La verdure à perte de vue. Une épaisse forêt comme il n’y en avait aucune autre. Ici, les frontières entre Nueva et Ellgard n’étaient qu’une superstition : ce qui avait une réelle importance, c’était de ne pas se faire tuer.
Elle l’avait rencontré quelques temps plus tôt, mais n’avait pas échangé grand-chose avec lui. Si aucun des deux énergumènes n’était bien bavard, le rythme de leurs pas, pourtant, était plutôt synchrone. Ils avançaient sans trop de difficulté, barrant à grands coups d’épées et de poignard les branches et feuilles qui se mettaient sur leur chemin.
« - Nous ne devrions plus être très loin de la frontière, désormais. Ou bien peut-être l’avons-nous déjà franchie. Auquel cas nous devrions rebrousser chemin. »
Car ce qui arrivait sur les terres de la contrée voisine n’était pas vraiment de leur ressort : Nueva pouvait bien disparaître, ruinée par sa propre magie, que l’Empire n’en aurait que faire. Peut-être ramasserait-il les restes au bout d’un moment, tout de même, mais la priorité était ailleurs.
À ces mots, son voisin avait grondé. Un chevalier en armure qui se déplaçait elle ne savait trop comment, car la mage n’avait jamais saisi comment il était possible de porter un tel machin sans s’écrouler bêtement sur le sol. C’était son camarade de mission. On les avait envoyés tous les deux seulement parce que… parce que…
« Allez, nous sommes quasiment sûrs que cette menace n’existe pas et que les sentinelles ont halluciné. C’est ça de vivre trop près de la forêt : certains parfums enivrants font tourner la tête des humains. Et certaines plantes, quand on les fume… » leur avait-on expliqué au moment de les envoyer, ou pas, au casse-pipe.
Car si la menace était réelle, ils étaient peut-être dans un sacré pétrin. Mais la rousse bien téméraire aimait courir au-devant du danger, et ce genre de créatures était connu pour ses artefacts. Les golems étaient généralement conçus pour exécuter une seule mission. Souvent une mission de protection. Et parfois d’un trésor.
Mais désormais, après plusieurs heures passées à vadrouiller dans les plantes et le lichen, la renarde commençait fermement à s’ennuyer. Lorsqu’elle avait l’impression de perdre son temps, elle devenait alors très désagréable. C’était presque à contrecœur qu’elle continuait à taillader les obstacles sur son chemin. D’un moment à l’autre, elle allait fausser compagnie à son camarade et rentrer, car il y avait bien plus important à faire dans son laboratoire.
Quand un grondement se fit entendre, non loin. Un cri sourd et rauque, qui pouvait facilement être identifié comme celui de leur proie.
C’étaient les sentinelles patrouillant le long de la frontière qui étaient tombées dessus les premières et avaient miraculeusement réussi à fuir la bestiole pour rejoindre l’avant-poste sains et saufs.
Et non, ce qui se profilait désormais à l’horizon n’était pas un vulgaire tas de cailloux.
Mais bien un golem.
La machine était probablement déréglée : il était rare que ces monstres vadrouillent librement dans la nature et s’écartent de leurs sanctuaires. Si elle était déréglée, elle était alors plus dangereuse et il s’agissait de s’en approcher avec précaution.
Ama mit son index sur ses lèvres, faisant signe à son compagnon de demeurer le plus silencieux possible. Et diantre, il était foutrement bon à ça.
La menace les attendait dans une clairière, non loin. Elle semblait déjà affairée à jouer avec quelque chose. Quelque chose qui avait visiblement eu moins de chance que les sentinelles. Un elfe jadis, aujourd’hui du pâté disséminé en bouillie sur le sol.
« - Une belle mort, rien à dire. » ironisa la rousse avec un sourire sardonique. Elle n’aimait pas trop les elfes. Elle n’aimait pas grand-chose de toute manière.
Mais si un elfe avait essayé d’arrêter cette machine que ses ancêtres avaient construit, ce n’était pas sans raison. Peut-être le golem avait-il déjà fait du grabuge à Nueva. Ou peut-être que les elfes voulaient récupérer son précieux. Que de raisons pour finir le boulot en essayant de garder sa tête sur ses épaules, littéralement.
Le chevalier devait être d’accord avec ce raisonnement, car il fut celui qui proposa un plan pour assaillir le rocher ambulant.
Elle l’avait rencontré quelques temps plus tôt, mais n’avait pas échangé grand-chose avec lui. Si aucun des deux énergumènes n’était bien bavard, le rythme de leurs pas, pourtant, était plutôt synchrone. Ils avançaient sans trop de difficulté, barrant à grands coups d’épées et de poignard les branches et feuilles qui se mettaient sur leur chemin.
« - Nous ne devrions plus être très loin de la frontière, désormais. Ou bien peut-être l’avons-nous déjà franchie. Auquel cas nous devrions rebrousser chemin. »
Car ce qui arrivait sur les terres de la contrée voisine n’était pas vraiment de leur ressort : Nueva pouvait bien disparaître, ruinée par sa propre magie, que l’Empire n’en aurait que faire. Peut-être ramasserait-il les restes au bout d’un moment, tout de même, mais la priorité était ailleurs.
À ces mots, son voisin avait grondé. Un chevalier en armure qui se déplaçait elle ne savait trop comment, car la mage n’avait jamais saisi comment il était possible de porter un tel machin sans s’écrouler bêtement sur le sol. C’était son camarade de mission. On les avait envoyés tous les deux seulement parce que… parce que…
« Allez, nous sommes quasiment sûrs que cette menace n’existe pas et que les sentinelles ont halluciné. C’est ça de vivre trop près de la forêt : certains parfums enivrants font tourner la tête des humains. Et certaines plantes, quand on les fume… » leur avait-on expliqué au moment de les envoyer, ou pas, au casse-pipe.
Car si la menace était réelle, ils étaient peut-être dans un sacré pétrin. Mais la rousse bien téméraire aimait courir au-devant du danger, et ce genre de créatures était connu pour ses artefacts. Les golems étaient généralement conçus pour exécuter une seule mission. Souvent une mission de protection. Et parfois d’un trésor.
Mais désormais, après plusieurs heures passées à vadrouiller dans les plantes et le lichen, la renarde commençait fermement à s’ennuyer. Lorsqu’elle avait l’impression de perdre son temps, elle devenait alors très désagréable. C’était presque à contrecœur qu’elle continuait à taillader les obstacles sur son chemin. D’un moment à l’autre, elle allait fausser compagnie à son camarade et rentrer, car il y avait bien plus important à faire dans son laboratoire.
Quand un grondement se fit entendre, non loin. Un cri sourd et rauque, qui pouvait facilement être identifié comme celui de leur proie.
C’étaient les sentinelles patrouillant le long de la frontière qui étaient tombées dessus les premières et avaient miraculeusement réussi à fuir la bestiole pour rejoindre l’avant-poste sains et saufs.
Et non, ce qui se profilait désormais à l’horizon n’était pas un vulgaire tas de cailloux.
Mais bien un golem.
La machine était probablement déréglée : il était rare que ces monstres vadrouillent librement dans la nature et s’écartent de leurs sanctuaires. Si elle était déréglée, elle était alors plus dangereuse et il s’agissait de s’en approcher avec précaution.
Ama mit son index sur ses lèvres, faisant signe à son compagnon de demeurer le plus silencieux possible. Et diantre, il était foutrement bon à ça.
La menace les attendait dans une clairière, non loin. Elle semblait déjà affairée à jouer avec quelque chose. Quelque chose qui avait visiblement eu moins de chance que les sentinelles. Un elfe jadis, aujourd’hui du pâté disséminé en bouillie sur le sol.
« - Une belle mort, rien à dire. » ironisa la rousse avec un sourire sardonique. Elle n’aimait pas trop les elfes. Elle n’aimait pas grand-chose de toute manière.
Mais si un elfe avait essayé d’arrêter cette machine que ses ancêtres avaient construit, ce n’était pas sans raison. Peut-être le golem avait-il déjà fait du grabuge à Nueva. Ou peut-être que les elfes voulaient récupérer son précieux. Que de raisons pour finir le boulot en essayant de garder sa tête sur ses épaules, littéralement.
Le chevalier devait être d’accord avec ce raisonnement, car il fut celui qui proposa un plan pour assaillir le rocher ambulant.