The Meat
Ravages Monstrueux
« I wonder which one will fall. I wonder which one is the monster. I wonder which one will catch the other. Do you smell me, as much as I smell you? Do not worry my dear, I know the truth; I'll be the one eating you. »
Il haïssait cette odeur. Celle puissante de la masse, du peuple se mixant, meuglant et gesticulant. Ils puaient l’espoir, ils respiraient une ignorance aussi dégoulinante que leur confiance. Jor’ observait Nueva avec un certain dédain allant de paire avec sa faim. Car il était un mythe déchu, et les récents évènements à Fhaedren ne lui avaient laissé qu’un goût amer, qu’un goût de trop peu. Il ne lui restait que le souvenir d’un corps perdu, des cendres devenues acides purulentes sur sa peau humaine. Parasite… Grondèrent ses écailles. Sa paume devint une serre crissant sur son genou à cette pensée. Ô, il n’oublierait ni la traîtrise, ni la fuite.
La voiture continuait son long chemin sinueux jusqu’aux abords de Lelanaserine. Seul à l’intérieur, c’était la meilleure façon d’éviter tout soupçon quant à l’expédition. Son aura d’effroi l’empêchait de monter à cheval, la bête primitive paniquant sous le coup. Et malgré l’accord mutuel de joindre les forces entre les deux gouvernements, il était préférable de ne laisser aucune trace négative de son passage.
Serpent en cage, le Jörmungandr sifflait de rage. Tout ce qui l’empêchait d’égorger un de ces équidés pour évacuer cette colère était l’intérêt qu’il portait au monstre du pays, partagé avec celui satanique de sa tendre amie.
Le rythme de l’embarcation ralentit, signifiant l’arrivée imminente au point de rendez-vous. Jor’ se focalisa sur les odeurs alentours, sa respiration lourde et robotique comme lugubre compagnie.
___________________
La nuit était tombée depuis un certain temps désormais, tandis que les lumières éclairaient la capitale nuevenne. Il avait été décidé de se rejoindre dans une auberge, en toute discrétion, aux alentours de la ville. Par souci de diplomatie principalement, et certainement en infime partie à cause de l’aura du serpent comme de la présence visible des membres de l’Empire.
Jor’ fixait à travers son casque les membres de l’expédition présents dans la salle. Il pouvait sentir la viande, il pouvait écouter sa propre ombre chuchoter et siffler avec avidité. L’Inquisiteur se tenait à part des autres, assis dans son fauteuil depuis des heures. L’automata médical apporté pour surveiller et prendre soin de son corps frêle et ignoble restait silencieux, parcourant robotiquement la pièce.
Parasite, sifflèrent-elles alors. L’ombre serpentine glissa sur les piliers, glaçait la roche, semblait se répandre sous la porte juste pour effleurer cette présence familière. Avant même de les savoir – de le savoir – ici, il l’avait senti, tel un prédateur en manque de sa nourriture favorite. Son sourire ignoble était caché sous son casque, tandis qu’il relevait sa tête jusque là posée sur son poing ganté, une vingtaine de secondes avant que la porte ne s’ouvre.
Les individus s’extirpèrent du long couloir pour venir faire face à leur équipe. Mais Jor’, ô Jor’… Son ombre glissait, furieuse, sur l’Oracle. Il le fixait avec avidité, rage et excitation mêlées. Déchire-le en deux, éviscère-le ! Susurrèrent-elles, si envieuse face à cette opportunité appétissante. Son aura lourde empestait la pièce.
Mais l’écailleux ne bougea pas d’un pouce. Son instinct embrassa cet effroi pour calmer l’illusion pathétique d’un titan. S’il arrachait la gorge de Kryos maintenant, il n’y aurait que conflits et gênes. Tue-les tous ! Ses écailles le piquaient. Il les fit taire. Car il voulait des réponses de ce parasite, et il les aurait tôt ou tard.
Sa pesante respiration s'insufflait dans l’air, tandis que Neha commençait des présentations pompeuses qui n’étaient qu’un reflet ignoble de la vérité. Ô… Il lui montrerait qu’il était plus qu’un misérable inquisiteur, plus qu’un titre. Il lui montrerait toute l’ignominie qui n’attendait qu’à l’assombrir.
« Messires Nueviens et Atlante, Ellgard vous adresse ses sincères salutations. Veuillez prendre connaissance des illustres en votre présence : Messire Maître de l’Inquisition Conquête d’Ellgard, l’inquisiteur Jor Hallvaror, Messire Capitaine de l’Inquisition Mort d’Ellgard, Maximus Meridius, Chevalier Médecin de l’Inquisition Mort d’Ellgard, Sifnir Illian. Je suis le Chevalier Neha Folia, de l’inquisition Famine d’Ellgard. En ces lieux, nous vous exprimons notre sincère gratitude pour nous avoir rejoint dans cette mission périlleuse. Il fait bon d’avoir des renforts. Notre Escouade comporte combattants aguerris, docteur militaire et diplomate. Chacun excellant dans son domaine. Ellgard espère pouvoir compter sur vous. »
Toute la quintessence d’une diplomate ; le jeu des mots et la voix claire. Il voulait la rendre rauque à souhait, lui arracher ce chant de lumière pour l’empoisonner de noirceur. Il voulait l’entendre hurler.
Jor’ se redressa, silencieux. La notion de silence était tout relatif vue sa respiration. Ses yeux globuleux fixaient chaque membre du groupe à travers sa visière d'obsidienne, effleurant chaque cœur battant à travers sa vue serpentine. Il voulait dénoter l’hémoglobine se révulser, se refroidir, courir jusqu’à ces organes vitaux et ces muscles qui bientôt danseraient sous leur contrôle. Le serpent se pencha en avant, chaque coude sur chaque genou. Ses doigts, lentement, se croisèrent entre eux, signe d’une attention de mauvais augure. De la chair pour un monstre, du désespoir pour un autre.
La voiture continuait son long chemin sinueux jusqu’aux abords de Lelanaserine. Seul à l’intérieur, c’était la meilleure façon d’éviter tout soupçon quant à l’expédition. Son aura d’effroi l’empêchait de monter à cheval, la bête primitive paniquant sous le coup. Et malgré l’accord mutuel de joindre les forces entre les deux gouvernements, il était préférable de ne laisser aucune trace négative de son passage.
Serpent en cage, le Jörmungandr sifflait de rage. Tout ce qui l’empêchait d’égorger un de ces équidés pour évacuer cette colère était l’intérêt qu’il portait au monstre du pays, partagé avec celui satanique de sa tendre amie.
Le rythme de l’embarcation ralentit, signifiant l’arrivée imminente au point de rendez-vous. Jor’ se focalisa sur les odeurs alentours, sa respiration lourde et robotique comme lugubre compagnie.
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La nuit était tombée depuis un certain temps désormais, tandis que les lumières éclairaient la capitale nuevenne. Il avait été décidé de se rejoindre dans une auberge, en toute discrétion, aux alentours de la ville. Par souci de diplomatie principalement, et certainement en infime partie à cause de l’aura du serpent comme de la présence visible des membres de l’Empire.
Jor’ fixait à travers son casque les membres de l’expédition présents dans la salle. Il pouvait sentir la viande, il pouvait écouter sa propre ombre chuchoter et siffler avec avidité. L’Inquisiteur se tenait à part des autres, assis dans son fauteuil depuis des heures. L’automata médical apporté pour surveiller et prendre soin de son corps frêle et ignoble restait silencieux, parcourant robotiquement la pièce.
Parasite, sifflèrent-elles alors. L’ombre serpentine glissa sur les piliers, glaçait la roche, semblait se répandre sous la porte juste pour effleurer cette présence familière. Avant même de les savoir – de le savoir – ici, il l’avait senti, tel un prédateur en manque de sa nourriture favorite. Son sourire ignoble était caché sous son casque, tandis qu’il relevait sa tête jusque là posée sur son poing ganté, une vingtaine de secondes avant que la porte ne s’ouvre.
Les individus s’extirpèrent du long couloir pour venir faire face à leur équipe. Mais Jor’, ô Jor’… Son ombre glissait, furieuse, sur l’Oracle. Il le fixait avec avidité, rage et excitation mêlées. Déchire-le en deux, éviscère-le ! Susurrèrent-elles, si envieuse face à cette opportunité appétissante. Son aura lourde empestait la pièce.
Mais l’écailleux ne bougea pas d’un pouce. Son instinct embrassa cet effroi pour calmer l’illusion pathétique d’un titan. S’il arrachait la gorge de Kryos maintenant, il n’y aurait que conflits et gênes. Tue-les tous ! Ses écailles le piquaient. Il les fit taire. Car il voulait des réponses de ce parasite, et il les aurait tôt ou tard.
Sa pesante respiration s'insufflait dans l’air, tandis que Neha commençait des présentations pompeuses qui n’étaient qu’un reflet ignoble de la vérité. Ô… Il lui montrerait qu’il était plus qu’un misérable inquisiteur, plus qu’un titre. Il lui montrerait toute l’ignominie qui n’attendait qu’à l’assombrir.
« Messires Nueviens et Atlante, Ellgard vous adresse ses sincères salutations. Veuillez prendre connaissance des illustres en votre présence : Messire Maître de l’Inquisition Conquête d’Ellgard, l’inquisiteur Jor Hallvaror, Messire Capitaine de l’Inquisition Mort d’Ellgard, Maximus Meridius, Chevalier Médecin de l’Inquisition Mort d’Ellgard, Sifnir Illian. Je suis le Chevalier Neha Folia, de l’inquisition Famine d’Ellgard. En ces lieux, nous vous exprimons notre sincère gratitude pour nous avoir rejoint dans cette mission périlleuse. Il fait bon d’avoir des renforts. Notre Escouade comporte combattants aguerris, docteur militaire et diplomate. Chacun excellant dans son domaine. Ellgard espère pouvoir compter sur vous. »
Toute la quintessence d’une diplomate ; le jeu des mots et la voix claire. Il voulait la rendre rauque à souhait, lui arracher ce chant de lumière pour l’empoisonner de noirceur. Il voulait l’entendre hurler.
Jor’ se redressa, silencieux. La notion de silence était tout relatif vue sa respiration. Ses yeux globuleux fixaient chaque membre du groupe à travers sa visière d'obsidienne, effleurant chaque cœur battant à travers sa vue serpentine. Il voulait dénoter l’hémoglobine se révulser, se refroidir, courir jusqu’à ces organes vitaux et ces muscles qui bientôt danseraient sous leur contrôle. Le serpent se pencha en avant, chaque coude sur chaque genou. Ses doigts, lentement, se croisèrent entre eux, signe d’une attention de mauvais augure. De la chair pour un monstre, du désespoir pour un autre.
(c) DΛNDELION