[flashback] Caduque et mortel. || pv. Isaak 1520180070-1212


L’endroit était puant, humide, et sombre. Les esclaves semblaient, pour la plupart, être entreposé dans un sous-sol d’Everbright, qui appartenait à une bande de marchands d’esclave relativement influents dans leurs milieux puisque l’aristocratie se plaisait en compagnie d’objets vivants à leurs côtés qu’elle traînait d’une chaîne afin d’instaurer pleinement un rapport de force. Cette année, ils avaient fait une prise extrêmement rare qui allait sans aucun doute ravir leurs porte monnaie et combler tous les potentiels manque d’argent qu’ils avaient accumulés par l’absence de bons esclave ou tout simplement les invendus comme on les appelait.

Enfin, pour en revenir à ce charmant lieu, il était situé dans l’arrière boutique d’un petit commerce assez frauduleux. Une trappe et on y était, à peine entré l’odeur vous prenait le nez et vos instincts vous hurlaient de faire demi-tour, il n’y avait sans doute rien à voir pour vous ici. C’était un dédale de cellules diverses et variées qui s’étendaient sur plusieurs milliers de mètre carrés, éclairé par de vulgaires torches. On arpentait les lieux à l’aide de couloirs, et en tournant la tête on pouvait apercevoir de part et d’autre des barreaux tous cadenassés lorsqu’ils étaient occupés qui donnaient sur des bestioles vous fixant de leurs grands yeux plaintifs et supplicateurs, certains emplis de haine. On y voyait une majorité d’hybrides, parfois des humains et même d’autres races plus exotiques.

Plus on avançait, plus le sol se mettait à trembler. Quelques rugissements, des hurlements ou d’autres sonorités à vous glacer le sang, avant d’emprunter une des galeries un grossier panneau s’y trouvait, et sur celui-ci était inscrit d’une peinture rouge et dégoulinante : ESCLAVES DANGEREUX.

Des couloirs qu’on évitait d’emprunter si on avait peur de se faire attraper et arracher le bras par des bêtes surpuissantes qui auraient été victimes de mauvaises expériences et devenues totalement débiles et difformes. Dans le fond de la galerie principale se trouvait une cage particulièrement spacieuse et on y trouvait trois ou quatre panneaux plantés dans le pavé.

« NE PAS S’APPROCHER »
« DANGEREUX »
« NE PAS OUVRIR NI TOUCHER AUX BARREAUX »
« NE PAS PARLER À L’ESCLAVE »

Au sein de ce dernier, on apercevait alors que les tremblements faisant frémir le sol ne venaient pas de la créature, malgré la dangerosité qu’indiquaient les panneaux. Evidemment, cette cage était constamment protégée de deux gardes qui vérifiaient régulièrement l’état du captif et le cadenas, ainsi que le potentiel état des barreaux qui semblaient briller d’une étrange lueur peu accueillante.

Cela semblait être un esclave qui n’était pas vraiment bruyant, le seul vacarme qu’il causait était le glissement des chaînes la reliant contre le pavé, ce qui créait un bruit sourd et désagréable. Il faisait souvent les cent pas, détruisant à l’état de vermine quiconque croisait son regard, très proche des barreaux qui le retenait captif sans pour autant les effleurer. Il avait déjà essayé, et puisqu’ils étaient enchantés de la même manière que ses liens et les murs afin qu’il ne s’échappe ou ne les brise pas, c’était assez ridicule de se rendre encore plus faible.

La cérémonie de vente aux enchères approchait. Dans un, ou deux mois, la plupart des esclaves seraient vendus. Bien sûr en général on s’adressait aux particuliers qui venaient eux-mêmes sélectionner leurs articles mais puisque rappelons-le la pèche a été bonne, ils allaient inaugurer un moment inoubliable où chacun pourra déclarer un prix auquel il achètera l’esclave afin de rentabiliser le prix auquel il soit vendu.

Après tout, on n’avait pas un mythologique tous les jours dans ses sous-sols.

L’évènement avait déjà fait le tour d’Akantha, flyers et bouche à oreille donnait ainsi la fièvre aux acheteurs les plus riches et extravagants car, mesdames et messieurs, c’est le Satan que l’on vend !
La bête avait été chouchoutée, cajolée. Nettoyée, en bref. Elle brillait et la crasse qui la recouvrait laissait désormais place à cet épiderme soyeux et immaculé, ainsi qu’une chevelure et des cornes, ailes et griffes totalement impeccables. De divers cadavres (ou plutôt restes et os) figuraient dans sa cellule - en effet ils la gavaient avant le jour fatidique afin qu’elle paraisse belle et en pleine forme afin d’attirer davantage l’attention sur elle, encore mieux qu’une attraction.

Mais ces derniers temps, elle était particulièrement énervée. Malgré les barreaux, la sympathie des deux gardes qui avaient l’habitude de la surveiller eu raison d’eux et c’était en s’approchant trop des barreaux qu’ils se sont littéralement fait sectionner en deux malgré ce qui se trouvait entre eux. On ne trouva rien d’autre d’eux, si ce n’était que quelques lambeaux de peaux et salves de sang contre le métal. Les gens refusaient de s’occuper d’elle et se délestaient alors à la tâche malgré la prime offert pour la garde ne serait-ce qu’une ou deux journées. Cela faisait plusieurs jours que la cage du dragon était sans surveillance, mais ils avaient réussi à engager un mercenaire suffisamment courageux (ou suicidaire) pour s’occuper de faire en sorte qu’elle ne s’enfuie pas.

Il devait arriver d’une minute à l’autre.
Il était là.
Sa figure se dessinait, s’approchait.
Un homme ou une femme ? A sa vue, Aerith leva les yeux et ne pu s’empêcher d’éclater d’un rire guttural résonnant dans tout le sous-sol, réveillant et agitant les esclaves aux alentours tout en les faisant frissonner. Ils ne l’aimaient pas. La plupart avaient déjà péri sous sa mâchoire, après que certains esclavagistes avaient jetés en pâtures des invendus à la bête. Leur deal était simple ; le survivant gagne. C’était évident que le combat était démesurée. Aerith s’était régalée, malgré le goût fade des créatures sans doute captives depuis plusieurs années. En attendant, elle observa son nouveau gardien, se trouvant assise contre un mur, dans un des coins de la cellule. Ses tatouages brillaient dans le noir, seul moyen de la repérer si on ne s’approche pas suffisamment.

« Fabuleux. Je me demande combien on t’a payée pour que tu viennes en ces lieux en osant prétendre pouvoir me surveiller. L'appât du gain des mortels dépasse l'entendement. »