Pendant tout la réponse de la femme à la peau écarlate, j'avais les bras croisés, laissant le vent du grand nord balayer ma cape et le froid mordre ma peau. Oui, même moi qui était habituée à ce genre de condition extrême, je ressentais le froid des environs, mais qui n'avait pas encore atteint des niveaux critiques. C'était supportable pour moi, mais je me doutais bien que plusieurs de nos hommes étaient en train de se frigorifier sur place.
C'est d'ailleurs pour ça que je faisais quelques mouvements, pour pas laisser les températures ambiantes refroidir mon corps, surtout que, comme elle le disait, nous ne savions pas où est notre cible. Il pourrait aussi bien ailleurs dans les plaines glaciales du nord, qu'à une centaine de mètres de nous. Mais j'étais contente de voir qu'elle pensait exactement comme moi. Le retrait n'était pas une option, nous avions une mission, et on devait l'accomplir, et on devait maximiser aussi bien l’efficacité que la survie des hommes. Notre destination était donc toute tracée. Juste avant cependant de donner l'ordre de bouger aux troupes, la chevalière de Famine reprit la parole, indiquant les hommes et elle-même allait me suivre. Ce n'était pas une mission facile, et tous le savaient. Dans un autre pays, on aurait envoyé un petit régiment pour éliminer le monstre, constituer de soldat d'élite. Mais les conditions climatiques de notre grand pays nous empêchent d'agir ainsi. Quand on envoie des personnes dans ce genre d'environnement, personne ne peut savoir si les “heureux” élus reviendront en vie ou disparaîtront à jamais.
- Très bien, vous avez entendu. Directe l'ouest, dans un rythme soutenu ! Si on veut arriver avant le blizzard et avoir le temps de se préparer, que ce soit pour ce que la nature nous réserver ou cette créature si on tombe dessus, il nous faudrait bien une bonne heure. Exécution !
Réajustant mon psypher et ma claymore, je pris la marche du convoi militaire, indiquant le rythme à suivre pour les deux prochaines heures. Les montagnes n'étaient pas si éloignées que ça, mais les intempéries ici, le froid, la glace et la neige, allait ralentir nos mouvements. Dans de meilleurs conditions, on aurait gagnés une bonne demi-heure de marche.
Pendant le chemin, je surveillais les environs, voir si je pouvais trouver la créature, et vérifier surtout que le blizzard n'avançait pas plus vite que prévu. Mes estimations n'étaient pas celle d'une amatrice, mais ça restait ce que c'était, des estimations. La nature nous à montrer plus d'une fois qu'on ne pouvait la prédire comme on le souhaitait. Elle se joue de nous, peut importe ce qu'on dispose comme technologie pour essayer de la domptée. Bien que les mortels, et en particulier nos, les hommes, ont des idées et des moyens pour ressembler à des dieux. Nous avons après tout créer une race avec notre avancée technologie. Beaucoup la considèrent comme un échec… Mais pas moi. C'est la preuve que nous avons surpassée ceux qui nous ont crée, peut importe qui ils sont… Et s'ils existent.
Quand les premiers vents du blizzard, bien qu'il ne soit pas encore sur nous, commençait à se faire sentir, j'autorisais également les soldats à se partager sur le trajet de quelques provisions chaudes, pour réchauffer leur corps. Cela faisait environ une heure que nous marchions que j'avais donnée l'ordre, et nous n'avions perdue personne… Encore. Mais j'ai été forcée de ralentir, quand j'ai remarquée, en jetant un coup d'oeil derrière, que j'avais pris de l'avance, et qu'une partie du groupe traînait derrière. Malheureusement, personne n'avait de force à donner aux autres, pour les porter ou les aider à marcher. Surtout qu'on arrivait aux pieds des montagnes, et on devait donc commencer à escalader les pentes, qui bien que légères, pouvaient être glissante et usante à la longue.
- Le plus dur est encore à faire, mais ne faiblissez pas. Une fois cette étape franchie, le blizzard ne sera plus une menace mortelle. Bien qu'il faut le sous-estimer. Si vous voyez un camarade qui à des difficultés, aidés le… Le temps qu'il ne mette pas en péril plus que sa vie.Un ordre froid, comme la température qui nous entourait, mais nécessaire. La survie du plus fort. Tous ont été choisis, car ils auraient pu normalement survivre dans des conditions normales au voyage, donc ils n'étaient pas faibles… Mais il est vrai que le froid mordait de plus en plus, et moi-même j'avais commencé à fermer la cape en fourrure autour de mon corps, tout en faisant des mouvements réguliers pour stimuler mon corps. Reprenant la marche, j'entendis une remarque d'un des soldats.
- Légatus Fisker, on pourrait accrocher les cordes autour de notre taille pour aider ceux qui ont des difficultés, je pense notamment aux membres de Famine ! Comme les alpinistes, ça pourrait nous faciliter la tâche.
Je m'étais arrêtée un instant, tournant mon regard vers le soldat qui avait fait cette supposition, et ce dernier s'excusa bien vite. Je soupirais, tout reprenant le chemin, bien que je répondais à la proposition de l'homme sous mon commandement.
- Ne t'excuse pas. Ça aurait pu être une solution viable, mais tu oublies plusieurs choses : Nous n'avons pas le temps de faire une telle organisation… Ni même probablement la doigtée dans ce froid de le faire… Mais ce n'est que le moindre de nos problèmes…
Je glissais légèrement sur de quelques mètres en arrières, ayant marché sur une surface bien trop lisse malgré notre équipement, mais reprenais le chemin vers les hauteurs, derrières les pics, dans l'espoir de trouver un lieu qui soit au minimum caché du blizzard, bien que je continuais de lui répondre.
- Mais surtout, nous sommes trop nombreux pour ce genre de stratégie, ça nous ralentirait plus qu'autre chose… Et ça serait bien plus dur pour vous. Laissez un camarade gelé dans le froid est déjà une chose très difficile… Imagine maintenant que tu es celui qui coupe la corde pour le laisser là, et libérer ainsi tout le régiment du poids qu'il était. Oui, tu as sauvé bien plus d'hommes, mais tu es celui qui a laissé un camarade en proie du froid… Nous n'avons pas les moyens de se permettre une telle chose.Une dure realité. À vrai dire, je ne pense que pas c'était nécessaire de dire tout cela. Mais au fond, c'était nécessaire. Car dans cette situation, garder les pieds sur terre est la meilleure chose à faire. Les paroles réconfortantes viendront une fois le calme retrouvé. Avant, la peur de la mort et de la souffrance devront motiver les troupes. Le moral ne peut de toute façon pas être à beau fixe dans ce lieu… Seuls des fous serraient extasier d'être ici.
Il nous a fallut bien trente minutes pour atteindre les hauteurs souhaitées, avant de se mettre à chercher un endroit idéal pour éviter le blizzard. À la hauteur du plateau, je m'étais arrêtés, et avait aidés les soldats à passés les derniers pas. Une fois dans ces hauteurs, les pics nous faisaient une couverture contre le vent qui se faisait de plus en plus froid. Une fois ce cap passer, le vent n'était plus vraiment un problème pour le moment, bien que les chutes de températures se faisaient toujours ressentir. Mais au moins, il ne pénétra plus notre corps.
Je comptais les soldats tout en les aidants à parcourir les derniers mètres. Le vent n'aidant pas à entendre les bruits des alentours, je ne m'étais pas spécialement apperçus que nous avions perdues déjà trois de nos hommes, et pourtant, on était pas encore en train d'affronter le blizzard. Une mauvaise chute, ou un manque de chance, qui peut le dire, c'est lieu son après-tout impardonable.
Alors que je tendais ma main au dernier soldat, sur le point de l'attraper, ce dernier glissa, et commença à tomber. Je fis un pas en avant, manquant moi-même de glisser, pour le rattraper, mais pas assez vite. Ce dernier tomba, glissa, beaucoup plus bas… Trop bas pour que je puisse même aller voir s'il allait bien ou s'il était mort… Son cri résonnait en écho dans la montagne, et toute la troupe, et peut-être tout ce qui se trouvait de vivant ici, l'avait entendu… Je restais un instant interdit devant la chute du soldat, qui ne devait pas être bien vieux… Avant de tourner les talons, sans aucune émotion sur mon visage, reprenant la tête de l'escorte…
Quatre soldats venaient de mourir dans l’ascension.
Le manque de vent nous permettait un instant de prendre une pause, mais surtout d'observer les environs sans que nos yeux se fassent congeler par le vent.
- Réchauffez-vous et reposez-vous, vous avez cinq minutes de pause le temps que j'observe les environs. Et je te conseille pas soldat de t'asseoir au sol, tu n'arriveras pas à te relever sinon…Je ne finissais pas ma phrase, mais tout le monde avait dû entendre la voix de leur camarade tombé dans les pans de la montagne. Ils avaient très probablement compris ce que je voulais sous-entendre par le fait qu'il n'arriverait pas à se relever. En tout cas, je laissais les troupes ici, et observait les environs, essayant de trouver un endroit idéal pour se camoufler du blizzard. Il nous restait environ une vingtaine de minutes, peut-être moins, avant qu'on arrive à la fin de mes prévisions de voyage… À partir de là, les risques seront réels.
C'est finalement après trois minutes d'observation que j'apperçu non loin ce qui semblait être un renforcement dans la montagne, qui nous serrait salvateur. Notant visuellement sa position, je retournais auprès de mes troupes, pour les motivés et leur dire qu'on allait reprendre le chemin pour poser le campement.
Le chemin ici se fit sans trop de difficultés, bien que le temps s'assombrissait de plus en plus, et bien que le mistral ne nous pénétrait plus les vêtements, les températures baissaient de plus en plus. Nous pouvions même apercevoir des pics des montagnes la neige volée, ce qui donnait un spectacle magnifique, si nous avions le temps de l'observer, ce qui n'est pas le cas.
C'est finalement avec dix minutes de retard, à cause des routes des montagnes difficiles praticables, ainsi que les pertes de temps précédentes, qu'on arrivait au lieu promis. C'était une sorte de petite canyon, assez large pour y établir un campement sur la longueur, et donc nous permettrait de nous protéger du froid. Le seul défaut de cet endroit est que le vent extérieur en profitait pour s'engouffrer ici, mais avec des préparations, nous pouvions sans aucun doutes nous occuper de ce problème. Sans plus attendre, après avoir vérifié que les survivants étaient tous là, je me mis à crier les ordres, désignant chaque groupe à qui je donnais les ordres.
- Je veux qu'un campement soit montés d'ici trente minutes. Ce groupe, vous montez les tentes, vous, vous allez nous chercher des ressources pour le bois pour le feu, des roches pour solidifier notre position. Vous trois, préparez un repas chaud avec nos provisions, nous avons besoin de nous réchauffer. Pour finir le dernier groupe, renforcer les deux sorties, en priorité celle qui mène aux plaines, et d'où le blizzard. Essayons de diminuer la quantité de neige qui nous tombe dessus pendant les prochains jours. Une fois tout ça fait, j'assignerais les roulements des unités, ainsi que vos missions. Exécution !
Lors de ma désignation, j'avais montrée tout le monde excepté la chevalière à la peau rouge, auprès de laquelle je m'approchais à la fin de mes ordres.
- Pour vous, je veux que vous fassiez le tour des hommes, et que vous les motivez. Le froid et la mort des camarades doivent poser sur eux. Maintenant que nous avons un instant de répit, c'est le moment idéal… Et bien que je suis la commandante, je pense que des paroles bien formulés comme vous savez si bien les faire vont être plus efficace ici. Je vous mets d'ailleurs en charge des opérations si quelque chose ne va pas pendant mon absence. Je vais faire un tour dans les environs avant qu'on soit bloqué, pour faire l'état des environs… Et voir si je ne trouve pas notre cible.Sur ces mots, je la laissais ici et partait explorer les environs, mais en vain. Une demi-heure plus tard, plus où moins, et aucune trace de notre cible. Je rentrais donc au campement bredouille, voyant que ce dernier avait bien avancée, mais aussi que le blizzard grondait. On allait devoir le finir pendant les longues journées qui nous attendaient. Je sonnais le rassemblement, le temps pressant, avant de donner mes directives pour le reste de notre séjour ici.
Nous allons tourner en quatre unités, pour réduire au maximum notre exposition au froid glaciale, mais tout en laissant assez d'hommes actifs pour gérer les problèmes qui arriveront. Nourriture, brèche et renforcement, tout ce genre de détail. Nous devons être disponibles à chaque instant, car tout peut arriver. Après avoir dispatché chaque soldat dans une unité, on commençait donc à prendre nos tournées dans le blizzard, après avoir partagé tous ensemble un dernier repas en commun pour les prochains jours. Tout c'était plus ou moins bien passés… Jusqu'à la nuit du troisième jour.
- Légatus Fisker, nous avons un problème, les fortifications contre le blizzard ont été brisés, et… Il est là, le Voutaer est là !Je me levais d'un bon. Je dormais quand on est venue me chercher. Mais mon entraînement de soldat fait que malgré le froid, mon cerveau à très vite dissipé la brume du sommeil pour se concentrer sur ce que je disais le soldat… Et les bruits qu'on entendait à l’extérieur… Une bruit de bête… De destruction… De mort. Je me levais d'un bon, saisissant mes armes, et enfilant qu'une partie de mes vêtements pour me protéger du froid, qui m'accueillit dès que je suis sortie de ma tente. Le blizzard s'engouffrait dans le canyon, profitant des brèches laissés par le géant qui ne semblait pas touchés par le froid.
- Faite sonner la cloche, et si des gens dorment encore, réveillés les de force ! Ceux qui sont le moins disposé à se battre, faite leur commencer à reconstruire les fortifications, on ne peut pas gérer les deux crises en même temps ! Je m'occupe de l'assaut contre la créature. Allez, ne perd pas une seconde !Je m'élançais donc contre la créature, sortant mon Psypher et commença à attaquer la créature, avec les hommes qui bravaient le froid et la créature. C'était la pire des situations qui pouvaient nous arriver… Ce n'est pas nous qui l'avions trouver… Mais lui qui nous avait trouvé. Si ça se trouve, il attendait ce moment depuis plusieurs jours, pour nous prendre par surprise.
- Ce n'est pas la peine d'utiliser des armes à distances dans ce blizzard, vous n'arriverez pas à viser correctement ! Et …
Je parais un coup du monstre, qui me fit reculer de quelques pas, avant de lui rendre la pareil, utilisant mon psypher pour former un fouet électrique pour frapper la créature à mainte reprise, le faisant reculer d'un pas, avant qu'il donne un violent coup de masse autour de lui, brisant le crâne d'un des nôtres. Malgré la blancheur absolue de la scène, des éclats de rouges pouvaient être visible ici et là. Difficile à dire combien étaient déjà tombés depuis l'attaque.
Notre bataille continuait pendant de longues minutes, assaillit par le froid et notre cible… Pendant le duel, alors que les coups pleuvaient, mon Psypher vu brisé par un des coups de la bête qui m'envoya valser contre une des tentes du campement. Un liquide chaud pouvait être senti sur mon bras et mon visage, qui contrastait avec le froid présent. Puis une tâche rouge au sol. Mon sang, sans aucun doute.
Je me relevais, faisant craquer ma nuque, et j'observais la situation… Tout allait mal, prit pas surprise, personnes n'étaient réellement préparés, et ceux chargé de réparer les fortifications contre le froid était gênée par le Voutaer. Si je ne fais rien, on va tous y passer dans la nuit, que ce soit par lui… Ou par le blizzard. Il fallait que j'agisse, et vite…
Malgré tout ce que je cherchais comme solution, une seule me vient à l'esprit. Mener la bête ailleurs, loin du camp, et le combattre dans ce blizzard… Uniquement lui et moi. Il faut dire, que c'est une chance inouïe que de tester mes capacités, tout en sauvant les hommes sont mon commandement… Je m'approchais de nouveau de la bête, ma claymore à la main, hurlant à mes compatriotes.
- Repoussez-le en dehors du campement, à mon commandement… Un… Deux… Trois !Dans un effort commun on repoussait la bête dehors… Mais il n'était pas encore mort, et on devait le tuer… Je commençais donc à partir vers l'extérieur du canyon qui nous protégeait du froid, et à la bordure de celui-ci, je me tournais vers la chevalière à la peau rouge.
- Si à la fin du blizzard je ne suis pas revenue… Retournez à la capitale en prenant le commandement de l'expédition. Notre Empereur attend les nouvelles de cette expédition après tout… Je peux vous demandez un service ? Attrapez !J'arrachais le dog-tag qui pendait à mon cou, le lançant ensuite vers la jeune femme aux cheveux blancs comme la neige.
- Espérons que je revienne le chercher… Sinon… Donnez-le à mes parents. L'Empire sait où ils habitent…
Bien évidemment, des protestations à ce que j'aille dans le blizzard affronté le monstre seule se faisait entendre, qui qualifiaient cette tâche d'impossible. Je me contentais simplement de leur sourire, une expression que peu, voir personne, avait vue dans l'armée.
- Vous savez ce qu'on dit « Les héros ne meurent jamais . » Je n'ai pas l'attention de mourir ainsi, et n'oubliez pas pourquoi on me nomme la Valkyrie. J'ai déjà vécu une situation similaire… Je devrais m'en sortir…
Je regardais une dernière fois, suite à mes paroles, les hommes sous mon commandement, avant de foncer dans le blizzard, l'épée à la main, prête à pourchasser la créature pour l'éliminer… Disparaissant de la vue de mon unité, comme gober par le froid mordant du grand nord.
…
Quelques heures plus tard, le blizzard disparu, laissant place à un ciel d'un bleu clair. Dans les environs, tout ce qui restait était le cadavre de Vouater… Des traces de sang, et la claymore d'Àsta plantée dans le sol. Mais personne, ni de cadavre dans les environs, si ce n'est celle de la créature… Mais Àsta en elle-même n'était pas là. Même si les troupes fouillent les environs et la neige fraîche, aucun cadavre peut-être visible…
Comme si elle s'était volatilisée.