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Lost Kingdom  :: Ellgard :: La Capitale - Keivere, citée des Sciences

Propagande impériale / Pv Galmor Verblood

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Assise sur un toit, dans les bas quartiers de la capitale, Lya, fidèle à elle-même, réfléchissait. Elle aimait les endroits en hauteur, desquels elle pouvait avoir une vision d’ensemble. Elle commençait à amasser quelques cartes dans ses mains pour comprendre le monde dans lequel elle s’était volontairement mise. La Résistance commençait doucement à se dessiner assez clairement, mais elle manquait encore clairement d’information sur l’Empire. Sa seule rencontre avec l’un de ses représentants direct avait été Aerith, une femme dragon tout droit sortie d’un cauchemar angoissant. Elle gardait un souvenir assez amer de sa conversation avec elle, et tâcha donc de ne pas y repenser. Depuis qu’elle était arrivée à Keivere, elle s’était surtout focalisée sur les quartiers les plus pauvres, s’y sentant bien davantage dans son élément que dans le tumulte du centre ville, grouillant, bourdonnant. L’ouïe d’une lycan féline comme elle était particulièrement sensible, et tout ce boucan constant la rendait folle. Elle avait réussi à en apprendre plus sur la Résistance, qui trouvait son terrain parmi le bas peuple, mais assez peu de chose sur l’armée impériale. Et ce point l’intéressait justement assez, il fallait bien l’admettre. Elle avait décidé de ne pas s’arrêter à la définition assez négative qu’elle avait pu entendre, ce n’était pas pour les idéologies qu’elle comptait s’engager mais bien avec des arguments pragmatiques. Quelle faction avait le plus de chance de lui apporter un destin triomphant et glorieux ? Quel camp lui offrirait la possibilité de développer tout son potentiel ? Voilà ce qu’elle allait devoir déterminer durant les prochaines semaines.

Cela ne faisait que quelques jours qu’elle était ici, et si son village ne lui manquait pas vraiment, la compagnie des siens si. Les humains n’étaient pas de mauvaises créatures, elle en avait rencontré quelques uns d’aimables, mais ils manquaient cruellement de piquant, de sauvagerie. Ils avaient parfois ce regard vide, un peu bovin, comme si aucune flamme animale ne les habitait. Ce qui était le cas, en vérité. Lya n’avait pas non plus pu se transformer depuis qu’elle était ici, et cela la démangeait. Elle s’efforçait de ne pas attirer l’attention sur elle, bien décidé à être une ombre parmi les ombres, ce qui n’était pas bien difficile. Elle avait un physique passe-partout, plutôt petite et agile. Le seul problème était son accoutrement. Avec son arc dans le dos, on la regardait parfois d’un drôle d’air dans la rue, imaginant sans doute qu’elle était une sauvage venue de la forêt, avec des écureuils morts dans son sac. Elle rendait parfois leur regard aux malchanceux qu’elle croisait, et ne pouvait s’empêcher d’esquisser un sourire, elle dévoilait des canines particulièrement aiguisées. La lycan savait qu’elle jouait à un jeu dangereux en se montrant provocatrice, mais se laisser marcher sur les pieds n’était pas dans ses plans. Elle s’était rendue ici pour devenir quelqu’un, pas pour être considéré comme une bête de foire.

Mais ainsi, après ces quelques jours à rassembler des données sur la Résistance, elle décida qu’il était temps de tourner son intérêt vers l’armée impériale. Cette faction avait été la première qui lui était venue en tête lorsqu’elle avait décidé de quitter son village. Elle qui rêvait de combat épiques, de véritable aventure, de défis, elle espérait ne pas être déçue. Mais ce n’était pas en restant dans les bas quartiers qu’elle allait en apprendre plus. Elle descendit donc de son perchoir, et se mit en route d’un pas décidé. Elle n’avait pas vraiment de contact, ou de noms à donner pour parler avec des gens importants, elle allait donc y aller au culot. Elle savait que l’armée installait régulièrement des petits stands en centre ville pour encourager les citoyens à s’engager. Elle avait longtemps hésité à s’en approcher, trouvant la technique un peu grossière, mais c’était finalement le meilleur moyen. Elle ne mit pas longtemps à dénicher une table, dans une petite place assez peu fréquentée, derrière laquelle un gaillard au curieux cheveux verts attendait. Elle s’approcha, et alors qu’elle prenait une bouffée d’air pour parler, elle se figea. Cette odeur… Un lycan félin, ici ? Était-ce possible ? Elle fixa le jeune homme avec une étrange intensité, puis cligna des yeux. Elle chassa sa confusion d’un mouvement sec de la tête, et se posta devant la table.

- Pour obtenir des informations sur l’armée impériale, c’est à vous qu’on doit s’adresser ?

Elle inspira de nouveau. Pas de doute possible, il était l’un des siens. Elle planta son regard dans le sien, chassant toute expression de son visage. Le destin avait-il décidé de lui jouer un drôle de tour ?
Est-ce qu’on pouvait dire que cette journée avait bien démarrée ? Non. Tu avais perdu ce qu’on appelle probablement le pire des paris tiens. En même temps toi et ton trop plein de confiance en toi de sapin, vous auriez dû vous y attendre. Enfin bref. Du coup, à faire le fier à dire que c’était du travaille de bouseux de tenir un stand pour présenter l’armée, que les gens avaient juste à les regarder pour savoir que c’était la bonne décision. Mais qu’est ce qu’on va faire de toi. Du coup te voilà, planter tel un sapin bougon au milieu de sa forêt. Sauf que là t’es planté devant la table, enfin le stand d’info pour s’inscrire à l’armée, entouré de deux de tes gars qui se foutent de ta gueule. Et ça fait depuis l’aube de râle et tu grogne.

Quel homme.

T’en a vu du monde passer, encore et encore, certains ont osé poser deux trois questions, voir chaparder un papier, parce qu’il faut dire que tu fais un peu flipper. Du coup, tu es là les bras croisés sur ton torse, ton dos collé contre le mur en béton, l’air renfrogné.

C’est au milieu de l’après-midi que l’on te sort finalement de ton bougonnage, enfin qu’elle te sorte de cet état de rustre mal léché. Elle est plutôt petite, presque frêle avec un regard qui ne trompe pas. Le genre déterminé. Mais ce qui t’attire, ce qui te fait vibrer et pousse ton attention à ne se focaliser que sur elle, c’est cette aura si particulière, si familière. Une Lycan, une lycan félin de surcroit, mais quelque chose d’autres titillait ton odorat comme un sentiment de déjà-vu.


Tu la regarde s’approcher de toi et du stand, elle ouvre la bouche. Plus aucun doute possible, elle fait partie des tiens, une puma. Tu ne compte plus le nombres d’années que cela fait que tu n’en a pas croisé, tu n’avais pas ressenti ce sentiment d’apaisement t’envahir à cette simple aura. Tu te décolle de mur et tu t’approche d’elle, ton regard surement plus vif qu’à l’accoutumé, au point que tes gars se reculent un peu.

« Il semblerait. Vous voulez rejoindre ? Vous avez des questions particulières ? »

T’es tendu et tu sais même pas pourquoi, tendu et détendu en même. T’es bizarre mon sapin. Tu te penche un peu sur la table, que ton regard soit pile en face du sien.

« En vrai. Je suis pas obligé d’en parler ici. J’ai la dalle, et je me fais royalement chier à faire la plante verte derrière ce stand. Bar, viande à volonté ça vous va ? La meilleure de la ville, selon mon estomac ma foi. Je vous invite. »

Tu lui lâche un petit sourire, loin de se vouloir dragueur, t’es un direct, rustre et sans aucun tact. Tu viens d’inviter une fille à diner juste parce que t’as faim. Et que le fait qu’elle soit une lycan puma, joue dans la balance. Mais ça t’es trop fier pour te l’avouer. Tu mets une bonne tape dans le dos à tes gars.

« Allez. Moi je vous laisse. »

Ils manquent de s’étouffer en te sentant faire, ce qui fait partir dans un de tes rires bourru et franc, t’attrape ton manteau, et t’invite la jeune femme à te suivre, sans vraiment trop demander son avis.

« Galmor au fait, Enchanté ! Je suis du régiment Mort. Hésite pas pour les questions. »
Le jeune homme - qui n’était pas seul par ailleurs mais entouré de quelques autres gaillards qui semblaient très humains et donc très peu intéressant - planta son regard dans celui de Lya avec une intensité comparable à la sienne. Elle garda une expression des plus neutres, mais son intérêt était piqué. Elle se demandait ce qu’un des siens fabriquaient dans l’armée, mais cela n’était pas si étonnant en vérité. Les lycans possédaient une force brute assez importante, et leur transformation pouvait aider dans de nombreuses missions. L’ennui avec eux était leur sauvagerie et leur difficulté à obéir à une hiérarchie. Mais bon, ce type-là faisait peut-être exception ? Étrangement, cette pensée la quitta aussitôt lorsqu’il s’approcha d’elle, dégageant une aura d’assurance assez intrigante. La jeune fille le reluqua sans gêne, consciente qu’il la dévisageait aussi de toute manière. Il était bel homme, c’était indéniable. Des muscles se dessinaient subtilement sous ses vêtements, et son regard brillait d’un éclat vif. Charmant, mais peut-être un peu trop goguenard. Enfin, c’était le premier lycan qu’elle croisait depuis qu’elle avait quitté son village, elle n’allait pas faire la difficile.

- Il semblerait. Vous voulez rejoindre ? Vous avez des questions particulières ? En vrai. Je suis pas obligé d’en parler ici. J’ai la dalle, et je me fais royalement chier à faire la plante verte derrière ce stand. Bar, viande à volonté ça vous va ? La meilleure de la ville, selon mon estomac ma foi. Je vous invite.

La jeune fille avait regardé la scène se dérouler sous ses yeux, une expression quelque peu perplexe sur le visage. Elle s’était attendue à beaucoup de chose, mais sans doute pas à ça. Elle ouvrit la bouche mais la referma aussitôt. Il ne lui demandait pas vraiment son avis, en vérité. Elle fut tentée de s’éclipser, trouvant l’attitude de son interlocuteur un peu osé, mais plusieurs choses l’en empêchèrent. Déjà, le garçon semblait suffisamment confiant pour avoir un poste plutôt bien placé dans l’armée, ce qui faisait de lui la personne idéale à qui poser des questions. Ensuite, il était un lycan, et Lya s’ennuyait de la compagnie des siens. Le ton et le comportement de son interlocuteur lui plaisait, il avait le franc parlé des animaux, cette audace qui manquait tant à la demoiselle. Et pour finir, de façon assez triviale, Lya ne refusait pas un bon repas. Qui plus est, celui qui l’invitait n’avait pas un physique repoussant, elle devait bien le reconnaître.

Il se tourna vers ses comparses et les salua très brièvement, sous leur regard ahuris. Lya sentit un léger sourire se dessiner sur ses lèvres, tandis qu’elle suivait le jeune homme du regard. Son rire résonna, ce qui accentua l’amusement mal dissimulé de la lycan. Très bien, elle devait le reconnaître, il savait y faire. Elle n’était pas du genre à se laisser impressionner par les hommes qui roulaient des mécaniques, et sans doute était-elle un peu à fleur de peau depuis qu’elle ne voyait plus de personnes de sa race, mais elle lui trouvait un quelque chose assez particulier. Il était au moins amusant, c’était déjà ça.

- Galmor au fait, Enchanté ! Je suis du régiment Mort. Hésite pas pour les questions.

Elle le suivit, gardant un oeil attentif sur lui. Il semblait suffisamment sûr de lui pour être persuadé qu’elle allait l’accompagner sans rechigner, une attitude qui avait de quoi agacer. Lya était cependant de bonne humeur, le petit spectacle du fameux Galmor l’avait amusé. Elle lui emboîta donc le pas, se mettant à sa hauteur. Elle avait là une belle occasion pour poser ses questions, et avoir - du moins elle l’espérait - des réponses honnêtes. Ce type n’avait pas l’air du genre à travestir la réalité. Elle pouvait toujours se tromper, bien sûr, mais elle allait avoir tout un repas pour le jauger. Lui lançant un regard acéré, elle eu de nouveau un petit sourire. D’un ton ironique, elle répondit :

- Ce n’est pas comme si j’avais beaucoup eu le choix. Je t’avoue que je ne m’attendais pas à rencontrer l’un des miens dans l’armée. Ça fait longtemps que tu les as rejoins ?

Elle ne comptait plus s’embarrasser des formes à présent. Il ne semblait pas vouloir jouer dans l’officiel, elle se calquait donc sur lui avec un certain soulagement. Les humains n’appréciaient généralement pas son ton parfois arrogant et provocateur, qu’elle estimait être juste franc. Retrouver un lycan lui faisait plus de bien qu’elle ne l’avait imaginé. Elle ajouta, sur un ton un peu plus sérieux :

- Lya, enchantée également. Et ne t’en fais pas, je ne compte pas hésiter. Si je rejoins l’armée, je préfère savoir dans quoi je mets les pieds avant.

Elle était honnête à son tour. Elle ne comptait pas lui mentir, lui faire croire qu’elle s’engageait par passion. Elle avait de l’ambition, et à ses yeux, l’armée impériale serait un bon moyen de vivre pleinement comme elle le désirait.
Tu t’attardes un peu plus sur elle, profitant de ce sentiment particulier qui t’a tellement manqué, ce sentiment particulier que celle une lycan félin peut créer. Elle est mignonne et malgré sa petite taille tu es loin d’être dupe sur le fait qu’elle doit surement pouvoir aligner la majorité de tes gars. C’était rare que tu t’attarde sur le physique d’une femme a dire vrai surtout depuis Helenn, mais les choses finissent parfois par changer ou au moins évoluer.

- Ce n’est pas comme si j’avais beaucoup eu le choix. Je t’avoue que je ne m’attendais pas à rencontrer l’un des miens dans l’armée. Ça fait longtemps que tu les as rejoins ?

Tu ne lui avais pas vraiment laissé le choix et tu ne pouvais pas dire le contraire, mais t’étais comme ça, tu l’avais toujours été, et il serait difficile de te rendre différent pour être tout à fait honnête. Tu tâche de marcher à sa vitesse et de ne pas te laisser purement et simplement guider par ton estomac. Chose peu évidente quant on te connait assez.

« On est plus nombreux que les gens le pensent, même si on manque bien souvent de discipline. Mon supérieur est aussi lycan, au même titre que notre ex supérieur défunt, et aucun de nous trois n’a jamais trop fait dans la dentelle, mais si Sieghart a un peu plus de manière.»

Tu ris doucement, toi et Sieg étiez probablement les plus à même d’illustrer cela. A vous battre comme des charognards dès que vous en aviez l’occasion.

« Cela va faire approximativement dix ans maintenant que j’ai rejoint l’armée, je me suis engagé à dix-sept, dix-huit ans un peu après la mort de mon père, j’avais besoin d’être remis dans le droit chemin. Mais après autant d’année en solitaire ça n’a pas été facile. »

Tu ris un peu en y repensant, tu t’étais assez rapidement illustrer par ton indiscipline et ta grande gueule ça tu ne pouvais définitivement pas le nier. Tu ouvre la porte de la taverne, la laisse entrer avant toi et t’installe à la table près de la fenêtre, il y a un peu de monde mais rien d’étouffant, et puis vous êtes en pleine capitale de Keivere, alors toi mon sapin t’es plutôt bien vu, même si tu les fais un peu flipper les habitants. T’attrape au vol une carte, le déposant face à la jeune femme, qu’elle puisse choisir.

- Lya, enchantée également. Et ne t’en fais pas, je ne compte pas hésiter. Si je rejoins l’armée, je préfère savoir dans quoi je mets les pieds avant.

« Lya, Joli prénom. Mieux vaut toujours savoir dans quoi on met les pieds en effet, et je ne te mentirais pas sur le fonctionnement de l’armée. Ou sur les attentes, les bonnes comme les mauvaises choses, je suis quelqu’un de plutôt direct. »

Pour être direct ça tu l’étais.

« Tu viens d’où ? Je ne crois pas t’avoir déjà croisé, et même si je vis un peu reclu, j’aurais pas pu te louper. Tu es en ville depuis longtemps ?»

Le tact chez toi c’est définitivement inexistant. Le respect de la vie privée ? C’est une option que tu n’as définitivement pas prise. Direct et rustre. Bonjour les manières mon gros. La serveuse arrive à votre table, elle ne te demande même pas ce que tu vas prendre, elle demande juste un « Comme d’habitude ? » Et toi tu grommelle un oui, alors qu’elle se tourne tout sourire vers Lya, savoir ce qu’elle souhaite, le notant avant de repartir vers les cuisines.
Face aux interrogations de Lya, le jeune homme semblait assez amusé et détendu. Il était dans son élément à la capitale, contrairement à la demoiselle, qui regardait autour d’elle avec une certaine méfiance. Elle ne se sentait pas chez elle à Keivere, c’était le territoire des humains, même si la ville se targuait d’être ouverte à tous. Les lycans pouvaient aisément se mêler à la masse, ayant une apparence assez commune sous leur forme endormie, mais la jeune fille pouvait aisément faire la différence entre un des siens et un humain. Il y avait déjà l’odeur, et quelque chose dans l’attitude, dans la façon de regarder les autres. Une flamme dans le regard bien particulière, sans doute l’indice de l’animal qui sommeillait en eux. Galmor lui répondit, sur le ton de la conversation.

- On est plus nombreux que les gens le pensent, même si on manque bien souvent de discipline. Mon supérieur est aussi lycan, au même titre que notre ex supérieur défunt, et aucun de nous trois n’a jamais trop fait dans la dentelle, mais si Sieghart a un peu plus de manière. Cela va faire approximativement dix ans maintenant que j’ai rejoint l’armée, je me suis engagé à dix-sept, dix-huit ans un peu après la mort de mon père, j’avais besoin d’être remis dans le droit chemin. Mais après autant d’année en solitaire ça n’a pas été facile.

Ces informations étonnèrent quelque peu la puma, qui hocha doucement la tête. Un lycan à un poste important ? Voilà qui était intéressant ! Elle qui avait été rebuté par l’idée de se mettre au services des humains, elle était à présent rassurée. Si elle se débrouillait bien, elle pourrait donc travailler auprès des siens. C’était une excellente nouvelle. Peut-être trouverait-elle d’autres lycans dans l’armée, félin ou canin. Les loups n’étaient pas ses favoris, ils avaient la fâcheuse manie de se croire supérieur aux autres. La vie lui avait en tous cas joué un drôle de tour, pour lui permettre de rencontrer un autre puma. Dans une ville immense comme Keivere, le destin était sans doute à l’oeuvre.

Alors qu’un petit sourire se dessinait sur les lèvres de Lya, ils franchissaient la porte de la fameuse taverne dont Galmor avait parlé plus tôt. Ainsi, il faisait lui-même parti de l’armée depuis un certain temps, il devait savoir beaucoup de chose. Elle était tombée sur la bonne personne, avec un caractère visiblement sympathique. Il semblait ouvert à la conversation, bien plus sociable que la demoiselle. Elle allait pouvoir se reposer sur lui pour mener la discussion, c’était u bon point. Tandis qu’ils s’attablaient, le garçon ajouta :

- Lya, Joli prénom. Mieux vaut toujours savoir dans quoi on met les pieds en effet, et je ne te mentirais pas sur le fonctionnement de l’armée. Ou sur les attentes, les bonnes comme les mauvaises choses, je suis quelqu’un de plutôt direct. Tu viens d’où ? Je ne crois pas t’avoir déjà croisé, et même si je vis un peu reclu, j’aurais pas pu te louper. Tu es en ville depuis longtemps ?

La lycan s’appuya contre le dossier de sa chaise tout en lisant rapidement le menu. Un plat à base de viande rouge lui conviendrait parfaitement, avec une bière. Elle avait l’impression que personne n’en buvait à la capitale, ils consommaient du vin, qu’elle trouvait assez fade. Ils n’avaient jamais goûté la gnôle faite maison dans son village ! De quoi décaper l’intérieur, de façon efficace. Une serveuse vint prendre leur commande, puis les laissa à leur conversation. Lya la regarder s’éloigner puis reporta son attention sur Galmor, décidée à lui répondre.

- Contente de pouvoir compter sur ton honnêteté. J’ai l’impression qu’ici tout le monde est langue de bois.

Elle leva les yeux au ciel, vaguement agacée. La serveuse revint et déposa une chope de bière devant elle, à sa grande satisfaction. La lycan en but une généreuse gorgée, savourant le liquide amer qui coulait dans sa gorge. Elle posa la chope sur la table et reprit :

- Je viens d’un petit village de lycan, un peu plus au Sud, sous la protection des Daniels. Je suis arrivée à Keivere il y a quelques jours, ce qui explique qu’on ne se soit jamais croisé. Je pense que je ne serai pas passé à côté de quelqu’un comme toi.

Elle esquissa un petit sourire, le laissant libre d’interpréter ses paroles. Elle le regarda de haut en bas, et but une nouvelle gorgée de bière. Il était à présent temps de passer aux choses sérieuses. Elle reposa sa chope, posa ses coudes sur la table et plongea son regard dans celui du lycan qui lui faisait face. Elle avait besoin de savoir un certain nombre de chose à présent.

- Bien, dis moi, la vie dans l’armée vaut le coup ?

Il lui avait affirmé qu’il serait honnête, elle comptait donc sur lui pour lui parler de ce qu’était réellement son quotidien, au sein de l’Empire.
La serveuse ramena deux choppes de bières, tu fus ravi de voir qu’elle avait au moins bon gout niveau boisson, les gens d’ici ayant toujours eut la facheuse manie de boire du vin, enfin sauf les soldats. Le vin voilà bien quelque chose que tu n’aimais pas et que tu associais à l’autre bourgade perdue d’Akantha. M’enfin. Elle avait pris un plat de viande comme toi, ce qui te fit esquisser un léger sourire en coin pour le coup.

- Je viens d’un petit village de lycan, un peu plus au Sud, sous la protection des Daniels. Je suis arrivée à Keivere il y a quelques jours, ce qui explique qu’on ne se soit jamais croisé. Je pense que je ne serai pas passé à côté de quelqu’un comme toi.


Que ce fut toi ou elle, vous n’y alliez pas par quatre chemins. Bon point. Tu n’aimais ni les détours alambiqués, ni la bienséance de surface qui semblait être de coutume partout dans ce bas-monde. Tu écoutais avec attention buvant ta boisson, depuis l’aube que tu étais debout planté comme un piquet, ça ne pouvait que te faire du bien de te désaltérer. Tu capte d’un œil le petit sourire en coin qu’elle arbore. Ton regard s’éveillant un peu des sous-entendus que tu créais probablement toi-même.

« Qui louperait une telle couleur de cheveux. »

Tu ris un peu avant de te reconcentrer sur ce qu’elle avait dit. Daniels…Cela te fit directement penser à Erwann, Le mentor de Sieg et ton ex supérieur malheureusement disparu.

« Un petit village de Lycan, une meute ? Pas Panthère des neiges j’imagine sinon tu serais affiliée aux Daniels…Le fils héritier était le mentor de mon propre supérieur. J’avais énormément de respect pour lui. »

- Bien, dis moi, la vie dans l’armée vaut le coup ?

La question avait de quoi être directe, et sans détour. Tu appréciais cela, ce coté on ne peut plus direct.

« Elle ne vaut le coup que si elle te convient. Il n’y a pas de bonne réponse à cette question. La réponse varie d’une personne à une autre ce serait un mensonge de te dire que la vie à l’armée vaut le coup pour tout le monde. »

Tu dépose ta chope alors que l’on vous sert vos plats et que tu attaques ta viande.

« J’avais tout perdu avant l’armée. J’étais un tueur à gages incontrôlable. Et seul. Lors d’un contrat, j’ai fait la rencontre d’Helenn, elle venait de devenir soldat, ça été la première à avoir l’audace de regarder au travers de ma carapace. »

Tu soupire doucement.

« Pour elle l’armée, c’était un moyen de rendre le monde meilleur, de donner une chance à chacun de se trouver un but dans la vie. Je pensais que c’était des foutaises, que c’était juste une pauvre fille utopiste. Mais ma fierté a pris le dessus et je me suis engagé. »

Aussi parce que déjà à cette époque tu l’aimais, mais ça même maintenant t’es pas capable de l’avouer.

« J’ai commencé soldat, j’avais la rage, la rage contre le monde entier, c’est là que j’ai connu Sieg, dans le régiment Guerre, un lycan lui aussi. Dès qu’on se voyait on se tapait dessus. Ça finissait toujours dans le sang, des putains de grandes gueules qu’on était. Au point qu’à force nos supérieurs nous ont balancé sur le sommet d’une montagne enneigée sans rien, tous les deux qu’on apprenne à se supporter. »

Tu éclate de rire à ce souvenir, vous aviez pas l’air bien malin.

« On s’est tabassé plusieurs jours avant de prendre la route. Et au final je crois qu’on est devenu vraiment amis à ce moment là. J’ai jamais eut vraiment d‘ambition, mais on gravissait les échelons au fur et mesure lui et moi. L’armée fonctionne au mérite, ce que j’ai-je le dois à moi-même, à la force de mes poings. Tout à un peu basculer au moment de l’attentat de la résistance, Helenn n’y a pas survécu, et Erwann a monté le régiment Mort où je suis désormais. Erwann en fut l’inquisiteur, Sieghart son bras droit, et moi celui de Sieg. Jusqu’à il y a quelques mois, avec l’assassinat d’Erwann, Sieg a pris sa place et moi la sienne. »

Tu prends une grande inspiration. Ta mâchoire s’étant contractée au souvenir d’Helenn et d’Erwann.

« L’armée vaut le coup, si tu sais que tu peux en mourir. Si t’as besoin d’un but, d’avoir la reconnaissance de tes pairs pour ce que tu es et non pour l’apparence que tu as ou ton passé. Notre régiment est une grande famille, où chacun à su trouver sa place. On compte les uns sur les autres. L’armée vaut le coup, si tu cherches à trouver ta place dans ce putain de monde, sans jugement et avec beaucoup de persévérance. Ca vaut le coup si t’es prête. »

L’armée t’avait ramené sur les bons rails quand tu étais perdu, elle t’avait apporté Helenn, une famille, un foyer, une place. Mais la résistance t’avait volé Helenn, et ça tu ne pouvais pas leur pardonner.

« La vraie question c’est pas si l’armée vaut le coup, c’est de savoir ce que tu cherches »
Tandis qu’ils poursuivaient leur conversation, la serveuse amena également leur plat, ce qui fit naître un grondement dans le ventre de la demoiselle. Sans hésiter, elle attrapa ses couverts et s’y attaqua. Elle aurait pu attraper la viande avec les dents, mais elle devait tout de même faire attention à ne pas passer pour une sauvage. Ils n’étaient pas seuls dans la taverne après tout. Galmor fit une plaisanterie sur sa couleur de cheveux - assez flamboyante - puis fit une réflexion sur l’héritier des Daniels. Lya ne l’avait jamais rencontré, il était de toute manière rare que la famille des Alpha se déplacent auprès des clans mineurs. Le village des Harsh était assez petit, et sans grosse ambition. Voilà bien ce qui avait poussé la lycan à s’en échapper.

- Elle ne vaut le coup que si elle te convient. Il n’y a pas de bonne réponse à cette question. La réponse varie d’une personne à une autre ce serait un mensonge de te dire que la vie à l’armée vaut le coup pour tout le monde. J’avais tout perdu avant l’armée. J’étais un tueur à gages incontrôlable. Et seul. Lors d’un contrat, j’ai fait la rencontre d’Helenn, elle venait de devenir soldat, ça été la première à avoir l’audace de regarder au travers de ma carapace. Pour elle l’armée, c’était un moyen de rendre le monde meilleur, de donner une chance à chacun de se trouver un but dans la vie. Je pensais que c’était des foutaises, que c’était juste une pauvre fille utopiste. Mais ma fierté a pris le dessus et je me suis engagé.

La jeune fille était un peu surprise, elle ne s’était pas attendue à ce que son interlocuteur commence à lui raconter sa vie. Elle n’avait jamais été la personne vers qui on se confiait, étant d’un naturel rude et austère. Pas le genre à rassurer ou à réconforter. Elle ignorait comment se comporter dans ces cas-là. Galmor avait évoqué une femme, Helenn. S’agissait-il d’une amie ? De sa femme ? Sa curiosité était piquée, et avec sans doute un soupçon de jalousie. Elle avait imaginé qu’il était sans doute célibataire, au vu de sa manière de la regarder. Le contraire, pour une raison qui elle-même la surprenait, la décevait un peu. Ce n’était pas tous les jours qu’elle avait l’occasion de rencontrer un charmant lycan après tout !

- J’ai commencé soldat, j’avais la rage, la rage contre le monde entier, c’est là que j’ai connu Sieg, dans le régiment Guerre, un lycan lui aussi. Dès qu’on se voyait on se tapait dessus. Ça finissait toujours dans le sang, des putains de grandes gueules qu’on était. Au point qu’à force nos supérieurs nous ont balancé sur le sommet d’une montagne enneigée sans rien, tous les deux qu’on apprenne à se supporter. On s’est tabassé plusieurs jours avant de prendre la route. Et au final je crois qu’on est devenu vraiment amis à ce moment là. J’ai jamais eut vraiment d‘ambition, mais on gravissait les échelons au fur et mesure lui et moi. L’armée fonctionne au mérite, ce que j’ai-je le dois à moi-même, à la force de mes poings. Tout à un peu basculer au moment de l’attentat de la résistance, Helenn n’y a pas survécu, et Erwann a monté le régiment Mort où je suis désormais. Erwann en fut l’inquisiteur, Sieghart son bras droit, et moi celui de Sieg. Jusqu’à il y a quelques mois, avec l’assassinat d’Erwann, Sieg a pris sa place et moi la sienne.

Un petit silence suivit sa longue tirade. Ainsi, la fameuse Helenn était morte. Il y avait eu quelque chose de fort entre eux, Lya pouvait le sentir dans son regard et dans sa façon de crisper légèrement sa mâchoire. Elle baissa les yeux sur sa table, consciente que son interlocuteur éprouvait une vive émotion en ravivant ce souvenir. Elle qui n’avait jamais été réellement lié à quiconque - à l’exception de sa famille qu’elle avait plus ou moins mise de côté - peinait à comprendre cette douleur. Elle respecta cependant son sentiment en gardant le silence, le laissant poursuivre à son aise. Elle tâchait de mémoriser ce qu’il lui enseignait, mine de rien. Le régiment Mort était donc dirigé par Sieghart, qui était un lycan si elle se rappelait bien ce qu’il avait dit. Et Galmor était donc… Son bras droit. Elle n’était pas tombée sur n’importe qui.

- L’armée vaut le coup, si tu sais que tu peux en mourir. Si t’as besoin d’un but, d’avoir la reconnaissance de tes pairs pour ce que tu es et non pour l’apparence que tu as ou ton passé. Notre régiment est une grande famille, où chacun à su trouver sa place. On compte les uns sur les autres. L’armée vaut le coup, si tu cherches à trouver ta place dans ce putain de monde, sans jugement et avec beaucoup de persévérance. Ca vaut le coup si t’es prête. La vraie question c’est pas si l’armée vaut le coup, c’est de savoir ce que tu cherches.

La demoiselle releva la tête pour planter son regard dans les prunelles du garçon. Il y avait une grande souffrance dans ses iris, et une rage de vaincre qu’elle n’avait jamais vu chez quiconque. Galmor semblait déterminé à faire payer à la Résistance, elle pouvait aisément le deviner. Elle médita sa dernière tirade quelques secondes, tout en poursuivant son repas. Pendant qu’il parlait, elle avait bien entamé sa portion de viande, la dévorant goulûment comme si elle n’avait rien mangé depuis des mois. La nourriture était bonne, c’était quelque chose que l’on ne pouvait pas retirer à la capitale. Elle but une petite gorgée de bière pour d’humidifier la bouche, et répondit :

- Merci pour ton histoire. Le mérite est bien ce que je recherche, et je suis soulagée de voir que l’armée fonctionne ainsi. Je cherche à m’élever, à déployer tout mon potentiel. Je veux me battre et prouver ce que je vaux. Je n’ai rien à perdre, et tout a gagner.

Elle haussa les épaules et goba un morceau de viande avec appétit. Son regard se perdit dans le vague, alors qu’elle méditait les paroles du jeune homme. Avec son récit, Galmor lui en avait beaucoup apprit, sans peut-être même le vouloir. Cherchant de nouveau son regard, elle poursuivit :

- Je suis prête à m’engager intégralement dans une cause. Je veux juste savoir si elle me donnera ce que je désire. La reconnaissance, le respect. J’étais assez réticente à me mettre au service des humains, mais si tu me dis qu’il y a d’autres lycans, et en plus pas mal hauts placés, ça change la donne… Ca devient intéressant.

Elle but une lampée de bière, et tandis qu’elle passait sa langue sur ses lèvres pour récupérer les dernières gouttes du liquide, elle réfléchissait. Elle avait une question en tête, et le jeune homme était sans doute le seul qui lui donnerait une réponse honnête. Elle posa la chope devant elle, croisa les bras et lui demanda simplement :

- L’Empire va-t-il écraser la Résistance ? Les chances sont-elles de son côté ?

Il n’avait pas besoin d’être un génie pour savoir que cette question l’intéressait pour une raison bien simple : il serait idiot de choisir le camp des perdants. Si la victoire de l’Empire était une bonne chose pour la nation, cela l’intéressait assez peu. Du moment qu’elle trouvait son propre intérêt, cela lui allait.
Tu te permet après une aussi longue tirade d’attaquer à grande bouchées ton plats, composé pratiquement uniquement de viande. Lya t’avait paru intéressée et attentive tout du long, elle n’était pas là pour enfiler des perles et c’était un aspect que tu appréciais définitivement, en plus de bien remarquer que la demoiselle aimait autant la viande que toi. Les bons soldats ça mange bien ! Il va vraiment falloir faire quelque chose pour ton état mental mon sapin c’est moi qui te le dit.

- Merci pour ton histoire. Le mérite est bien ce que je recherche, et je suis soulagée de voir que l’armée fonctionne ainsi. Je cherche à m’élever, à déployer tout mon potentiel. Je veux me battre et prouver ce que je vaux. Je n’ai rien à perdre, et tout a gagner.

Elle te rappelait un peu toi, bien des années en arrière, avec cette détermination à toute épreuve, ce besoin de montrer sa valeur et de vouloir aller au bout des choses. Cela te fit esquisser un sourire, elle avait définitivement du caractère, ça rabattrait le caquet de pas mal de monde. Tout en lui permettant de se faire sa place, comme toi et Sieg à l’époque. Vous ne passiez définitivement pas inaperçu vous deux.

- Je suis prête à m’engager intégralement dans une cause. Je veux juste savoir si elle me donnera ce que je désire. La reconnaissance, le respect. J’étais assez réticente à me mettre au service des humains, mais si tu me dis qu’il y a d’autres lycans, et en plus pas mal hauts placés, ça change la donne… Ca devient intéressant.


« Les humains sont présent voir même majoritaire parmi les soldats, mais quand on regarde les hauts grades ils sont quasiment inexistants. Tu croiseras des lycans et thérianthropes, et bien d’autres espères, mais pas spécialement des humains. Ils n’ont pas l’avantage face à nous sur plusieurs points. Après certains peuvent réserver des surprises. »

C’est un souvenir qui traversa ton esprit à cet instant, un souvenir du passé, d’un lointain passé. Alors que tu fus encore tueur à gage.

- L’Empire va-t-il écraser la Résistance ? Les chances sont-elles de son côté ?

Cette question. Une part de toi l’attendait, comme une part de toi l’adorait. Tu eus ce sourire particulier que tu n’avais que dans ces moments là, ce sourire animal et carnassier. Associé à un regard on ne peut plus félin, prêt à dévorer tout ce qu’il trouvera à porté de griffes ou de crocs. On t’avait surnommé la Bête et ce ne fut pas pour rien. Tu planta ton regard félin dans celui de Lya, planta ton couteau dans la table sans prévenir.

« Je les tuerais tous. Jusqu’au dernier. Alors ils n’ont aucune chance. Pas une seule de leur misérable vie ne reverra la lueur du soleil quand je serais à porté de leur vue. »

Tu finis sorti le couteau précédemment planté, laissant à la plante une belle entaille, avant de finir ton morceau de viande et de boire à grande lampée ta bière. Te calmant doucement, tachant de réfréner cette envie de sang qui te brulait les doigts et te démangeait diablement.

« L’escadron Mort porte son nom pour une bonne raison. C’est la seule chose que l’on laisse sur notre passage. Et vu les éléments en puissance qui s’y trouve, la Résistance ne fera jamais le poids. »

C’était direct et franc. Tu y croyais, tu le pensais et surtout tu veillerais à ce que tout ceci se réalise, et ce dans chaque détails. Tu souris en coin à la jeune femme.

« Si tu aime le sang, n’hésite pas à nous rejoindre ~ »