C'était... Comment dire ? Difficile. Difficile, mais pas impossible. De le croire, lorsqu'il parlait des prétendues capacités de ses dieux, qui pouvaient "ressentir" leur semblables, et, encore plus dingue, l'état de corruption de ces derniers. Néanmoins, n'y connaissant rien, et pour cause : tu ne t'intéressais pas à eux, tu le laissais expliquer. Plusieurs choses te dérangeaient. TU avais l'impression que c'était une accusation sans preuves, de ton point de vue. Et si les Seraphs mentaient ? Et si ce n'était pas le cas, pourquoi auraient ils parlé de cette capacité à un homme qui n'était qu'ambassadeur ? Oh, et Main de Justice, oui. Mais TU savais que les seraphs étaient imposteurs. En soit... EN soit c'était assez étrange. Quelque chose ne collait pas. Cet homme... Il semblait plus important qu'il en avait l'air. pourquoi ? Eh bien, d'après lui, cela faisait des années qu'il travaillait pour Justice. Néanmoins, l'annonce comme quoi les Seraphs étaient corruptibles était récente. Et pourtant, cet homme ne semblait pas perturbé. Etait-ce possible ?. Certes, tu imaginais bien qu'un croyant pouvait se ressaisir, mais pas en si peu de temps, si ? Qui était-il ?
_ Je vois...
Tu réfléchissais. Tu l'écoutais, bien évidemment, mais ton esprit cherchait les connections logiques, alors que Victoria et Archibald assuraient une pensée plus insistante. VOus étiez en train de déchiffrer tout ce qu'Olieron Adrilith disait. Parce que la conversation était bien trop importante pour laisser passer chaque geste, chaque parole. Certes, il s'agissait d'une entrevue en dehors des radars, mais même. Vous ne pouviez laisser passer quoique ce soit, d'autant avec la révélation sur l'existence de ce dit groupe terroriste.
Et là vint la suite. Huit ans.
_ Huit ans ?! Et vous ne le dîtes que maintenant ?!
TU n'étais plus la petite Sage. Ou plutôt, ton comportement se rapprochait plus de celui de Victoria en ce moment, alors que tu réalisais avec colère que Mearian gardait un secret trop dangereux depuis trop longtemps. Certes, la suite, il l'expliquait. Et oui, ton pays n'était peut-être pas le plus fiable de l'extérieur, à cause du commerce que vous, Nueviens, étendiez depuis des années. Il était néanmoins très affligeant de savoir qu'un tel danger était caché par la nation des Astres. TU n'avais jamais cru en ces dieux, certes, mais entre ne pas croire en la religion, et découvrir que cette théocratie cachait l'existence d'un groupuscule capable de détruire toute oeuvre de pais que vous vouliez créer... c'était bien différent. Trop... TU devais avouer commencer à perdre ton calme, et sans Archibald qui tentait de, justement, te calmer, tu aurais été capable de montrer à l'ambassadeurs les pires aspects de ta personne.
Archibald était vraiment d'un grand secours, dans ton métier.
_ Certes.
Tu serrais les poings.
_ Cela n'est pas une excuse, entendez le bien. VOus auriez dû le dire plus tôt.
Tu n'aimais pas cela. Il semblait, bien que tu voyais en cet ambassadeur quelqu'un soucieux de faire les choses correctement, que Mearian se jouait des autres pays, y compris ceux qui n'étaient pas pris dans cette guerre avec Ellgard. Les informations étaient filtrées, et délivrées uniquement lorsqu'ils le désiraient.
( C'est hypocrite. Tous les pays font pareils, non ? )
Pas forcément. D'accord, aucun pays ne s'ouvrirait assez pour laisser les étrangers découvrir leurs plans et la totalité de leurs informations, et l'exemple était présent avec toi, qui ne laissais pas ce diplomate connaître la vérité que tu détenais, concernant les attentats et Victoria. Néanmoins, Mearian laissait l'impression d'entuber les autres nations, alors que le but de ce jeu politique était de le cacher. Même si tu haissais Ellgard, au moins, eux ne se cachaient apparemment pas sur leurs informations et intentions. Alors certes, tu ne connaissais que par la présence d'une ancienne Inquisitrice en ton esprit, l'existence de la Résistance. Mais le fait était qu'ELlgard semblait plus performante sur le sujet des informations que Mearian. TU avais de gros doutes en ce que racontait Adrilith.
Pour toi, Mearian parlait désormais car la vérité avait éclaté en leur pays. Car ils avaient été pris de courts, et avaient désormais besoin de l'aide des autres pays. Mais sans cela, ils auraient laissés ces prétendus mages noirs tranquilles, et sans doute que lorsqu'il aurait été trop tard, ceux ci auraient enfin accompli leurs buts, et l'Ordre des Astres aurait été le seul pays préparé. Pour toi, Olieron Adrilith était ou un sbire, manipulé, ou un habile menteur, caché sous ses racontars.
Lorsque tu posas les questions sur ses deux indicatrices, il te parla de son lien clairement trop subjectif avec la première, ainsi que d'une information intéressante. Sa magie. Il sembla qu'il puisse faire dire les vérités, ou vérifier les mensonges, dans son exposé de sa relation avec la morte. la seconde, en revanche, semblait ne pas avoir la même importance. Mais d'après lui, elle était la dernière capable de lui fournir des informations.
_ Pourquoi croire votre amante, justement ? Comment avez vous pu vérifier qu'elle ne vous mentait pas ? Et pourquoi ne pas avoir utilisé le même stratagème avec l'autre ?
Et il avait cependant évoqué l'affiliation de son amante, et tu sentais que cela devenait vraiment dangereux de fricoter avec ce groupuscule interdit.
_ Dans la Cour des cendres ? Comment ?
Ce point te concernait. Un peu. Ta défunte mère était une Aramitz, membre imminente de la Noblesse Akanthienne. Si des gens de cette même noblesses faisaient partie de cette associations de malfaiteurs, alors tu pouvais avoir peur. Pour ta lignée. Lignée adoptive. Etait-ce si facile, pour les Mages Noirs, de s'infiltrer au sein de chaque nation ? de chaque faction ? Y en avait-il au sein du Conseil ?
Cependant, alors que tu réfléchissais, Olieron tendit sa main de laquelle une flamme apparut. Bien entendu, un ambassadeur n'attaquerait pas sans raison, mais le réflexe d'une agression se propagea via ton corps. AUssi, sans tes lames, se furent tes mains qui commencèrent à se changer en pattes de renard, velues, des griffes en sortant. Bien entendu, une fois l'explication donnée, tu te calmas, et aussitôt, tes mains furent retrouvées.
_ Bon sang ! Ne me faîtes pas ainsi peur.
TU souris. Un petit rire. Nerveux. Au sein d'une conversation tout bonnement atroce, aux conséquences gigantesques, sortir ainsi un feu sans aucune explication était la meilleure façon de s'aliéner une faction. Si tu lui avais sauté dessus ? On aurait appris qu'un ambassadeur de Mearian avait attaqué un Sage, qui s'était défendu. S'il t'avait tue ? On aurait appris qu'un ambassadeur de Mearian avait tué un Sage. Si aucun n'était mort, alors tu aurais clamé la légitime défense tout de même. Dans chacun de ces cas, Mearian aurait déclaré la guerre à Nueva. Aussi il était logique que tu sois nerveuse. C'était inattendu.
AInsi, il expliqua de quel sort il s'agissait. Un sort qui, comme tu l'avais deviné lorsqu'il parlait de vérifier les dires de son ancienne amante mage noir, forçait la vérité et débusquait le mensonge. Et bien évidemment, sa question parla des attentats. Mais elle se trouvait être quelque peu vexante. Certes, tu lui avais menti, mais le fait qu'il te demande cela voulait dire qu'il ne te faisait pas confiance. De plus, tu n'avais pas de magie ainsi faite pour vérifier ses dires. Qu'est ce qui l’empêchait de mentir, lui, et de jurer dire la vérité dans ce cas ? TU voulais bien lui faire confiance sur certains points, mais entre la méfiance, et cette question qui prouvait qu'il ne faisait pas confiance à un Sage de Nueva, tu n'avais pas d'autre choix, que de contester ses dires.
_ Vous réalisez, je l'espère, que vous venez de saborder toute la confiance que je pouvais avoir placée en vous, n'est-ce pas ?
Tu ne lui donnas pas ta main.
_ Ecoutez, c'est bien beau de jurer dire la vérité. Et oui, je vous crois sur certains points, comme les Mages noirs. Mais revenons à vous. Vous qui semblez tant en connaître au sujet de vos dieux. Ne connaissiez vous pas leur corruption ? Je ne pense pas que vous soyez un simple serviteur de Justice. Et qu'en est-il de Mearian ? Vous réalisez que vous nous avez caché une vérité trop importante durant au moins huit ans. Que vous ne semblez la révéler que parce que les attentats sont survenus. Sans eux, ne nous auriez vous pas laissés à la merci des mages noirs ?
TU étais en colère. Une vraie Victoria. Il fallait dire que l'avoir dans la tête tous les jours pouvait te changer. Notamment lors de ta colère.
_ Mais soit. J'étais prête à vous laisser le bénéfice du doute. Pourquoi se méfier d'un ambassadeur venu en paix, n'est-ce pas ? Sauf que lorsque moi je vous parle de nos informations, du fait que nous en détenons aucune, mises à part celles que vous nous amenez, au sujet des attentats d'Octobre, vous osez mettre ma parole ouvertement en doute ?
Il avait fait une erreur.
_ Je pense que l'on peut dire que l'on en a fini ici. Vous trouverez le chemin de la sortie, j'ose imaginer ?