En mission dans le Nord
Un silence régnait sur le camp de prisonniers. Seul se faisait entendre le son crépitant du feu de camp faisant bouillir une soupe de légumes. Devant le brasier, une longue file d'attente s'était naturellement créée. Des prisonniers avançaient un par un, une assiette creuse à la main, priant les anciens dieux pour leur clémence. Environ une bonne cinquantaine de ces malheureux attendaient leur tour avant de pouvoir goûter à la chaleur de la soupe au milieu du camp détruit. Autour du feu un groupe de soldats de la Résistance organisait la marche. L'un d'entre eux attisait le feu, deux autres assis non loin de là préparaient déjà une autre soupe. Un homme se chargeait de remplir une par une les assiettes des prisonniers affamés. Trois autres hommes allaient et venaient dans la file, offrant généreusement vêtements chauds et autres couvertures afin de les protéger des rigueurs du Nord. Le reste des soldats patrouillaient dans et autour du camp à la recherche d'éventuels survivants de l'armée de l'Empire et afin de repérer tout homme venant de l'extérieur. Enfin dans un coin, assis sur les débris d'une ancienne prison, se tenait un être singulier nettoyant le tranchant de son arme.
Silence, visière ouverte, regardait tout ce petit monde s'afférer à la tâche. Dirigeant une large patrouille d'hommes il avait attaqué ce camp au petit matin lors du changement de la garde. L'attaque avait été rapide et sans effusion de sang inutile. Déjà des tombes avait creusées pour les soldats ennemis et l'on prévoyait déjà le chemin retour. Le but de cette mission était simple, sauver ces prisonniers et leur venir en aide selon les capacités de la Résistance. Silence prévoyait déjà ce qui allait arriver dans son esprit très mathématiques. 50 % de ces gens désireraient quitter le pays après avoir vécu un telle épreuve. 30 % environ, les plus jeunes et plus téméraires demanderaient à rejoindre les rangs de la Résistance. 10 % environ demanderait à simplement rentrer chez eux, vers leurs familles au risque d'être de nouveau faits prisonniers. Les 10 % restants auraient des demandes diverses comme une aide financière, une vengeance envers quelqu'un. Certains même refuseraient toutes aides et se laisseraient certainement mourir. Pour Silence cette option finale n'avait pas de sens. Comment un être humain pouvait-il être suffisamment brisé pour ainsi vouloir en finir avec la vie. Pourquoi jeter la vie ?
- Capitaine, le camp est sûr, quelle est la marche à suivre ?
Silence leva les yeux vers le soldat sous ses ordres. Son épée était de nouveau propre, débarrassée du sang des soldats impériaux. D'un geste sûr il la rangea dans son fourreau et se leva. Il parla visière ouverte mais même ainsi sa voix était légèrement brisée, bien trop abîmée par sa transformation en machine.
- Donnez nous encore une heure, le temps pour les hommes et les prisonniers de se reposer. Ensuite vous prendrez la route vers la Capitale. Je vous suivrais de loin.
- Vous allez encore jouer les anges gardiens, répondit le soldat le sourire aux lèvres.
Si Silence savait sourire il l'aurait peut-être fait à cet instant, le sourire de son soldat provoquant en lui une étrange sensation de bien être qu'il n'aurait su expliquer.
- Vous suivrez la route prévue, je ne serais pas loin.
- A vos ordres mon capitaine !
Le cyborg regardait ses hommes et la compagnie de rescapés s'en aller tranquillement par la route prévue à cet effet. L'itinéraire était simple mais long. Les résistants avaient choisi cette route car elle était la plus sûre pour le voyage retour vers la capitale. Ce n'était pas le chemin le plus pratique car il contournait villes et villages et faisait encore d'autres détours afin d'éviter les patrouilles impériales et autres mouvements de troupes. Tout du moins la route évitait au maximum les éventuels problèmes et si problème il y avait, Silence les réglerait. Comme à son habitude le cyborg se déplaçait autour de son groupe couvrant une distance bien plus grande que la leur. L'avantage d'être lui était de ne pas subir les effets de la fatigue ainsi il parcourait quasiment cinq fois la distance de ses hommes afin de les protéger. A la fois éclaireur, traqueur et exécuteur, Silence veillait à la sécurité de son groupe comme un chien autour de son troupeau de mouton.
Une fois qu'il eut bien pris ses distances on ne pouvait même plus distinguer ses hommes à l'horizon mais lui savait exactement où et comment les retrouver. Durant tout le trajet retour à la capitale il allait se déplacer en cercle autour d'eux à très vive allure. Ainsi il pouvait contacter ses hommes afin de leur intimer de modifier leur itinéraire, et, le cas échéant, s'assurait de réduire au silence tout individu non désiré. Ainsi, seul dans l'immensité froide du Nord il entamait son périple silencieux.
Le premier jour de trajet fut sans encombre à l'exception d'un ou deux animaux sauvages, la météo était clémente. Une bonne distance fut parcourue ainsi mais le deuxième jour s'avéra bien moins agréable. Au petit matin un vent glacé se mit à souffler, emmenant avec lui une grande quantité de neige qui tourbillonnait ça et là. La progression dans le blizzard ne fut pas de tout repos pour les Résistants et Silence dut redoubler d'efforts afin de leur faire éviter divers obstacles et le re diriger sur la bonne route. C'est ce même jour que le Cyborg tomba sur un imprévu. Il intima à ses hommes de planter les tentes pour la nuit.
Jamais il n'aurait laissé ses hommes se déplacer alors qu'il devait faire face à quelque chose d'aussi imprévu. Sur sa route il avait aperçu une formation de tentes peu nombreuses, mais l’emblème de l'Empire cousu sur celles ci ainsi que les bannières flottantes dans le blizzard suffirent à lui faire prendre ses précautions.
Ce campement était quasiment vide, on ne comptait que trois tentes dont une bien plus luxueuses que les deux autres. Quelques hommes patrouillaient autour mais en nombre insuffisant pour être considérés comme une menace. Aux yeux du cyborg il n'y avait là rien ni personne qui puisse vraiment lui poser problème c'est pourquoi il décida d'agir de la façon la plus étrange qu'il soit. Tel un simple voyageur il marcha vers le camp aussi naturellement que si il faisait une promenade, un peu plus et il se mettait à siffloter un air entraînant. La réaction de deux gardes ne se fit pas attendre, ils pointèrent leurs fusils vers lui.
- Qui va là?
Silence leva les bras en l'air tout en continuant à s'avancer. L'une de ses mains étaient libres, l'autre tenait son épée de façon à montrer qu'ils s'approchaient sans mauvaises intentions. Les soldats le laissèrent s'approcher suffisamment afin de mieux le jauger et quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent enfin de quoi il s'agissait.
- Que fait un robot seul si loin dans le Nord?
- Je ne suis qu'un cyborg libre servant d'éclaireur à un groupe de la résistance escortant des prisonniers libérés vers la capitale.
L'hilarité soudaine des soldats fut presque déconcertante, pourquoi certaine vérité semblait elle aussi absurde aux êtres humains au point de les faire rire. Quoiqu'il en soit Silence se tenait toujours là, sa visière rabattue il activa sa vision infrarouge afin de scruter les alentours du camp. Il n'y avait pas plus de dix hommes ici, du gâteau pour lui. Au moins signe de violence il attaquerait et s'en serait fini du campement.
- Prévenez l'Inquisiteur, on a dégotté un robot qui fait de mauvaises blagues !
Si la peur était dans ses paramètres peut-être Silence se serait figé sur place ou aurait prit la fuite. Mais l'esprit tout mathématiques du cyborg voyait les choses d'une autre façon. Tuer un inquisiteur durant cette mission dès plus simples serait un bonus de taille. C'est pourquoi il resta là, les bras toujours en l'air. Déjà son esprit calculait les divers plans possibles afin de réduire ce camp à néant.
Silence, visière ouverte, regardait tout ce petit monde s'afférer à la tâche. Dirigeant une large patrouille d'hommes il avait attaqué ce camp au petit matin lors du changement de la garde. L'attaque avait été rapide et sans effusion de sang inutile. Déjà des tombes avait creusées pour les soldats ennemis et l'on prévoyait déjà le chemin retour. Le but de cette mission était simple, sauver ces prisonniers et leur venir en aide selon les capacités de la Résistance. Silence prévoyait déjà ce qui allait arriver dans son esprit très mathématiques. 50 % de ces gens désireraient quitter le pays après avoir vécu un telle épreuve. 30 % environ, les plus jeunes et plus téméraires demanderaient à rejoindre les rangs de la Résistance. 10 % environ demanderait à simplement rentrer chez eux, vers leurs familles au risque d'être de nouveau faits prisonniers. Les 10 % restants auraient des demandes diverses comme une aide financière, une vengeance envers quelqu'un. Certains même refuseraient toutes aides et se laisseraient certainement mourir. Pour Silence cette option finale n'avait pas de sens. Comment un être humain pouvait-il être suffisamment brisé pour ainsi vouloir en finir avec la vie. Pourquoi jeter la vie ?
- Capitaine, le camp est sûr, quelle est la marche à suivre ?
Silence leva les yeux vers le soldat sous ses ordres. Son épée était de nouveau propre, débarrassée du sang des soldats impériaux. D'un geste sûr il la rangea dans son fourreau et se leva. Il parla visière ouverte mais même ainsi sa voix était légèrement brisée, bien trop abîmée par sa transformation en machine.
- Donnez nous encore une heure, le temps pour les hommes et les prisonniers de se reposer. Ensuite vous prendrez la route vers la Capitale. Je vous suivrais de loin.
- Vous allez encore jouer les anges gardiens, répondit le soldat le sourire aux lèvres.
Si Silence savait sourire il l'aurait peut-être fait à cet instant, le sourire de son soldat provoquant en lui une étrange sensation de bien être qu'il n'aurait su expliquer.
- Vous suivrez la route prévue, je ne serais pas loin.
- A vos ordres mon capitaine !
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Le cyborg regardait ses hommes et la compagnie de rescapés s'en aller tranquillement par la route prévue à cet effet. L'itinéraire était simple mais long. Les résistants avaient choisi cette route car elle était la plus sûre pour le voyage retour vers la capitale. Ce n'était pas le chemin le plus pratique car il contournait villes et villages et faisait encore d'autres détours afin d'éviter les patrouilles impériales et autres mouvements de troupes. Tout du moins la route évitait au maximum les éventuels problèmes et si problème il y avait, Silence les réglerait. Comme à son habitude le cyborg se déplaçait autour de son groupe couvrant une distance bien plus grande que la leur. L'avantage d'être lui était de ne pas subir les effets de la fatigue ainsi il parcourait quasiment cinq fois la distance de ses hommes afin de les protéger. A la fois éclaireur, traqueur et exécuteur, Silence veillait à la sécurité de son groupe comme un chien autour de son troupeau de mouton.
Une fois qu'il eut bien pris ses distances on ne pouvait même plus distinguer ses hommes à l'horizon mais lui savait exactement où et comment les retrouver. Durant tout le trajet retour à la capitale il allait se déplacer en cercle autour d'eux à très vive allure. Ainsi il pouvait contacter ses hommes afin de leur intimer de modifier leur itinéraire, et, le cas échéant, s'assurait de réduire au silence tout individu non désiré. Ainsi, seul dans l'immensité froide du Nord il entamait son périple silencieux.
Le premier jour de trajet fut sans encombre à l'exception d'un ou deux animaux sauvages, la météo était clémente. Une bonne distance fut parcourue ainsi mais le deuxième jour s'avéra bien moins agréable. Au petit matin un vent glacé se mit à souffler, emmenant avec lui une grande quantité de neige qui tourbillonnait ça et là. La progression dans le blizzard ne fut pas de tout repos pour les Résistants et Silence dut redoubler d'efforts afin de leur faire éviter divers obstacles et le re diriger sur la bonne route. C'est ce même jour que le Cyborg tomba sur un imprévu. Il intima à ses hommes de planter les tentes pour la nuit.
Jamais il n'aurait laissé ses hommes se déplacer alors qu'il devait faire face à quelque chose d'aussi imprévu. Sur sa route il avait aperçu une formation de tentes peu nombreuses, mais l’emblème de l'Empire cousu sur celles ci ainsi que les bannières flottantes dans le blizzard suffirent à lui faire prendre ses précautions.
Ce campement était quasiment vide, on ne comptait que trois tentes dont une bien plus luxueuses que les deux autres. Quelques hommes patrouillaient autour mais en nombre insuffisant pour être considérés comme une menace. Aux yeux du cyborg il n'y avait là rien ni personne qui puisse vraiment lui poser problème c'est pourquoi il décida d'agir de la façon la plus étrange qu'il soit. Tel un simple voyageur il marcha vers le camp aussi naturellement que si il faisait une promenade, un peu plus et il se mettait à siffloter un air entraînant. La réaction de deux gardes ne se fit pas attendre, ils pointèrent leurs fusils vers lui.
- Qui va là?
Silence leva les bras en l'air tout en continuant à s'avancer. L'une de ses mains étaient libres, l'autre tenait son épée de façon à montrer qu'ils s'approchaient sans mauvaises intentions. Les soldats le laissèrent s'approcher suffisamment afin de mieux le jauger et quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent enfin de quoi il s'agissait.
- Que fait un robot seul si loin dans le Nord?
- Je ne suis qu'un cyborg libre servant d'éclaireur à un groupe de la résistance escortant des prisonniers libérés vers la capitale.
L'hilarité soudaine des soldats fut presque déconcertante, pourquoi certaine vérité semblait elle aussi absurde aux êtres humains au point de les faire rire. Quoiqu'il en soit Silence se tenait toujours là, sa visière rabattue il activa sa vision infrarouge afin de scruter les alentours du camp. Il n'y avait pas plus de dix hommes ici, du gâteau pour lui. Au moins signe de violence il attaquerait et s'en serait fini du campement.
- Prévenez l'Inquisiteur, on a dégotté un robot qui fait de mauvaises blagues !
Si la peur était dans ses paramètres peut-être Silence se serait figé sur place ou aurait prit la fuite. Mais l'esprit tout mathématiques du cyborg voyait les choses d'une autre façon. Tuer un inquisiteur durant cette mission dès plus simples serait un bonus de taille. C'est pourquoi il resta là, les bras toujours en l'air. Déjà son esprit calculait les divers plans possibles afin de réduire ce camp à néant.
Codage par Libella sur Graphiorum