L'air est frais, il te rappelle que l'été est mort, que l'automne fait muer le paysage. Tu pourrais presque apercevoir une légère buée lorsque tu respires. La terre commence a s'étioler, le temps des récoltes touche à sa fin. Les rayons du soleil ne marqueront plus ton derme éthéré avant la fin de la saison, c'est le vent qui prendra la relève accompagné du froid de l'hiver qui tanneront ta peau. Te voilà dans un lieu qui n'a rien de mystique, loin du folklore de l'ordre des astres et de Theopolis. Une chaumine qui lorgne sur la périphérie du village d'Izrheron, un endroit modeste au toit de chaume et aux murs de torchis clair clairsemés de poutre sombre, bordée d'un potager et d'un lopin de terre en jachère. Chaumière où tu avais passé une majeur partie de ses dernières quarante années en compagnie de ta fille, entre ses quatre murs où depuis l'on pouvait entrapercevoir les abords de la forêt depuis la lucarne du deuxième étages. C'était un endroit que tu avais appris à aimer, arrêtant d'arpenter le monde à la recherche de réponses à tes questions. Laissant les abords de la forêt aux ombrages maigres et disparates apaiser tes nuits, te permettant d'oublier ces milliers de regards aux émotions diverses, les chants parasites dans tes oreilles, qui te front frémir la nuit dans ton lit.
C'est sur un tapis de mousse et de feuilles flavescentes, qui recouvrent les dalles de l'allée, que tu poses tes pieds dessus, serrant le galon de ton manteau entre tes doigts froids. Tu es dehors depuis des heures, travaillant le bois pour alimenter l'âtre de la maison. Indolente, ton esprit se vide et perds conscience de ce qui l'entour. La nuit est capable de te surprendre dans ton travail à tout instant. Si ton attention est défectueuse, s'abîmant d'heures en heures, tu sais que tes sens sont en éveils. Que malgré le silence qui règne dans ton esprit, naissant par le travail pour maintenir ses lieux en vie, tu respires avec lenteur, le regard rivé sur une vieille cime tailladée par des coups de haches. Tu entends la voix délicate de ta fille chanter, dryade qui s'avance sur la quarantaine. Elle commence à paraître plus âgée que ta propre enveloppe charnelle. Elle était accroupit au dessus d'un sillon de récoltes, bêche à la main pour sortir de terre les dernières pommes de terre qui leur permettront de passer l'hiver le ventre plein. Depuis qu'elle avait commencé sa tâche, son panier devait être plein, certainement prêt à déborder. Tandis que tu débitais le bois, provenant des branches d'un arbre de la forêt proche. Le geste était exténuant et répétitif, des perles de sueurs venait rouler le long de tes tempes, glaçant ta chair, laissant le froid de l'automne s'insinuer le long de ton être. Ce sont ces gestes mécaniques qui te permettait de te vider l'esprit, la séparation du petit bois pour en faire des fagots des bûches étaient relaxante, mais fatiguant. Tu sentais la peau de tes mains se craqueler à chaque fois que tu levais la hache pour qu'elle s'abat sur la cime, de ton dos qui s'endolorit, et de tes jambes qui se contractes pour rester ancrées dans le sol, sans oublier tes bras qui commence à fatiguer.
La créature se mouvait, sa présence n'est pas écrasante, ni bruyante. Ta fille se tait, sa voix se meurt. Il y a un silence qui s'installe, seul la nature continue sa discussion à sens unique avec ceux qui marchent sur la terre. Tu effleures du bout des doigts ta hache avec prudence, ton esprit se réveille, tu respires avec lenteur, le regard rivé vers le bas car tu sens que ta terre gronde. La lame s'enfonçant fermement dans la cime épaisse de l'arbre mort, statique. Tes genoux craquent lorsque tu t'abaisses pour ramasser les fagots que tu tiens tout contre toi. «
Depuis des heures tu avais déjà débitée plusieurs stères de bois, tu déposais ton fardeau dans leur abris, auprès de ceux qui s'y trouvait déjà, au sec. Frottant tes mains l'une contre l'autre, pour te les nettoyer. De tes lombaires jusqu'à tes cervicales, tu sens tes reins se creuser et se crisper dans un mouvement incertain. Son regard vipérin t'assassine, tu ressens ta corpulence être frêle, en comparaison de la sienne, sous tes vêtements amples. Tes pas t'amènes vers le portail. «
a mistake ft. LÚTHIEN humility |
Un peu plus de cinquante ans, tu te rappelais parfaitement que tout ceci avait eu lieu durant l'an 353. Une époque aussi dérangeante que celle actuelle de par de la départ des seraph qui sont aujourd'hui nommés corrompus. C'est ainsi que tu avais fini par errer dans les jours, les mois, les temps qui s'en étaient suivi en différentes régions du monde face au choix commun que vous aviez fait qui ne t'avait point satisfaisait concernant vos nouveaux ennemis et le peuple. Tu t'étais conformé durant la séance de vote entre vous pseudo divins même si ton désir était opposé, à quoi bon continuer à cri au loup alors que la majorité avait déjà fait son choix, les trois quart même tandis que tout avais sonné comme une amère défaite sur bien des points. Les neuf avaient pu s'enfuir alors que tes autres frères et sœurs ne souhaitaient les poursuivre là où toi tu aurais voulu faire le choix de les traquer sans en faire pâtir la mémoire du peuple. Tu ne t'étais point fait prier pour conserver intimement en ton esprit la première solution, celle d'à jamais les chasser jusqu'à ce que chacun d'en être puisse être emprisonné, jusqu'à ce que chacun d'entre eux même puisse être destitué de son immortalité d'une quelconque façon. La Justice n'avait jamais eu à rendre le moindre compte sur ses jugements de par un simple principe, la séparation entre chaque pouvoir important afin que tu ne sois influencé.
Tout ceci t'avait d'abord poussé au fait de retrouver une personne précise une des actuels vingt et un alors que tu savais qu'elle avait élu domiciles depuis plusieurs dizaines d'années en une région précise de Nueva. C'est après plusieurs semaines de traversés et quelques jours de marche que tu avais fini par définitivement retrouver sa trace, une jeune femme aux cheveux cendrés vivant en un village non loin de la ville portuaire. Tu t'étais dès lors présenté face à sa demeure en cette fin d'après midi face à ce simple portail de fer, une voix différente de celle que tu connaissais se faisant ouïr en guise de premier questionnement même si celui-ci fut bien rapidement balayé. Masques tombant d'ailleurs promptement lorsqu'elle se permit de t'appeler de par ta vertu comme l'aurait fait la prêtresse ou un autre religieux, voilà qu'elle ne tarda à te demander ce que tu faisais ici, réponse qu'elle devait avoir en partie de par la précédente visite de l'ordre qu'elle avait eu. Tu chassas dès lors d'un bref mouvement la capuche liée à la lourde cape qui devait se chargé de te couper du vent, du moindre des dérangements de l'actuel climat. Une main venant s'écraser sur le portail, sur le métal froid que tu enserras de tes mains gantées tu répondis ceci simplement.
« - Je t'ai connu plus hospitalière envers tes invités Humilité. »
Simple réplique tandis que tu avais désigné du regard le portail avant de décrire curieux les lieux, la bâtisse qui se trouvait derrière elle non loin d'un village à mi chemin avec la forêt et sa vie sauvage. Soleil quittant doucement mais sûrement le ciel en parallèle, tu t'étais permis de rajouter ceci par la suite.
« - Surtout concernant ce frère face à toi, l'un de tes semblables. »
Cela aurait pu être une taquinerie mais il n'y avait rien de semblable en ta voix, tu n'étais que dureté et tout sauf candeur, gentillesse et autres qualités trop douces. Tu avais machinalement commencé à doucement bouger le portail qui vous séparait même si tu ne lui avais encore révélé la réelle raison de ta visite, rien de bien appréciable comme elle avait pu le deviner, tu ne comptais pas y aller par quatre chemins.
« - Je viens pour te relancer si l'échange que tu as eu avec le message, celui à qui tu as dis en quelque sorte que pour toi il n'y avait lieu de s'inquiéter ou autres. Les neuf seraph qu'il a cité ont fini par nous quitter en ayant tenté un coup d'état au préalable qui a fait des morts chez les civils et ils sont actuellement entrain de gambader dans la nature. »
Tu la fixas dès lors de ces deux orbes ampli d'une certaine sévérité, sévérité envers elle d'avoir choisi de ne point siéger ses dernières années en le conseil que vous formiez. Tu n'avais pas réussi à faire entendre ta voix en minorité durant vos délibérations et cela tu considérais que c'était de sa faute à elle aussi.
« - D'ailleurs le reste du conseil a aussi décidé d'effacer la mémoire du peuple sur tout ce qui est en rapport avec l'existence des corrompus, nous avons toujours été officiellement que vingt et un même si je m'y suis opposé. »
Tu te montras donc cinglant en ta dernière réplique à son attention, une réplique qui démontrait ton aigreur en ses sarcasmes.
« - Tu considères toujours que cela fut rentable, le fait de te retirer à Nueva pour vivre comme tout humain, tu as une fille adoptive de ce que j'ai vu mais est-ce que cela valait le coup face aux morts ? Tu nous as toujours trouvé tout sauf humbles pour la majorité, tu n'aurais dû avoir du mal à deviné que les neuf que le messager t'a cité voulaient encore plus de pouvoir, bienveillante que tu es. »