Fhaedren, le continent désolé, terrain d’inlassables affrontements opposants les forces de Mearian et celles de l’Empire. Je ne m’y rendais pas souvent ; principalement car je n’aimais pas beaucoup le danger ambiant du lieu ni l’ambiance sombre et traitre du quartier général des Mages Noirs. D’un côté vous pouviez vous balader sur un continent en guerre et de l’autre vous pouviez visiter un nid rassemblant la pire engeance de l’humanité. Alors oui certes j’étais l’un d’entre eux, et pas des moindre, mais justement comme je les connaissais je n’avais aucune envie de me mêler à eux. J’étais très bon pour m’éviter les ennuis et les rediriger sur quelqu’un d’autre et cela n’allait pas changer. Toutefois, en ce moment même je me trouvais effectivement là où j’aurai préféré ne pas être. Après mon rendez-vous avec Aerith je n’avais pas d’autre point d’ancrage que de retourner à notre quartier général. J’avais certes pu y régler quelques affaires mineures et notamment commencer à discuter avec certains sous-fifres plutôt influençables. Il ne me faudrait probablement pas longtemps avant de les convertir et les mettre sous mon service direct. Les Mages Noirs étaient remplis d’âmes perdues et errantes à la recherche d’un but. Souvent ceux qui n’étaient pas recrutés très jeunes avaient des tendances à l’insubordination, ce qui faisait de moi un sauveur si on considérait le fait que j’allais leur fournir un objectif, leur évitant ainsi la mort assurée pour désertion.
J’avais ainsi passé la journée entière et une bonne partie de la soirée au QG pour m’y impliquer dans beaucoup plus de choses qu’à l’accoutumée. Depuis ma nomination, pour le moment secrète, au rôle de 8ème cercle, je m’étais dit qu’il fallait asseoir une présence plus importante et me montrer auprès de ceux qui pouvaient douter de moi. La logique voudrait donc que je passe encore quelques temps ici pour continuer sur cette lancée et c’est ce que je comptais faire, malgré mon aversion pour ce lieu. C’est ainsi qu’aux alentours de 22h, après avoir conclu mes derniers travaux, que je décidai d’aller visiter un peu le continent désolé. J’embarquais avec moi deux hommes de mains qui avaient pour consigne de suivre les ordres de n’importe qui un minimum haut gradé et nous partîmes tous les trois à cheval. J’avais pris avec moi le volumineux sac de richesses que m’avait donné ma chère amie draconique et je planifiai d’en enterrer une partie quelque part, sans que les deux idiots soient au courant bien sur (bon certes ils avaient vu la pelle que j’apportais mais ils ne trouveraient jamais le lieu exact). Après une bonne chevauchée je leur ordonnai de rester sur place à m’attendre avant de descendre de mon cheval, récupérer le sac et la pelle et repartir à pied. Je me dirigeais vers des ruines non loin que j’apercevais déjà. La zone y serait propice pour y cacher un trésor : trop de lieux différents à vérifier et la terre y était partout retournée. L’opération était normalement sans risque tant que je ne rencontrais personne. La marche fut courte mais intense à cause du poids du sac et je me maudissais d’être aussi faible physiquement tout le long du trajet. Une fois à l’intérieur des lieux, je ne pris pas longtemps pour trouver un endroit adéquat et je commençais donc sans tarder à creuser.
Nous allons donc passer ici les détails inutiles et fastidieux de l’opération mais sachez que je ne suis pas un expert pour creuser des trous ni les reboucher. J’enterrai sans trop de difficultés les trois quarts du sac assez profondément mais je me rendis compte assez vite que le résultat n’était pas aussi discret que je l’espérais. Bah ! J’allais recevoir 34 autres sacs très bientôt et même si celui-ci disparaissait à cause d’un chasseur de trésor ce n’était pas si grave. Je ne pouvais de toute façon pas le transporter là où je voulais l’amener sans attirer la convoitise d’individus peu fréquentables. Une fois cette besogne terminée, je jetais la pelle sur le plus haut toit que je puisse trouver pour ne pas avoir à la ramener et entrepris de faire marche arrière. Je remontais ainsi rapidement le court dédale de ruelles sans encombres jusqu’à l’instant fatidique où un profond frisson me parcourut l’échine. Ce frisson, de part sa nature, je le savais partagé. Quelqu’un d’autre non loin d’ici venait de sentir exactement la même sensation au fond de lui : celle qui annonce la présence d’un séraph. Cependant, cette fois-ci ce n’était pas n’importe quel séraph mais bien un pur qui s’approchait. Cela faisait plus de 60 ans que je n’avais pas revu le moindre des mes anciens frères purs et voilà que le destin nous rassemblait ici sur le continent dévasté de Fhaedren. Cela signifiait probablement qu’il participait au conflit contre l’Empire ce qui amplifia tout de suite mes craintes : peut-être se baladait-il avec une patrouille et dans ce cas je me trouvais dans une situation bien risquée. Sans y réfléchir plus je fonçais dans le premier bâtiment en bon état pour me cacher. D’une main j’invoquais mon grimoire noir pour me préparer à utiliser de magie s’il le fallait tout en tentant de camoufler ma présence du mieux possible : corps immobile, respiration contrôlée et sens aux aguets.
Quelques longues secondes, puis minutes passèrent et la sensation viscérale qui m’annonçait la proximité d’un membre de ma race ne diminuait pas. Mon ouïe me rapportait quelques pas étouffés, des pas qui me semblaient appartenir à une seule personne mais je n’étais qu’un piètre pisteur, je ne pouvais garantir qu’il soit vraiment seul. A chaque instant je sentais inconsciemment qu’il se rapprochait mais sans pouvoir vraiment le localiser. La rencontre était inévitable : il fallait donc prendre les choses en main. D’une voix puissante je lançais donc, criant sans vraiment savoir où il se trouvait car avec un peu de chance l’écho l’empêcherait de me localiser directement :
« -Cessons de jouer à cache-cache veux-tu ? Le destin a voulu nous réunir cette nuit alors profitons en. »
J’avais ainsi passé la journée entière et une bonne partie de la soirée au QG pour m’y impliquer dans beaucoup plus de choses qu’à l’accoutumée. Depuis ma nomination, pour le moment secrète, au rôle de 8ème cercle, je m’étais dit qu’il fallait asseoir une présence plus importante et me montrer auprès de ceux qui pouvaient douter de moi. La logique voudrait donc que je passe encore quelques temps ici pour continuer sur cette lancée et c’est ce que je comptais faire, malgré mon aversion pour ce lieu. C’est ainsi qu’aux alentours de 22h, après avoir conclu mes derniers travaux, que je décidai d’aller visiter un peu le continent désolé. J’embarquais avec moi deux hommes de mains qui avaient pour consigne de suivre les ordres de n’importe qui un minimum haut gradé et nous partîmes tous les trois à cheval. J’avais pris avec moi le volumineux sac de richesses que m’avait donné ma chère amie draconique et je planifiai d’en enterrer une partie quelque part, sans que les deux idiots soient au courant bien sur (bon certes ils avaient vu la pelle que j’apportais mais ils ne trouveraient jamais le lieu exact). Après une bonne chevauchée je leur ordonnai de rester sur place à m’attendre avant de descendre de mon cheval, récupérer le sac et la pelle et repartir à pied. Je me dirigeais vers des ruines non loin que j’apercevais déjà. La zone y serait propice pour y cacher un trésor : trop de lieux différents à vérifier et la terre y était partout retournée. L’opération était normalement sans risque tant que je ne rencontrais personne. La marche fut courte mais intense à cause du poids du sac et je me maudissais d’être aussi faible physiquement tout le long du trajet. Une fois à l’intérieur des lieux, je ne pris pas longtemps pour trouver un endroit adéquat et je commençais donc sans tarder à creuser.
Nous allons donc passer ici les détails inutiles et fastidieux de l’opération mais sachez que je ne suis pas un expert pour creuser des trous ni les reboucher. J’enterrai sans trop de difficultés les trois quarts du sac assez profondément mais je me rendis compte assez vite que le résultat n’était pas aussi discret que je l’espérais. Bah ! J’allais recevoir 34 autres sacs très bientôt et même si celui-ci disparaissait à cause d’un chasseur de trésor ce n’était pas si grave. Je ne pouvais de toute façon pas le transporter là où je voulais l’amener sans attirer la convoitise d’individus peu fréquentables. Une fois cette besogne terminée, je jetais la pelle sur le plus haut toit que je puisse trouver pour ne pas avoir à la ramener et entrepris de faire marche arrière. Je remontais ainsi rapidement le court dédale de ruelles sans encombres jusqu’à l’instant fatidique où un profond frisson me parcourut l’échine. Ce frisson, de part sa nature, je le savais partagé. Quelqu’un d’autre non loin d’ici venait de sentir exactement la même sensation au fond de lui : celle qui annonce la présence d’un séraph. Cependant, cette fois-ci ce n’était pas n’importe quel séraph mais bien un pur qui s’approchait. Cela faisait plus de 60 ans que je n’avais pas revu le moindre des mes anciens frères purs et voilà que le destin nous rassemblait ici sur le continent dévasté de Fhaedren. Cela signifiait probablement qu’il participait au conflit contre l’Empire ce qui amplifia tout de suite mes craintes : peut-être se baladait-il avec une patrouille et dans ce cas je me trouvais dans une situation bien risquée. Sans y réfléchir plus je fonçais dans le premier bâtiment en bon état pour me cacher. D’une main j’invoquais mon grimoire noir pour me préparer à utiliser de magie s’il le fallait tout en tentant de camoufler ma présence du mieux possible : corps immobile, respiration contrôlée et sens aux aguets.
Quelques longues secondes, puis minutes passèrent et la sensation viscérale qui m’annonçait la proximité d’un membre de ma race ne diminuait pas. Mon ouïe me rapportait quelques pas étouffés, des pas qui me semblaient appartenir à une seule personne mais je n’étais qu’un piètre pisteur, je ne pouvais garantir qu’il soit vraiment seul. A chaque instant je sentais inconsciemment qu’il se rapprochait mais sans pouvoir vraiment le localiser. La rencontre était inévitable : il fallait donc prendre les choses en main. D’une voix puissante je lançais donc, criant sans vraiment savoir où il se trouvait car avec un peu de chance l’écho l’empêcherait de me localiser directement :
« -Cessons de jouer à cache-cache veux-tu ? Le destin a voulu nous réunir cette nuit alors profitons en. »