ft. Maximus MERIDIUS
Base militaire Ellgardienne
A ce moment précis, Je ne savais pas que j’aurais dû ressentir autre chose que de la joie. Comment aurais-je pu ? Je venais tout juste de rentrer à la base militaire. Quelques heures plus tôt, j’étais encore en mission. Et sans me vanter, malgré quelques embuches, ça avait été un franc succès.
La mission était plutôt simple en soi. Tout ce qu’il y a de plus classique pour les Forces Spéciales d’Intervention de Mort. Il s’agissait d’un androïde défectueux qu’il fallait trouver avant que la résistance ne lui mette la main dessus. Apparemment, un disfonctionnement dans ses circuits lui avait permis de se détacher des trois lois de la robotique. Une banalité jusqu’ici. Seulement le robot avait décidé qu’à présent il n’était plus obligé de servir son maitre et qu’il était plus qu’un simple outil, comme si cela était possible. Toujours est-il qu’il avait fugué et qu’il était dans la nature.
Le truc, c’est que son propriétaire était un riche entrepreneur à la tête d’une entreprise de fabrication de méca et que par conséquent, il avait des liens avec l’armée et certains de ses dirigeants. En tant que fils d’un aristocrate, je ne pouvais que trop bien comprendre ce que cela pouvait signifier. Quand mon père dinait avec un représentant de l’armée, après un ou deux verres en trop, certaines informations sensibles pouvaient filtrer. Les androïdes qui suivaient leurs maitres comme leurs ombres enregistraient ces discutions sensibles. En temps normal, ils n’étaient pas autorisés à révéler ce qu’ils entendaient. Leur maitre le leur interdisant, ils ne pouvaient déroger à la seconde loi. Mais avec le fuyard, c’était différent au vu de son disfonctionnement. On ne savait pas ce qu’il était capable de divulguer et il était hors de question que la résistance récupère ces données. Il fallait bien évidement le neutraliser et le ramener à la base pour examen.
Ça semblait plutôt facile. J’avais donc accepté la mission rapidement, je m’étais équipé et j’étais parti seul. Je n’avais pas besoin d’emmener avec moi des soldats. Avec mon grade de sergent récemment acquis, j’aurais pu monter une équipe et diriger la mission. Mais ça m’aurait ralenti.
J’avais assez rapidement trouvé ma cible grâce à nos informateurs dans la ville. C’était plutôt facile. Le dysfonctionnement étant relativement récent, c’était la première fois que l’androïde pouvait agir seul. Il fallait le voir comme un enfant découvrant le monde par ses propres yeux, ou tout du moins leur équivalent robotique. Et un enfant ça laisse des traces. Mais si j’étais capables de les voir, la résistance aussi.
Et c’est comme ça que ça a dégénéré. Il y a eu une fusillade et je n’ai pas pu récupérer le robot. Il était plus nombreux que moi et je savais que je ne pourrais pas me sortir de cette affaire avec le méca. J’avais donc dû faire un choix. J’éliminais le robot et grâce à ma magie du Bifröst, je me téléportais avec son système nerveux robotique en main. Après avoir perdu mes assaillants, j’étais de retour à la base. Fier de la réussite de ma mission. Je n’avais que quelques égratignures. J’avais causé plus de dégâts à mes ennemis. J’avais neutralisé l’androïde. Et les ingénieurs pourraient surement trouver quelque chose dans ces circuits que j’avais rapporté.
Il ne me restait plus qu’à délivrer mon acquisition à mes collègues scientifiques et je pourrai savourer ma victoire. Comme je le disais, à cet instant précis, je ne ressentais que de la satisfaction. Jusqu’à ce que je le voie. Quand mon capitaine avança vers moi de son pas déterminé, je compris que quelque chose n’allait pas. Devant sa silhouette imposante et son regard dur, mon sourire s’effaça. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’allais surement passer un sale quart d’heure.