Le Bazar des Capucines


Il y a quelques mois..
Quittant, non sans un dernier regard et un dernier regret pour les délicieux murs protecteurs de la capitale, nous nous dirigeons vers ce qui deviendra notre compagnon de route pour les futures semaines à venir. Grococobo, fidèle destrier de son état tâchera de nous emmener à destination, la charrette et nous même. Si, d'un point de vue externe, il peut sembler peut-être un peu badaud.. Car il serait mentir que de dire qu'un poussin obèse de deux plus de deux mètres complètement inoffensif paraît intelligent. Maiiiiis, il remplit sa tâche. Avec joie même, tirer la charrette à ballons semble remplir parfaitement sa vie et son cœur artificiel. Grand bien nous fasse, c'est pour cela que nous l'avons façonné. Rassemblant nos dernières affaires, nous laissons le Chevalier Purr-purr et les automates de rangement finir de monter les caisses tandis que nous nous dirigeons vers l'avant de la carriole. La vérification finale des ballons faite, nous nous asseyons et agitons la canne à "pêche" d'où gesticule une salade qui vient rapidement se mettre non loin du bec de Grococobo qui se met alors à avancer pour vouloir gober celle-ci. Nous voilà donc en route, telle une graine de capucine lâchée au vent.

De nos jours..
La route est à la fois chaotique et douce, un doux mélange d'aventure et d'apaisement. Rien dans cette forêt n'est réellement menaçant et en même temps, tout nous semble fait pour nous perdre. Pourtant, nous nous dirigeons vers une zone précise. Un carrefour à la fois connu et méconnu, dont personne ne veut. Acheté pour une bouchée de pain, ce lopin de terre ne se trouve qu'à quelques dizaines de minutes de nous et pourtant, nous nous sentons déjà un peu comme chez nous. Sur le chemin, nous croisons quelques visages souriants. Les habitués de ces rues forestières ne sont que rarement de mauvaises personnes. Ceux aux mauvaises intentions choisissent le chemin le plus court ou le moins connu. Pas celui entre les deux. Les terres Nueviennes sont plus accueillante et plus reposantes que celles des salamandres, c'est un fait. Cependant, une part de nous s'émeut d'une légère peine quand à la future impossibilité de participer au tournoi de belote de l'année prochaine. Mais, digne et forte, nous rejetons cette idée d'un battement de tête, faisant cligner nos divers apparats.

Relevant la canne, nous flattons les plumes duveteuses de l'automate afin de le féliciter de sa désormais plus grande traversée et sautillons en dehors de la carriole. Situés au milieu d'une espèce de carrefour dont les arbres, judicieusement élevés, formant une auréole de lumière filtrée par leurs feuillages nous offraient un décor à quelques pas d'être féerique.

Tapant dans nos mains d'un air satisfait, nous sifflons par la suite le démarrage de notre mise en place. Un à un, les automates se mirent en route, chacun voguant à une tâche différente. Le chevalier Purr-Purr et le prototype de sac à patte partant à la collecte de bois pendant que les brodeuses ne se mettent à tisser en fonction des calcules des drone-o-mètres, entre autres. Le tout, tandis que nous nous mettons à étudier le terrain afin d'en délibérer les meilleurs emplacement pour chaque édifice. En ce faisant, nous manquons presque de tomber tant le sol est maladroit, oui le sol. Bref. Nous songeons donc à un possible terra-formage avant d'installer de possibles tables et chaises. Toujours est-il que la tente de repos attendra. Nous avons dormi dans la carriole durant des temps. Quelques jours ou semaines ne viendront pas à bout de notre courage. Nous sommes Lulucha Ul Lucha après tout. Nous sommes la représentante des Capucines.

©️ one more time.


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