commis au sein des terres ellgardiennes il y a de cela quelques années. Que son enfant l’ait trahie salement, qu’il ait dévoilé sa nature, sa tanière au grand jour. Mais les mois avaient passé, et elle était restée impunie et en sécurité. Le gamin n’avait pas parlé, et l’homme qui se trouvait devant elle non plus ; ignorant les raisons de son mutisme. Peut-être ne l’avait-il pas reconnue, pour le peu de fois qu’elle avait croisé ses yeux torves desquels roulaient des lueurs fauves.

« Bien, avait-elle finalement soufflé. »

Il ne s’en sortirait cependant pas comme cela. Elle se devait de lui apprendre la discipline ; la raison pour laquelle jamais il n’aurait dû franchir ce parquet nivéen et escarpé. Aerith ôta se griffe de l’abdomen de l’homme après avoir fouillé ses chairs un instant, mais garda sa patte proche de lui. Elle glissa ses immenses doigts obsidiens sous son corps pour s’emparer de l’homme sans pour autant faire le moindre geste brusque - son bras était toujours emprisonné sous le roc. Elle referma ses griffes sur lui, emprisonna l’entièreté de son corps entre sa paume - contrôlant sa prise sur lui pour qu’elle ne soit pas étouffante. Pour qu’elle ne lui brise rien.

« Dans ce cas, en gage de bonne foi, je vais t’ôter de ce traquenard. »

Ce n’était pas une proposition. Des relents d’une acide perfidie assumée s’échappaient de la gorge de la créature géhennique, trahissant des intentions si peu louables en contradiction avec ses palabres détachées. Et puis, elle tira d’un coup sec et violent sur l’homme afin de libérer le reste de son corps du joug du morceau de glace ; un bruit de craquement et de déchirement de chair se faisant entendre et raisonnant à peine dans l’immensité du lieu glacial - la peau s’arracha jusqu’à la limite de la commissure de son coude et l’os de son bras s’échappait de son moignon neuf et vif, duquel s’échappait des salves de sang qui tombaient en fines cascades ruisselant le long des doigts de la bête. Sous le rocher dépassait les restes de son bras de feu, chair et restes osseux. Il était désormais libéré, mais handicapé. C’était quelque chose d’inévitable, qu’Aerith n’avait fait que précipiter pour son propre bien, sans aucun doute. Mais si tel avait été le cas, elle lui aurait sans aucun doute accordé un traitement bien moins douloureux, aurait fait l’effort qui sait de sectionner son bras d’une manière propre et respectueuse. Elle ne lui aurait pas lâchement arraché. Elle l’avait lâchement arraché. Mais il était libre, bien qu’elle ne pensait pas qu’il survivrait très longtemps dans un tel état ; elle n’en avait cure, elle ne souhaitait nullement son bien-être.

Le dragon rapprocha Maximus de sa face afin de pouvoir l’observer plus clairement, l’emprisonnant d’une façon bien plus prompte entre son poing, serrant même ce dernier  pour l’étouffer volontairement entre sa prise, cette dernière bien qu’oppressante se faisant suffisamment lâche pour qu’il puisse respirer.
Le dragon inspira une grande bouffée d’air froid, qu’il recracha au visage du guerrier sous forme de miasmes trouvant le chemin de son visage - parasitant son air et son derme.

« À présent, raconte-moi la raison de ta présence dans un lieu aussi reculé. Cela n’est pas anodin. »

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Bon. Au moins, c'est fait. Si j'escomptais d'abord arracher moi-même ce qui restait de mon bras d'un coup de propulseur ce n'est clairement plus la peine. L'immonde moignon qui me tenait à présent lieu de bras était dans un état catastrophique. Aucun doute que même moi avec mon couteau j'aurais fait mieux. Je suis bon pour un nouveau passage chez Sif j'imagine...

Viens finalement la question fatidique. La fameuse question qui pouvait me conduire directement enfer si je ne la jouais pas fine. Lui mentir éhontément en disant ne rien faire d'important ou refuser de lui répondre serait bien sûr la meilleure façon de se faire tuer. A l'opposer, dire que j'étais venu pour la tuer ne la mettrais sûrement pas non plus dans les meilleures conditions. Une chance que les demi-vérités, ça me connaissent. Si déjà, mon expertise dans le domaine avait été dument affuté par mes années de service dans Mort, mon long séjour en Nueva à devoir plus ou moins cacher mon identité et les raisons de ma présence avait fait de moi un baratineur tout à fait convaincant. Et puis, dans cette situation, avec la putain d’hémorragie que je me paye, il ne sera pas étrange si je galère sur certaine tournure de phrase.

- J'étais sur les traces d'une étrange créature aperçu par plusieurs hameaux. Je devais m'assurer de son existence et auquel cas faire mon rapport pour une possible intervention de nos forces si la menace s'était avéré réelle, tout en les tenants informer de ma progression lors de mon ascension, juste au cas où un incident comme celui-ci venait à se produire.

La est la légère faille dans mon plan, ces cons ne m'ont pas filé de radio. J'ai bien leur espèce de cristal pour envoyer des messages d'urgence, mais son nombre d'utilisations était bien trop limité pour pouvoir être utilisé comme je l’entendais. Je préfère trouver rapidement une excuse à cette coquille avant qu'elle ne pose la question.

- La mauvaise nouvelle, c'est que j'ai perdu ma transmission pendant ma chute...

A moins qu'elle ne possède un sort de détection technolomagie, ça devrait passer comme mytho. Avec la quantité phénoménale de neige et de glace tombé lors de ma chute, retrouver un petit objet de cette taille était peine perdus. Pas chance hein ?

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Pour une simple poignée d'heures

l'inconscience et ses conséquences

Il était entre ses mains une simple poupée qu’elle pouvait réduire à l’état de charpie sans la moindre cérémonie. Même s’il avait la constitution d’un monstre sauvage et non d’un homme, il était soumis aux mêmes lois que ses homologues en ce qui concerne le plan physiologique. Ses organes étaient fragiles et rouges, ils n’étaient pas conçus pour essuyer les assauts sauvages d’une créature. Si elle appuyait ne serait-ce qu’un peu plus sur ce corps, quel os se briserait en premier ? Sa cage thoracique, sans aucun doute. Elle semblait si souple et si solide à la fois, et l’envie de lui briser quelques côtes naissait en elle ; mais il ne fallait pas. Elle ne devait pas laisser ses pulsions sauvages de nouveau aveugler son esprit au point de commettre de tels actes dans une simple frénésie sadique, comme elle l’avait toujours fait auparavant. Elle ne devait pas. Aerith n’était plus un…

Si, elle était un monstre. Elle n’était pas capable de faire preuve d’autant d’empathie que ces hommes, elle ne ressentait aucune forme de pitié pour eux, et c’était ce qui balayait tous ses scrupules lorsqu’elle était confrontée à ces créatures caduques et mortelles. Elle n’avait pas honte de décimer ou de déchirer pour son propre plaisir ou son propre bien ; et pourtant, elle avait élevé des enfants. Que dis-je, des sbires. Même eux, n’étaient que des créatures éduquées dans le simple but de satisfaire son ego et ses motivations obscures - ils n’étaient que des pantins.

Ils étaient des pantins, et Aerith était le marionnettiste fou aux doigts arachnides manipulant ses créations d’un toucher agile et fin, expert. Fou, parce qu’il s’amusait à déboîter ses poupées et intervertir leurs membres selon un vouloir inintelligible. Elle faisait ce qu’elle voulait de ceux qui avaient le malheur d’être liés à ses fils. Ils étaient à eux.
Et cet homme était à elle. Peut-être pas dans les faits, mais dans un moment tel que celui-ci, il était entre ses doigts et n’avait aucun échappatoire que le dragon pouvait imaginer, pour l’instant.

La bête écoutait calmement ce qu’il avait à lui offrir. Un récit plus ou moins convaincant, il fallait avouer. Elle ignorait si elle devait croire à ces palabres qui ne changeaient absolument rien à la situation dans tous les cas. Il était difficile de croire qu’un homme soit envoyé dans des terrains aussi dangereux seul, malgré le fait qu’il puisse communiquer avec ses comparses. C’était bien trop risqué, presque suicidaire. S’il ne mentait pas, Aerith le jugeait bien débile.

« Je me demande bien ce qu’était cette... créature étrange,
souffla doucement la bête, ignorant si elle devait se sentir visée ou si quelque chose de soi-disant menaçant rôdait dans les parages. Non. Si tel avait été le cas, elle l’aurait assassiné et dévoré ; elle était la seule forme de vie prédatrice, ici. »
Sa poigne autour de son corps se resserra davantage pour lui couper le souffle en l’espace de quelques instants - pression si forte qu’elle calma l’hémorragie que son corps vomissait goulûment. Elle resta silencieuse, inoffensive et pourtant potentiellement capable de le détruire d’un seul mouvement. Lui qui avait fait couler son sang il y a de cela trois années à présent, lui qui avait meurtri sa chair et volé son repas qui déambulait désormais dans les rues de Keivere comme un martyr, comme un objet bénéfique à cette nation qu’elle méprisait au même titre que les autres. Il avait une chance insolente, et elle avait échoué à sa tâche. Il ne le savait pas, mais elle tirait une morbide satisfaction de la situation.

« Braver des terres inconnues et dangereuses à la recherche d’une créature mystérieuse, seul, même avec tous les moyens d’alerte que ce monde soit capable de fournir… N’est-ce pas un peu inconscient…? »

Ses grands yeux aveugles le fixaient - détaillant sa face avec plus d’attention. Ne ressentant rien de plus qu’une faim qui grandissait ; elle ne devait pas. Elle ne s’était pas exilée pour dévorer sans que le maître ne le sache. Elle ne devait plus se comporter comme une bête esclave. Il ne fallait pas, mais elle n’arrivait pas à lutter contre ses instincts les plus primaires et les plus triviaux. Il fallait se calmer.

« Tu es prisonnier entre mes griffes, désormais. Tu es à moi. Mais pour combien de temps, mortel ? »

Ses doigts se resserrent encore.

« Donne-moi une bonne raison pour que je ne te dévore pas. »
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Awful


Into the jaws of death, into the mouth of hell.




Ouai... on se demande vraiment où elle est cette créature. Vraiment étrange qu'aucun de nous deux ne l'ai aperçut hein ? Moi au sol, elle dans les airs, là où la "créature" à été vu justement. Vraiment incroyable qu'elle nous soit passé sous le nez. Je sens une réplique caustique monté le long de ma gorge qui, heureusement se retrouve bloqué par l'augmentation soudaine de pression. Une sacrée chance, je pense, car cette fois-ci, mon orgueil légendaire m'aurait conduit à une mort certaine. Si déjà, elle semble relativement énervée et peut enclin à se montrer amical, elle ne m'avait toujours pas tué. Ce qui, en soit, est bien révélateur sur certaines choses. Si elle avait réellement voulu me tuer, elle m'aurait simplement broyé sous mon rocher. Ma survie tenait soit à de la curiosité, soit de la peur, soit une idée de profit, voir même un mélange des trois.

- Je n'aurais pas dis inconscient. Dangereux certes, mais envoyer une petite unité n'aurait pas été moins risqué pour eux et déployer tout un régiment sur la base d'un simple témoignage serait un cruel gâchis de moyen.

J'ai comme le sentiment que déjà, rien qu'avec ça, j'en avais trop dis et comme pour me donner raison, la prise autour de ma taille se resserre plus durement encore. Suffisamment, cette fois, pour me couper totalement le souffle et entendre ma cage thoracique craquer légèrement. Si la situation était déjà rude, j'avais la tête qui commençait doucement à tourner sous le manque de sang et d'oxygène. Mes yeux commençaient à vouloir rendre les armes et papillonnaient déjà violemment. Mon esprit luttait pour maintenir ses dernières capacités tandis que mon corps sombrait lentement dans les méandres abyssal de mon subconscient.
Je commence à regretter les choix qui ont pu me mener jusqu'ici. Si j'avais été moins insolent avec Sieg, moins arrogant sur mes capacités... quel misère.

- Une bonne raison... j'en ai. plus que nécessaire. Toutes les raisons du monde. seront. mieux que. assassiner un haut gradé impérial.

Reste focus Max ! Ce n'est pas le moment de t'effondrer ! Abandonner maintenant, c'est réserver son aller simple pour l'enfer. Si ce n'est pas ses crocs ou sa poigne qui mettent m'achève, l'hémorragie ou l'hypothermie s'en chargeront tout aussi aisément.

- Par contre. m'épargner, c'est... s'assurer... de la reconnaissance de... de mort...

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Pour une simple poignée d'heures

l'inconscience et ses conséquences

Elle le sentait faiblir sous sa poigne, il serait mort dans moins de temps qu’il ne le faille pour le dire. Elle savait très bien qui cet homme représentait pour l’inquisition à laquelle il appartenait, qu’il possédait un grade particulièrement élevée dans cette hiérarchie qu’ils tenaient tous à coeur. Que sa mort serait regrettable, pour Mort, pour cette branche inquisitoriale plus fouineuse qu’elle était véritablement bienveillante. Ils protégaient le pays, étaient admirés par la populace, sans nul doute. Mais pour une créature aussi déviante qu’Aerith qui n’était retenue que par la bride solide du corbeau, ils étaient très ennuyants. Elle craignait qu’ils glissent leurs museaux secs et crasseux dans ses affaires qui ne regardaient qu’elle, et uniquement elle. Peut-être avaient-ils déjà des informations sur elle, peut-être attendaient-ils même qu’elle brave le portail du manoir dans lequel elle est logée. Peut-être que cet homme bluffait, qu’il savait qui elle était sous ces traits monstrueux, que tout cela n’était qu’une mascarade, que leur conversation était enregistrée et que des escouades de Mort se préparaient à lui tendre une embuscade. Cette simple idée réveillait en Satan des pulsions mortifères et puantes qui ne demandaient qu’à être libérées. Et pour ce faire, elle devait se débarrasser de lui, le dévorer, le décapiter, n’importe quoi. Elle devait le tuer, et s’en aller avant qu’ils n’arrivent.
Les écailles du dragon s’étaient écartées légèrement, libérant un poison violacé liquide perlant le long de ses membres. Le tissu de ses ailes, lui, libérait dans l’air des spores délétères. L’air devenait lourd, irrespirable. La glace fondait sous le contact du poison, creusant quelques trous béants dans le sol.

Non. Attends.

Elle avait fait l’effort de l’écouter cette fois. Elle ne pouvait pas le tuer comme ça, pas maintenant. Elle pouvait ôter de lui quelque chose d’intéressant, elle le savait. Oui, il était haut gradé, et supposait que sa loyauté était sans faille aucune - digne d’un soldat ellgardien fanatisé et endoctriné par des dogmes douteux. Grand bien lui fasse. Si elle pouvait dégager de cette entrevue quelque peu inattendue quelque chose de satisfaisant, elle le laisserait en vie. Sinon…
Pour l’heure, elle devait cependant lui faire une piqûre de rappel sur la situation pathétique dans laquelle il était. S’il semblait faire preuve de moins d’animosité qu’il y a quelques instants, il n’en restait pas terriblement insolent face au mythe. Cela n’était tolérable, elle devait corriger ses manières.

« Je n’ai cure de la reconnaissance de ton Inquisition, homme. Vous êtes caduques, vous allez tous sombrer. »

Elle sera là pour ouvrir sa ténébreuse gueule lorsque leurs corps chuteront dans les abysses géhénniques. Le dragon ne craignait pas l’Empire, bien qu’elle était persuadée qu’ils avaient un potentiel effrayant. Hélas, leur aveuglement les mènera à leur propre perte et Jörmungandr n’y sera pour rien. Ce monde était un ouroboros fou. Evolution cyclique fermée. Aveugle. Inconsciente. Même les créatures les plus intelligentes ne pouvaient rien face à ce cycle, l’existentialisme est une illusion.

Son poing se resserra sur Maximus, craquant un de ses os (elle n’avait fait attention de quel région de son corps venait ce bruit exquis), et elle rapprocha sa gueule immense de son corps. L’ouvrant, elle lui dévoila la lourde illusion qu’elle allait le dévorer, trahissant une mâchoire solide et impudente constellée de dents acérées et tâchées par le temps et les corps. Puis, ce fut une langue serpentine et immense qui s’échappa de la crevasse. Elle lécha tout le visage du soldat, laissant sur lui sa salive putride et poisseuse. Il avait un goût rude et ferrique. Il était aussi succulent qu’il en avait l’air. Le dragon le gratifia d’un regard amoureux, avant de ranger son appendice. Sa voix s’échappa de nouveau de ses profondeurs.

« Je ne vais pas t’assassiner, je vais t’offrir la plus belle mort qui soit. Je vais abréger tes souffrances qui ont duré depuis bien trop longtemps. Je ramènerai ta tête jusqu’à ta glorieuse capitale, pour que tous constatent ton échec. Imagine les visages de tes proches se déformer par les larmes. »

Des paroles basses, douces. Pour qu’il imagine la situation, et qu’il ancre en son crâne la possibilité de mourir. Que ses menaces ne menaient à rien. Ellgard ne peut rien face à Satan, pas tant qu’ils ne sont au courant qu’Il est plus proche qu’il en a l’air. Un secret scellé entre ses lèvres, celles du Jörmungandr et celles d’Hallgrimr. Elle en avait la clé, jalousement cachée entre ses squames. Personne ne l’aurait. C’était son secret. Sa couverture était trop lisse, trop propre, pour qu’ils soient capable de deviner que sous les traits d’une femme sinistre et simple se cache une créature ancestrale. Ils n’avaient aucune raison de le savoir - elle n’avait pas à être paranoïaque. Elle n’avait pas à l’être.

« Mais, fit-elle, j’entend tes paroles. Tu as encore la possibilité de survivre, si tu tends suffisamment la main pour attraper ce maigre espoir, souffla-t-elle, désserrant l’étreinte de ses doigts du corps de l’homme, le laissant respirer et écartant même ses appendices de son corps. Elle restait cependant attentive au moindre mouvement brusque, prête à lui exploser la cage thoracique s’il essayait quoi que ce soit d’agressif envers elle.

Si tu es suffisamment convaincant, je te laisserai vivre. Je te ramènerai même aux portes de Keivere, là-bas, tu pourras bénéficier de soins, pour chasser la faux qui s’enroule autour de ton cou. Je sais énormément de choses, ainsi, si tu me bernes… Elle ne continua pas. Veux-tu vivre, humain ? »

Elle ne le laissa pas répondre. Bien évidemment, qu’il voulait vivre. Sinon, il ne se serait pas battu avec autant de hargne pour garder les yeux ouverts et la conscience claire. Mais sa volonté surpassera-t-elle la plus belle des vertus ?

« Parle-moi de ton Empire, de Mort. Il y a forcément des choses que vous seuls savez. »

La loyauté.
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Into the jaws of death, into the mouth of hell.




J'ai froid.

Mon esprit s'égare, le manque d'oxygène fini par avoir raison de moi. Mes pulsations s'accélèrent pour tenter d'amener les dernières vagues d'oxygène à mon cerveau, accentuant encore plus mon hémorragie pourtant jugulé par le garrot intégrale de la bête. La vie petit à petit, transporter par le flot incessant d'hémoglobine. Un fin ruisseau coulait le long de mes jambes et se terminait en une petite pluie écarlate qui venait briser la pureté blanche en une magnifique constellation. J'aurais sûrement trouvé la chose poétique si je n'avais pas tant sommeil. Tellement sommeil, mais pire que tout.
J'ai froid.

Un froid bien plus fort et hargneux que la morsure glacial Ellgardienne. C'est ici la moindre parcelle de mon anatomie qui tremble, comme si mes organes étaient en train de geler petit à petit. Je les sens défaillir. L'un après l'autre, leur énergie s'estompe. Tous se sacrifient pour offrir à mon cerveau la dernière once de vie qu'il possède encore. Tous luttent, mais chacun connaît sa place. Chacun connaît son rôle. Chacun sait ce qu'il a à faire.
J'ai froid.

Et puis une nouvelle sensation, une douleur, intense, un bruit sourd, probablement un os. Le signal est suffisamment fort pour court-circuiter pas mal de zone nerveuse et remettre un peu d'ordre dans mes idées. J’entends. Je vois. Je comprends. Je ne suis pas encore mort. J'ai toujours mon couteau dans la main. J'hésite à tenter un va-tout final et lui planter dans la main, mais je ne suis même pas sur de pouvoirs percer ses écailles avec mes forces restantes. Non. Elle avait pour l'heure un rôle bien plus important et c'est dans ma propre chaire qu'elle s'enfonça bien vite. Se frayant un chemin à travers mon épiderme et mes muscles jusqu'à arriver en buter de mon os, j'avais fait attention à éviter la zone artérielle et de laisser la lame ou elle était. Je ne souhaite pas une nouvelle plaie béante. J'avais juste besoin de ce petit soubresaut de douleur pour remettre mes idées aux claires. L'air inondait de nouveau mes vaisseaux sanguins et mon esprit sortait doucement de sa torpeur.
J'ai froid.
J'ai froid, mais je n'ai plus peur.

- Oui. Je vois. Il est vrai que tu es grand. Il est vrai que tu es effrayant. Il est vrai que tu peux briser un homme d'un simple claquement de doigts, tout comme tu pourrais très bien me briser dans l'instant. Mais sache que ma nation ne te craint pas. Nos légions sont infinies et notre puissance incommensurable.

Personne n'a jamais fait l'erreur de se fourvoyer sur notre puissance sans en subir le plus cuisant rappel à l'ordre de sa vie. Si la bestiole qui me tient entre ses griffes pourrait sûrement briser individuellement chaque homme de notre armée, c'est notre ferveur et notre discipline qui auront raison de lui au final. Et même un monstre comme lui doit savoir sur quel pied danser quand il fais face à notre Empire.
Lui qui nous dit caduque, lui qui se prétends si fort et puissant, lui qui se dit prêt à nous avaler. Pourquoi donc se cacherait-il en ses terres si ce n'est par crainte d'une éventuelle chasse aux monstres.

- Ma proposition n'est pas à balayer. S'attirer les faveurs de Mort c'est pouvoir se permettre bien des choses en Ellgard, mais sache que je suis un soldat et non un lâche. Je mourrais avant de révéler les secrets de mon inquisition.

Arrogance, tu as beau être parfois bien douce pour mes oreilles et mon égo, tu me tueras très certainement un jour. J'espère juste que ce ne sera pas aujourd'hui.

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Pour une simple poignée d'heures

l'inconscience et ses conséquences

Était-ce véritablement étonnant ? Elle se doutait qu’il ne parlerait pas. Sa confrontation avait déjà laissé présagé une hardiesse et une loyauté sans la moindre faille exploitable - cela était regrettable. Elle ignorait si elle était capable de le faire plier davantage l’échine sans que cette dernière ne craque sous la pression avant qu’il ne lui livre la moindre information. Elle sentait était capable de mourir en héros, sa figure serait érigée comme un martyr pour appuyer la propagande ellgardienne et sa mort n’aurait pas été satisfaisante. Elle n’avait pas envie de le tuer pour le simple plaisir, elle n’avait cure de sa vie et ainsi aucune réelle raison de mettre fin à ses jours. Il n’était pas rare qu’Aerith tue pour le plaisir, mais elle ne ressentait rien à l’idée d’éviscérer cet homme ; persuadée qu’il lui serait bien plus utile que prévu à l’avenir. Elle avait appris à ne pas gâcher les moyens qui étaient mis à sa disposition s’ils étaient exploitables pour une fin plus utile qu’elle ne l’avait prévu auparavant, et en observant les traits fatigués de Maximus Meridius, elle sentait qu’il serait agréable de l’exploiter d’une façon différente.

Cependant, ses paroles avaient éveillé quelque chose de profond en la créature. Se permettre des choses en Ellgard disait ce fou ; il était si aveuglé par la pseudo-souveraineté de sa nation qu’il en perdait tout discernement. Une créature comme elle n’avait aucune limite, aucune frontières, cela n’était pas pour s’adapter à celles érigées par les mortels et leur soif de puissance irréfléchie. Aerith n’en voulait pas à la pauvre créature mourante endoctrinée de ne pas réussir à balayer cette particule qui obstruait sa vision déjà suffisamment faible. Lorsque le Jörmungandr se réveillera, personne ne sera prêt. Lorsqu’Holker dévoilera tout son potentiel, personne ne sera prêt. Aucun ne l’était, personne ne se méfiait du reptile qui se cachait dans un parquet boueux et déjà impraticable.

Un profond rire s’échappa du gosier de la créature, brisant la frontière entre la femme et le monstre ; à la fois clair et rauque, de fines larmes avaient envahi les yeux minces de la bête qui riait aux éclats. Les stalalactites tremblaient, certaines chutaient et s’écrasaient en éclats de verre gelé contre le sol, et la neige de la surface glissait dans le refuge qui menaçait de s’écrouler à tout moment. D’un mouvement ample, la queue du dragon s’empara de l’épaisse lame du soldat, la glissant entre les anneaux serpentis de son appendice, elle la savait précieuse pour lui. Elle ne lui en priverait pas.

Violente impulsion, le sol se fissura. La patte ailée du dragon glissa l’homme dans un de ses quatres membres principaux, serrant une emprise ferme et brutale sur lui. Son corps s’éleva avec puissance à quelques mètres au dessus de la glace au départ, avant que la force de ses membranes ne se déploie. Elle s’élança avec violence en dehors du refuge nubéen qui n’avait plus aucune utilité à présent, brisant de son échine puissante la glace qui s’était formée au dessus d’elle et qui la séparait de la surface. La chaleur du soleil et la froideur de l’environnement provoqua une violente toux au dragon, qui cracha une épaisse mélasse empoisonnée sur la terre enneigée, rongeant le froid et la matière.

« Je n’insisterai donc pas, déclara la créature. »

Il n’était pas prêt.

Ses puissantes ailes battaient l’air, l’élevant à plusieurs centaines de mètres au dessus de la terre ferme - dévoilant le paysage ellgardien dans toute sa magnificence. On pouvait apercevoir au loin les épaisses colonnes cylindriques qui crachaient leur épaisse fumée. Sa griffe perfora une seconde fois le thorax du soldat, observant les terres que ses yeux faibles réussisaient à épouser, perdant légèrement en altitude pour pouvoir les observer sans qu’elles ne semblent terriblement floues et monochromes.

« Ta nation va périr. Elle devrait sérieusement me craindre. »

Esprit embrumé. Une aura violente et sombre s’échappait des squames d’Aerith, qui avait localisé un petit village - non loin, une mélasse d’hommes qui devait être composée de soldats. Elle crut voir des projectiles vainement tenter de l’atteindre, les quelques carreaux ou balles qui la touchait égratinant légèrement sa carapace épaisse.

« Je ne vais pas te tuer. Tu vas vivre, et tu observeras la déchéance de l’Empire. »

Il ne tomberait pas de sa main. L'Empire lui était utile, et...elle ne pouvait pas. Un sourire étira les mâchoires figées du monstre. Mais il tomberait, elle le savait. Ecrasé par une puissance qu'ils n'étaient pas capable d'appréhender.

Par son Père.

« Obscural vous dévorera tous. »

Elle lâcha le corps du soldat, qui chuta dans le vide, espérant que ses alliés seraient capables de rattraper une masse aussi lourde chutant d’une telle hauteur. S’ils n’en étaient pas capable, il mourrait. Constatant que l’épée du colosse était toujours emprisonné dans sa queue, elle laissa également tomber cette dernière après quelques secondes.

Elle devait rentrer à présent. Elle ne pouvait pas rester ici.
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