Un jour comme les autres... ou pas
Comme chaque matin, je contemplais la lueur azurée de l’aurore depuis l’un des toits d’Everbright. C’était mon rituel matinal. Je sentais la brise souffler sur mon visage, flottant légèrement mes cheveux. Si la plupart des personnes se mouillaient la figure pour se réveiller, moi je me servais du vent. Mais, si je me posais sur l’une des faîtes d’une maison de la cité, ce n’était pas seulement pour me délivrer pleinement du sommeil. Je profitais de la vue pour regarder l’horizon, vers le nord-est de la ville. Là où se trouvait Mearian. Théopolis, pour être précis. Ma patrie. Même si j’avais renié leur religion, cela resterait à jamais le pays où j’étais né et où j’avais grandis. Cela me peinait que ma propre soeur considérait que j’étais responsable de la mort de notre mère. Peut-être que cela lui passera, un jour.D’habitude, je ne restais pas plus d’une heure sur le toit. Et je ne changeais pas ma routine. Il m’avait suffit d’un saut et d’une roulade dans les airs pour regagner le pavé des quartiers sans me blesser. Bien que je sentis quelques vibrations de mes semelles jusqu’aux chevilles. Mais, rien de désagréable. Cela n’allait pas m’empêcher d’aller travailler. En effet, être un enfant de la rue, du moins un jeune homme au vu de mes 18 ans, ne voulait pas dire sans emploi. J’étais dénué de toit. On me donnait assez d’argent pour survivre. En parlant de cela, je devais me rendre à mon rendez vous quotidien. Tous les jours, chaque matin, je devais livrer des baguettes et des pains aux chocolatines à quelques habitants de la ville. Comme d’habitude, j’arrivais à l’heure à la boulangerie et je me servais de ma capacité à me déplacer avec les immeubles pour apporter rapidement la nourriture aux clients habituels.
Voilà maintenant 4 ans que je travaillais ainsi. Ma routine. Mon quotidien. Chaque jour ne semblait pas être différent. Vous me direz que beaucoup d’ouvrier était comme moi sur ce point là. Mais eux, ils avaient au moins un foyer. Après la livraison journalière, comme toujours, le boulanger me récompensait en me donnant une miche de pain. A force de m’en nourrir, le goût était de plus en plus fade, bien que l’aliment soit de bonne qualité. C’était dans des moments comme ça que je regrettais d’avoir fugué de mon manoir. Bon, à m’entendre, on dirait que je voulais revenir à l’arrière. Non, j’étais juste nostalgique et c’était dû à ma vie monotone que je menais. Bien que j’aimais la liberté, je me rendais compte qu’elle était vide sans raison de vivre. Si on l’avait cherché, il fallait savoir ce qu’on allait en faire une fois qu’elle soit entre nos mains.
Je me posais en haut d’un des rares arbres de la ville, regardant la foule et en mangeant mon pain. Les jolies dames et des beaux hommes accoutrés de vêtement plus luxueux que les nobles meariens. En général, je tentais de les éviter, car ils n’avaient aucune pitiés pour quelqu’un vivant dans la rue tel que moi. Et puis, ils n’étaient pas du genre à donner de l’argent, même quand on leur rendait service. Si les riches akanthiens avaient un défaut, cela serait l’ingratitude. Je généralise, bien sûr, ils n’étaient pas tous comme ça. Mais, ceux que j’avais rencontré l’étaient. Des nobles sans titre approprié qui avaient seulement la chance d’être né dans ce milieu, mais n’ayant pas accompli de fait d’arme ou quoi que ce soit d’autre dans le genre.
Je restais là, percher sur mon arbre, ayant déjà mangé la moitié de ma miche, en attendant qu’un enfant de la rue vienne me donner un boulot. Mais, au fond, je souhaitais qu’il se passait quelque chose qui me délivrerait de ma vie monotone.
Codage par Libella sur Graphiorum